Poème:Souffrance

Pleure mon pauvre cœur,
Crie bien fort ta douleur.
Laisse couler le sang
De ce grand trou béant
Qu’il t’a fait ce soir là.
D’un mot, d’un coutelas,
Il a frappé très fort.
Sans regrets, sans remords,
Il t’a laissé hurler
Et, sans te consoler,
Il est parti enfin
Vers un nouveau destin.
Ignorant le passé,
Du présent s’est lassé.
Conjuguant au futur
Sur un chemin plus sûr,
Il raya de sa vie,
D’un trait net et précis
L’amour de cette femme
Qui lui donna son âme.

Ah ! Mes chers souvenirs !
Je n’ai su retenir
Que des heures si brèves !
La vague sur la grève
Se retire moins vite
Que ce temps qui palpite
Pour s’enfuir à jamais.
Et l’homme que j’aimais
S’en ira son chemin,
Retrouvant le gamin
Avide d’émotions
Que, sans faire attention,
Il oublia un jour
Au cœur d’un seul amour.

Va ! Va et reviens-moi !
Toi qui m’as tout appris,
Je suis morte sans toi.
Ne m’oublie pas ! Je prie

Dieu et même Satan !
Si Dieu ne veut m’entendre.
Je suis là, je t’attends.
Car j’ai le cœur trop tendre

Pour ne point espérer
Que tu pourrais m’aimer.