Poème:Rêve Éveillé

Mes yeux s’ouvrent, mes idées s’éclaircissent, je souris
Etait-ce vrai ou bien simplement un conte de fée ?
Un tel voyage est-il possible dans notre si petit pays ?
Souvenir merveilleux ou rêve idyllique, je vais vous le conter…

Je me baladais le long de l’Escaut pour échapper à notre ville
Celle-ci devint rapidement un point à l’horizon tant je m’éloignais
Au loin apparaît comme une forêt, comment est-ce possible ?
Tout en m’approchant, je m’aperçois qu’il s’agit d’une saulaie

L’atmosphère est douce et humide, quel dépaysement à quelques lieues
Un oiseau me passe sous le nez, c’est un Gorge-Bleu qui tente de séduire
L’élue de son cœur avec sa queue rouge et son magnifique plastron bleu
Soudain je sens comme un appel au loin, qui me fait avancer, qui m’attire

A chaque pas, j’ai l’impression d’avancer d’un kilomètre au moins
Les paysages se modifient, le fleuve s’est offert une parure différente
Des centaines de roseaux ornent les versant de ce fleuve qui a faim
De nouveautés. Même la faune paraît ici bien changeante

Les Gorge-Bleu cèdent le terrain aux majestueuses oies cendrées
Qui se gavent tranquillement de graines et d’herbes des marais
De surprise en surprise, je marche fasciné par tant de contraste
Mais la voix lointaine insiste, je savourerais au retour tout ces fastes

Les distances semblent de nouveaux rétrécir de pas en pas
Néanmoins je décide de me reposer un peu sur les berges si hospitalières
Ma main joue placidement dans l’eau fraîche quand avec effroi
Quelque chose m’effleure la main… mais c’est une famille entière !

Un couple de gobie tacheté a fini par trouver un coquillage
Suffisamment grand pour leurs œufs afin de les préserver
Au maximum des prédateurs et de leurs meurtriers pillages
Le male veille au grain et je sens un pincement, il veut m’attaquer !

Autant de fougue pour un si petit être sans défense
Me motive et je repars sur le chemin avec véhémence
Le soleil continue de briller comme si il était à la fête
Et des veaux marins en profitent, leurs yeux reflètent leur bien être

Mais le vent commence doucement à se lever
Une légère odeur d’iode vient me chatouiller les narines
La côte serait-elle proche ? Impossible ! J’ai du rêvasser
Mais une plante sème le doute… pourtant c’est bien une aster maritime

La voix est de plus en plus forte au fur et à mesure que j’avance
Traverser ces près salés me donne soif, j’ai envie d’eau pour me désaltérer
Malgré cela je me stoppe net, devant moi un marsouin apparaît
Sous l’eau désormais salée et paraît voler sous la surface

Des harengs tentent de lui échapper mais il n’a pas de pitié
Ce n’est pas avec trois malheureuses crevettes qu’il va se rassasier
Mon regard est alors tenter par un spectacle plus grandiose
Une mer calme s’offre à moi, on dirait presque elle prend la pose

Soudain, les clapotis changent pour former d’autres sons
On dirait, mais oui, c’est la voix qui m’appelait, c’est étonnant
Elle se présenta comme étant l’esprit de l’Escaut
Avant de faire le tour du monde dilué dans l’océan

Voici le message qu’il m’a été permis de vous délivrer
Notre pays possède des merveilles de toute beauté
Mais qui sont aussi belles qu’elles sont vite fragilisées
Alors faisons attention pour que ce patrimoine soit préservé

Puis je me suis réveillé sous ce saule qui me servait de dossier
Je ne sais toujours pas si cela était vrai ou juste imaginé
Mais une chose est sure, la nature nous offre ses merveilles sans compter
Ni rien demander, alors protégeons-la avant qu’elle finisse par nous quitter.