Texte:Coupez !

Derrière le rideau,
Ce n’est pas c’que vous croyez,
J’continue de crier « Ohhhh »
Mais pas parce que j’ai pris mon pied !
Coupez !
La voix brute et indifférente,
De ce pervers frustré d’avoir raté son Bach,
Mettez fin à ma journée tapante.

Ma fleur gelée en début d’acte,
Comme un opéra Italien,
Je continue et à la fin,
Ma fleur grêlée, brûlée par l’impact,
Se meurt et le songe de m’envoler s’en vient.

Une tâche de sang que j’oublie vite,
Une douleur contrainte que j’enterre,
Il faut et je dois alors j’évite.
Pour arriver où je voulais,
J’dois recommencer.

Alors s’en suit des scènes,
Des théâtres à la gueule obscène,
Des jeunes et des vieux,
Qui me nomment Mère ou Pucelle.

Et chaque soir, je pleure,
Tel un saule figé,
Enraciné dans ses malheurs,
Comme un corps piqué,
De l’aiguille d’un vaudou horreur.

Après mile dégoûts,
L’odeur des billets dans ma main,
Après mile fourre-tout,
Je garde espoir le lendemain.
Pensant me sortir un jour de ce « couchez vous »,
Qui jusque là, cause de faim, n’a jamais prit fin.