Poème:Fais Comme Si

Rejoins-moi dans cet agreste parc près des prés.
Traverse auparavant la passerelle.
Rétive, transgresse tes mœurs rebelles.
Le début d’un court chemin de croix, invoqué !

À des fins de s’y recueillir avisement,
Car je ne puis me résigner sans dialogue.
Cela fait des années d’exil qu’on vogue !
Lors desquels je méditais au rattachement.

Fais comme s’il n’y eut pas d’apathie,
Comme si on s’est fortuitement fui,
Comme si on s’est manqué par défi,
Comme si nous étions toujours amis…

T’évoquerais-je des ressentis enfouis ?
Jouions-nous au jeu du chat et de la souris ?
Et d’emblée retrouvés, je t’ai vue médusée ;
Je t’ai vue hallucinée, d’un coup confrontés !

Pardon pour ces occasions outrepassées,
Où nous nous sommes quasi sciemment effacés,
Creux de motif formel, sauf des impressions,
Épiant chez l’autre une quelconque action.

Prenons si possible un nouveau cap pittoresque
Alors que nous causons en ce lieu idyllique.
Je voudrais que cette heure durât indéfiniment,
Sans nul poisson d’avril, mais cordialement.