Poème:C’est Noël Papa…

Encore une fois tu es sorti de la maison aux petites heures du matin,
T’as fermé la porte tout doucement derrière toi, te croyant malin,
Mais on t’a entendu quitter la maison, démarrer ton auto,
On t’a observé de notre fenêtre chambre, les larmes aux yeux,
Ignorant si tu reviendrais un jour, si ce serait bientôt,
Nous sommes restés à observer, l’esprit malheureux.

Dehors il neigeait, les toits étaient tout blancs, les vitres d’autos givrées,
C’était le 24 décembre au matin, les maisons étaient toutes décorées,
Sauf la nôtre, bien sûre. Nous ignorions même si tu savais que noel arrivait,
Grand frère et moi étions réveillés, impossible à rendormir,
Nous avions donc décidé de se mettre dans l’ambiance pour fêter,
Nous avons trouver un vieux sapin artificiel et avons décidé de s’en servir.

Des lumières ici et là accrochées, une photo de toi, maman, fréro et moi, réunis,
Ton fils m’a pris sur ses épaules et tout là haut je l’ai mis,
Notre étoile cette année sera ça. Notre ange dans cette image nous surveillera,
Et j’espère qu’elle fera en sorte de rappeler à toi, notre cher papa,
Comment, un jour, tu as été heureux, avec ta femme et tes enfants,
Et comment maintenant tu dérappes, devenant de plus en plus déprimant.

Déjà le soleil levé, je retourne me couchée, assez déprimée,
J’espérais que tu reviennes, peine perdue, tu n’es pas là,
Grand frère est devant la télévision, une bière à la main,
Il n’a que 14 ans, il boit, chaque fois que tu lui fais ce coup là,
Partir, sans nous l’annoncer, tout simplement nous abandonné,
Et revenir, lorsqu’on est chanceux, le jour suivant, au petit matin.

Il est 16h lorsque j’ouvre les yeux, la tête étourdi, le corps engourdi,
Fréro a mis la table de noel, il espère que tu reviennes pour l’occasion,
4 couverts… 4 ? Un pour maman aussi je crois bien, je n’ose lui poser la question,
Il a les yeux pochés, il est rester éveillé tout ce temps, mais devrait aller au lit,
Il ne réussira pas à tenir debout jusqu’au retour de papa,
Après tout papa, je suis presque sûre que tu ne reviendras pas…

19h sonne, tes enfants sont péniblement devant un écran d’ordinateur,
Le plus vieux parle à ses amis, la plus jeune le regarder aller,
Ils restent tous les deux calmes, mais la rage bouille dans leur cœur,
Ils aimeraient tant, une autre fois, un vrai souper,
À rire, à raconter des annecdotes, à s’amuser !
Malheureusement, à deux, c’est dure de fêter…

T’es finalement revenu, il était 21h, le souper commençait à être froid,
Je ne t’ai pas tout de suite reconnu, tu n’étais plus le même, plus toi,
Tu étais habiller propre, tu t’étais rasé, parfumer, laver,
Tu n’avais pas une odeur de bière, mais ton oeil était beurré,
Du noir autour du gauche, tu t’étais probablement battu,
Je croyais que tu revenais heureux, j’étais vraiment déçue.

Tu m’as lancé un sourir forcé, tu m’as dit ’’Salut ma belle, tu m’as manqué’’
Ton fils te regardait l’air suspect, il soutenait ton regard sans jamais le lâcher,
Il poussa ’’salut papa, c’est quoi l’honneur de cette visite innattendue ? ’’
’’ Ne me cherche pas, j’habite ici, tu le sais bien, j’y ai toujours vécu «
’’ Ah, c’est nouveau, je croyais que tu n’étais qu’un simple passant ’’
’’ Ne parle pas comme ça à ton pauvre père, tu n’es qu’un sal garnement ’’

Tous les deux contractèrent leur visage, leur poing bien serré,
Mon frère s’approcha le premier, te donnant un bon coup dans l’oeil qui n’était pas magané.
Il ria et lança ’’ Tiens ! Comme ça c’est égale des deux côtés ! ’’
Tu n’as vraiment pas aimé sa blague, tu n’as pu te retenir, le poussant contre un mur,
Je restais là, à observer, espérant qu’il n’ait aucune blessures.

Ton fils se mit à pleurer. Il te donna un bon coup dans l’estomac,
Les yeux pleins de colère, mais surtout rempli de tristesse,
’’ Excuse-moi, excuse-moi, papa, excuse-moi, excuse-moi, papa… ’’
Il répéta ces même mots durant de longues minutes, jusqu’à faiblesse,
Il s’écroula au sol, tu le regardas avec mépris, tu n’étais vraiment plus toi,
’’ Qu’est-ce qui te prend ? C’est noel papa ! ’’

’’ Lâche le immédiatement ! Lâche le ! M’as-tu compris ? ’’
’’ Tu sais parler ? Je savais bien que tu n’étais pas devenue muette réellement’’
’’ Lâche le immédiatement ! Lâche le ! M’as-tu compris ? ’’
’’ Sais-tu dire autre chose ? Dis-moi, qui êtes vous ? Ou sont mes beaux enfants ? ’’
’’ Devant-toi papa, on est juste ici, devant toi, regarde nous, regarde-moi,
On avait plus aucun espoir de te voir revenir, alors que tu es là, pourquoi ? ’’

’’ Avais-tu besoin d’une brosse à dent ? Du linge ? Voulais-tu manger un bon repas chaud,
Ou est-ce que tu es ici pour nous, tes enfants, qui t’aiment tant,
Tes enfants qui t’ont attendu toute la journée, la soirée,
Qui ont décoré la maison, ton fils qui a même fait à souper,
Réveille ! Papa ! Tu ne nous connais même plus, j’ai vieilli, et grand frère aussi, t’es au courant ?
Regarde tous les efforts qu’on a fait pour que tout soit beau… ’’

’’ C’est noël papa, regarde-moi, regarde-moi ! C’est noël papa. ’’
Un fusil sur la tête, tu me regardas, incertain de ce que j’allais faire,
En frappant ton propre fils, tu l’as tué ! Comment pourrais-je vivre sans lui cet enfer.
» C’est noël papa, regarde-moi, je t’offre un cadeau ! C’est noël papa ! ’’
Tu m’as toujours dis que je te nuisais, que sans moi ta vie serait belle,
Âgée de seulement 9 ans, je pesai sur la clanche, et partit rejoindre le frère et la mère au ciel…

’’ C’est noël papa,
J’espère que tu t’en souviendras,
Un beau noël de sang,
Tu as tué tes propres enfants ! ’’