Prose:Le Noir Et Le Bleu, Un Rêve Méditerranéen
La Prose
La tension de la ville montait comme le mercure de nos terrasses, les voix hautes, bruyantes et agressives. Les femmes criant dans toutes ses langues bleues, bien vivantes.
Cet été, les jupes des filles arboraient un rose fluo, vulgarité affichée et proclamée dont je finissais par m’accommoder, espérant même m’y bruler les yeux.
Les hommes quant à eux suintaient, marchant lentement, comme terrassés. Ils restaient à l’ombre d’eux même, désaltérés par des alcools anisés, fierté de la ville. Sur les affiches, on vantait depuis quelques jours un pastis rosé, fruité, mais l’ambiance n’était pas à la nouveauté, survivre à la chaleur envoutante devenait une nécessité.
Les klaxons inutiles composaient une mélodie harcelante et le chant des grillons nocturnes couvrait le bruit continu des climatiseurs disséminés plus ou moins légalement le long des façades décrépies. Il fallait pourtant dormir.
Ma jolie méditerranéenne aurait tellement voulu m’amener bien plus au sud, dans ce bleu de mer, dans ce bleu de ciel, là-bas, dans son bleu à elle, disait-elle.
« Je t’emmènerais mon amour. Là ou c’est mieux, là ou c’est pire, là ou c’est encore plus ailleurs, là ou c’est plus dangereux, là ou c’est plus gourmand, plus gras, plus sale, plus riche, plus pauvre… »
Mais aujourd’hui, une ville nous accueillait, ici et maintenant, vantarde par essence, longtemps blessée par des années d’abandons, s’enorgueillissant depuis notre arrivé d’une nouvelle citadelle : le Mucem, diamant noir au bout du quai qui nous ouvrait ses dentelles.
Alors nous, fier de faire partie de ses premiers visiteurs, nous nous engouffrions goulument happé par ce contraste : Le noir et le bleu, un rêve méditerranée.
Sans vagues, doucement, après avoir traversé la passerelle, nous découvrions l’édifice du haut vers bas avec le sentiment palpable de s’enfoncer dans une oeuvre d’art, rare, organique, unique, caressant l’édifice doux et émouvant, passant par des coursives laissant entrevoir la ville, d’autres fois la mer, nous perdant de salle en salle jusqu’à nous perdre l’un l’autre définitivement dans ce bleu Méditerranée, car nos pas n’étaient pas encore synchrones.
En attendant, nous découvrions Marseille.
Elbé
Poète Evikking
Evikking a publié sur le site 29 écrits. Evikking est membre du site depuis l'année 2014.Lire le profil du poète EvikkingSyllabation De L'Écrit
Phonétique : Le Noir Et Le Bleu, Un Rêve Méditerranéen
ɑ̃n- atɑ̃dɑ̃ kœ̃ nɥaʒə apaʁεsə, ʁɔ̃pɑ̃ sə blø mediteʁaneɛ̃ ki nu-ɑ̃tε dəpɥi tʁwa səmεnə, la ʃalœʁ simisε dɑ̃ ʃakœ̃ də no pɔʁə, ʃakə nuvo vεtəmɑ̃ sə ɡɔʁʒɑ̃ də sɥœʁ o kɔ̃takt də no kɔʁ bʁylɑ̃.la tɑ̃sjɔ̃ də la vilə mɔ̃tε kɔmə lə mεʁkyʁə də no teʁasə, lε vwa-otə, bʁyiɑ̃təz- e aɡʁesivə. lε famə kʁjɑ̃ dɑ̃ tutə sε lɑ̃ɡ blø, bjɛ̃ vivɑ̃tə.
sεt ete, lε ʒypə dε fijəz- aʁbɔʁε œ̃ ʁozə flyo, vylɡaʁite afiʃe e pʁɔklame dɔ̃ ʒə finisε paʁ makɔmɔde, εspeʁɑ̃ mεmə mi bʁyle lεz- iø.
lεz- ɔmə kɑ̃ a ø sɥɛ̃tε, maʁʃɑ̃ lɑ̃təmɑ̃, kɔmə teʁase. il ʁεstε a lɔ̃bʁə dø mεmə, dezalteʁe paʁ dεz- alkɔlz- anize, fjεʁte də la vilə. syʁ lεz- afiʃə, ɔ̃ vɑ̃tε dəpɥi kεlk ʒuʁz- œ̃ pasti ʁoze, fʁɥite, mε lɑ̃bjɑ̃sə netε pa a la nuvote, syʁvivʁə a la ʃalœʁ ɑ̃vutɑ̃tə dəvənε ynə nesesite.
lε klaksɔ̃z- inytilə kɔ̃pozε ynə melɔdi-aʁsəlɑ̃tə e lə ʃɑ̃ dε ɡʁijɔ̃ nɔktyʁnə- kuvʁε lə bʁɥi kɔ̃tiny dε klimatizœʁ disemine plysz- u mwɛ̃ leɡaləmɑ̃ lə lɔ̃ dε fasadə dekʁepi. il falε puʁtɑ̃ dɔʁmiʁ.
ma ʒɔli mediteʁaneεnə oʁε tεllmɑ̃ vuly maməne bjɛ̃ plysz- o syd, dɑ̃ sə blø də mεʁ, dɑ̃ sə blø də sjεl, la ba, dɑ̃ sɔ̃ blø a εllə, dizε tεllə.
« ʒə tɑ̃mεnəʁε mɔ̃n- amuʁ. la u sε mjø, la u sε piʁə, la u sεt- ɑ̃kɔʁə plysz- ajœʁ, la u sε plys dɑ̃ʒəʁø, la u sε plys ɡuʁmɑ̃, plys ɡʁa, plys salə, plys ʁiʃə, plys povʁə… »
mεz- oʒuʁdɥi, ynə vilə nuz- akœjε, isi e mɛ̃tənɑ̃, vɑ̃taʁdə paʁ esɑ̃sə, lɔ̃tɑ̃ blese paʁ dεz- ane dabɑ̃dɔ̃, sɑ̃nɔʁɡœjisɑ̃ dəpɥi nɔtʁə aʁive dynə nuvεllə sitadεllə : lə mysεm, djamɑ̃ nwaʁ o bu dy kε ki nuz- uvʁε sε dɑ̃tεllə.
alɔʁ nu, fje də fεʁə paʁti də sε pʁəmje vizitœʁ, nu nuz- ɑ̃ɡufʁjɔ̃ ɡulymɑ̃-ape paʁ sə kɔ̃tʁastə : lə nwaʁ e lə blø, œ̃ ʁεvə mediteʁane.
sɑ̃ vaɡ, dusəmɑ̃, apʁεz- avwaʁ tʁavεʁse la pasəʁεllə, nu dekuvʁjɔ̃ ledifisə dy-o vεʁ ba avεk lə sɑ̃timɑ̃ palpablə də sɑ̃fɔ̃se dɑ̃z- ynə œvʁə daʁ, ʁaʁə, ɔʁɡanikə, ynikə, kaʁesɑ̃ ledifisə duz- e emuvɑ̃, pasɑ̃ paʁ dε kuʁsivə lεsɑ̃ ɑ̃tʁəvwaʁ la vilə, dotʁə- fwa la mεʁ, nu pεʁdɑ̃ də salə ɑ̃ salə ʒyska nu pεʁdʁə lœ̃ lotʁə definitivəmɑ̃ dɑ̃ sə blø mediteʁane, kaʁ no pa netε pa ɑ̃kɔʁə sɛ̃kʁonə.
ɑ̃n- atɑ̃dɑ̃, nu dekuvʁjɔ̃ maʁsεjə.
εlbe
Récompense
Commentaires Sur La Poesie
Vous découvriez et j’ai découvert avec vous ! Enfin une partie que je ne connaissais que peu.. L’atmosphère est magistralement décrite, avec ironie, tendresse et honnêteté ! J’ai beaucoup apprécié, ce texte change de vos autres productions et le résultat reste vraiment bien ! Il faudrait peut-être retravaillé la présentation pour la rendre plus agréable à la vue et plus simple à lire mais c’est vraiment moi qui cherche la petite bête sur ce point...
Bravo par ce récit, cela m’intéresserait vivement d’en lire d’autres !
Amicalement-
Encore merci, je n’en ai pas d’autres comme celui là ...
Il va falloir de nouveaux voyages ou peu être que mon imagination ... je ne sais pas encore.
Dommage que ta découverte du Mucem soit trop courte, une visite trop courte pour le lecteur qui le laisse sur sa faim. Sinon un beau début plein de moiteur.
Amitié
Jean-Pierre
Très joli, je me suis fait embarquée ! En revanche c’est vrai que c’est trop court quand on arrive sur le Mucem, c’est une numération bien courte qui m’a laissée un peur sur la fin...
Mais c’est beau et bien écrit, ça vaut un j’aime car j’ai voyagé !
Merci