Poème:Eloge Du Bruit

L’ Aube se nourrit
Du vacarme de la nuit.
Le retour de la nature à la vie
Ne se fait pas sans bruits.
Point de naissance
Sans pleurs de delivrance,
Point de jouissance
Sans cris de circonstances.
Même le silence est assourdissant
Dans l’attente du jour naissant.
Dame Nature retient son souffle un instant
Comme toute mère avant l accouchement.
Puis la respiration se fait halètement
Pour annoncer la venue de l’enfant,
Finissant en un cri dechirant
Au moment delivrant.
Scénario similaire
Durant l acte de chair,
Un seul souffle unit les deux partenaires
Quand tout s accélère.
Puis ce sont les gémissements
Accompagnant le doux chevauchement,
Les voix et les corps se mélangeant
Jusqu au triomphal rugissement.
Seule la mort est avide de silence !
La fin des râles annonce le début de l absence
De l ’âme qui commence sa longue errance
Après l’ultime transe.
Le Silence est synonyme de desastres militaires
Transformant les champs de bataille en vastes cimetières ;
De villes riantes devenues deserts glaciaires
Apres la guerre nucléaire.
Du bruit, je fais profession,
Ma seule religion
Essayant d exorciser les nombreux démons
Menaçant le fragile équilibre de ma raison.

J