Poème:Culpabilité

Sûrement arrive notre crépuscule,
Les horloges du temps approchent de minuit,
Ces moments sont comptés, au bout tombe la nuit,
Des instants trop courts que la Mort véhicule.

Perdu tout espoir de voir régner la bonté,
Elle peut affleurer dans certaines actions,
Mais disparaît noyée dans les flots d’exactions,
Les actes criminels de l’Homme éhonté.

Navré de l’avouer tout reste ma faute,
Aux croisées des chemins j’ai fait les mauvais choix,
J’implore le pardon sachant qu’il ne m’échoit,
Trop lourdes les dettes, trop chère la note.

Désolé d’avoir cru en cette promesse,
D’une vie meilleure remplit par le progrès,
Les journées de travail donnent bon gré mal gré,
Pour l’indépendance, leurs joies, leurs tristesses.

L’illusion du confort d’une vie d’inconforts,
Et ses exigences toutes pécuniaires,
Le regard droit devant sans voir les arrières,
Conduisent le futur vers son funeste sort.

Forgé dans ce moule, cloisonné dans ces murs,
Qui forment œillères et masquent la vision,
Entrainent l’être à choisir par omission,
Troublent la réflexion, rendent l’esprit impur.

Frappé par ce manque de pensées lucides,
Mes tergiversations torturent la Nature,
Déforment ce Monde et le dénaturent,
Me rendent impuissant à stopper l’homicide.

Je ne peux demander aux très jeunes enfants,
A peine arrivés, emplis d’innocence,
D’effacer mes regrets avec leur clémence,
Et de supporter des remords embarrassants.

Un adieu sans pardon avec votre mépris,
Afin que par vous tous mon âme soit damnée,
Dressez mon pilori, je vous ai condamnés,
Aux feux de l’enfer où je disparais maudit.