Poème:La Statue Aux Pieds D’argile (Danse Macabre)

Il n’était qu’un géant aux pieds d’argile,
S’abattant tout à coup, sur les ailes fragiles,
D’une femme, qui voulait y croire et l’aimait tant,
Que son âme s’en est déchirée en larmes de sang.

Comment croire encore aux rêves, estropiée,
Figée devant la statue brisée à ses pieds ?
Comment croire aux serments, aux promesses,
Aux fées, aux elfes, aux arc-en ciel, à leur noblesse ?

Comment espérer voler encore, les ailes arrachées,
Quand le ciel, sur la pluie, se referme, sans arche irisée ?
Comment traverser quand ne reste que l’enfer,
Quand le géant, fabuleux chevalier, git à terre ?

Comment survivre encore, sans arc-en-ciel,
Pour atténuer la monstrueuse douleur démentielle ?
Comment se relever, sans soleil, sans lumière,
Dans la longue nuit d’un désert de poussière ?

Comment réapprendre à aimer, rêver, partager, offrir,
Un rêve, un amour, un espoir, quand on ne sait plus vivre ?
Comme une chenille anéantie qui se rêvait papillon,
Écrasée par une statue aux pieds d’argiles, dans son cocon.

Elle n’avait que sept cette petite femme,
Soufflée comme on souffle une flamme,
Comme on éteint d’un coup une chandelle,
Sous le poids d’un géant… Comment le saurait-elle ?