Univers de poésie d'un auteur

Prose:Le Placard

La Prose

Il y a tellement longtemps que je ne me souviens pas de tout.
Nous habitions à l’étage de l’une de ces grandes maisons carrées. Il semblait que toutes les rues tracées au cordeau avaient d’abord été dessinées et puis les demeures coloniales construites là.
Beaucoup de ces maisons se ressemblaient, extérieurement, il s’agissait d’anciennes habitations de marchands ou de négociants du début du siècle précédent.
Tous les rez-de-chaussée avaient de très hauts plafonds pour stocker les marchandises.
Tous les entrepôts donnaient sur la rue et sur de grandes cours intérieures parfois entourées d’arcades.
Nous accédions à l’étage par un interminable escalier en bois. Le propriétaire de cette maison là était probablement moins riche que d’autres.
Parce que, dans d’autres cours, il y avait d’immenses et majestueux escaliers doubles, en pierre, qui parfois, partant du milieu se séparaient pour rejoindre en haut, les deux ailes du bâtiment formant ainsi des balcons-terrasses.
L’une de ces demeures me fascinait plus que les autres. Un jour en allant jouer chez un copain qui habitait là, au bout d’un couloir, dans un recoin, j’avais remarqué un placard.
Il était vide, immensément vide, il était plus grand qu’une chambre.
J’imaginais un tas de choses : me cacher là : en faire ma cabane, mon refuge, m’y fabriquer des rêves, pouvoir venir y pleurer sur mes peurs. Mais surtout, je veillais à ne faire aucun bruît.
Je suis entré dans le placard et j’ai refermé sa porte derrière moi. Je n’avais aucune envie de pleurer, je n’avais pas peur non plus.
Soudain, à l’extérieur, j’entendis deux voix, j’ai reconnu celle de la dame mais elle riait tellement fort que je percevais plutôt la voix masculine. Plus le monsieur parlait fort plus la dame riait aux éclats, je ne comprenais pas tout ce qu’ils disaient. Ce n’étaients pas des mots habituels d’enfants.
Ils entrèrent dans une pièce voisine du placard, quelques phrases me parvenaient encore étouffées par les rires de la dame.
Avec prudence, j’ouvris le placard et me dépéchais d’entrer à la maison.
Maman me dit : tu as l’air bizarre. Je lui racontais l’histoire, entièrement.
Je ne me souviens plus de tout ce que le couple avait dit mais je me souviens de la correction que j’ai reçue ce jour là. Et je me souviens de la réflexion qui suivit : tu mériterais d’être enfermé dans ce placard.
C’est sans doute ce jour-là que j’ai su que personne n’enfermerait jamais mes rêves.
Partage de cette Prose avec vos contacts
Poeme de Halbran

Poète Halbran

Halbran a publié sur le site 107 écrits. Halbran est membre du site depuis l'année 2013.

Syllabation De L'Écrit

Phonétique : Le Placardil i a tεllmɑ̃ lɔ̃tɑ̃ kə ʒə nə mə suvjɛ̃ pa də tu.
nu-abisjɔ̃z- a letaʒə də lynə də sε ɡʁɑ̃də mεzɔ̃ kaʁe. il sɑ̃blε kə tutə lε ʁy tʁasez- o kɔʁdo avε dabɔʁ ete desinez- e pɥi lε dəməʁə kɔlɔnjalə kɔ̃stʁɥitə la.
boku də sε mεzɔ̃ sə ʁəsɑ̃blε, εksteʁjəʁəmɑ̃, il saʒisε dɑ̃sjεnə-abitasjɔ̃ də maʁʃɑ̃z- u də neɡɔsjɑ̃ dy deby dy sjεklə pʁesedɑ̃.
tus lε ʁe də ʃose avε də tʁε-o plafɔ̃ puʁ stɔke lε maʁʃɑ̃dizə.
tus lεz- ɑ̃tʁəpo dɔnε syʁ la ʁy e syʁ də ɡʁɑ̃də kuʁz- ɛ̃teʁjəʁə paʁfwaz- ɑ̃tuʁe daʁkadə.
nuz- aksedjɔ̃z- a letaʒə paʁ œ̃n- ɛ̃tεʁminablə εskalje ɑ̃ bwa. lə pʁɔpʁjetεʁə də sεtə mεzɔ̃ la etε pʁɔbabləmɑ̃ mwɛ̃ ʁiʃə kə dotʁə.
paʁsə kə, dɑ̃ dotʁə- kuʁ, il i avε dimɑ̃səz- e maʒεstɥøz- εskalje dublə, ɑ̃ pjeʁə, ki paʁfwa, paʁtɑ̃ dy miljø sə sepaʁε puʁ ʁəʒwɛ̃dʁə ɑ̃-o, lε døz- εlə dy ba=ti=mɑ̃ fɔʁmɑ̃ ɛ̃si dε balkɔ̃ teʁasə.
lynə də sε dəməʁə mə fasinε plys kə lεz- otʁə. œ̃ ʒuʁ ɑ̃n- alɑ̃ ʒue ʃez- œ̃ kɔpɛ̃ ki-abitε la, o bu dœ̃ kulwaʁ, dɑ̃z- œ̃ ʁəkwɛ̃, ʒavε ʁəmaʁke œ̃ plakaʁ.
il etε vidə, imɑ̃semɑ̃ vidə, il etε plys ɡʁɑ̃ kynə ʃɑ̃bʁə.
ʒimaʒinεz- œ̃ tas də ʃozə : mə kaʃe la : ɑ̃ fεʁə ma kabanə, mɔ̃ ʁəfyʒə, mi fabʁike dε ʁεvə, puvwaʁ vəniʁ i pləʁe syʁ mε pœʁ. mε syʁtu, ʒə vεjεz- a nə fεʁə okœ̃ bʁyi.
ʒə sɥiz- ɑ̃tʁe dɑ̃ lə plakaʁ e ʒε ʁəfεʁme sa pɔʁtə dəʁjεʁə mwa. ʒə navεz- okynə ɑ̃vi də pləʁe, ʒə navε pa pœʁ nɔ̃ plys.
sudɛ̃, a lεksteʁjœʁ, ʒɑ̃tɑ̃di dø vwa, ʒε ʁəkɔny sεllə də la damə mεz- εllə ʁjε tεllmɑ̃ fɔʁ kə ʒə pεʁsəvε plyto la vwa maskylinə. plys lə məsjø paʁlε fɔʁ plys la damə ʁjε oz- ekla, ʒə nə kɔ̃pʁənε pa tu sə kil dizε. sə netεɑ̃ pa dε mo-abitɥεl dɑ̃fɑ̃.
ilz- ɑ̃tʁεʁe dɑ̃z- ynə pjεsə vwazinə dy plakaʁ, kεlk fʁazə mə paʁvənε ɑ̃kɔʁə etufe paʁ lε ʁiʁə də la damə.
avεk pʁydɑ̃sə, ʒuvʁi lə plakaʁ e mə depeʃε dɑ̃tʁe a la mεzɔ̃.
mamɑ̃ mə di : ty a lεʁ bizaʁə. ʒə lɥi ʁakɔ̃tε listwaʁə, ɑ̃tjεʁəmɑ̃.
ʒə nə mə suvjɛ̃ plys də tu sə kə lə kuplə avε di mε ʒə mə suvjɛ̃ də la kɔʁεksjɔ̃ kə ʒε ʁəsɥ sə ʒuʁ la. e ʒə mə suvjɛ̃ də la ʁeflεksjɔ̃ ki sɥivi : ty meʁitəʁε dεtʁə ɑ̃fεʁme dɑ̃ sə plakaʁ.
sε sɑ̃ dutə sə ʒuʁ la kə ʒε sy kə pεʁsɔnə nɑ̃fεʁməʁε ʒamε mε ʁεvə.

Récompense

Coup de coeur: 1
J’aime: 0
J’aime pas: 0

Commentaires Sur La Poesie

Auteur de Poésie
04/07/2013 16:29El Papangue

bel écrit qui m’a fait rêvé ,la conclusion est géniale amitié ELPP

Auteur de Poésie
04/07/2013 16:35Halbran

Salut El papangue
J’étais sur le site pour lire les nouveaux textes et je vois que tu es déja passé me voir.
Je t’en remercie et pour toutes les sortes de grenouilles, de crapauds et de malfaisants, je te remercie aussi "d’oser" en parler. "El pueblo unido..."
Amitiés
Guy

Auteur de Poésie
05/07/2013 11:10Daniel

En osmose avec ELPP...la fin est géniale...
Amitié...Dan....

Auteur de Poésie
05/07/2013 15:50Loup Gris

Y a plus d’enfants!!! Joli texte qui nous tire un peu de la morosité du quotidien, amitiés du Loup.

Auteur de Poésie
05/07/2013 16:34Halbran

Salut Daniel
Je te remercie
Amicalement
Guy

Auteur de Poésie
05/07/2013 16:38Halbran

Bonjour Loup gris
Mes remerciements et mes amitiés pour ton passage sur ce texte
Guy

Prose Souvenir
Du 04/07/2013 16:20

L'écrit contient 440 mots qui sont répartis dans 1 strophes.