Texte : Tout Est Là, Poète !

Tout est là, poète : la vue et l’ouïe, les sons et les odeurs, les mots et les rimes, le ciel et la lumière, la couleur du temps.
Où commencer ? Par quel gué franchir la frontière ?
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Au commencement, il y a les mots, tous les mots, les mots jetés au vent, les mots désarticulés, indomptables, les mots qui questionnent, les mots qui respirent, la porte ouverte aux souvenirs. Le cœur serré, on y jette un œil distrait, et on attend le moment où le poème s’installe… c’est là leur mission la plus sacrée, non ? Petit à petit les mots s’alignent, convergent des rapprochements inattendus, délicats ou ingénieux, presque hallucinatoires, des images viennent à l’esprit, l’éternité s’installe. On y assiste presque en spectateur… J’aime ton expression de surprise, poète !
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La nuit est sombre ? Les heures s’étirent ? Des tourments pleins la tête ? Va chercher du café, au « lacrimosa » de Mozart essuie une larme, et incessamment ta mémoire brille, étincelle de mille réminiscences.
La récompense salutaire.
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Tu as beaucoup lu, poète, beaucoup écrit, ton chant plus tendre que le rêve. Comme tu as l’air triste, des révoltes dans la voix. Tu es là, seul à présent, banni d’instants sybarites.
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As-tu faim, poète ? Ou peut-être préfères-tu une bonne rasade de palinka ! Tu t’imagines ? Plus il fait nuit, plus la langueur nous happe !
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À propos, poète, que sont nos amis devenus ?

tut- ε la, pɔεtə : la vɥ e lui, lε sɔ̃z- e lεz- ɔdœʁ, lε moz- e lε ʁimə, lə sjεl e la lymjεʁə, la kulœʁ dy tɑ̃.
u kɔmɑ̃se ? paʁ kεl ɡe fʁɑ̃ʃiʁ la fʁɔ̃tjεʁə ?
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o kɔmɑ̃səmɑ̃, il i a lε mo, tus lε mo, lε mo ʒətez- o vɑ̃, lε mo dezaʁtikyle, ɛ̃dɔ̃ptablə, lε mo ki kεstjɔne, lε mo ki ʁεspiʁe, la pɔʁtə uvεʁtə o suvəniʁ. lə kœʁ seʁe, ɔ̃n- i ʒεtə œ̃n- œj distʁε, e ɔ̃n- atɑ̃ lə mɔmɑ̃ u lə pɔεmə sɛ̃stalə… sε la lœʁ misjɔ̃ la plys sakʁe, nɔ̃ ? pəti a pəti lε mo saliɲe, kɔ̃vεʁʒe dε ʁapʁoʃəmɑ̃z- inatɑ̃dys, delikaz- u ɛ̃ʒenjø, pʁεskə-alysinatwaʁə, dεz- imaʒə vjεne a lεspʁi, letεʁnite sɛ̃stalə. ɔ̃n- i asistə pʁεskə ɑ̃ spεktatœʁ… ʒεmə tɔ̃n- εkspʁesjɔ̃ də syʁpʁizə, pɔεtə !
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la nɥi ε sɔ̃bʁə ? lεz- œʁ setiʁe ? dε tuʁmɑ̃ plɛ̃ la tεtə ? va ʃεʁʃe dy kafe, o « lakʁimoza » də mɔzaʁ esɥi ynə laʁmə, e ɛ̃sesamɑ̃ ta memwaʁə bʁijə, etɛ̃sεllə də milə ʁeminisɑ̃sə.
la ʁekɔ̃pɑ̃sə salytεʁə.
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ty a boku ly, pɔεtə, boku ekʁi, tɔ̃ ʃɑ̃ plys tɑ̃dʁə kə lə ʁεvə. kɔmə ty a lεʁ tʁistə, dε ʁevɔltə dɑ̃ la vwa. ty ε la, səl a pʁezɑ̃, bani dɛ̃stɑ̃ sibaʁitə.
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a ty fɛ̃, pɔεtə ? u pø tεtʁə pʁefεʁə ty ynə bɔnə ʁazadə də palɛ̃ka ! ty timaʒinə ? plysz- il fε nɥi, plys la lɑ̃ɡœʁ nu-apə !
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a pʁɔpo, pɔεtə, kə sɔ̃ noz- ami dəvənys ?