Poème:Eternel Oubli

L’homme qui croit bâtir un empire guerrier
Ne fait que détruire l’honneur et la morale,
Bannir la justice, chasser les libertés,
Mépriser son peuple par sa pensée banale.
Il lui est facile de pratiquer la guerre,
Envoyer les autres mourir dans les tranchées,
Enrôler de force, payer des mercenaires
Et des domestiques forts criminels cachés.
Il porte le masque de cette couardise
Qui forge les tyrans et leur rapacité,
Recrutant la terreur sans aucune méprise,
Devenant le pantin de ses iniquités.
Il gonfle son jabot se pensant Pharaon,
Se dandine en vulgaire Napoléon,
Tel un César asservit les populations,
Mais il n’entrera pas au cœur d’un panthéon.
Le dictateur marche sur tous les cadavres
Et les os des martyrs qui jalonnent sa route,
Là où même la Mort ne trouve plus un havre
Et les sombres vautours se replient plein de doutes.
Car cet être poison, esclave sanguinaire
De l’immoralité et de la destruction,
Mérite le cachot le plus profond sous terre
Où son ombre sera sa dernière oraison.
Les peuples désireux de retrouver la paix,
Si dure à acquérir, bannissent l’injustice
S’empressant de briser les statues et palais
De ce meurtrier et de ses armées complices.
L’oubli effacera les noms des dictateurs
Perdus dans le passé des pays suppliciés,
La gloire factice de tous ces persécuteurs
Dispersée au vent des cendres éparpillées.