Poème:Mais

Et si la vie ne se résumait qu’à ça.
Et si elle n’était qu’un simple masque que chacun endosse selon son bon vouloir pour pouvoir paraître heureux, pour pouvoir se donner une raison d’exister…

Et si tout ce que je croyais était réellement fondé. Que respirer n’était qu’un geste automatique comme on dort parce qu’on est fatigué.
Et si tout s’arrêtait là, et si cette corde attirante, élevée tout près de moi, finissait par me prendre pour mieux pouvoir me pendre et ne plus prétendre à une vie qui ne fait que tendre mes envies indécises.

Et si la vie était comme un joyau, un merveilleux joyau, qu’un enfant tiendrait joyeux entre ses mains de naïf preux,
Et si je le voyais un jour passer dans la rue, tout heureux d’avoir ce précieux ami, devrais-je alors lui dévoiler la vérité ? Que cette vie n’est bonne qu’à nous faire prétendre au bonheur sans jamais pouvoir l’atteindre, que la souffrance et la peine seront désormais ses amis les plus précieux lorsque son joyau se sera transformé en traître vicieux lui plantant un couteau dans le dos… c’est alors qu’il se dira « seul l’amour peut me sauver… ».

Mais devrais-je lui dire alors que l’amour n’existe que dans notre tête, que ce n’est qu’une illusion mise en place pour accepter notre sort dans un monde trahit par la honte et le suicide prémédité de l’humanité ?
Mais de quel droit m’imposerais-je alors dans sa vie, son œuvre qu’il veut construire… se relever un jour et se dire qu’a partir d’aujourd’hui il faut affronter, il faut résister, il faut montrer aux autres qu’il ne suffit pas de dire pour être, de faire pour paraître, de montrer pour exister… alors ce jour là seulement il aura compris ce que je ne lui aurait pas dit, et toute sa vie il portera comme un fardeau son précieux joyau…

Et si tu te demandes pourquoi tant de haine, pourquoi tant de malheur, pourquoi toujours moi ? Alors dis toi que tout ce que tu vis sur cette terre n’est que poussière comparée à l’immensité du désespoir s’emmenant des milliards d’êtres humain sur notre planète. Ce désespoir n’est présent en toi que parce que tu le veux, les chaînes de ton isolement forcée, de ta peine entachée te forcent à plier le genoux, mais force toi, et crois en la vie et crois que un jour peut-être tout changera, rien ne restera ; seul ton ombre rappellera aux vivants leurs erreurs et peut-être comprendront-ils qu’une vie vaut plus qu’un billet, que ta vie vaut plus qu’une larme…

Et si un jour tu te poses la question,
Et si un jour tu deviens triste,
Et si un jour tu ne sais plus quoi faire, lis ce poème.

Et si tous tes malheurs t’usent, te déchirent, te trahissent, t’enferment dans une prison de cristal, toi seul sauras comment en ressortir vivante, car toi seule sauras le jour venu que celui-ci est le dernier, car toi seule sauras que tous les clowns tristes chantent leurs gaieté pour oublier leur pitié.
Et si tu cherche la clef d’un bonheur illusoire, rappelles-toi qu’être soi-même est la meilleure chose à faire.

Mais surtout n’oublie pas, c’est le sort des clowns tristes de faire paraître leur joyeuse tristesse sous un masque de tendre détresse. N’oublis pas que l’on dit que la tristesse passe, que plus tard tu comprendras qu’il ne faut pas pleurer pour si peu… mais ton sort de clown triste t’oblige à résister car toi seule sait ce que tu ressens, et sais que cette tristesse ne passera pas car elle n’est pas la dernière.
Mais si tu n’en peux plus, sache qu’à travers ce poème je serais toujours avec toi dans ton cœur pour t’aider si ta peine est trop lourde et ta joie si traîtresse… Car rappelles-toi que si tu penses, tu vis. Donc n’oublie jamais que tu es dans mon cœur déchiqueté et rapiécé et qu’il y aura toujours un petit coin pour pouvoir t’accueillir dans tes jours de malheurs. N’oublis jamais que je t’adore. Ne m’oublie jamais. N’oublie jamais rien…