Poème:Jean Cap La Mer

Besoin de couper avec les habitudes
Fendre la bise, briser la lassitude,
J’encape la Mer…
Saint Jean, cap vers « FERRAT »,
Un air de chanson toujours là,
Pas besoin d’altitude
Juste sortir du trafic et de l’ornière !
Oui, le bleu et le vert
Dansent sur les vagues, ils sont toujours là…
Ta voix Jean, donne le la !

A chaque fois que j’écoute ta chanson
Des remous, des sillons
Des mots frayent, « disent que »
Des pensées vagues divaguent et chaloupent
« Des sinon », des « si on »
Refaisait le Monde, débarquent
Ridicule, sur cette minuscule barque.
Peut-être n’est-ce qu’une coquille de noix qui se noie,
Des pensées pour rien dépensées, une vraie entourloupe… .

A chaque fois que j’écoute ta chanson
Des sentiments, des émotions…
Différents reflets de toi, de moi.
Bleu et vert se mêlent,
Une bouée plaintive et lancinante hèle
Elle indique la présence de rochers rongés, qui se pèlent.
La Mer songe et nous, on sonde…
Les ondulations de ce Monde
Où jamais ne s’arrêtent les reflets,
Où se perdent les pensées
D’abord proches puis lointaines
Où disparaîtront peut-être les migraines !

La Mer et le vent
Se caressent, se tournent autour puis se mentent,
Dessinant un conquérant blanc écumant
Rempli de promesses et de tourmentes !

Au loin, à l’horizon, les yeux ouverts, un léger rêve,
De l’autre côté, tout serait plus beau, plus léger,
La Mer, ses immenses espaces, nous offrent une trêve.

Au plus prés, les orteils dans le sable
Soulèvent des piquants coquillages,
Le ressac sacripant n’a pas d’âge,
L’eau pénètre et s’enfuit, irresponsable !
Sur le sable mouillé, se dessinent des sculptures,
Des sculptures toujours recommencées,
Une alliance, un mariage de suite divorcé !
Une écriture qui ne se fixe pas, comme sur un mur !
Une écriture sans « ancre » toujours effacée…

La mer, c’est aussi la nuit, le noir à boire,
L’immense licence du silence et des absences !
Pas d’aller-retour dans cet aurevoir,
La profondeur d’un cimetière,
Des chagrins que l’on porte en bandoulière… !
Au matin, le vent se réveille et se lève…
Sur le plat de cette mer d’huile, il soulève
Des traces, des taches qui remontent à la surface !
D’un coup de glaive, il ampute et prélève
Des amours, des amis manquent et leurs absences
Déchirent cette toile du silence.

Sous l’eau, les poissons discutent
Se disputent mais où est le point de culbute
Dessous, dessus : la lutte !
Et cette gangrène de PLASTIQUES
Cadeaux d’une humanité si chique !
« Méduses et », quelle est ma part de responsabilité ?
Fermer les yeux, la croisière s’amuse
Tant de paquebots, de cargos où mettrons-nous le radeau !
Nous allons tuer notre muse !

Ciel ! Du haut jusque dans l’eau
Ces continents incontinents déversant,
La Mer se ronge les sangs !
Elle se met à fumer, mauvaise écume,
Ce n’est pas qu’un simple rhume,
Les étoiles font finir par s’éteindre sous l’eau… !

Tout ça marche en crabe et de travers… !

Mais la Mer ne peut pas être que souillure,
Se figer dans des polluants, des hydrocarbures…
Elle reste « l’essence » et l’émerveillement de l’enfance
L’incandescence des étés d’adolescence,
Le calmant sans jamais aller jusqu’à la régénérescence
De ceux qui ont des âges trop murs… !
Elle m’aide, ça c’est sûr…
La Mer, c’est l’Impossible
Où nous continuons à chercher des matins paisibles !

La Mer, c’est le voyage
Que l’on fait sans quitter le rivage
De l’esprit et du regard
Parfois perdus, parfois hagards.

Revisiter notre histoire,
Esquisser un sourire et un soupir
Dans le reflet de ce pays d’Amour fuyant dans le miroir,
Retrouver de la joie, du désir
Arranger notre mémoire et nager là jusqu’à plus soir… !
Arranger ma mémoire et nager en toi jusqu’à plus soir… !

Ne pas mouiller le maillot
Mais mouiller dans le maillot… !
L’été sera toujours chaud
À tes côtés, à t’écouter… !
« Jean » perds le cap, FERRAT
Par péché, sans prêcher
De la Haut, une cigarette et Léo FERRE, « fait des filets »
Des lignes et des vers…
Et le bleu et le vert
Nous racontent la Mer.

La Mer, c’est tout cela
La Mer, c’est au delà !