Poème:La Boîte

En entrouvrant la boîte de mes pensées impies
J’ai laissé sortir une ribambelle de démons
Des bilieux bavant qui poussaient de gros jurons
De terrifiantes, sanguinaires et horribles harpies

C’était par une nuit calme, sans lune, sur des eaux lisses
Tranquille, je rêvai à un petit calamar
Mais le songe se transforma bientôt en cauchemar
La mignonne bête se changea en monstre des abysses

Qui me sangla sur mon lit avec ses tentacules
Son bec pointu comme celui d’une gigantesque poule
Tandis que posée sur mon ventre ricanait une goule
Aux yeux rouges et le nez couvert de follicules

Comme le grand Rift, ma couche s’ouvrit, je me raidis
Et je tombais dans l’estomac acide d’une banque
Tentant de me faire cracher l’argent qui lui manque
Pour que je rembourse totalement mes crédits

Ses sucs gastriques que la cupidité aiguise
Dissolvaient tout ce qui avait été mon être
Mes souvenirs étaient jetés par la fenêtre
Je n’étais plus qu’une pâte qu’on remodèle à sa guise

Je souffrais comme jamais encore je n’ai souffert
Rendu esclave d’une idéologie étroite
Lorsque par bonheur mon chat bondit sur cette boîte
Refermant du même coup, la porte noire de l’enfer