Poème:Rires Enfantins

Je me souviens de toute cette année comme si c’était hier
Peut-être parce que la veille, j’ai fait un horrible cauchemar, quelle misère
Ma vie a pris un tournant dans cette école
Que j’aimais pour ses enseignements, ses profs, ses élèves avec qui je rigole
Des nouveaux sont venus et formaient une sorte de gang
Des racailles sortis de foyer, mais tous n’étaient pas très malin
Ils commençaient doucement tout en attaquant méchamment
Bien après la rentrée, ce groupe faisait son cirque
Exposant son vrai jeu, son premier rôle d’esprit critique
Jugeant ma personne, mon caractère, mes rondeurs de pathétique
Des comparaisons pitoyables aux rackets tout en passant par les blagues cyniques
Telle était aussi le quotidien scolaire de certaines personnes dont
Beaucoup, malheureusement, n’ont pas supporté, on : péter les plombs
J’étais venu pour apprendre et gagner un ticket pour un avenir rêvé
On me les a retirés par des mots, on me les a arrachées
À cause de mon corps, soi-disant : « pas standardiser »
On a voulu me consoler… On a voulu, mais cela ne donnait plus rien
Car tout ceci continuait, malgré le week-end, les réseaux sociaux me m’étaient dans le pétrin
Des photoshops et autres trucs pervers, de faux seins
Créant des comptes qui me visaient, et des corps de rêve en maillot de bain
Voilà ce qu’il voulait en partie me montrer, mon physique n’était pas à la hauteur
Mais heureusement, personne ne voyait ses genres de montage amateur
Dans la classe, sûrement, j’étais la fière troisième intello
Mais après que tout a basculé, j’ai relâché le boulot
Ma moyenne ne reflétait pas mon cerveau, ce n’était plus assez haut
Car par jalousie, ils se moquaient en trouvant des prétextes
Qui sur moi, fragile et sensible, marchaient même si je vois maintenant que c’était des sornettes
Pour éviter de m’engouffrer plus, j’ai pris la place de ces cancres piètres
Et les jours passaient, ça a gêné mes amies
Avec qui ont se partageaient tout et organisaient des pyjamas party
Du jour au lendemain, elles se sont dispersées loin de moi comme des traîtres
Je suis venu vers elles pour les faire entendre raison, pour les ramener du bon côté
Mais ça n’a fait qu’aggraver la situation
Désormais, elles riaient aux vannes en y rajoutant des acclamations
Et mon cœur se divisait de plus en plus, en petites portions
J’ai eu du mal à le cacher en rentrant à la maison
Des yeux rouges, parfois des bleus ou des sortes d’inflammations
À rester dans le silence et la lamentation
En essayant de laver mes plaies difficilement invisibles aux yeux du monde entier
Durant certaines nuits, devant le miroir, je ne pouvais que pleurer
Me voyant dans un autre corps qui ne pouvait plus me ressembler
À force d’endoctrinement subi, j’y ai cru en cette image taillée
Tout ce désastre criminel à durer plus de 5 mois
Parce que j’ai été trop naïve et timide pour avouer, je ne faisais que croire
J’espérais même qu’en fin de compte, qu’ils me disent tous que c’était une blague
Comme ça, je leur pardonnerai à moitié, effacerai mes larmes, et leur donnerai une claque
Non, je ne voulais tout de même pas me suicider entre-temps, car j’avais encore de l’amour
Même là, cela m’étonne. Je portais pourtant un gros poids lourd
J’en ai parlé pendant toute une fin de journée chez le proviseur
Prenant l’affaire au sérieux, il a convoqué les coupables et moqueurs
Mes parents sont venus tristes et désemparés, comprenant que, sans leur dire, j’ai vécu un malheur
Bien qu’ils remarquassent parfois des choses, je leur donnais du contenu trompeur
Mes bulletins trafiqués et d’autres supercheries, j’en étais arrivée à un point pour passer un sale quart-d’heure
Le sentiment de n’avoir pas vu la souffrance de leur fille les a fait oublier tout cela
Ils m’ont sortie de cet établissement dès le lendemain, et je me disais que bientôt ça ira
Je n’ai plus voulu avoir des nouvelles de ces gens et eux non plus, même pas pour des excuses
Après tout ce qu’ils m’ont fait, au fond, ils abusent
Cette partie de ma vie m’a marqué. Je ne voulus plus retourner étudier
J’ai quand même trouvé un homme qui m’a épousé
Et je raconte cette histoire à mes enfants qui font l’école à domicile
Pour leur expliquer que ce monde d’apprentissage est parfois intense et difficile.