Poème:Amour

A. Bonheur moins un

1.
Multiples, aux facettes désenchantées,
Mes amours affichaient le turbulent
Mimétisme de blessures plantées
En moi ; fractal de tropes quérulents.
Dès le moment où tu fus dans ma vie,
Mes amours apprirent le singulier,
Avec pour seule visée, seule envie,
D’incarner pour toi l’amour régulier.
Dès lors je fuyais les filles flirtantes,
Les battements de leurs cils tapageurs ;
Leurs envies de moi, soudain insultantes,
Me faisaient t’aimer d’un amour vengeur.
Une vengeance toute magnifique
Pour une destinée des plus tragiques.

2. Attente
Le fond de l’air est d’un cristal purgatorien ;
De temps à autre un alexandrin se détache,
Se pose sur la feuille comme un petit rien ;
Rien de petit dans cette atmosphère bravache.
L’astre parade sa chromie estropiée,
D’épais nuages mascaradant lentement
Les étoiles en acumina d’effacement ;
Malicieux tons aux saveurs polycopiées.
Les gouttes, sur le banc sur lequel je te rêve,
S’écrasent en leur mélancolique tempo,
La pensée en proie aux manques archétypaux…
Et le printemps ne pense pas prévoir de trêve
Dans ses railleries empreintes d’humidité
Étalant devant moi son don d’ubiquité.

3. Ce devrait être interdit
C’est triste de se souvenir
De sa seule amante absolue,
De ne plus mêler l’avenir
A sa chimère dissolue.
Une certaine équité voudrait
Que l’espoir eut une survie,
Un vide de preuves saurait
Cacher l’exactitude obvie
De l’amour cosmique au passé.
En lieu d’un songe ésotérique
Mon rêve a été compassé ;
Une nostalgie quadratique
M’a tout entier décomposé.
B. Haïkus
Le vingt-cinq octobre
Je naquis de sa douceur
Pour l’éternité
La clarté la voit,
Merveille à la peau trop pâle ;
Et l’hiver s’en fut.
Je la verrai nue,
Dusse-je attendre longtemps
– Rousse impératrice…
L’espoir au détour
D’une courbe – toison d’or
Au creux de ses jambes
Synchronicité
Dans l’amour de nos désirs
– L’hiver se rétracte.
C. A. L. F.
1.
En haut, il dort un ange.
Coi dans le silence envoûtant
De ceux qu’on ne croise qu’une fois,
Son aura retentit,
Resplendit de pastels indicibles,
Montrant celle qu’il est,
Ce à quoi je pourrais ressembler.
2.
Il persiste au fond de mon malingre cerveau
Une image rousse
Douce et rotonde malgré sa finesse,
Son âme, une housse
Satinée pour mon ego malappris,
Exsude en ronflements
Dans une douceur presqu’atroce.
Ce souffle de vie
Vient regonfler mon cœur
Lorsqu’en dehors
Tempête le vent…
3.
Un possible mésarticule
Les mots d’un enfer supposé
Limbes sans toi et sans pécule
A errer serai préposé
La vie sans toi est crépuscule
A souffrir suis-je indisposé
4.
Mon humain favorit
As-tu laissé entendre
Que mon cœur bien trop tendre
Il te siérait de prendre
Mon unique merveille
Je t’en ferai cadeau
Jusque dans mon caveau
L’amour comme radeau
5.
Règne la confusion
Du brasier de mon âme :
Passions à profusion,
Combustions endogames :
« Prends garde, ma princesse,
A mon cœur d’artichaut
Avant que tu ne blesses
Mon être et son sang chaud. »
6.
Reine grise assise
Sur le pouvoir de ses yeux,
Elle me rendit amoureux,
Entier sous son emprise…
7.
Le brise-temps de sa présence
Culmine en son sein doux :
J’affirme fort la précellence
De Sainte Forlodou.
8.
De quelques ronflements, désarmant le regret,
Dans un lent et savant doux accès d’alchimie,
J’ai modifié l’essence et mélangé le grès,
Obtenant un amour à saveur d’accalmie.
Je te le donne :
Qu’il t’habille si bien me paraît évident ;
Il s’émulsionne
Parfaitement dans ton sur-moi ; tout trépidant,
Il s’effusionne
En figements du bout de toi : c’est l’incident.
A l’abri des combats, quelques pensées plus loin,
En écoutant distraitement
Le souffle de ta vie,
J’en viens à dire
Ni plus, ni moins :
« Tu es ma seule envie… »
9.
Le vide obvie de l’outre-toi
Menace ma prestance :
De ces envies de l’ « ouvre-toi ! »,
Désireux d’excellence,
Est accouchée ma dépendance
A ton prestige à toi.
Le cristal de la joie
Frappée de ton sourire
Se rempâte d’un air bourgeois
Et ne cesse de rire.
10.
La place pour les rois n’est plus
Et tu le sais
Et refuse par la même d’engendrer
Car
La place pour les rois n’est plus
11.
Elle dort
Son ronflement bénin
Flotte dans l’air comme un parfum
Elle rêve
Le cillement de ses paupières
Indique un malaise
D’une espèce cauchemardesque
12.
Mimétisme amoureux
Au-delà de la planque
Des sentiments mièvres
Magnétisme doucereux
Valeur de banque
De nos avenirs-fièvres
13.
Je dresserai un caveau
A la gloire de notre amour
Afin que toujours
Tienne le souvenir de nous
De nos tendres embrassades
14.
La fausse jouvencelle
Me travaille de son sourire
De ses yeux qui pétillent
Un bleu marin couleur arctique
Et les papillons stomacaux
Commencent à s’ébattre
Me rendant tout chose
A nos amours écloses
Buvons à leur vive santé
Chantons la lumière et les roses
15.
Je t’appartiens
En faits et gestes
Je suis tout tien
Même indigeste
Excuse bien
Mon obsession
Celle
Qui fait mien
Ton petit con
16.
Tu es le sur-amour,
Celui qui dure pour toujours,
L’amour superlatif,
Celui qui, hâtif,
Croît plus vite encore
Que la surprise de sa propre existence.

17.
A ma sorcière
Fort adorée
Je me languis souvent de toi
Cueilli par la brume grisée du manque
Je me perds dans le souvenir de nos ébats
Mon esprit me mène
Souvent entre tes bras
Leur douceur typique une caresse en pensée
Je nous imagine
Souvent entre tes draps
Ta chaleur féline
Comme caresse apposée
Dans ma tête serine mon obsession de toi
Une entêtante spirale
Amoureuse de toi
18.
Ton amour est mon penthotal,
Ma vérité scopolamine,
Je suis épris, à point, total !
C’est le bonheur que j’avoisine.
19.
La vue d’un archange alité
Est une vision mémorable
Un tableau fine qualité
Une beauté déraisonnable
En attendant qu’elle se réveille
Je peux seulement musarder
Ma feuille de rimes darder
En attendant cette merveille
20.
Un sourire bien ravageur
Me toise à travers table
Son effet toujours salvateur
Est ce qui me rend stable
21.
Le gris couvrant le printanier
Émousse doux les verts,
La pluie étend le coutumier
De soupirs en dévers.
L’humide vie est là,
Allons dehors la mordre,
Dessous la bruine, ça et là,
Profiter du désordre.
Après fraîcheur et fatigue,
Les jeux seront plus chouettes,
Les règles seront plus câlines,
Le terrain sous le couette.
22.
Finis les palimpsestes
De mes faits qui fatiguent
Je serai celui qui navigue
En étudiant tes gestes
La masse de tes mots
Et les abysses du gris celte
De tes iris-émaux
Le cocon extrawelt
De ton trou de campagne
S’est transmuer en Paradis
En pays de Cocagne
23.
Granit feutré du pré-départ,
Les oiseaux jouent ta symphonie ;
Le jour avance, espoirs épars :
Le temps sera claustrophobie.
24.
La lune presque pleine
S’amuse de ma nuit
Chimère en cantilène
D’un toi qui me poursuit
La vacuité toile de fond
De mes aubes moroses
Plie d’une ambiante sinistrose
Ces yeux qui me défont
Dans l’étalage arctique
Du bleu de ses mirettes
Par-delà l’archaïque
Des obsessions secrètes
Se suspend notre temps
En un vertige alanguissant
25.
Derrière ce nez dominateur
Et ces mirettes bleues et grises
Se cache le très salvateur,
Le destructeur de mes méprises.
Derrière ce nez dominateur
Et cette hauteur malapprise
Se tient le dessiccateur
De mes mauvaises surprises.
26.
Robe bleue
Ta beauté flagrante à nouveau
Brûle doucement ma rétine.
Ton amour, constant renouveau,
Est nourriture, ma pectine.
Ce fin morceau de tissu bleu
Te transforme, toute admirable,
En une vraie beauté de feu ;
Et devant ça, je suis affable.
27.
L’allongement de nos silences
Tremble de nos complicités ;
Il m’en souvient, la prévalence
Des discussions-éternité
De nos débuts.
A nos débuts, la souvenance
Des maux dont on fut affligé
Renforça l’inter-dépendance
Qu’on a aidée à s’installer.
L’atrophie de la solitude
Est bienvenue et méritée
Et de nos tristes certitudes
La vérité s’est décantée.
28.
Tu répares mes bleus à l’âme,
Sûrement, tel un médecin ;
Plus sûre encore qu’un chamane,
Tu renégocies tout mon destin.
29.
Tout fracturé dedans mon âme,
Comptant sur tes réparations,
J’écoute mon cœur qui se pâme
Devant tes tendres sensations.
30.
Pure merveille
Sauveuse
De vie
Elle surveille
Toutes
Mes envies
Elle interpelle
Le mauvais moi
Et le relègue
En son trépas
31.
J’aime de cette femme l’amour-étalage
J’aime de cette femme l’azur oculaire
J’aime de cette femme le sein vernissage
J’aime de cette femme l’eau spectaculaire
J’aime de cette femme l’envie prolétaire
J’aime de cette femme le beau métissage
J’aime de cette femme la langueur polie
J’aime de cette femme la longueur jolie
J’aime chez cette femme la belle insouciance
J’aime chez cette femme sa saine contenance
J’aime chez cette femme son cul péremptoire
J’aime chez cette femme son vrai air notoire
J’aime chez cette femme son rictus cynique
J’aime chez cette femme son humeur inique
J’aime chez cette femme sa beauté larvée
J’aime chez cette femme sa soie incarnée
32.
Cette beauté est apaisante
Dans le calme plat du matin.
Tirant des larmes bien plaisantes
De mon coup d’œil trop enfantin ;
Sa rêverie est bienfaisante
Et son ronflement fort bénin.
Rêvant à quelques choses douces,
Elle expire dans la langueur
Et ses fines lèvres trémoussent
Dans un pays loin des noirceurs
De vie : cet angélisme pousse
L’obscurité de ce chasseur.
Son sourire endormi est trêve
Dans le cauchemar de l’éveil
Et l’on suppose qu’elle rêve
De paysage au sol vermeil.
Et le doux duvet se soulève
Au rythme lent de son sommeil.
33.
Au secours
Au secours
Je suis tombé de haut
Mon parcours
Mon parcours
Cette vie de ballot
Encourage
Encourage
Un changement de stance
Un partage
Un partage
Des plaisirs de nos sens
34.
Dans l’azur étalage
De la beauté des yeux
Se tient le déballage
Qui fait tous ces envieux.
En perte de vitesse,
Souhaitant ce qu’ils n’auront,
Ils materont ses fesses
Et puis la maudiront.
Leur jalousie patente,
Cachée sous leur mépris,
Est pour moi évidente :
Ce sont des malappris.
La traitant de mégère,
Pensant son minou froid,
Leurs rêves interfèrent
Avec mon lot de Roi.
Plus de mésaventures
Avec ses enculés ;
Je cherche l’ouverture
Sans jamais reculer.
35.
Regard posé sur ma merveille,
Je laisse mon esprit flâner :
J’ai très peur qu’elle se réveille
Car elle était par trop vannée.
36.
Plus belle que ça, tu meurs…
Sous le bruit de la pluie battante,
Roulée dans les draps,
Elle demeure
D’une beauté intransigeante !
Son sourire endormi,
Un peu évanescent,
Est ce travail fourni
Sur soi,
Jusque dans le très plaisant :
L’amour dure plus de trois ans !
Dans le parfait cadeau du beau gris de ses mirettes,
Pâles au possible, se reflètent,
Le vert des miennes, profondeur de prophète…
37.
Dormant entre tes couvertures,
Le témoin de ta vie sans heurts,
De mon bonheur la quadrature :
Tu effaces enfin le malheur.
Visage-trace de douceur,
Ton ronflement est ouverture
D’une musique sans noirceur,
Sans aucune mésaventure.
38.
Dans notre amour-polyphonie,
Sans plus de heurts dans son parcours,
Le respect joue sa symphonie
En se parant de beaux atours.
En évitant tous les vautours
Qui me confèrent atonie,
Nous nous abriterons toujours
De ces chiens de la calomnie.
39.
Cacophonie d’oiseaux sur brume
Dans l’étouffée du renouveau
Avec lenteur le jour s’allume
Je passe la main sur ta peau
Le temps trépasse sur ta peau
S’envole loin avec sa plume
Inscrire ailleurs sur des caveaux
Les lourds mots de son amertume
S’envole loin mon amertume
Dans l’étouffée du renouveau
De sa lenteur le jour s’allume
Tu passes la main sur ma peau
40.
Illustre, elle est ; dedans l’amour,
C’est l’endroit où elle s’illustre.
Ma préférée depuis des lustres,
Je le lui donnerai toujours…
… Cet amour si intransigeant
Sera son limpide entourage,
Ma source souple de courage,
Cet exercice très exigeant…
… Formera mon but de travail
Ainsi que toute ma puissance.
J’y puiserai toute jouissance,
M’y enfermant comme au sérail.
Félin démarquant son enclos,
Ses ongles feront labourage,
Se joueront bien de mon courage,
Dessinant orgasmes éclos.
41.
De nos caresses insensées,
La traduction de nos pensées
Et de nos propres sentiments,
Dérive la vie, gentiment.
Des bassesses rédhibitoires,
Qui font de vie un dépotoir,
Nous évitons tout tendrement
Qu’elles le soient, manifestement.
42.
De nos vérités contrastées
S’échappent nos baisers serrés ;
Dans nos caresses contractées,
Le mal-être est tout enterré.
Des fouilles de nos propres bouches :
Nos êtres reviennent vidés ;
Il n’y a rien qui soit plus louche
Que l’air lourd d’un baiser forcé.
Quand l’amour est contusionné
Par le vil poids de l’habitude,
Il est temps de se questionner
Sur le déni d’une attitude.
Heureusement, ce n’est pour nous
Que cauchemar, que conjecture ;
Heureusement, ce n’est pas nous
Que touche cette pourriture.
43.
De bassesses rédhibitoires
En tues-l’amour ostentatoires
Nous évitons tout calmement
Les pièges les plus évidents.
De cafés chauds – au lit, pas tôt –
Aux caresses non-commandées
Toujours nous décrivons, tantôt
Des cadeaux, tantôt des idées.
44.
J’ai été touché par la grâce
D’un amour extrêmement fort,
Un sentiment des plus vivace,
Source si sûre
De réconfort.
J’ai été touché par ta grâce
Et par ta demande d’efforts
Si bien que j’ai perdu la face :
« Coquin de cœur soit mon renfort ! »
45.
Fastueuse en amour,
Tant et si bien que j’en suis bête.
Même nue, sans atours,
Il n’existe aucun épithète
Qui te qualifierait de façon adéquate.
46.
Les mots me manquent pour te dire
L’étendue de mes sentiments.
Tu m’as, en vrai, sauvé du pire,
Celui de l’amour négligent.
J’aurais vendu tout en empire
Pour ton visage, souriant.
Mon seul souhait : que tu désires
Me fréquenter assidûment.
Tu m’as vraiment sauvé du pire,
La vie dans l’amour de l’absent.
47.
Lassé par tant de haine,
J’ai épousé l’amour.
Fini mon âme en peine,
Je t’aimerai toujours.
Finies viles rengaines,
L’obscurité des jours,
Une clarté nouvelle,
Un astre magnifié
M’ont montré la plus belle :
Cet être scarifié ;
Sa douceur éternelle
M’a vraiment sanctifié.
48.
Dans l’ivresse de te connaître,
Je me délaisse, je me perds.
Je pourrais presque disparaître
En toi sans commettre d’impair.
49.
Ton sourire m’est chose chère
Dans le marasme d’exister ;
Point de limite à mes enchères,
Je ne peux pas te résister.
Tout à moi ce corps en jachère
Où ton désir à subsisté.
Le jour où je t’ai vue en chaire,
Prêchant, de cynisme assisté,
Tu m’as touché dedans ma chair,
Ta drôlerie fut insistée.
50.
Merci pour Noël en avance ;
Mon petit cœur est réparé.
Notre amour est une évidence :
Je ne peux que le déclarer.
Désolé pour ces mois d’absence,
Mon défaut je vais le parer.
J’ai joui jusqu’à l’obsolescence,
Ton minou m’a contrecarré.
51.
Le doux calice
Entre tes cuisses
Est des plus dégustable.
Cyprine-délice,
Ton doux calice
Est des plus vénérable.
Enfermement
Dedans la chambre,
Je pare au plus probable.
Et fermement,
Ton anti-chambre
Me rend très excitable.
52.
Un sourire en coin vacille sur son visage ;
Court le souffle calme de sa respiration :
J’y vois s’affirmer duplicement le présage
De ce vide annoncé par la séparation.
Car, tant et tant de beauté est très addictif
Et se perdre dedans est bien plus que facile.
Cette tendre perfection n’a rien de fictif,
Le plaisir, en partie, découlant du tactile.
Sans elle, l’air perdit un peu de sa saveur
Et mon espoir se fit une bête rétive ;
Sans elle, mon amour devint une chose chétive,
Attendant, hibernant, la venue d’un sauveur.
Elle est revenue, ramenant mon espérance,
Mettant fin, tendrement, à toutes mes errances.
53.
Chose divine quand tu me câlines,
Tes bras très fins émoussent la laideur
De la vie. De tes baisers-opaline
S’échappe une tendre tiédeur.
Chose divine lorsque tu m’ensorcelas
Je vis un sauveur, une rédemptrice ;
Sans l’expliquer, je suis sûr de cela :
L’acumen ôté ; ô toi, salvatrice !
Chose divine lorsque tu m’écoutes,
Je vois le gris de tes yeux s’allumer :
Je vois la surprise et très peu de doute…
J’aime beaucoup aussi ton parfumer humer.
54.
Tu as dérobé mon amour
Sans la permission demander.
Tu dis : « Je le prends pour toujours !
Et, voici le mien en échange… »
55.
Je t’ai offert mon innocence
Sans aucune arrière-pensée ;
J’ai profité de ta prestance,
Écouté tes dires sensés,
Mis l’amour comme une évidence
Sur l’autel qu’il a mérité
Et entamé la belle danse
De nos âmes entrelacées.
56.
Le gris du ciel n’émousse pas
Le sourire que tu me donnes.
Je prends notre amour pas à pas ;
A présent, plus rien ne m’étonne.
Je vais vivre dans ta tendresse
Et extraire le mieux de moi ;
Je vais finir les maladresses
Qui te causent autant d’émoi.
57.
J’espère atteindre en perfection
Ce qui dans mon âme se cache.
Tu m’aides dans la réfection
De mon cœur bien trop lâche.
Combat contre les abjections
– Jamais tu ne te fâches…
Tu m’as donné la direction
Et l’amour comme tâche.
58.
Je nous aime, tout entrelacés,
Pris dans cet étau, l’un et l’autre.
J’aime notre amour compassé,
Que d’aise en l’autre on se vautre.
Dans le calme de la pré-aube,
Dans ce silence adamantin
Et mes sourires de pantin,
Je vais te réciter une ode :
Tes louanges sont du matin…
59.
Très désolé d’avoir ronflé
Et troublé ton sommeil ;
Tu dois trouver un peu gonflé
Un sourire pareil…
60.
Tu es mon monde
Mon contre-poids
Anti-immonde…
Tu es ma foi,
En toi je crois ;
Ton absence est féconde.
De vers de peur
En vers d’espoir
S’excite ma faconde…
Toujours à l’heure
Sans nul retard,
Parfaite à la seconde,
Tu es bonheur
Et tout espoir
De vieillir en ce monde.
61.
Monophonie d’âmes sous lune,
Nous chantons notre renouveau.
Finies, les viles infortunes,
J’ai le droit d’aimer de nouveau.
Polychromie d’âmes sous lune,
Nous vivons notre renouveau
Sans trace aucune d’infortune,
Les mains, passantes sur la peau.
62.
Je suis des plus impressionné ;
Tu as un tel regard
Que je me sens trop questionné :
A poil – un peu hagard…
63.
J’aime à savoir que ton cynisme
Est une arme de l’âme,
Une défense, un sur-tropisme
Que le monde réclame.
J’aime à savoir que ton regard
Est de limpidité,
Que de dedans mon être hagard
Il ôte la timidité.
J’aime à savoir que ton minou
Est à moi réservé,
Que ce qu’il y a entre nous
– Premier prix décerné –
Ne possède le moindre flou,
Ne saurait se fermer.
64.
J’aspire à pouvoir partager
Ce qui en moi est noble ;
J’aspire à pouvoir m’étager
Comme un dessert Senoble.
Le lumière de ta présence
M’emplit de telles joies ;
La connivence de nos sens
Est de parfait aloi.
Je rêve de me détacher
Et de me fondre en toi ;
Je ne peux que me dépêcher
De te rejoindre – Ô toi !
De ton sourire énigmatique,
Tout à fait de bon ton,
Se détachent, automatiques,
Des sentiments tous ronds.
65.
Elle affirmait ma pénitence,
Mon reliquat, mon « à payer ».
Elle imposait la transparence ;
L’argument était étayé.
66.
Bienvenu dans ma symphonie,
Partitions de drames teintés ;
Mes subtiles polyphonies
Ont des goûts par trop empruntés.
Les répits de vie sont feintés,
Astre imposant sa conjoncture ;
Mes sourires sont éreintés,
Sont le reflet de ma stature…
Amour-toujours fut conjecture,
Erreur de le croire éternel ;
L’Amour trouva sa sépulture
Parmi des chemins fraternels.
67.
Noblesse oblige
Ta fantaisie
N’est pas de bas étage
De ton prestige
Cette hérésie
Te vint ton avantage
Divers vestiges
De frénésie
En sont tout l’étalage
Dans les vertiges
La poésie
Est là en sauvetage
68.
Sa démarche est princière
A avoir le souffle coupé.
La gentille sorcière
Ne m’a simplement pas loupé.
Elle porte tête haute
Sur corps bien ajusté ;
Son esprit n’est jamais en faute,
Il est bien affûté.
69.
Prêtresse
Divine du pareil,
Elle porte la robe des jours.
Sauveuse
Superlativement merveille,
Elle a en drapé les toujours.
Elle entre
– Démarche irrégulière,
Tel un pas de ballet.
De ses yeux régnant sur le monde,
Elle cherche les miens…
70.
Le cristal de ses yeux
Me tue, me turlupine…
Je ne fais donc pas mieux
Que lueur assassine…
Le bleu de ces mirettes,
Ce bleu tout délavé,
Fait trembler mes chaussettes,
Me rend tout dépravé…
71.
Dans les murmures du soleil,
Le temps est à l’idéalisme,
Dans les pâtures de l’éveil,
L’amour est un pur synchronisme.
Le temps n’est pas au fatalisme,
Dans l’amour meurt le feint pareil ;
Le temps n’est pas au pessimisme :
Il faut sortir de l’appareil…
72.
Le créatrice du chaos
Arriva innocente.
Tout droit descendue de là-haut
Il fallait que je sente
Son doux parfum, ma délivrance,
Son plus tendre cadeau.
En terminant ma décadence,
Cette femme de l’eau
Mit fin au feu me dévorant
Et ce fut chose close.
73.
Moi,
Ma chérie, c’est une princesse,
Même que son haleine du matin
Sent la tomate en can…
Moi,
Ma chérie, c’est une princesse,
Même qu’elle est belle à damner
Tous les saints…
Moi,
Ma chérie, c’est une princesse,
Même qu’elle a réglé mon sort
De sa gouvernance infinie…
Moi,
Ma chérie, c’est une princesse,
Même que ce que j’en dis
N’intéresse que moi…
74.
Elle estropie le mal,
Lui raccourcit la vie ;
Le relègue au formol
Et poursuit ses envies.
75.
Elle affichait le lumineux
De ces êtres sans blâme,
Un noyau pur, vertigineux,
Une clarté de flamme.
En possédant mon être entier
Elle me rendit homme ;
L’amour nous forma volontiers
A manger cette pomme.
Le saint serpent nous commanda
L’éternité ensemble :
Toute violence débanda
Et tout trembla, il semble.
Le flou vint à notre secours
Dans ce qui fut victoire :
Le début de notre parcours,
La fin du dépotoir.
Le quotidien de notre amour,
Renouveau de merveilles,
Nous fait remercier toujours
Une chance pareille.
76.
Le plus rocambolesque dans la chose
N’est pas nos chevauchées nocturnes,
N’est pas nos regards doux
Mais la fermeté de nos cœurs ;
Une fierté de la connaissance
De nos vœux les plus chers,
De nos besoins les plus impérieux.
Le plus rocambolesque dans la chose
N’est pas notre complicité,
N’est pas nos proches affinités de vie
Mais le mise en phase de nos esprits ;
Une synchronicité
De nos sentiments les plus profonds,
De nos ressentis les plus vifs.
77.
S’exposer à toi
N’est pas sans conséquence :
Destructrice de murs,
Éclateuse
D’évidences…
Tu as fait tomber mon armure,
Ce tissu de mensonges ;
Tu m’as laissé la larme mûre, fait le tri dans mes songes…
L’amour était une imposture,
Un faux,
Une embellie de l’infortune ;
Il est devenu des plus purs,
Le vrai,
L’espoir s’alliant au futur…
Merci à toi, ma toute belle,
Pour tes caresses
Et tes baisers.
L’amour sera ma ritournelle :
Plus de bassesses
Toutes enflammées…
Nous serons toujours éternels
Devant divin
Et sous la lune…
L’amour sera sempiternel :
Part abyssale
A la vie rude…
Nous serons toujours beaux et fiers,
Restant divins dans nos postures.
Nous respecterons toujours hier,
La part de nous dans l’improbable.
78.
Mon bonheur est à deux pas de moi,
A portée de ma main ;
Son honneur est important pour moi :
Cet ange de demain…
79.
En t’offrant tout entière à moi,
Tu m’as apporté le bonheur,
Le goût de la vie dans l’émoi :
Tu as clos les pleurs du malheur.
80.
Soie d’une brume matinale
Par le chant des oiseaux percée,
Cette aurore tout automnale
Le cœur m’a tendrement bercé.
Le cœur tout tendrement bercé,
Je me lovai contre ma douce ;
Par-dedans des draps tout froissés
Je me perdai dans sa frimousse.
A corps perdu dans sa frimousse,
Sans fantasmer, tout enlacés,
Je fus sauvé par cette rousse
Et son doux sourire effacé.
Dans ses sourires effacés
Règne une pureté de l’âme :
Une sainteté compassée
Brûlait d’une chaleur de flamme.