Univers de poésie d'un auteur

Texte:Un Passé Composé…

A Propos du Texte

Il s’agit d’un d’un début de roman commencé… en 1993 ! Je suis en passe d’écrire la suite. Bien-sûr, il y a dans ce texte une part d’autobiographie non négligeable…

Le Texte

J’ai très longtemps pensé appartenir à un Monde d’images et d’odeurs…

Un univers de passé translucide peuplé d’une myriade de souvenirs qui m’envahissaient au quotidien comme aux ultimes jours d’une vieillesse que je souhaitais ne jamais atteindre.

Pourtant, parfois et insidieusement, le présent revenait…
Je n’avais plus dès lors que le choix de subir un environnement immédiat où presque tout m’était hostile…
De cette époque, maintenant bénie et tellement regrettée, je garde cependant un souvenir barbare.

À vrai dire, je m’imaginais être l’unique survivant d’une espèce révolue ; enfant-vestige fossilisé, je croyais devoir à mon sens errer dans ma mémoire afin d’encore mieux démarquer, aux yeux de tous, la linéarité de mes différences.

Mais vint l’adolescence et ses vagues de pulsions floues…
Au choc de cette période d’absolue nécessité je crus subitement voir basculer mon univers dans un semblant d’uniformité ; mais ce ne fut qu’un leurre rapide et fugace qui n’eût pour seul effet concret que de ne me faire vivre désormais mes rêves qu’éveillé.

Alors, ensuite, des années durant, presque avec volupté, tel un poisson plat immobile tapi sur le fond de l’océan, j’ignorais, ou je feignais d’ignorer, les milliards de mètres cubes de présent, amassés, écrasants, au-dessus de mon Être, pour ne devenir qu’un solitaire en contact physique, minéral et unique avec la vie pure de sensations révolues.

Aucun mot n’est assez précis pour décrire la multiplicité des angoisses qui me transperçaient.
Tout m’était douleur et tristesse.
Je n’avais de véritable complice que moi-même.
Le miroir, années après jours, me renvoyait, en ricochet, un reflet trompeur, en totale dysharmonie avec la réalité crue de mes désespérances profondes.
Je voulais, j’espérais, mon âme belle et pourtant, dans mon for intérieur, j’étais convaincu du contraire ; les intrigues superficielles d’une vie apparemment factice n’y pouvant, par ailleurs, rien changer…

Dès lors, je voguais secrètement et sans retenue au gré des tumultes d’un ouragan purement physique destiné avant tout à me faire oublier qu’après l’inévitable chute crépusculaire, un lendemain existerait, entraînant peut-être une aube aux couleurs différentes.
C’est sans nul doute pour cette raison que je préférais, et de beaucoup, la fraîcheur nocturne à l’espérance de la Lumière.

Ces indescriptibles nuits, fulgurantes et passionnées, furent longtemps, mes seules respirations vraies…
Par pur délice immédiat, je noyais mes angoisses dans des draps aux plis inconnus, ne reprenant mon souffle qu’au matin. Mais ces instants, magiques et futiles m’étaient indispensables…

Il n’est donc pas étonnant que, depuis, j’aie pu oublier la plupart des prénoms de ces passantes qui, pour certaines pourtant, étaient belles…

Le voluptueux délire de sensations autres, la découverte, inlassablement renouvelée, de ces corps toujours vierges de mes marques, étaient mes seules espérances immédiates.

Que n’ais-je, certains soirs, proféré comme mensonges pour m’entendre murmurer un simple mot d’Amour par des êtres avec lesquels, pourtant, je ne partageais rien, si ce n’est quelques instants d’un souffle transpirant, vite oubliés, car raptés à la monotonie grisaillante et terne du quotidien.

Chaque matin, reprenant avec peine l’encombrant et lourd fardeau de mon âme, je replongeais, encore un peu plus sombre, dans la lueur blafarde d’une journée supplémentaire qui m’apporterait, à coup sur, son lot de satisfactions éphémères mais surtout de déceptions amères…

Tous, ou presque tous, ignoraient mon errance…
Je m’évertuais à donner le change : pour l’un sourire, pour l’autre assurance compassée (où qui me semblait telle) . Je n’avais pourtant qu’une hâte : retrouver, au plus vite, la nuit, « Ma Nuit », avec ses myriades d’étoiles factices tournoyantes sur des plafonds en stuc, ces mains glissant sur mon corps et ces mots banals, serments d’instants uniques, prononcés dans la pénombre artificielle de chambres de passage.

De ces formes entr’aperçues, ma mémoire ne garde qu’une légère fêlure allant s’estompant… J’ai tout occulté de ces peaux sur lesquelles, pourtant, j’ai vibré… Quelques visages, quelques sourires, quelques regards peut-être, et encore… Mais nulle autre vraie trace que d’étreintes…

Personne, en ces moments, n’aurait pu imaginer l’insondable mais insouciante torpeur qui, insidieusement, m’envahissait goutte à goutte. Le masque plaqué d’une sérénité feinte ne servait, en fait, qu’à dissimuler ce que j’ose, enfin, m’avouer après tant d’années…

Pour tous, pour vous, m’auriez-vous croisé, j’apparaissais joyeux, insouciant, immature, donnant l’impression de traverser la vie avec l’égoïsme et le narcissisme que seule l’Image d’une apparente jeunesse tendait encore à faire pardonner.

Pourtant, malgré tous ces « effets de galerie », presque malgré moi, mon époque me filait entre les doigts… Comment être à la fois auteur, metteur en scène et acteur d’une pièce de peu d’intérêt destinée à un unique spectateur ?
A vrai dire je m’y ennuyais ferme…
Aujourd’hui, cet état m’apparaît comme une dérisoire parodie et ma manière de vivre tout au long de ces années ne m’a laissé qu’un âpre goût de déjà vu ou plutôt de déjà ressenti.
Nul regret, pas la moindre parcelle de nostalgie ; ces souvenirs, qui sont pourtant miens, me semblent appartenir à un « presque inconnu » dont j’aurais, au détour d’une pénombreuse impasse, volé à la fois l’image et la transparente fadeur.
Je les porte en moi… un point c’est tout.

Mais le temps s’accélère, les années succédant aux secondes et bientôt il ne sera plus temps de s’appesantir sur les états d’âme d’une génération trop grimée, trop gâtée, et pourtant profondément délaissée…
Au seuil d’un hypothétique age mûr je n’aspire plus, désormais, qu’à réinventer l’avenir.

Mais avant de refermer définitivement les décades de mon imaginaire absolu, un seul regard jeté par-dessus mon épaule pourrait, peut-être, me faire admettre le pourquoi de certaines certitudes et le comment de nos craintes profondes.
De tout temps, aussi loin que puisse remonter le cours de ma mémoire flashante d’enfant, j’ai toujours passionnément aimé l’Été que je n’ai jamais ressenti comme une saison pareille aux autres mais plutôt comme une des seules vraies raisons d’être de ma vie, apothéose flamboyante et lumineuse du cycle de l’infini.

Cet Été-là aurait du être le plus magnifique, il aurait pu l’être… Mais les traces que j’en garde me brûlent encore, bien des hivers après, et n’ont pu en rien altérer la permanence de ma douleur.

Au terme de ma vie, foin de la logique apothéose d’un corps, je suis convaincu que c’est encore cette image étrange qui me fermera à jamais les yeux…
Elle s’enfuyait… Elle partait vraiment, mais pour de bon cette fois… Je devinais, non, plutôt, je savais déjà, toute l’irrémédiable et froide détermination qu’il y aurait dans le choc de cette porte qui n’allait plus tarder à claquer…

Ces mots (Ils étaient beaux, tendres, mais banals) allaient, sans nul doute, se révéler les ultimes points de repère de Notre Histoire… Malgré leurs saveurs de « déjà entendu », ils coulaient de ses lèvres pour envahir le moindre pore de ma peau afin que je puisse encore mieux les y entendre sourdre…

L’avenir immédiat m’a amplement prouvé que mes appréhensions de ce matin là n’étaient pas le jeu d’une quelconque et subite projection fantasmagorique d’un surmoi exacerbé…

Pourtant, Mylenà m’avait été envoyée… Elle avait été l’Envoyée mais je n’avais su profiter que de l’apparence de cette mystérieuse destination Messianique… Tous les Signes m’avaient cependant été délivrés… Pas une seule des aubes que nous avions vécu côte à côte ne furent comparables ; les instants succédant aux secondes comme autant d’imperceptibles vies multiples différentes imbriquées les unes aux autres. Je vivais, je mourrais à ses cotés, au creux d’un avenir toujours à réinventer, pas à pas, sourire après sourire, fureur après sanglots, et fraîcheur apaisante revenant enfin, déjà, qui nous voyait fondre de charismatique candeur, à genoux, face à face, le soleil de Midi nimbant simplement la cathédralité de nos silhouettes sur une plage maintenant déserte…

Nous restions là, alors, des heures durant, immobiles, en pure contemplation l’un de l’autre, en totale chasteté apparente. Mon sang bouillonnait au seul contact frissonnant d’un coin de son regard… Elle n’en avait cure… Mais il suffisait qu’un souffle silencieux passe imperceptiblement sur son corps pour qu’il m’arrive de constater que son ventre, lui aussi, vibrait doucement, d’une ondulation calme, tel un doux matin oriental, révélation enfin avouée, d’une ardeur trop longtemps contenue.

Nous étions, en ces moments, toujours seuls, ou, tout du moins, nous imaginions-nous comme tels… Je suis aujourd’hui persuadé que cela n’était qu’apparence et que, pour plus d’un passant, l’image éthérée de ces deux statues figées mais vivantes devait apparaître complémentaire, tout à la fois attirantes et terrifiantes, semblables à ces gisants royaux de Saint Denis où, pour une éternité relative, l’artiste a représenté les « Amants Souverains » unis par la Mort conjointement, gisants torturés sur leur lit de morbide douleur, mais également, et peut-être surtout, « Orants Couronnés » dans toute leur Majesté Divine, priants, côte à côte, dans une suprême et définitive invocation mystique.

Lorsque je me remémore ces temps là, ce n’est pas l’image du bonheur qui m’assaille, bien au contraire, à rebours, je devinais déjà, l’inévitable prédestination d’un destin annoncé dont le cours aurait pu être seul modifié par cette porte non claquée sur l’inconnu de nos existences futures…

Retenant encore et encore l’inévitable, je n’avais, en cet instant, cesse que de prolonger, (sûrement au-delà du supportable ! ) , par la banalité de mes propos, notre ultime proximité. Tout allait pourtant s’effilochant… le temps paraissait, chaque seconde encore plus, s’éterniser dans une inutile médiocrité verbale. Je m’entendais parler de tout et de rien, principalement de ces petits rien qui, à défaut d’une existence remplie, peuplent, à dessein, le néant de nos devenirs quotidiens.

Déjà, je pressentais qu’indépendamment de ce départ, je devrais, bientôt, vivre solitaire, face à un soleil voilé, qui ne me délivrerait que parcimonieusement une pâle lumière de fin d’automne avant d’aller, plus avant, se réfugier derrière des lambeaux de nuages dont tout imaginaire serait absent.

La porte enfin claqua… me laissant égaré mais, curieusement, presque délivré et soulagé, face à l’irrémédiable réalité de la vie…

J’avais 17 ans cette année là… c’était à Biarritz… un 28 août… depuis lors je n’ai jamais revu Mylenà… Ou plutôt si… une seule fois… mais de la rapidité de cette unique et ultime rencontre hivernale, quelques années après, au cœur d’un sinistre Jardin parisien enneigé et brumeux, ma mémoire n’a rien retenu de tangible, ni même de comparable, au flamboiement baroque du bruit sec de cette porte douloureusement refermée sur la matérialité glaciale de mes dernières illusions adolescentes.
Comme pour encore mieux attiser les flammes de ma décadence, jamais la Côte Basque ne vit plus glorieux été que celui-là…

Je m’efforçais, alors, de tenter d’oublier Mylenà, profitant de mes réveils pour conjurer son souvenir en courant dès l’aube vers cette plage qui nous avait tant connus, plongeant, avec délectation, ma nudité dans les vagues écumeuses comme pour encore mieux sublimer par cet intense plaisir charnel les cheminements de l’orage dans lequel se débattait mon âme.
Bouleversé par les rouleaux, je râpais inlassablement mon ventre sur le sable granuleux ; trempé, suffoquant mais heureux, frémissant au seul contact du glissement fluide de chaque gouttelette d’eau salée supplémentaire sur mon corps, émergeant seulement, de temps à autre, pour happer au passage, une brève respiration de lumière et d’oxygène.

Le Soleil, lui, était toujours là, exact au rendez-vous, séchant en un rien les reliefs de ces festins Neptuniens, irradiant soigneusement et jusqu’au dernier soupçon toutes traces de mes ultimes fraîcheurs atlantiques. Alors, à peine sec, mais déjà au seuil de la moiteur, je m’en retournais à nouveau et presque inlassablement noyer mon mal-être dans le bouillonnement furieux de cet univers de larmes océaniques.

Vers neuf heures, l’arrivée des premiers baigneurs et la chaleur du vent d’Espagne transperçant les Pyrénées m’appelaient à trouver exil en d’autres lieux pour tenter d’y prolonger mon extase…
Je quittais donc, à regret, l’intemporalité onirique de cette grève pour tenter de retrouver mon Siècle.

Paradoxalement, bien que transpercé au cœur, j’arrivais rapidement, non pas à oublier Mylenà, mais à donner, à mon entourage immédiat, tout de l’apparence d’un semblant d’amnésie…
En effet, mis à part mes matinées marines, les efforts déployés pour prolonger la saveur de nos souvenirs restaient vains, la Vie me rattrapant toujours, à quelques encablures de la plage, frémissante et à coups comptés, oublieuse du désir d’éternité figée qui m’agitait.

Comment, d’ailleurs, aurait-il pu en être autrement ?
Tout, dans la baroquité de cette situation et dans l’appel fulgurant de mon environnement m’invitait à ne rien laisser paraître que de très futile…
D’ailleurs, en ces instants, étais-je réellement malheureux ?
Bien sur je me sentais triste, un peu perdu, désabusé, mais solitaire en apparence seulement, car le foisonnement des ardeurs du soleil et l’insistance de mon entourage n’avaient de cesse que de m’éloigner de cette apparente langueur.

Ce ne fût que plus tard, l’hiver revenu, à Paris, que la Cristallisation entreprit sournoisement son oeuvre fatale
Alors, seulement, je fus, malgré moi, forcé de me rendre à l’évidence des faits : Mylenà n’était plus là, ne serait plus jamais là et peut-être, d’ailleurs, n’avait-elle été vivante et vibrante qu’au creux de ces songes estivaux dans lesquels j’adorais m’évader et que j’allais continuer précautionneusement, à entretenir jours après nuits, des années durant.

Tous dans mon entourage, d’ailleurs, se prêtaient avec bienveillance au jeu puéril consistant à me rappeler que mon étrange mutisme hivernal se superposait curieusement à l’évaporation subite de Mylenà ; Mais, à vrai dire, la réalité n’avait que peu de rapport avec ce qu’ils pensaient…

Une fois l’été passé, une fois ternies les sensations lumineuses et irradiantes de cet absolu qui m’aidait à exister, je me recroquevillais chaque automne un peu plus à l’annonce de cette froidure certaine synonyme pour tout mon corps de pâle angoisse hibernante.

Rien ne pouvait plus alors m’atteindre, me toucher, aucun son ne parvenait à raviver l’engourdissement autiste qui m’envahissait. Je m’enfonçais de seconde en seconde dans une inaltérable torpeur, ne laissant volontairement en éveil qu’une minuscule étincelle de mon esprit, tourné exclusivement vers ces rêves de chaleur évanouis, perdu dans l’Éther de mes souvenirs, à l’affût et silencieusement, n’espérant et ne misant que sur la probable arrivée d’un printemps neuf et frais.

L’approche de cet hiver là ne dérogea en rien à cette description. Je dormais éveillé des journées entières au grand dam de vertueux professeurs qui s’acharnaient, en pure perte, à m’entretenir encore et toujours de sujets, à mon sens, ineptes, alors que je n’aspirais qu’à rêver, les yeux grands ouverts sur mon Absolu évanoui.

On me pensait paresseux ; je détestais et je déteste encore ce mot car, à mon sens, rien n’est plus impalpable que l’absente présence de ceux qui ont décidé de vivre ailleurs pour quelques instants, quelques mois ou pour toujours. Mon esprit s’évadait, bien sur, il galopait même, se détachant de la pesanteur de mon corps pour mieux s’embarquer vers un voyage astral dont il connaissait seul la réelle destination. Tout cela était bien loin de la définition de la paresse car les efforts déployés pour arriver à bon port étaient rudes et âpres.

Non, j’étais vraiment ailleurs. Loin de toute oisiveté, je travaillais à reconstituer et à mentalement réaménager pas à pas un coin préservé d’Éden estival où Mylenà prenait une place hors de proportion avec la réalité de ce que fut notre histoire.

Je sais vous avoir déjà dit qu’en ces temps mes réalités quotidiennes, tant matérielles que spirituelles, cohabitaient en s’entrechoquant bizarrement en une sorte d’opposition permanente où la volupté vivante et frémissante de l’instant nocturne n’avait de cesse que de vouloir éliminer les rêves d’absolu qui hantaient, pour mieux la conjurer, la monotonie permanente de ma vie diurne.

Je vivais extraordinairement bien ce double état, rêvant le jour, vivant la nuit à l’inverse des autres (et ce, pour mon plus grand plaisir) tout en sachant pertinemment que chaque instant passé me rapprochait d’un éventuel futur, mystérieuse source d’inconnu, que je ne mettrais aucune hâte à découvrir.

Chaque matin, à mon réveil, avant toute chose, je focalisais principalement mon esprit sur une presque certitude dont je ne voulais, en aucun cas, démordre : ce monde n’existait pas, n’avait jamais existé (pas plus que Mylenà d’ailleurs ! ) , seule ma seconde égoïste comptait, qu’elle fut mentale ou physique…

Il est facile d’imaginer à quel point cette méthode de déconnexion du réel pouvait dérouter ceux qui m’entouraient… Là où il m’était demandé des résultats je ne répondais que par de savantes formules abstraites, vivantes, certes, mais à ma seule intention, n’ayant cure du mépris et de l’incompréhension de tous.

Alors, devant cette attitude déroutante, tellement éloignée des réalités de l’époque, certains me taxaient de folie et la plupart des autres m’abandonnaient à ce qu’ils pensaient n’être qu’une originalité, restants persuadés (mais comment leur donner tort ? ) que, passé le cap des années d’adolescences, je n’aurais cesse que de vouloir à tout prix m’ancrer à nouveau dans l’objectif et le concret.
Pourtant, ils ignoraient que je m’évertuais, non sans difficultés, à faire en sorte qu’ils ne puissent percevoir que l’amorphe partie émergée d’un iceberg personnel profondément intériorisé, leur dissimulant ainsi, précautionneusement, toute l’intensité, la force et la puissance apparentes, de mon « autre vie ».
Car, bizarrement, mes soirs et mes nuits étaient bien différents de cette mascarade…

Dès la pénombre revenue, au moment magique et extrême où le soleil basculait de l’autre côté du miroir emportant brusquement mes oppressions vers les antipodes, un autre Axel s’éveillait.
Alors, plus aucune parcelle de mon comportement ne pouvait plus être comparée à l’invraisemblable de mon attitude diurne.

Je courrais, je volais, je fendais les nuits de rencontres en lits et de bras en sexes ; arrogant, jouisseur et pervers ; heureux d’avoir enfin la possibilité de laisser libre cours à l’extériorisation complète d’un monceau de pulsions tant charnelles que spirituelles, enfouies, des journées entières, dans les ténèbres et la crépusculaire pénombre des hivers parisiens.

Je reste, encore aujourd’hui, persuadé, qu’à maintes reprises, au détour d’une rencontre il a pu m’arriver de croiser le regard de tel ou tel ami ou relation ; nul ne m’a identifié et je n’ai, pour ma part, reconnu personne.

J’étais autre, j’étais enfin moi, (où faisais-je mine de me penser tel ? ) intrinsèque négatif du doux rêveur qui meublait leurs journées, foncièrement Hydien mais radicalement « beau » et « aimable ».

Ce fut à cette époque, au cours de l’une de ces nuits, apparemment identique aux autres, que ce factice et fragile équilibre bascula subitement, m’entraînant, presque à corps défendant, dans le maelström d’une aventure folle et pourtant tout en nuances, dont l’imprévisible issue devait infléchir jusqu’au sens permanent de mon devenir profond…

À suivre…
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Poeme de Esteban Naranja

Écrivain Esteban Naranja

Esteban Naranja a publié sur le site 7 écrits. Esteban Naranja est membre du site depuis l'année 2022.

Syllabation De L'Écrit

Phonétique : Un Passé Composé…ʒε tʁε lɔ̃tɑ̃ pɑ̃se apaʁtəniʁ a œ̃ mɔ̃də dimaʒəz- e dɔdœʁ…

œ̃n- ynive də pase tʁɑ̃slysidə pəple dynə miʁjadə də suvəniʁ ki mɑ̃vaisε o kɔtidjɛ̃ kɔmə oz- yltimə ʒuʁ dynə vjεjεsə kə ʒə suεtε nə ʒamεz- atɛ̃dʁə.

puʁtɑ̃, paʁfwaz- e ɛ̃sidjøzəmɑ̃, lə pʁezɑ̃ ʁəvənε…
ʒə navε plys dε lɔʁ kə lə ʃwa də sybiʁ œ̃n- ɑ̃viʁɔnəmɑ̃ imedja u pʁεskə tu metε ɔstilə…
də sεtə epɔkə, mɛ̃tənɑ̃ beni e tεllmɑ̃ ʁəɡʁεte, ʒə ɡaʁdə səpɑ̃dɑ̃ œ̃ suvəniʁ baʁbaʁə.

a vʁε diʁə, ʒə mimaʒinεz- εtʁə lynikə syʁvivɑ̃ dynə εspεsə ʁevɔlɥ, ɑ̃fɑ̃ vεstiʒə fɔsilize, ʒə kʁwajε dəvwaʁ a mɔ̃ sɑ̃sz- eʁe dɑ̃ ma memwaʁə afɛ̃ dɑ̃kɔʁə mjø demaʁke, oz- iø də tus, la lineaʁite də mε difeʁɑ̃sə.

mε vɛ̃ ladɔlesɑ̃sə e sε vaɡ də pylsjɔ̃ flu…
o ʃɔk də sεtə peʁjɔdə dabsɔlɥ nesesite ʒə kʁys sybitəmɑ̃ vwaʁ baskyle mɔ̃n- ynive dɑ̃z- œ̃ sɑ̃blɑ̃ dynifɔʁmite, mε sə nə fy kœ̃ ləʁə ʁapidə e fyɡasə ki ny puʁ səl efε kɔ̃kʁε kə də nə mə fεʁə vivʁə dezɔʁmε mε ʁεvə kevεje.

alɔʁ, ɑ̃sɥitə, dεz- ane dyʁɑ̃, pʁεskə avεk vɔlypte, tεl œ̃ pwasɔ̃ pla imɔbilə tapi syʁ lə fɔ̃ də lɔseɑ̃, ʒiɲɔʁε, u ʒə fεɲε diɲɔʁe, lε miljaʁd də mεtʁə- kybə də pʁezɑ̃, amase, ekʁazɑ̃, o dəsy də mɔ̃n- εtʁə, puʁ nə dəvəniʁ kœ̃ sɔlitεʁə ɑ̃ kɔ̃takt fizikə, mineʁal e ynikə avεk la vi pyʁə də sɑ̃sasjɔ̃ ʁevɔlɥ.

okœ̃ mo nεt- ase pʁesi puʁ dekʁiʁə la myltiplisite dεz- ɑ̃ɡwasə ki mə tʁɑ̃spεʁsε.
tu metε dulœʁ e tʁistεsə.
ʒə navε də veʁitablə kɔ̃plisə kə mwa mεmə.
lə miʁwaʁ, anez- apʁε ʒuʁ, mə ʁɑ̃vwajε, ɑ̃ ʁikoʃε, œ̃ ʁəflε tʁɔ̃pœʁ, ɑ̃ tɔtalə diʃaʁmɔni avεk la ʁealite kʁy də mε dezεspeʁɑ̃sə pʁɔfɔ̃də.
ʒə vulε, ʒεspeʁε, mɔ̃n- amə bεllə e puʁtɑ̃, dɑ̃ mɔ̃ fɔʁ ɛ̃teʁjœʁ, ʒetε kɔ̃vɛ̃ky dy kɔ̃tʁεʁə, lεz- ɛ̃tʁiɡ sypεʁfisjεllə dynə vi apaʁamɑ̃ faktisə ni puvɑ̃, paʁ ajœʁ, ʁjɛ̃ ʃɑ̃ʒe…

dε lɔʁ, ʒə vɔɡε sεkʁεtəmɑ̃ e sɑ̃ ʁətənɥ o ɡʁe dε tymyltə dœ̃n- uʁaɡɑ̃ pyʁəmɑ̃ fizikə dεstine avɑ̃ tut- a mə fεʁə ublje kapʁε linevitablə ʃytə kʁepyskylεʁə, œ̃ lɑ̃dəmɛ̃ εɡzistəʁε, ɑ̃tʁεnɑ̃ pø tεtʁə ynə obə o kulœʁ difeʁɑ̃tə.
sε sɑ̃ nyl dutə puʁ sεtə ʁεzɔ̃ kə ʒə pʁefeʁε, e də boku, la fʁεʃœʁ nɔktyʁnə a lεspeʁɑ̃sə də la lymjεʁə.

sεz- ɛ̃dεskʁiptiblə nɥi, fylɡyʁɑ̃təz- e pasjɔne, fyʁe lɔ̃tɑ̃, mε sələ ʁεspiʁasjɔ̃ vʁε…
paʁ pyʁ delisə imedja, ʒə nwajε mεz- ɑ̃ɡwasə dɑ̃ dε dʁaz- o pliz- ɛ̃kɔnys, nə ʁəpʁənɑ̃ mɔ̃ suflə ko matɛ̃. mε sεz- ɛ̃stɑ̃, maʒikz- e fytilə metε ɛ̃dispɑ̃sablə…

il nε dɔ̃k pa etɔnɑ̃ kə, dəpɥi, ʒε py ublje la plypaʁ dε pʁenɔ̃ də sε pasɑ̃tə ki, puʁ sεʁtεnə puʁtɑ̃, etε bεllə…

lə vɔlyptɥø deliʁə də sɑ̃sasjɔ̃z- otʁə, la dekuvεʁtə, ɛ̃lasabləmɑ̃ ʁənuvəle, də sε kɔʁ tuʒuʁ vjεʁʒə- də mε maʁk, etε mε sələz- εspeʁɑ̃səz- imedjatə.

kə nεs ʒə, sεʁtɛ̃ swaʁ, pʁɔfeʁe kɔmə mɑ̃sɔ̃ʒə puʁ mɑ̃tɑ̃dʁə myʁmyʁe œ̃ sɛ̃plə mo damuʁ paʁ dεz- εtʁəz- avεk lekεl, puʁtɑ̃, ʒə nə paʁtaʒε ʁjɛ̃, si sə nε kεlkz- ɛ̃stɑ̃ dœ̃ suflə tʁɑ̃spiʁɑ̃, vitə ublje, kaʁ ʁaptez- a la monotɔni ɡʁizajɑ̃tə e tεʁnə dy kɔtidjɛ̃.

ʃakə matɛ̃, ʁəpʁənɑ̃ avεk pεnə lɑ̃kɔ̃bʁɑ̃ e luʁ faʁdo də mɔ̃n- amə, ʒə ʁəplɔ̃ʒε, ɑ̃kɔʁə œ̃ pø plys sɔ̃bʁə, dɑ̃ la lɥœʁ blafaʁdə dynə ʒuʁne syplemɑ̃tεʁə ki mapɔʁtəʁε, a ku syʁ, sɔ̃ lo də satisfaksjɔ̃z- efemεʁə mε syʁtu də desεpsjɔ̃z- amεʁə…

tus, u pʁεskə tus, iɲɔʁε mɔ̃n- eʁɑ̃sə…
ʒə mevεʁtɥεz- a dɔne lə ʃɑ̃ʒə : puʁ lœ̃ suʁiʁə, puʁ lotʁə asyʁɑ̃sə kɔ̃paseə (u ki mə sɑ̃blε tεllə) . ʒə navε puʁtɑ̃ kynə atə : ʁətʁuve, o plys vitə, la nɥi, « ma nɥit », avεk sε miʁjadə detwalə faktisə tuʁnwajɑ̃tə syʁ dε plafɔ̃z- ɑ̃ styk, sε mɛ̃ ɡlisɑ̃ syʁ mɔ̃ kɔʁz- e sε mo banal, sεʁmɑ̃ dɛ̃stɑ̃z- ynik, pʁonɔ̃se dɑ̃ la penɔ̃bʁə aʁtifisjεllə də ʃɑ̃bʁə- də pasaʒə.

də sε fɔʁməz- ɑ̃tʁapεʁsɥ, ma memwaʁə nə ɡaʁdə kynə leʒεʁə fεlyʁə alɑ̃ sεstɔ̃pɑ̃… ʒε tut- ɔkylte də sε po syʁ lekεllə, puʁtɑ̃, ʒε vibʁe… kεlk vizaʒə, kεlk suʁiʁə, kεlk ʁəɡaʁd pø tεtʁə, e ɑ̃kɔʁə… mε nylə otʁə vʁε tʁasə kə detʁɛ̃tə…

pεʁsɔnə, ɑ̃ sε mɔmɑ̃, noʁε py imaʒine lɛ̃sɔ̃dablə mεz- ɛ̃susjɑ̃tə tɔʁpœʁ ki, ɛ̃sidjøzəmɑ̃, mɑ̃vaisε ɡutə a ɡutə. lə maskə plake dynə seʁenite fɛ̃tə nə sεʁvε, ɑ̃ fε, ka disimyle sə kə ʒozə, ɑ̃fɛ̃, mavue apʁε tɑ̃ dane…

puʁ tus, puʁ vu, moʁje vu kʁwaze, ʒapaʁεsε ʒwajø, ɛ̃susjɑ̃, imatyʁə, dɔnɑ̃ lɛ̃pʁesjɔ̃ də tʁavεʁse la vi avεk leɡɔismə e lə naʁsisismə kə sələ limaʒə dynə apaʁɑ̃tə ʒənεsə tɑ̃dε ɑ̃kɔʁə a fεʁə paʁdɔne.

puʁtɑ̃, malɡʁe tus səs « efε də ɡaləʁjə », pʁεskə malɡʁe mwa, mɔ̃n- epɔkə mə filε ɑ̃tʁə lε dwa… kɔmɑ̃ εtʁə a la fwaz- otœʁ, mεtœʁ ɑ̃ sεnə e aktœʁ dynə pjεsə də pø dɛ̃teʁε dεstine a œ̃n- ynikə spεktatœʁ ?
a vʁε diʁə ʒə mi ɑ̃nyiε fεʁmə…
oʒuʁdɥi, sεt eta mapaʁε kɔmə ynə deʁizwaʁə paʁɔdi e ma manjεʁə də vivʁə tut- o lɔ̃ də sεz- ane nə ma lεse kœ̃n- apʁə ɡu də deʒa vy u plyto də deʒa ʁəsɑ̃ti.
nyl ʁəɡʁε, pa la mwɛ̃dʁə paʁsεllə də nɔstalʒi, sε suvəniʁ, ki sɔ̃ puʁtɑ̃ mjɛ̃, mə sɑ̃ble apaʁtəniʁ a yn « pʁεskə ɛ̃kɔny » dɔ̃ ʒoʁε, o detuʁ dynə penɔ̃bʁøzə ɛ̃pasə, vɔle a la fwa limaʒə e la tʁɑ̃spaʁɑ̃tə fadœʁ.
ʒə lε pɔʁtə ɑ̃ mwa… œ̃ pwɛ̃ sε tu.

mε lə tɑ̃ sakselεʁə, lεz- ane syksedɑ̃ o səɡɔ̃dəz- e bjɛ̃to il nə səʁa plys tɑ̃ də sapəzɑ̃tiʁ syʁ lεz- eta damə dynə ʒeneʁasjɔ̃ tʁo ɡʁime, tʁo ɡate, e puʁtɑ̃ pʁɔfɔ̃demɑ̃ delεse…
o səj dœ̃n- ipɔtetikə aʒə myʁ ʒə naspiʁə plys, dezɔʁmε, ka ʁeɛ̃vɑ̃te lavəniʁ.

mεz- avɑ̃ də ʁəfεʁme definitivəmɑ̃ lε dekadə də mɔ̃n- imaʒinεʁə absɔly, œ̃ səl ʁəɡaʁ ʒəte paʁ dəsy mɔ̃n- epolə puʁʁε, pø tεtʁə, mə fεʁə admεtʁə lə puʁkwa də sεʁtεnə sεʁtitydəz- e lə kɔmɑ̃ də no kʁɛ̃tə pʁɔfɔ̃də.
də tu tɑ̃, osi lwɛ̃ kə pɥisə ʁəmɔ̃te lə kuʁ də ma memwaʁə flaʃɑ̃tə dɑ̃fɑ̃, ʒε tuʒuʁ pasjɔnemɑ̃ εme lete kə ʒə nε ʒamε ʁəsɑ̃ti kɔmə ynə sεzɔ̃ paʁεjə oz- otʁə- mε plyto kɔmə ynə dε sələ vʁε ʁεzɔ̃ dεtʁə də ma vi, apɔteozə flɑ̃bwajɑ̃tə e lyminøzə dy siklə də lɛ̃fini.

sεt ete la oʁε dy εtʁə lə plys maɲifikə, il oʁε py lεtʁə… mε lε tʁasə kə ʒɑ̃ ɡaʁdə mə bʁyle ɑ̃kɔʁə, bjɛ̃ dεz- ivεʁz- apʁε, e nɔ̃ py ɑ̃ ʁjɛ̃ alteʁe la pεʁmanɑ̃sə də ma dulœʁ.

o tεʁmə də ma vi, fwɛ̃ də la lɔʒikə apɔteozə dœ̃ kɔʁ, ʒə sɥi kɔ̃vɛ̃ky kə sεt- ɑ̃kɔʁə sεtə imaʒə etʁɑ̃ʒə ki mə fεʁməʁa a ʒamε lεz- iø…
εllə sɑ̃fyiε… εllə paʁtε vʁεmɑ̃, mε puʁ də bɔ̃ sεtə fwa… ʒə dəvinε, nɔ̃, plyto, ʒə savε deʒa, tutə liʁemedjablə e fʁwadə detεʁminasjɔ̃ kil i oʁε dɑ̃ lə ʃɔk də sεtə pɔʁtə ki nalε plys taʁde a klake…

sε mɔts (ils etε bo, tɑ̃dʁə, mε banals) alε, sɑ̃ nyl dutə, sə ʁevele lεz- yltimə pwɛ̃ də ʁəpεʁə də nɔtʁə istwaʁə… malɡʁe lœʁ savœʁ də « deʒa ɑ̃tɑ̃dy », il kulε də sε lεvʁə- puʁ ɑ̃vaiʁ lə mwɛ̃dʁə pɔʁə də ma po afɛ̃ kə ʒə pɥisə ɑ̃kɔʁə mjø lεz- i ɑ̃tɑ̃dʁə suʁdʁə…

lavəniʁ imedja ma ɑ̃pləmɑ̃ pʁuve kə mεz- apʁeɑ̃sjɔ̃ də sə matɛ̃ la netε pa lə ʒø dynə kεlkɔ̃kə e sybitə pʁɔʒεksjɔ̃ fɑ̃tasmaɡɔʁikə dœ̃ syʁmwa εɡzasεʁbe…

puʁtɑ̃, miləna mavε ete ɑ̃vwaje… εllə avε ete lɑ̃vwaje mε ʒə navε sy pʁɔfite kə də lapaʁɑ̃sə də sεtə misteʁjøzə dεstinasjɔ̃ mesjanikə… tus lε siɲə mavε səpɑ̃dɑ̃ ete delivʁe… pa ynə sələ dεz- obə kə nuz- avjɔ̃ veky kotə a kotə nə fyʁe kɔ̃paʁablə, lεz- ɛ̃stɑ̃ syksedɑ̃ o səɡɔ̃də kɔmə otɑ̃ dɛ̃pεʁsεptiblə vi myltiplə difeʁɑ̃təz- ɛ̃bʁike lεz- ynəz- oz- otʁə. ʒə vivε, ʒə muʁʁεz- a sε kɔte, o kʁø dœ̃n- avəniʁ tuʒuʁz- a ʁeɛ̃vɑ̃te, pa a pa, suʁiʁə apʁε suʁiʁə, fyʁœʁ apʁε sɑ̃ɡlo, e fʁεʃœʁ apεzɑ̃tə ʁəvənɑ̃ ɑ̃fɛ̃, deʒa, ki nu vwajε fɔ̃dʁə də ʃaʁismatikə kɑ̃dœʁ, a ʒənu, fasə a fasə, lə sɔlεj də midi nɛ̃bɑ̃ sɛ̃pləmɑ̃ la katedʁalite də no siluεtə syʁ ynə plaʒə mɛ̃tənɑ̃ dezεʁtə…

nu ʁεstjɔ̃ la, alɔʁ, dεz- œʁ dyʁɑ̃, imɔbilə, ɑ̃ pyʁə kɔ̃tɑ̃plasjɔ̃ lœ̃ də lotʁə, ɑ̃ tɔtalə ʃastəte apaʁɑ̃tə. mɔ̃ sɑ̃ bujɔnε o səl kɔ̃takt fʁisɔnɑ̃ dœ̃ kwɛ̃ də sɔ̃ ʁəɡaʁ… εllə nɑ̃n- avε kyʁə… mεz- il syfizε kœ̃ suflə silɑ̃sjø pasə ɛ̃pεʁsεptibləmɑ̃ syʁ sɔ̃ kɔʁ puʁ kil maʁivə də kɔ̃state kə sɔ̃ vɑ̃tʁə, lɥi osi, vibʁε dusəmɑ̃, dynə ɔ̃dylasjɔ̃ kalmə, tεl œ̃ du matɛ̃ ɔʁjɛ̃tal, ʁevelasjɔ̃ ɑ̃fɛ̃ avue, dynə aʁdœʁ tʁo lɔ̃tɑ̃ kɔ̃tənɥ.

nuz- esjɔ̃, ɑ̃ sε mɔmɑ̃, tuʒuʁ səl, u, tu dy mwɛ̃, nuz- imaʒinjɔ̃ nu kɔmə tεl… ʒə sɥiz- oʒuʁdɥi pεʁsɥade kə səla netε kapaʁɑ̃sə e kə, puʁ plys dœ̃ pasɑ̃, limaʒə eteʁe də sε dø statɥ fiʒe mε vivɑ̃tə dəvε apaʁεtʁə kɔ̃plemɑ̃tεʁə, tut- a la fwaz- atiʁɑ̃təz- e teʁifjɑ̃tə, sɑ̃blabləz- a sε ʒizɑ̃ ʁwajo də sɛ̃ dəniz- u, puʁ ynə etεʁnite ʁəlativə, laʁtistə a ʁəpʁezɑ̃te ləs « amɑ̃ suvəʁɛ̃s » yni paʁ la mɔʁ kɔ̃ʒwɛ̃təmɑ̃, ʒizɑ̃ tɔʁtyʁe syʁ lœʁ li də mɔʁbidə dulœʁ, mεz- eɡaləmɑ̃, e pø tεtʁə syʁtu, « ɔʁɑ̃ kuʁɔnes » dɑ̃ tutə lœʁ maʒεste divinə, pʁjɑ̃, kotə a kotə, dɑ̃z- ynə sypʁεmə e definitivə ɛ̃vɔkasjɔ̃ mistikə.

lɔʁskə ʒə mə ʁəmemɔʁə sε tɑ̃ la, sə nε pa limaʒə dy bɔnœʁ ki masajə, bjɛ̃ o kɔ̃tʁεʁə, a ʁəbuʁ, ʒə dəvinε deʒa, linevitablə pʁedεstinasjɔ̃ dœ̃ dεstɛ̃ anɔ̃se dɔ̃ lə kuʁz- oʁε py εtʁə səl mɔdifje paʁ sεtə pɔʁtə nɔ̃ klake syʁ lɛ̃kɔny də noz- εɡzistɑ̃sə fytyʁə…

ʁətənɑ̃ ɑ̃kɔʁə e ɑ̃kɔʁə linevitablə, ʒə navε, ɑ̃ sεt ɛ̃stɑ̃, sεsə kə də pʁɔlɔ̃ʒe, (syʁəmɑ̃ o dəla dy sypɔʁtablə ! ) , paʁ la banalite də mε pʁɔpo, nɔtʁə yltimə pʁɔksimite. tut- alε puʁtɑ̃ sefiloʃɑ̃… lə tɑ̃ paʁεsε, ʃakə səɡɔ̃də ɑ̃kɔʁə plys, setεʁnize dɑ̃z- ynə inytilə medjɔkʁite vεʁbalə. ʒə mɑ̃tɑ̃dε paʁle də tut- e də ʁjɛ̃, pʁɛ̃sipaləmɑ̃ də sε pəti ʁjɛ̃ ki, a defo dynə εɡzistɑ̃sə ʁɑ̃pli, pəple, a desɛ̃, lə neɑ̃ də no dəvəniʁ kɔtidjɛ̃.

deʒa, ʒə pʁəsɑ̃tε kɛ̃depɑ̃damɑ̃ də sə depaʁ, ʒə dəvʁε, bjɛ̃to, vivʁə sɔlitεʁə, fasə a œ̃ sɔlεj vwale, ki nə mə delivʁəʁε kə paʁsimɔnjøzəmɑ̃ ynə palə lymjεʁə də fɛ̃ dotɔmnə avɑ̃ dale, plysz- avɑ̃, sə ʁefyʒje dəʁjεʁə dε lɑ̃bo də nɥaʒə dɔ̃ tut- imaʒinεʁə səʁε absɑ̃.

la pɔʁtə ɑ̃fɛ̃ klaka… mə lεsɑ̃ eɡaʁe mε, kyʁjøzəmɑ̃, pʁεskə delivʁe e sulaʒe, fasə a liʁemedjablə ʁealite də la vi…

ʒavε di- sεt ɑ̃ sεtə ane la… setε a bjaʁits… œ̃ vɛ̃t- ɥit aut… dəpɥi lɔʁ ʒə nε ʒamε ʁəvy miləna… u plyto si… ynə sələ fwa… mε də la ʁapidite də sεtə ynikə e yltimə ʁɑ̃kɔ̃tʁə ivεʁnalə, kεlkz- anez- apʁε, o kœʁ dœ̃ sinistʁə ʒaʁdɛ̃ paʁizjɛ̃ εnεʒe e bʁymø, ma memwaʁə na ʁjɛ̃ ʁətəny də tɑ̃ʒiblə, ni mεmə də kɔ̃paʁablə, o flɑ̃bwaəmɑ̃ baʁɔkə dy bʁɥi sεk də sεtə pɔʁtə duluʁøzəmɑ̃ ʁəfεʁme syʁ la mateʁjalite ɡlasjalə də mε dεʁnjεʁəz- ilyzjɔ̃z- adɔlesɑ̃tə.
kɔmə puʁ ɑ̃kɔʁə mjøz- atize lε flamə də ma dekadɑ̃sə, ʒamε la kotə baskə nə vit plys ɡlɔʁjøz- ete kə səlɥi la…

ʒə mefɔʁsε, alɔʁ, də tɑ̃te dublje miləna, pʁɔfitɑ̃ də mε ʁevεj puʁ kɔ̃ʒyʁe sɔ̃ suvəniʁ ɑ̃ kuʁɑ̃ dε lobə vεʁ sεtə plaʒə ki nuz- avε tɑ̃ kɔnys, plɔ̃ʒɑ̃, avεk delεktasjɔ̃, ma nydite dɑ̃ lε vaɡz- ekymøzə kɔmə puʁ ɑ̃kɔʁə mjø syblime paʁ sεt ɛ̃tɑ̃sə plεziʁ ʃaʁnεl lε ʃəminəmɑ̃ də lɔʁaʒə dɑ̃ ləkεl sə debatε mɔ̃n- amə.
buləvεʁse paʁ lε ʁulo, ʒə ʁapεz- ɛ̃lasabləmɑ̃ mɔ̃ vɑ̃tʁə syʁ lə sablə ɡʁanylø, tʁɑ̃pe, syfɔkɑ̃ mεz- œʁø, fʁemisɑ̃ o səl kɔ̃takt dy ɡlisəmɑ̃ flɥidə də ʃakə ɡutəlεtə do sale syplemɑ̃tεʁə syʁ mɔ̃ kɔʁ, emεʁʒɑ̃ sələmɑ̃, də tɑ̃z- a otʁə, puʁ-ape o pasaʒə, ynə bʁεvə ʁεspiʁasjɔ̃ də lymjεʁə e dɔksiʒεnə.

lə sɔlεj, lɥi, etε tuʒuʁ la, εɡzakt o ʁɑ̃de vu, seʃɑ̃ ɑ̃n- œ̃ ʁjɛ̃ lε ʁəljεf də sε fεstɛ̃ nεptynjɛ̃, iʁadjɑ̃ swaɲøzəmɑ̃ e ʒysko dεʁnje supsɔ̃ tutə tʁasə də mεz- yltimə fʁεʃœʁz- atlɑ̃tik. alɔʁ, a pεnə sεk, mε deʒa o səj də la mwatœʁ, ʒə mɑ̃ ʁətuʁnεz- a nuvo e pʁεskə ɛ̃lasabləmɑ̃ nwaje mɔ̃ mal εtʁə dɑ̃ lə bujɔnəmɑ̃ fyʁjø də sεt ynive də laʁməz- ɔseanik.

vεʁ nəv- œʁ, laʁive dε pʁəmje bεɲœʁz- e la ʃalœʁ dy vɑ̃ dεspaɲə tʁɑ̃spεʁsɑ̃ lε piʁene mapəlε a tʁuve εɡzil ɑ̃ dotʁə- ljø puʁ tɑ̃te di pʁɔlɔ̃ʒe mɔ̃n- εkstazə…
ʒə kitε dɔ̃k, a ʁəɡʁε, lɛ̃tɑ̃pɔʁalite ɔniʁikə də sεtə ɡʁεvə puʁ tɑ̃te də ʁətʁuve mɔ̃ sjεklə.

paʁadɔksaləmɑ̃, bjɛ̃ kə tʁɑ̃spεʁse o kœʁ, ʒaʁivε ʁapidəmɑ̃, nɔ̃ pa a ublje miləna, mεz- a dɔne, a mɔ̃n- ɑ̃tuʁaʒə imedja, tu də lapaʁɑ̃sə dœ̃ sɑ̃blɑ̃ damnezi…
ɑ̃n- efε, miz- a paʁ mε matine maʁinə, lεz- efɔʁ deplwaje puʁ pʁɔlɔ̃ʒe la savœʁ də no suvəniʁ ʁεstε vɛ̃, la vi mə ʁatʁapɑ̃ tuʒuʁ, a kεlkz- ɑ̃kablyʁə də la plaʒə, fʁemisɑ̃tə e a ku kɔ̃te, ubljøzə dy deziʁ detεʁnite fiʒe ki maʒitε.

kɔmɑ̃, dajœʁ, oʁε til py ɑ̃n- εtʁə otʁəmɑ̃ ?
tu, dɑ̃ la baʁɔkite də sεtə sitɥasjɔ̃ e dɑ̃ lapεl fylɡyʁɑ̃ də mɔ̃n- ɑ̃viʁɔnəmɑ̃ mɛ̃vitε a nə ʁjɛ̃ lεse paʁεtʁə kə də tʁε fytilə…
dajœʁ, ɑ̃ sεz- ɛ̃stɑ̃, etε ʒə ʁeεllmɑ̃ maləʁø ?
bjɛ̃ syʁ ʒə mə sɑ̃tε tʁistə, œ̃ pø pεʁdy, dezabyze, mε sɔlitεʁə ɑ̃n- apaʁɑ̃sə sələmɑ̃, kaʁ lə fwazɔnəmɑ̃ dεz- aʁdœʁ dy sɔlεj e lɛ̃sistɑ̃sə də mɔ̃n- ɑ̃tuʁaʒə navε də sεsə kə də melwaɲe də sεtə apaʁɑ̃tə lɑ̃ɡœʁ.

sə nə fy kə plys taʁ, livεʁ ʁəvəny, a paʁi, kə la kʁistalizasjɔ̃ ɑ̃tʁəpʁi suʁnwazəmɑ̃ sɔ̃n- œvʁə fatalə
alɔʁ, sələmɑ̃, ʒə fy, malɡʁe mwa, fɔʁse də mə ʁɑ̃dʁə a levidɑ̃sə dε fε : miləna netε plys la, nə səʁε plys ʒamε la e pø tεtʁə, dajœʁ, navε tεllə ete vivɑ̃tə e vibʁɑ̃tə ko kʁø də sε sɔ̃ʒəz- εstivo dɑ̃ lekεl ʒadɔʁε mevade e kə ʒalε kɔ̃tinɥe pʁekosjɔnøzəmɑ̃, a ɑ̃tʁətəniʁ ʒuʁz- apʁε nɥi, dεz- ane dyʁɑ̃.

tus dɑ̃ mɔ̃n- ɑ̃tuʁaʒə, dajœʁ, sə pʁεtε avεk bjɛ̃vεjɑ̃sə o ʒø pyeʁil kɔ̃sistɑ̃ a mə ʁapəle kə mɔ̃n- etʁɑ̃ʒə mytismə ivεʁnal sə sypεʁpozε kyʁjøzəmɑ̃ a levapɔʁasjɔ̃ sybitə də miləna, mε, a vʁε diʁə, la ʁealite navε kə pø də ʁapɔʁ avεk sə kil pɑ̃sε…

ynə fwa lete pase, ynə fwa tεʁni lε sɑ̃sasjɔ̃ lyminøzəz- e iʁadjɑ̃tə də sεt absɔly ki mεdε a εɡziste, ʒə mə ʁəkʁɔkəvilε ʃakə otɔmnə œ̃ pø plysz- a lanɔ̃sə də sεtə fʁwadyʁə sεʁtεnə sɛ̃ɔnimə puʁ tu mɔ̃ kɔʁ də palə ɑ̃ɡwasə ibεʁnɑ̃tə.

ʁjɛ̃ nə puvε plysz- alɔʁ matɛ̃dʁə, mə tuʃe, okœ̃ sɔ̃ nə paʁvənε a ʁavive lɑ̃ɡuʁdisəmɑ̃ otistə ki mɑ̃vaisε. ʒə mɑ̃fɔ̃sε də səɡɔ̃də ɑ̃ səɡɔ̃də dɑ̃z- ynə inalteʁablə tɔʁpœʁ, nə lεsɑ̃ vɔlɔ̃tεʁəmɑ̃ ɑ̃n- evεj kynə minyskylə etɛ̃sεllə də mɔ̃n- εspʁi, tuʁne εksklyzivəmɑ̃ vεʁ sε ʁεvə də ʃalœʁ evanui, pεʁdy dɑ̃ letœʁ də mε suvəniʁ, a lafy e silɑ̃sjøzəmɑ̃, nεspeʁɑ̃ e nə mizɑ̃ kə syʁ la pʁɔbablə aʁive dœ̃ pʁɛ̃tɑ̃ nəf e fʁε.

lapʁoʃə də sεt ivεʁ la nə deʁɔʒa ɑ̃ ʁjɛ̃ a sεtə dεskʁipsjɔ̃. ʒə dɔʁmεz- evεje dε ʒuʁnez- ɑ̃tjεʁəz- o ɡʁɑ̃ dam də vεʁtɥø pʁɔfesœʁ ki saʃaʁnε, ɑ̃ pyʁə pεʁtə, a mɑ̃tʁətəniʁ ɑ̃kɔʁə e tuʒuʁ də syʒε, a mɔ̃ sɑ̃s, inεptə, alɔʁ kə ʒə naspiʁε ka ʁεve, lεz- iø ɡʁɑ̃z- uvεʁ syʁ mɔ̃n- absɔly evanui.

ɔ̃ mə pɑ̃sε paʁesø, ʒə detεstεz- e ʒə detεstə ɑ̃kɔʁə sə mo kaʁ, a mɔ̃ sɑ̃s, ʁjɛ̃ nε plysz- ɛ̃palpablə kə labsɑ̃tə pʁezɑ̃sə də sø ki ɔ̃ deside də vivʁə ajœʁ puʁ kεlkz- ɛ̃stɑ̃, kεlk mwaz- u puʁ tuʒuʁ. mɔ̃n- εspʁi sevadε, bjɛ̃ syʁ, il ɡalɔpε mεmə, sə detaʃɑ̃ də la pəzɑ̃tœʁ də mɔ̃ kɔʁ puʁ mjø sɑ̃baʁke vεʁz- œ̃ vwajaʒə astʁal dɔ̃ il kɔnεsε səl la ʁeεllə dεstinasjɔ̃. tu səla etε bjɛ̃ lwɛ̃ də la definisjɔ̃ də la paʁεsə kaʁ lεz- efɔʁ deplwaje puʁ aʁive a bɔ̃ pɔʁ etε ʁydəz- e apʁə.

nɔ̃, ʒetε vʁεmɑ̃ ajœʁ. lwɛ̃ də tutə wazivəte, ʒə tʁavajεz- a ʁəkɔ̃stitɥe e a mɑ̃taləmɑ̃ ʁeamenaʒe pa a pa œ̃ kwɛ̃ pʁezεʁve dedɛ̃ εstival u miləna pʁənε ynə plasə ɔʁ də pʁɔpɔʁsjɔ̃ avεk la ʁealite də sə kə fy nɔtʁə istwaʁə.

ʒə sε vuz- avwaʁ deʒa di kɑ̃ sε tɑ̃ mε ʁealite kɔtidjεnə, tɑ̃ mateʁjεllə kə spiʁitɥεllə, kɔabitε ɑ̃ sɑ̃tʁəʃɔkɑ̃ bizaʁəmɑ̃ ɑ̃n- ynə sɔʁtə dɔpozisjɔ̃ pεʁmanɑ̃tə u la vɔlypte vivɑ̃tə e fʁemisɑ̃tə də lɛ̃stɑ̃ nɔktyʁnə navε də sεsə kə də vulwaʁ elimine lε ʁεvə dabsɔly ki-ɑ̃tε, puʁ mjø la kɔ̃ʒyʁe, la monotɔni pεʁmanɑ̃tə də ma vi djyʁnə.

ʒə vivεz- εkstʁaɔʁdinεʁəmɑ̃ bjɛ̃ sə dublə eta, ʁεvɑ̃ lə ʒuʁ, vivɑ̃ la nɥi a lɛ̃vεʁsə dεz- otʁəs (εt sə, puʁ mɔ̃ plys ɡʁɑ̃ plεziʁ) tu ɑ̃ saʃɑ̃ pεʁtinamɑ̃ kə ʃakə ɛ̃stɑ̃ pase mə ʁapʁoʃε dœ̃n- evɑ̃tɥεl fytyʁ, misteʁjøzə suʁsə dɛ̃kɔny, kə ʒə nə mεtʁεz- okynə atə a dekuvʁiʁ.

ʃakə matɛ̃, a mɔ̃ ʁevεj, avɑ̃ tutə ʃozə, ʒə fɔkalizε pʁɛ̃sipaləmɑ̃ mɔ̃n- εspʁi syʁ ynə pʁεskə sεʁtitydə dɔ̃ ʒə nə vulε, ɑ̃n- okœ̃ ka, demɔʁdʁə : sə mɔ̃də nεɡzistε pa, navε ʒamεz- εɡziste (pas plys kə miləna dajœʁ ! ) , sələ ma səɡɔ̃də eɡɔistə kɔ̃tε, kεllə fy mɑ̃talə u fizikə…

il ε fasilə dimaʒine a kεl pwɛ̃ sεtə metɔdə də dekɔnεksjɔ̃ dy ʁeεl puvε deʁute sø ki mɑ̃tuʁε… la u il metε dəmɑ̃de dε ʁezylta ʒə nə ʁepɔ̃dε kə paʁ də savɑ̃tə fɔʁmyləz- abstʁεtə, vivɑ̃tə, sεʁtə, mεz- a ma sələ ɛ̃tɑ̃sjɔ̃, nεjɑ̃ kyʁə dy mepʁiz- e də lɛ̃kɔ̃pʁeɑ̃sjɔ̃ də tus.

alɔʁ, dəvɑ̃ sεtə atitydə deʁutɑ̃tə, tεllmɑ̃ elwaɲe dε ʁealite də lepɔkə, sεʁtɛ̃ mə taksε də fɔli e la plypaʁ dεz- otʁə- mabɑ̃dɔnε a sə kil pɑ̃sε nεtʁə kynə ɔʁiʒinalite, ʁεstɑ̃ pεʁsɥades (mε kɔmɑ̃ lœʁ dɔne tɔʁ ? ) kə, pase lə kap dεz- ane dadɔlesɑ̃sə, ʒə noʁε sεsə kə də vulwaʁ a tu pʁi mɑ̃kʁe a nuvo dɑ̃ lɔbʒεktif e lə kɔ̃kʁε.
puʁtɑ̃, ilz- iɲɔʁε kə ʒə mevεʁtɥε, nɔ̃ sɑ̃ difikylte, a fεʁə ɑ̃ sɔʁtə kil nə pɥise pεʁsəvwaʁ kə lamɔʁfə paʁti emεʁʒe dœ̃n- isəbεʁɡ pεʁsɔnεl pʁɔfɔ̃demɑ̃ ɛ̃teʁjɔʁize, lœʁ disimylɑ̃ ɛ̃si, pʁekosjɔnøzəmɑ̃, tutə lɛ̃tɑ̃site, la fɔʁsə e la pɥisɑ̃sə apaʁɑ̃tə, də mɔn « otʁə vjə ».
kaʁ, bizaʁəmɑ̃, mε swaʁz- e mε nɥiz- etε bjɛ̃ difeʁɑ̃ də sεtə maskaʁadə…

dε la penɔ̃bʁə ʁəvənɥ, o mɔmɑ̃ maʒikə e εkstʁεmə u lə sɔlεj baskylε də lotʁə kote dy miʁwaʁ ɑ̃pɔʁtɑ̃ bʁyskəmɑ̃ mεz- ɔpʁesjɔ̃ vεʁ lεz- ɑ̃tipɔdə, œ̃n- otʁə aksεl sevεjε.
alɔʁ, plysz- okynə paʁsεllə də mɔ̃ kɔ̃pɔʁtəmɑ̃ nə puvε plysz- εtʁə kɔ̃paʁe a lɛ̃vʁεsɑ̃blablə də mɔ̃n- atitydə djyʁnə.

ʒə kuʁʁε, ʒə vɔlε, ʒə fɑ̃dε lε nɥi də ʁɑ̃kɔ̃tʁəz- ɑ̃ liz- e də bʁaz- ɑ̃ sεksə, aʁɔɡɑ̃, ʒuisœʁ e pεʁve, œʁø davwaʁ ɑ̃fɛ̃ la pɔsibilite də lεse libʁə kuʁz- a lεksteʁjɔʁizasjɔ̃ kɔ̃plεtə dœ̃ mɔ̃so də pylsjɔ̃ tɑ̃ ʃaʁnεllə kə spiʁitɥεllə, ɑ̃fui, dε ʒuʁnez- ɑ̃tjεʁə, dɑ̃ lε tenεbʁəz- e la kʁepyskylεʁə penɔ̃bʁə dεz- ivεʁ paʁizjɛ̃.

ʒə ʁεstə, ɑ̃kɔʁə oʒuʁdɥi, pεʁsɥade, ka mɛ̃tə ʁəpʁizə, o detuʁ dynə ʁɑ̃kɔ̃tʁə il a py maʁive də kʁwaze lə ʁəɡaʁ də tεl u tεl ami u ʁəlasjɔ̃, nyl nə ma idɑ̃tifje e ʒə nε, puʁ ma paʁ, ʁəkɔny pεʁsɔnə.

ʒetεz- otʁə, ʒetεz- ɑ̃fɛ̃ mwa, (u fəzε ʒə minə də mə pɑ̃se tεl ? ) ɛ̃tʁɛ̃sεkə neɡatif dy du ʁεvœʁ ki məblε lœʁ ʒuʁne, fɔ̃sjεʁəmɑ̃ idjɛ̃ mε ʁadikaləmεnt « bo » ət « εmablə ».

sə fy a sεtə epɔkə, o kuʁ də lynə də sε nɥi, apaʁamɑ̃ idɑ̃tikə oz- otʁə, kə sə faktisə e fʁaʒilə ekilibʁə baskyla sybitəmɑ̃, mɑ̃tʁεnɑ̃, pʁεskə a kɔʁ defɑ̃dɑ̃, dɑ̃ lə maelstʁɔm dynə avɑ̃tyʁə fɔlə e puʁtɑ̃ tut- ɑ̃ nɥɑ̃sə, dɔ̃ lɛ̃pʁeviziblə isɥ dəvε ɛ̃fleʃiʁ ʒysko sɑ̃s pεʁmane də mɔ̃ dəvəniʁ pʁɔfɔ̃…

a sɥivʁə…

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Poesie sans commentaire

Commentaire poème
28/04/2024Poeme-France
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Texte Amour
Du 29/08/2022 12:41

L'écrit contient 3322 mots qui sont répartis dans 55 strophes.