Prose:Des Ailes Brisées ! (Deuxième Fragment)

Cela faisait plus de deux heures qu’elle tournait autour de la table.
Le salon, il semblait froid et sans âme, maintenant.

Elle se souvenait de sa mère qui disait toujours que, chaque maison a son âme et qu’au moment où elle reste vide, l’âme pleure encore longtemps après.
Elle ne savait pas si cela était vrai, c’était sûrement de la superstition pure et simple ; mais si c’était le cas ? … L’âme de la maison, pleure donc la disparition de Michel ?

Elle était restée debout toute la nuit, en pensant combien il serait facile de mettre fin à sa souffrance et de rejoindre Michel mais, elle n’avait pas le droit de penser cela. Désormais, elle devait continuer à vivre pour Marius et l’encourager, le protéger. Cela l’aiderait à ne plus sentir ce qu’elle ressentait à cet instant. Elle c’est endormie au petit matin et rien n’aurait pu la réveiller s’il n’ était pas arrivé Marius pour la secouer si violemment et lui hurler dans l’oreille :

- Maman, Maman ! ! ! , Réveille toi ! ! ! , Nous sommes en retard, nous devons aller à l’école ! - Quoi… ? Comment… ? Oh, pardon mon chéri ! Je suis prête dans une minute. Le peu qu’elle avait pu dormir, elle avait fait des cauchemars et cela l’a tourmentait encore. Mais la voix de Marius pouvait la réveiller même de l’au-delà. En cinq minutes, elle était prête, elle avait pris la petite main du petit garçon dans la sienne. Ils étaient prêts tous les deux pour une nouvelle journée interminable. L’école était à quelques centaines de mètres de la maison et elle pensait que la marche serait la meilleure solution dans leur cas. Marius sautillant d’un pied sur l’autre, avançait sans poser de questions et personne n’aurait pu soupçonner qu’il avait fait la nuit dernière à nouveau, le même terrible cauchemar. Il était un enfant très éveillé, tout à fait mature pour son âge et plein de vie. Tous les enfants à l’école primaire, le considéraient comme un bon ami et les professeurs l’adoraient. Après un bisou fait en vitesse à sa mère, il a pris son envol vers la porte d’entrée de l’école, pas avant d’envoyer encore a sa mère, quelques bisous sur le bout des doigts. Elle était là, sur ses pieds cloués depuis quelques minutes, même après l’entrée de Marius en classe, sans se rendre compte qu’il ne lui restait seulement que quelques instants pour ouvrir le magasin. Elle avait l’air terrifiée et se mit à courir en regardant la montre de temps en temps, sans être sûre de la direction prise. Son cœur battait dans sa poitrine au point de se briser, comme si les doigts de Michel tentaient d’ouvrir une porte et de sortir de ce lieu rempli de douleur, comme s’il voulait la libérer de lui même et de lui dire :
- Tu es libre mon amour. Vas et vis ta vie. Il faut me laisser aller !
Elle porta sa main vers sa poitrine, comme si elle voulait fermer cette porte imaginaire, avec la crainte que Michel pourrait passer à travers et avec des grosses larmes qu’elle ne pouvait pas empêcher de couler sur ses joues pâles, mais veloutées, elle commençait à courir, courir sans savoir quand s’arrêter… à suivre ! S. A.