Univers de poésie d'un auteur

Texte:Changement De Programme

A Propos du Texte

Impression ressentie lors de courses au supermarché au début du confinement

Le Texte

« La mer, le ciel bleu, le sable, les alligators grillés au puissant soleil des Tropiques ».
Toujours ce rêve ! La mer, le ciel bleu, le sable… . et… . . Dieu sait pourquoi des alligators !
Elle espère les voir cette année, pour de vrai ! Et même les alligators si elle va en en Floride, peu importe, son rêve va enfin se réaliser ! Partir en voyage !

Chaque nuit, la mer, le ciel bleu le sable viennent enchanter ses espoirs d’évasion et les alligators ses cauchemars, jusqu’à ce jour maudit… .

« Un confinement total est instauré à partir de la mi-mars, en raison de cette épidémie du Covid 19 qui sévit dans le monde entier ! »

Adieu, veaux, vaches, cochons, couvée, adieu rêve d’évasion, même si les billets pour les îles grecques des Cyclades sont déjà pris ! Une surprise de son mari pour leurs 50 ans de mariage !

Et depuis, ce vieux refrain lui tourne le ciboulot « Chaque jour c’est la même chose, la vie n’est pas toujours rose… »

Elle est bien obligée de suivre le mouvement, confinée, elle est confinée, interdit de mettre le nez dehors ! Heureusement elle a un chien, elle peut le sortir, d’ailleurs autour d’elle, bizarre, presque tout le monde a un chien depuis quelque temps, certains offrent leur service pour sortir le chien du voisin ! Elle peut prendre un peu l’air, pas trop, pas plus d’une heure, aller chez le médecin ou à la pharmacie, que des sorties plaisantes ! Et les courses à faire, ah ! Les courses, son seul dérivatif !
Après avoir rempli sa feuille de dérogation, protégée d’un masque et de gants, qu’elle a eu la grande chance de trouver, elle y va d’un pas alerte, après tout cela lui fait plutôt plaisir.

Lorsqu’elle arrive devant le supermarché, une queue immense de gens, visages masqués ou cachés derrière une écharpe attendent l’avènement du St Graal, les uns derrière les autres, un mètre de distance : Pouvoir entrer dans le magasin ! Au moins une bonne heure d’attente, elle y renonce ! Elle rentre chez elle, ce qui reste dans le frigo suffira bien pour cette fois !

Deux jours après, il faut y aller, miracle, presque personne ! Tirant son caddy, elle rentre directement dans le temple de la consommation, se dirige vers le rayon des fruits et légumes… Derrière son masque et la buée amoureuse de ses lunettes, coup d’œil autour d’elle : une armée de zombies, crispés sur leurs caddys, regards anxieux, chacun pour soi, hagards, la peur au ventre, filent droit devant, visages dissimulés derrière des masques de fortune, chacun s’écartant des autres comme si ils étaient pestiférés. Une musique se voulant entraînante fend l’air, impression de fin du monde, elle se croit dans un film catastrophe de science fiction. Les zombies filent directement vers les achats prévus, pas de place pour le farniente, le coup de cœur, juste les produits de première nécessité et l’alimentaire. Déprimant, elle qui aime tant monter à l’étage, se promener parmi les ustensiles de cuisine, les produits d’hygiène et de beauté, et surtout les vêtements d’enfants, si jolis à cette époque printanière, une palette de rose et de bleu ciel illumine le rayon des bébés, personne ! Il n’y a personne !
Beaucoup de rayons vides, les produits antiseptiques, les gants, les lingettes ont été pris d’assaut. Une boule d’angoisse lui monte à la gorge, elle ne s’attendait pas à ça ! Quelques zombies la croisent, semblables à des automates, fini les petits signes, les sourires, les arrêts entre voisines pour discuter de la pluie ou du beau temps, un silence de mort… Même la musique s’est arrêtée.
Même plus envie, d’habitude elle fait toujours un tour au rayon beauté, pas la peine, le seul avantage du masque, pas besoin de se maquiller, même un petit parfum, cela ne lui dit rien ! Côté positif, elle va faire des économies.
Elle ne se sent pas très bien, la déprime la guette, cette sortie la rend triste. Comment en est-on arrivé là ?
Un virus venu de Chine sème la terreur dans le monde entier, on ne l’a pas vu venir celui-là, le gouvernement a même bien minimisé sa virulence. Ce n’est rien, une gripette, et puis les nouvelles sont devenues anxiogènes, chaque jour le décompte des morts, en Chine, puis en Italie, et… maintenant presque partout… .
Ces pensée tournent dans sa tête tandis qu’elle attend sagement de payer, au sol des marques rouges indiquent à chaque client la distance à ne pas franchir. Enfin, c’est son tour, elle arrive à hauteur de caisse, elle pose ses achats sur le tapis et contourne la caissière masquée, gantée et protégée d’une vitre en plexi glace. L’ambiance aussi est glacée, juste un bonjour inaudible, de part et d’autre derrière les masques, peur omniprésente de toucher, de se toucher le visage, on voudrait prendre les paquets avec des pincettes, le virus est-il là ? Le monde va mal, si mal…

Tristement, elle rentre chez elle, tirant son caddy plein à ras-bord, plus fatiguée moralement que physiquement… Le soleil brille, il n’a jamais fait aussi beau que depuis le confinement, l’an dernier le temps était pourri à cette époque ! Même le ciel la nargue, il doit faire si beau là-bas en Grèce ! Attention, elle arrive devant son entrée, attention au digicode, il parait qu’un voisin a choppé le virus, heureusement elle a toujours ses gants, elle prend l’ascenseur, un mot est scotché sur la glace, anonyme, il est adressé à sa voisine du dessus qui est infirmière « Madame, il serait préférable que pour notre sécurité à tous, vous résidiez ailleurs jusqu’à la fin de l’épidémie. » Ignoble, c’est ignoble, pense t-elle en tournant la clé dans la serrure. Vite, salle de bain, elle enlève ses gants, les jette, sort ce qui doit être immédiatement au frigo et laisse le reste dans son caddy, il parait que le virus s’envolera au bout de quelques heures. Il parait, en est-on sur ? Enfin elle se savonne les mains, gel hydro alcoolique, et va discuter avec son mari qui finit de repasser et va sortir le chien. …
En ce moment ils devraient être dans les îles grecques, la mer, le ciel bleu, le sable blanc ou noir, Santorin Mykonos, Athènes…

Elle écoute les informations, toujours le même refrain, lancinant, les hôpitaux saturés, les soignants épuisés et les morts, toujours un peu plus chaque jour ! Et les masques, toujours pas de masques, même pour les hôpitaux !
Heureusement, elle aime écrire, elle a une amie férue de littérature et de poésie qui lui donne la force de faire face à cet épisode malheureux, ses après-midi sont consacrées à l’écriture, l’envoi de ses poésies, de ses exercices ludiques, discussions téléphoniques, envoi de mails, lecture des écrits de l’une et de l’autre, un superbe passe temps ! Elle aime aussi regarder un film à la télé écouter de la musique, relire « Le Petit Prince » ce court récit emprunt de philosophie et de poésie, découvrir des auteurs, des poètes, prendre le soleil sur le balcon, sortir avec son mari marcher trois quart d’heure au bord du lac, de quoi égayer ces journées si semblables qu’elle n’arrive plus à les distinguer les unes des autres, chaque jour écrivant un scénario identique à celui de la veille.

Après les courses au supermarché fantôme et un léger repas, elle s’installe devant la télé, elle rit, enfin ! Un petit rayon de soleil dans ce foutu confinement : documentaire sur les monstrueux alligators de Californie !

Le treize avril, allocution du Président de la République, fin du confinement le 11 mai, mais pas pour les vieux, pas pour les fragiles, peut-être jusqu’à la fin de l’année. Trop, c’est trop !
La mort dans l’âme, elle et son mari vont se coucher, c’est un cauchemar, ce n’est pas possible, on les prend pour des demeurés, on leur vole leur vie ! Comme si ils n’étaient pas capables de faire attention, de prendre des précautions…

Quelques semaines plus tard, alors qu’ils prennent l’air sur leur balcon, on sonne à leur porte, c’est un voisin, masqué, l’air affligé, la voisine du dessus, l’infirmière, celle que l’on ne voulait plus, celle que l’on ne voyait plus, en raison de ses horaires de dingue, vient d’être retrouvée, sans vie, dans son appartement, la veille de la fin du confinement !
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PostScriptum

Texte inspiré par les premiers jours du confinement

Poeme de Jane68

Écrivain Jane68

Jane68 a publié sur le site 19 écrits. Jane68 est membre du site depuis l'année 2020.

Syllabation De L'Écrit

Phonétique : Changement De Programme« la mεʁ, lə sjεl blø, lə sablə, lεz- aliɡatɔʁ ɡʁijez- o pɥisɑ̃ sɔlεj dε tʁɔpikəs ».
tuʒuʁ sə ʁεvə ! la mεʁ, lə sjεl blø, lə sablə… e… djø sε puʁkwa dεz- aliɡatɔʁ !
εllə εspεʁə lε vwaʁ sεtə ane, puʁ də vʁε ! e mεmə lεz- aliɡatɔʁ si εllə va ɑ̃n- ɑ̃ flɔʁidə, pø ɛ̃pɔʁtə, sɔ̃ ʁεvə va ɑ̃fɛ̃ sə ʁealize ! paʁtiʁ ɑ̃ vwajaʒə !

ʃakə nɥi, la mεʁ, lə sjεl blø lə sablə vjεne ɑ̃ʃɑ̃te sεz- εspwaʁ devazjɔ̃ e lεz- aliɡatɔʁ sε koʃəmaʁ, ʒyska sə ʒuʁ modi…

« œ̃ kɔ̃finəmɑ̃ tɔtal εt- ɛ̃stoʁe a paʁtiʁ də la mi maʁs, ɑ̃ ʁεzɔ̃ də sεtə epidemi dy kɔvid diz- nəf ki sevi dɑ̃ lə mɔ̃də ɑ̃tje ! »

adjø, vo, vaʃə, koʃɔ̃, kuve, adjø ʁεvə devazjɔ̃, mεmə si lε bijε puʁ lεz- ilə ɡʁεk dε sikladə sɔ̃ deʒa pʁi ! ynə syʁpʁizə də sɔ̃ maʁi puʁ lœʁ sɛ̃kɑ̃tə ɑ̃ də maʁjaʒə !

e dəpɥi, sə vjø ʁəfʁɛ̃ lɥi tuʁnə lə sibulɔt « ʃakə ʒuʁ sε la mεmə ʃozə, la vi nε pa tuʒuʁ ʁozə… »

εllə ε bjɛ̃ ɔbliʒe də sɥivʁə lə muvəmɑ̃, kɔ̃fine, εllə ε kɔ̃fine, ɛ̃tεʁdi də mεtʁə lə ne dəɔʁ ! œʁøzəmɑ̃ εllə a œ̃ ʃjɛ̃, εllə pø lə sɔʁtiʁ, dajœʁz- otuʁ dεllə, bizaʁə, pʁεskə tu lə mɔ̃də a œ̃ ʃjɛ̃ dəpɥi kεlkə tɑ̃, sεʁtɛ̃z- ɔfʁe lœʁ sεʁvisə puʁ sɔʁtiʁ lə ʃjɛ̃ dy vwazɛ̃ ! εllə pø pʁɑ̃dʁə œ̃ pø lεʁ, pa tʁo, pa plys dynə œʁ, ale ʃe lə medəsɛ̃ u a la faʁmasi, kə dε sɔʁti plεzɑ̃tə ! e lε kuʁsəz- a fεʁə, a ! lε kuʁsə, sɔ̃ səl deʁivatif !
apʁεz- avwaʁ ʁɑ̃pli sa fœjə də deʁɔɡasjɔ̃, pʁɔteʒe dœ̃ maskə e də ɡɑ̃, kεllə a y la ɡʁɑ̃də ʃɑ̃sə də tʁuve, εllə i va dœ̃ pa alεʁtə, apʁε tu səla lɥi fε plyto plεziʁ.

lɔʁskεllə aʁivə dəvɑ̃ lə sypεʁmaʁʃe, ynə kø imɑ̃sə də ʒɑ̃, vizaʒə maskez- u kaʃe dəʁjεʁə ynə eʃaʁpə atɑ̃de lavεnəmɑ̃ dy εs te ɡʁaal, lεz- œ̃ dəʁjεʁə lεz- otʁə, œ̃ mεtʁə də distɑ̃sə : puvwaʁ ɑ̃tʁe dɑ̃ lə maɡazɛ̃ ! o mwɛ̃z- ynə bɔnə œʁ datɑ̃tə, εllə i ʁənɔ̃sə ! εllə ʁɑ̃tʁə ʃez- εllə, sə ki ʁεstə dɑ̃ lə fʁiɡo syfiʁa bjɛ̃ puʁ sεtə fwa !

dø ʒuʁz- apʁε, il fo i ale, miʁaklə, pʁεskə pεʁsɔnə ! tiʁɑ̃ sɔ̃ kadi, εllə ʁɑ̃tʁə diʁεktəmɑ̃ dɑ̃ lə tɑ̃plə də la kɔ̃sɔmasjɔ̃, sə diʁiʒə vεʁ lə ʁεjɔ̃ dε fʁɥiz- e leɡymə… dəʁjεʁə sɔ̃ maskə e la bye amuʁøzə də sε lynεtə, ku dœj otuʁ dεllə : ynə aʁme də zɔ̃bi, kʁispe syʁ lœʁ kadi, ʁəɡaʁdz- ɑ̃ksjø, ʃakœ̃ puʁ swa, aɡaʁd, la pœʁ o vɑ̃tʁə, file dʁwa dəvɑ̃, vizaʒə disimyle dəʁjεʁə dε mask də fɔʁtynə, ʃakœ̃ sekaʁtɑ̃ dεz- otʁə- kɔmə si ilz- etε pεstifeʁe. ynə myzikə sə vulɑ̃ ɑ̃tʁεnɑ̃tə fɑ̃ lεʁ, ɛ̃pʁesjɔ̃ də fɛ̃ dy mɔ̃də, εllə sə kʁwa dɑ̃z- œ̃ film katastʁɔfə də sjɑ̃sə fiksjɔ̃. lε zɔ̃bi file diʁεktəmɑ̃ vεʁ lεz- aʃa pʁevys, pa də plasə puʁ lə faʁnjɛ̃tə, lə ku də kœʁ, ʒystə lε pʁɔdɥi də pʁəmjεʁə nesesite e lalimɑ̃tεʁə. depʁimɑ̃, εllə ki εmə tɑ̃ mɔ̃te a letaʒə, sə pʁɔməne paʁmi lεz- ystɑ̃silə də kɥizinə, lε pʁɔdɥi diʒjεnə e də bote, e syʁtu lε vεtəmɑ̃ dɑ̃fɑ̃, si ʒɔliz- a sεtə epɔkə pʁɛ̃tanjεʁə, ynə palεtə də ʁozə e də blø sjεl ilyminə lə ʁεjɔ̃ dε bebe, pεʁsɔnə ! il ni a pεʁsɔnə !
boku də ʁεjɔ̃ vidə, lε pʁɔdɥiz- ɑ̃tizεptik, lε ɡɑ̃, lε lɛ̃ʒεtəz- ɔ̃ ete pʁi daso. ynə bulə dɑ̃ɡwasə lɥi mɔ̃tə a la ɡɔʁʒə, εllə nə satɑ̃dε pa a sa ! kεlk zɔ̃bi la kʁwaze, sɑ̃blabləz- a dεz- otɔmatə, fini lε pəti siɲə, lε suʁiʁə, lεz- aʁεz- ɑ̃tʁə vwazinə puʁ diskyte də la plɥi u dy bo tɑ̃, œ̃ silɑ̃sə də mɔʁ… mεmə la myzikə sεt- aʁεte.
mεmə plysz- ɑ̃vi, dabitydə εllə fε tuʒuʁz- œ̃ tuʁ o ʁεjɔ̃ bote, pa la pεnə, lə səl avɑ̃taʒə dy maskə, pa bəzwɛ̃ də sə makje, mεmə œ̃ pəti paʁfœ̃, səla nə lɥi di ʁjɛ̃ ! kote pozitif, εllə va fεʁə dεz- ekɔnɔmi.
εllə nə sə sɑ̃ pa tʁε bjɛ̃, la depʁimə la ɡεtə, sεtə sɔʁti la ʁɑ̃ tʁistə. kɔmɑ̃ ɑ̃n- εt- ɔ̃n- aʁive la ?
œ̃ viʁys vəny də ʃinə sεmə la teʁœʁ dɑ̃ lə mɔ̃də ɑ̃tje, ɔ̃ nə la pa vy vəniʁ səlɥi la, lə ɡuvεʁnəmɑ̃ a mεmə bjɛ̃ minimize sa viʁylɑ̃sə. sə nε ʁjɛ̃, ynə ɡʁipεtə, e pɥi lε nuvεllə sɔ̃ dəvənɥz- ɑ̃ksjɔʒεnə, ʃakə ʒuʁ lə dekɔ̃tə dε mɔʁ, ɑ̃ ʃinə, pɥiz- ɑ̃n- itali, e… mɛ̃tənɑ̃ pʁεskə paʁtu…
sε pɑ̃se tuʁne dɑ̃ sa tεtə tɑ̃di kεllə atɑ̃ saʒəmɑ̃ də pεje, o sɔl dε maʁk ʁuʒəz- ɛ̃dike a ʃakə kljɑ̃ la distɑ̃sə a nə pa fʁɑ̃ʃiʁ. ɑ̃fɛ̃, sε sɔ̃ tuʁ, εllə aʁivə a-otœʁ də kεsə, εllə pozə sεz- aʃa syʁ lə tapiz- e kɔ̃tuʁnə la kεsjεʁə maske, ɡɑ̃te e pʁɔteʒe dynə vitʁə ɑ̃ plεksi ɡlasə. lɑ̃bjɑ̃sə osi ε ɡlase, ʒystə œ̃ bɔ̃ʒuʁ inodiblə, də paʁ e dotʁə dəʁjεʁə lε mask, pœʁ ɔmnipʁezɑ̃tə də tuʃe, də sə tuʃe lə vizaʒə, ɔ̃ vudʁε pʁɑ̃dʁə lε pakεz- avεk dε pɛ̃sεtə, lə viʁysz- εt- il la ? lə mɔ̃də va mal, si mal…

tʁistəmɑ̃, εllə ʁɑ̃tʁə ʃez- εllə, tiʁɑ̃ sɔ̃ kadi plɛ̃ a ʁa bɔʁ, plys fatiɡe mɔʁaləmɑ̃ kə fizikəmɑ̃… lə sɔlεj bʁijə, il na ʒamε fε osi bo kə dəpɥi lə kɔ̃finəmɑ̃, lɑ̃ dεʁnje lə tɑ̃z- etε puʁʁi a sεtə epɔkə ! mεmə lə sjεl la naʁɡ, il dwa fεʁə si bo la ba ɑ̃ ɡʁεsə ! atɑ̃sjɔ̃, εllə aʁivə dəvɑ̃ sɔ̃n- ɑ̃tʁe, atɑ̃sjɔ̃ o diʒikɔdə, il paʁε kœ̃ vwazɛ̃ a ʃɔpe lə viʁys, œʁøzəmɑ̃ εllə a tuʒuʁ sε ɡɑ̃, εllə pʁɑ̃ lasɑ̃sœʁ, œ̃ mo ε skɔtʃe syʁ la ɡlasə, anɔnimə, il εt- adʁese a sa vwazinə dy dəsy ki εt- ɛ̃fiʁmjεʁə « madamə, il səʁε pʁefeʁablə kə puʁ nɔtʁə sekyʁite a tus, vu ʁezidjez- ajœʁ ʒyska la fɛ̃ də lepidemi. » iɲɔblə, sεt- iɲɔblə, pɑ̃sə te εllə ɑ̃ tuʁnɑ̃ la kle dɑ̃ la seʁyʁə. vitə, salə də bɛ̃, εllə ɑ̃lεvə sε ɡɑ̃, lε ʒεtə, sɔʁ sə ki dwa εtʁə imedjatəmɑ̃ o fʁiɡo e lεsə lə ʁεstə dɑ̃ sɔ̃ kadi, il paʁε kə lə viʁys sɑ̃vɔləʁa o bu də kεlkz- œʁ. il paʁε, ɑ̃n- εt- ɔ̃ syʁ ? ɑ̃fɛ̃ εllə sə savɔnə lε mɛ̃, ʒεl idʁo alkɔlikə, e va diskyte avεk sɔ̃ maʁi ki fini də ʁəpase e va sɔʁtiʁ lə ʃjɛ̃…
ɑ̃ sə mɔmɑ̃ il dəvʁε εtʁə dɑ̃ lεz- ilə ɡʁεk, la mεʁ, lə sjεl blø, lə sablə blɑ̃ u nwaʁ, sɑ̃tɔʁɛ̃ mikono, atεnə…

εllə ekutə lεz- ɛ̃fɔʁmasjɔ̃, tuʒuʁ lə mεmə ʁəfʁɛ̃, lɑ̃sinɑ̃, lεz- opito satyʁe, lε swaɲɑ̃z- epɥizez- e lε mɔʁ, tuʒuʁz- œ̃ pø plys ʃakə ʒuʁ ! e lε mask, tuʒuʁ pa də mask, mεmə puʁ lεz- opito !
œʁøzəmɑ̃, εllə εmə ekʁiʁə, εllə a ynə ami feʁy də liteʁatyʁə e də pɔezi ki lɥi dɔnə la fɔʁsə də fεʁə fasə a sεt epizɔdə maləʁø, sεz- apʁε midi sɔ̃ kɔ̃sakʁez- a lekʁityʁə, lɑ̃vwa də sε pɔezi, də sεz- εɡzεʁsisə lydik, diskysjɔ̃ telefɔnik, ɑ̃vwa də maj, lεktyʁə dεz- ekʁi də lynə e də lotʁə, œ̃ sypεʁbə pasə tɑ̃ ! εllə εmə osi ʁəɡaʁde œ̃ film a la tele ekute də la myzikə, ʁəliʁə « lə pəti pʁɛ̃sə » sə kuʁ ʁesi ɑ̃pʁœ̃ də filozɔfi e də pɔezi, dekuvʁiʁ dεz- otœʁ, dε pɔεtə, pʁɑ̃dʁə lə sɔlεj syʁ lə balkɔ̃, sɔʁtiʁ avεk sɔ̃ maʁi maʁʃe tʁwa kaʁ dœʁ o bɔʁ dy lak, də kwa eɡεje sε ʒuʁne si sɑ̃blablə kεllə naʁivə plysz- a lε distɛ̃ɡe lεz- ynə dεz- otʁə, ʃakə ʒuʁ ekʁivɑ̃ œ̃ senaʁjo idɑ̃tikə a səlɥi də la vεjə.

apʁε lε kuʁsəz- o sypεʁmaʁʃe fɑ̃tomə e œ̃ leʒe ʁəpa, εllə sɛ̃stalə dəvɑ̃ la tele, εllə ʁit, ɑ̃fɛ̃ ! œ̃ pəti ʁεjɔ̃ də sɔlεj dɑ̃ sə futy kɔ̃finəmɑ̃ : dɔkymɑ̃tεʁə syʁ lε mɔ̃stʁyøz- aliɡatɔʁ də kalifɔʁni !

lə tʁεzə avʁil, alɔkysjɔ̃ dy pʁezidɑ̃ də la ʁepyblikə, fɛ̃ dy kɔ̃finəmɑ̃ lə ɔ̃zə mε, mε pa puʁ lε vjø, pa puʁ lε fʁaʒilə, pø tεtʁə ʒyska la fɛ̃ də lane. tʁo, sε tʁo !
la mɔʁ dɑ̃ lamə, εllə e sɔ̃ maʁi vɔ̃ sə kuʃe, sεt- œ̃ koʃəmaʁ, sə nε pa pɔsiblə, ɔ̃ lε pʁɑ̃ puʁ dε dəməʁe, ɔ̃ lœʁ vɔlə lœʁ vi ! kɔmə si il netε pa kapablə də fεʁə atɑ̃sjɔ̃, də pʁɑ̃dʁə dε pʁekosjɔ̃…

kεlk səmεnə plys taʁ, alɔʁ kil pʁεne lεʁ syʁ lœʁ balkɔ̃, ɔ̃ sɔnə a lœʁ pɔʁtə, sεt- œ̃ vwazɛ̃, maske, lεʁ afliʒe, la vwazinə dy dəsy, lɛ̃fiʁmjεʁə, sεllə kə lɔ̃ nə vulε plys, sεllə kə lɔ̃ nə vwajε plys, ɑ̃ ʁεzɔ̃ də sεz- ɔʁεʁə də dɛ̃ɡ, vjɛ̃ dεtʁə ʁətʁuve, sɑ̃ vi, dɑ̃ sɔ̃n- apaʁtəmɑ̃, la vεjə də la fɛ̃ dy kɔ̃finəmɑ̃ !

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Commentaire Sur La Poesie

Auteur de Poésie
29/05/2020 19:10Alma Roso

J’ai tellement apprécié la lecture de votre texte que je devrais vous payer. Il y a toute la réalité à laquelle nous avons fait face ces derniers mois, avec humour et une fin inattendue, que j’espère irréel … Bravo !

Texte Contrainte
Du 29/05/2020 16:47

L'écrit contient 1431 mots qui sont répartis dans 13 strophes.