Poème:Toi

Je crois toujours être solitaire
Droit vers l’aurore d’une nouvelle nuit
Dont la lueur incendiaire
Me donne de curieuses envies
Quand sur ma nuque
Jusqu’en bas
Une présence me bouscule
Je recule
Puis mon bras
S’abat
L’autre pare, je repars
Feins de fuir, mais reviens
Sur sa peau aigre claque mon poing
Il me balaie d’un coup grossier
Je titube et continue
On ne m’aura pas
On ne m’aura pas
Un revers de pied sur sa chair crue
Grognements et giclements
J’essuie son sang
Et surmonte mon dégoût pour me précipiter
L’aplatir, le faire tomber
Il m’envoie contre la pierre
Jamais je ne désespère
Les lèvres serrées, ne pas se plaindre,
On ne m’aura pas
Je reviens sur son corps
Et sors mon arme, il n’a pas d’âme
Il m’agrippe et je me débats
Essaie encore
Tu ne m’auras pas
Tes griffes ne me font rien
Si ce n’est des blessures immondes
Que soigne mon imagination profonde
Je suis insensible à tout autre soin
Il éructe et sécrète
Je ne sens que ma rage
Je le plaque contre une crypte
J’enrage
Couverte de son écume
Haletante, hors de moi,
Et lui si monstrueux
On ne m’aura pas
On ne m’aura pas
Je hurle et le plante au cœur
Bon débarras
Mais je suis sale après cela
Echevelée, et son odeur,
Ses substances qui m’écœurent
Je voudrais m’en laver
Jusqu’à la prochaine fois
Serrer mon oreiller
Ne plus voir cela
Oublier
Mais j’ai péché
Mon aveuglement me damne
J’en ai tués qui avaient une âme.