Poème:La Fête Des Lumières

Le huit décembre quand tombe la nuit
Les rues de Lyon se parent de jaune
La foule déferle défiant l’ennui
Déambulant entre Rhône et Saône

Les scintillements des lampions
Sis sur les rebords des fenêtres
Comme si d’une seule voix nous chantions
Se déploient sur des kilomètres

Souvenirs de temps tristes, amers
Farandole de flammes qui s’emmêlent
Où chaque bateau qui vogue sur les mers
Crie : « si tu sombres, je m’en mêle ! »

Mais un ogre menace aujourd’hui
L’électricité couvre les flammes
Sur les murs, des fresques, elle produit
Des images mais que reste-t-il des âmes ?

La foule, les yeux ronds, s’émerveille
Mais chaque famille vit dans sa bulle
Le spectaculaire, seul, la réveille
Elle avance comme une somnambule

Au milieu des lumières, des odeurs
Qui flottent dans l’air flattant ses sens
Elle aurait besoin d’un décodeur
Pour se rappeler quel est son sens

Tandis qu’elle boit du bon vin chaud
Remplit les poubelles, il me semble
Derrière la façade, derrière le show
Le plus important c’est d’être ensemble

Qu’importent les chiffres, les résultats
Si quand on en a le plus besoin
Que l’on se met dans tous ses états
Personne ne nous donne le moindre soin

Une société ne fait vraiment corps
Que lorsqu’on peut compter sur l’autre
Malgré nos différences, nos désaccords
Qu’une main se tend quand on se vautre !