Prose : 218E Indépendance
218E Indépendance
L’histoire ne nous dit pas en détail
Comment nos ancêtres célébraient l’Indépendance.
Qu’ont-ils fait précisément ?
Et quel hymne ou chanson entonnaient-ils ?
Quels vœux échangeaient-ils ce jour ?
Comme on peut le remarquer,
Il y a un travail de mémoire qui n’est pas fait.
Il est donc temps que nous arrêtions
De prendre pour référence l’histoire
Rapportée par nos anciens bourreaux.
Larguons tout cela et passons à autre chose.
Retraçons notre histoire selon les vrais faits historiques du terroir.
Cependant, pour que cela se produise,
Nous avons besoin d’écrivains et d’historiens nationaux
Capables de rapporter les faits d’un point de vue ayitien.
Ainsi, à l’occasion de la 218e de notre indépendance,
Nous voudrions que nos frères et sœurs ayitiens,
Où que nous soyons sous ces beaux cieux bleus,
Que nous restituions à ce jour toute sa splendeur,
Ainsi que sa magie et sa beauté d’antan à ce pays.
En effet, ce jour doit recouvrer toute son importance
Et son authenticité, tout son sens et son essence,
Telle une croyance à laquelle pour rien au monde on ne déroge.
Travaillons à ce que ce jour occupe vraiment la première place
Non seulement dans les annales de l’histoire nationale,
Mais qu’elle constitue le patrimoine commun de l’humanité,
Et surtout des peuples dont l’existence est vouée à la quête de liberté
De souveraineté et de dignité.
En tant que peuple libre et indépendant,
Et première république noire du monde issu de l’esclavage
Buvons tous les 1e janviers à la santé de nos agresseurs et détracteurs.
Rappelons-nous surtout,
Si le 1er janvier pour les autres est le jour de l’an,
Ou l’on profite pour faire les échanges de vœux,
Pour nous les Ayitiens,
Il n’est pas que cela.
C’est un jour spécial.
C’est l’indépendance de notre pays,
Notre Chère Ayiti !
La terre, l’héritage de liberté pour lequel
Nos pères fondateurs se sont battus,
Pour bannir à jamais la fureur des colons,
Qu’ils soient, blancs, mulâtres ou nos semblables.
Marquant que notre histoire si glorieuse de peuple
Ayant brisé non seulement les chaines de l’oppression
Mais aussi l’orgueil des oppresseurs nous empêche de continuer
A vivre dans les jougs de l’esclavage et la misère
Sous quelque forme que ce soit.
Ainsi, e sang et la sueur de nos ancêtres
Ne se seront versés en vain !
Si bien que cette belle Ayiti qui nous a été léguée
Nous est vraiment chère,
Aimons-la et chérissons-la d’un amour tendre et pur !
C’est le moindre que nous puissions faire.
Car, l’amour ne se dit pas seulement,
Mais se prouve et s’éprouve.
Au-delà de nos querelles intestines et séculaires,
De nos discordes mesquines,
Aimons-la, protégeons-la et servons-la,
Soyons des intellectuels de la trempe de Louis Joseph Janvier,
D’Anténor Firmin, de Jean Price Mars,
De Lesly François Manigat, et de Gerard Pierre-Charles,
Pour ne citer que les plus connus.
Ne nous concentrons plus uniquement sur la sécurité de nos poches,
Sur notre bien-être individuel et de celui de nos acolytes,
Aux dépens des plus hauts intérêts nationaux
Travaillons ensemble à la construction
Et la refondation de la Patrie commune,
Comme un seul et même peuple,
Une nation devant Dieu,
Tout comme nos ancêtres nous l’ont enseigné
Le 1er janvier 1804, jour de notre première célébration
En tant que peuple libre et indépendant,
En jurant sur l’autel de la Patrie aux Gonaïves,
De vivre en hommes et femmes libres ou de mourir.
Certes, l’histoire ne nous dit pas dans les détails
Comment nos ancêtres avaient l’habitude de célébrer notre indépendance,
Mais si quelque chose est certain,
Notre « Soup joumou » (soupe au potiron) ne manquait jamais.
C’était la première fois que nous étions autorisés à boire,
A manger à notre guise et à assouvir notre faim et soif de liberté.
Il n’y avait rien comme la soupe de la liberté
Pour nous remplir l’estomac bien au-delà de la satiété,
Tout en procédant au rituel traditionnel des échanges de vœux !
Travaillons à ce que le 1e janvier
Puisse désormais s’inscrire dans les annales de l’histoire universelle
Comme la Journée mondiale de la Liberté
Ou des luttes des peuples pour la liberté,
Bien au-delà de tout préjuge, d’hypocrisie
De faux orgueil et de rancœur.
Oui, c’est pour nous la vraie journée de la liberté.
C’était la première fois où nous avions pu véritablement nous réjouir
Et jubiler d’une joie commune comme des fous,
Bambocher, manger, boire et fumer comme des insensés,
Car nous avions mis en déroute le plus humiliant,
Le plus féroce système d’esclavage, de ségrégation
Et d’exploitation de l’époque.
Ne l’oublions jamais, notre Indépendance,
Est le symbole des luttes des peuples pour devenir un Etat-nation,
La Révolution phare pour la liberté et la dignité humaine,
Dans le concert des nations libres et indépendantes.
Si le symbole de la célébration de la liberté,
A savoir la « Soup joumou » est aujourd’hui :
Patrimoine immatériel de l’humanité,
Ce n’est point un cadeau de l’Occident,
Cela témoigne plutôt de notre attachement au fil des années
Et de notre loyauté ancestrale et intergénérationnelle à une telle pratique
Qui est loin pour nous d’être une simple tradition,
Mais la manifestation et le renouvellement du serment de nos ancêtres
Sur l’autel de la Patrie, de vivre libres ou de mourir.
Ne l’oublions jamais !
Ne perdons pas de vue cette tradition !
Evertuons-nous donc à la perpétuer dans les habitudes de l’humanité
Chaque fois encore et toujours,
Sans cesse, comme si c’était la première fois.
C’est l’une des façons, malgré nos malheurs,
Etonnamment pour eux,
De continuer à perpétuer notre existence de peuple et de nation
« Digne de sa majorité »,
Comme on aime à le dire en créole ayitien :
« K’ap jwi dwa grandèt li » dans le concert des nations.
Encore une fois, brisons toutes les formes d’esclavage,
D’injustice, de discrimination, d’exploitation et d’exclusion !
Jurons encore et une fois de plus, de vivre libres ou de mourir,
Comme nos ancêtres l’ont cru et nous l’ont enseigné ce 1e janvier 1804.
Disons-nous aujourd’hui, que si nous ne pouvons pas vivre dignement,
Nous n’avons non plus droit à l’existence
En tant que peuple et nation libre et indépendant.
Jurons donc encore de vivre en peuple uni,
En peuple qui lutte, pour non seulement sa liberté, son bien-être,
Son honneur, sa dignité, mais aussi pour ceux de l’humanité,
Dans la légalité, la fraternité et la solidarité.
Ensemble nous pouvons reconstruire notre pays,
En travaillant à la grandeur de la Patrie,
En vue de garantir un avenir aux générations futures,
Et leur servir de modèles de citoyens à reproduire.
Pesons et analysons chaque lettre du mot mystique d’UNITÉ,
Prenons en le sens et l’essence
Car c’est lui qui nous a menés à la LIBERTÉ.
Travaillons maintenant à notre HONNEUR et DIGNITE,
Non seulement en tant qu’individus,
Mais aussi et surtout en tant que PEUPLE,
En quête constante de liberté le long de notre histoire
Face aux multiples agressions de toutes formes.
Ne laissons point s’épanouiller nos idéaux de liberté,
Nos rêves de justice sociale, d’Egalite et de Fraternité.
Car nos ancêtres ne nous le pardonneraient jamais !
Que ni amour de l’argent et du pouvoir,
Le combines, le complot et la trahison
Ne soient plus nos chevaux de bataille,
Car, ils nous plongent dans distraction,
La diversion, la confusion et la division.
Ce sont leurs stratégies de combat,
Qui malheureusement semblent fonctionner et leur bénéficier.
Rappelons-nous surtout de cette parole sacrée de notre père fondateur,
« Il ne doit y avoir dans nos rangs aucun traître ! »
Comme l’a si bien dit Justine Lhérisson dans la Dessalinienne :
« Pour le pays, pour les ancêtres, formons des fils,
Libres, forts et prospères, toujours nous serons frères. »
Que « le mourir est beau, pour le pays pour la patrie »
Cesse d’être pour la majorité,
Alors qu’une minorité se régale dans le « bêchons joyeux »
On est encore à temps pour freiner l’hémorragie, -
Cessons d’être un peuple d’anxieux, de désœuvrés,
D’exclus, de marginaux, de laissés pour compte,
Et surtout d’exilés, chez-nous.
Ensemble, combattons l’oppression sous toutes ses formes,
Que nos tourments, nos déceptions et découragements,
Désormais ne soient que le lointain souvenir d’un mauvais rêve,
Duquel ensemble il nous faut à tout prix nous sortir !
Ne laissons plus la frustration, l’anxiété et l’esprit de défaite
Nous briser le cœur et nous faire revenir en arrière,
Et envahir nos entrailles et notre âme de peuple en lutte
Et artisans de paix, d’hospitalité et de solidarité.
« L’union fait la force »
Quel beau credo qui nous a conduits au sommet
De notre plus grande gloire de peuple et de nation !
Quel bel héritage de nos ancêtres !
Mais qu’il nous serve aujourd’hui de leitmotiv
A nos luttes pour la reconquête de notre souveraineté,
De notre fierté et dignité de peuple !
Tout comme nous avions réussi à nous débarrasser des traîtres
Lors des guerres de libération nationale,
C’est ce dont nous avons besoin aujourd’hui,
Nous débarrasser de tous les Conzés.
Qu’importe leur déguisement,
Démasquons-les !
Il est grand temps que nous nous ressaisissions !
Unissons-nous, filles et fils de la Patrie commune,
Travaillons ardemment à sortir des ornières du sous-développement,
De la pauvreté, de la misère, de l’ignorance et de l’indignité.
C’est la seule façon de restaurer notre fierté et notre dignité,
En tant que PEUPLE, en tant que NATION LIBRE et INDEPENDANT.
Il est temps de faire le deuil du temps de l’esclavage,
Sans aucune nostalgie ni regret.
Honneur et gloire à nos ancêtres pour l’éternité.
Tel est le culte auquel nous devons nous adonner.
Certes, la bataille n’est point des moindre ni facile,
Mais petit à petit, on y arrivera,
La tête altière et hauts les fronts,
Les yeux tournés vers le soleil de la liberté et de la dignité.
Rendre la monnaie de leur pièce à nos bourreaux,
N’a point été une barbarie ou une œuvre de cruauté,
Comme ils ont voulu nous le faire croire,
Mais plutôt un acte de foi et de justice de la nature.
Ainsi, mes très chers concitoyens,
Face à la situation de précarité, de violence, d’injustice et d’impunité,
De banditisme d’Etat à laquelle notre nation aujourd’hui fait face,
Puisque l’Etat de notre pays est dans tous ses états,
Et est aujourd’hui parvenu à l’apogée de la déliquescence et défaillance,
Je ne nous invite donc point à la violence,
Mais plutôt nous exhorte à la légitime défense.
Tel est un droit sacré plein d’évidence,
Qui relève même des plus conservatrices croyances.
Mais, je nous assure, que si une bonne fois pour toute,
Nous ne prenons pas la résolution de faire ce qui est juste,
A savoir nous unir et nous libérer des traites,
Il arrivera un moment où nous ne pourrons plus parler
De notre Ayiti Chérie comme pays.
Et le régale annuel de la « Soup joumou »
Perdra son sens et son essence.
Et cette vieille tradition bicentenaire de la Soupe de la liberté,
N’aura plus aux yeux de quiconque toute son importance.
Pardonnez-moi cette interrogation :
Avec quel courage nous célébrons en 2022 notre In-dépendance ?
En anglais ou en français ?
Oui, avec quel cœur et courage,
Devrions-nous nous le demander ?
Cependant, nous continuons à en puiser,
La où nous croyons que nous en avions plus,
C’est-à-dire, aux tréfonds de nos entrailles.
Prenons donc notre destin en main
En vue de nous frayer un avenir meilleur pour nous-mêmes,
Et pour nos enfants.
Cependant, pour que cela se produise,
Nous devons accepter de nous restaurer en tant que peuple et nation,
Mais aussi de rétablir de nombreuses vérités historiques.
Il faut donc faire ce travail tant louable de mémoire,
A savoir le transfert des faits historiques authentiques aux générations à venir.
Sinon, continuer leur enseigner un récit manipulé en guise de notre histoire
N’aura plus aucun sens ni pas non plus d’importance.
Manger de la soupe au potiron chaque 1e janvier,
Se convertira ainsi en une journée de deuil,
De la plus grande honte et profanation de la mémoire de nos ancêtres.
Car, au fond, la soupe n’est qu’un symbole.
Notre attachement à la cause nationale
Ne saurait se réduire tout simplement
A une question de dégustation de soupe le 1er janvier,
Et nous adonner sans réserve à la débandade le reste de l’année,
Arrêtons !
Nous devons nous engager à reconquérir
Notre droit d’aînesse dans la quête de liberté des peuples.
Il nous faut à tout prix rétablir cette vérité historique.
Faire notre credo la justice sociale,
Enrayer l’insécurité et l’impunité,
Combattre la corruption et la démagogie politique,
Débanditiser l’État et restaurer l’autorité de l’État,
Mettre en place une structure politique solide
En faveur du développement économique et social durable,
Prendre les mesures nécessaires visant à garantir
Les droits fondamentaux de la personne
Dont nous devons tous jouir sans distinction aucune :
Le droit à la santé, au logement décent,
A l’éducation nationale de qualité digne de notre histoire.
Relancer, intensifier et rediriger la production nationale,
En vue d’une meilleure distribution des richesses nationales.
La reconstruire l’économie de notre pays est une priorité,
Si nous voulons rendre un hommage mérité à cette terre de liberté,
Oui cette terre de braves et de libres
En vue d’être les garants de cette indépendant dont nous avons toujours rêvé.
Sinon, je me demande,
Si du premier boucher,
Cette soupe ne nous étranglera pas !
Si seulement les morts avaient le pouvoir,
Le père de la nation, le grand général Jean-Jacques Dessalines
Ne manquerait pas de briser parmi nous la trahison
Par la force de ses bras.
Mes très chers compatriotes, le temps presse
Nous n’en avons plus devant nous,
Il s’avère donc important et urgent
La nécessité du réveil conscience nationale et patriotique chez chaque ayitien.
Amour, Respect de la Vie et des Bien tant d’autrui que collectif,
Par la culture chez nous du sens de sacrifice pour notre pays.
En effet, le combat est de taille,
Et nous savons que la majeure partie de frères et sœurs,
Vivent encore dans la plus grande inconscience,
Comme des zombies, des morts-vivants.
Nous voulons leur dire que leur des grands sacrifices pour notre pays a sonné.
Le temps est venu pour nous de travailler ensemble,
Pour sauver notre pays.
Nous ne nous découragerons pas !
Si on veut que 2022 et les années à venir soient différentes,
Changeons d’abords nos pratiques manipulatrices et imprudentes.
Si bien qu’on ne change pas une équipe qui gagne,
On ne maintient pas non plus celle qui n’essuie que des échecs.
Car malgré tout,
Il y a encore de bons citoyens dans le pays,
Et il y aura toujours de bons Ayitiens.
Il ne faut pas nous décourager,
Si on veut, on peut !
Le découragement est pour les lâches et les traîtres !
Nous ne nous découragerons jamais,
Avançons, étape par étape.
Car la marche vers la reconquête de la liberté,
De l’honneur et de la dignité nationale est irréversible.
Je sais que ce point un combat facile,
Je nous souhaite donc, du courage,
De la détermination, de la force de volonté et du caractère,
Le don et la négation de soi,
Le cocktail de la raison et des plus profonds sentiments
Qui nous anime pour la renaissance de notre Ayiti Chérie.
Bonne fête de l’indépendance à tous les Ayitiens et Ayitiennes,
Partout sur terre,
Mangeons la Soupe de la liberté avec solennité et fierté,
Buvons à la sante de nos oppresseurs et de nos détracteurs.
Et surtout, mettons Ayiti en premier,
Donnons la priorité à notre pays
Dans tout ce que nous entreprenons.
Ayiti ne périra pas,
Car nous sommes ce peuple de guerriers et de combattants
Qui se refuse de mourir,
En dépit des adversités et les heures sombres !
Une fois de plus :
Bonne journée de l’indépendance à tous et à toutes.
Comment nos ancêtres célébraient l’Indépendance.
Qu’ont-ils fait précisément ?
Et quel hymne ou chanson entonnaient-ils ?
Quels vœux échangeaient-ils ce jour ?
Comme on peut le remarquer,
Il y a un travail de mémoire qui n’est pas fait.
Il est donc temps que nous arrêtions
De prendre pour référence l’histoire
Rapportée par nos anciens bourreaux.
Larguons tout cela et passons à autre chose.
Retraçons notre histoire selon les vrais faits historiques du terroir.
Cependant, pour que cela se produise,
Nous avons besoin d’écrivains et d’historiens nationaux
Capables de rapporter les faits d’un point de vue ayitien.
Ainsi, à l’occasion de la 218e de notre indépendance,
Nous voudrions que nos frères et sœurs ayitiens,
Où que nous soyons sous ces beaux cieux bleus,
Que nous restituions à ce jour toute sa splendeur,
Ainsi que sa magie et sa beauté d’antan à ce pays.
En effet, ce jour doit recouvrer toute son importance
Et son authenticité, tout son sens et son essence,
Telle une croyance à laquelle pour rien au monde on ne déroge.
Travaillons à ce que ce jour occupe vraiment la première place
Non seulement dans les annales de l’histoire nationale,
Mais qu’elle constitue le patrimoine commun de l’humanité,
Et surtout des peuples dont l’existence est vouée à la quête de liberté
De souveraineté et de dignité.
En tant que peuple libre et indépendant,
Et première république noire du monde issu de l’esclavage
Buvons tous les 1e janviers à la santé de nos agresseurs et détracteurs.
Rappelons-nous surtout,
Si le 1er janvier pour les autres est le jour de l’an,
Ou l’on profite pour faire les échanges de vœux,
Pour nous les Ayitiens,
Il n’est pas que cela.
C’est un jour spécial.
C’est l’indépendance de notre pays,
Notre Chère Ayiti !
La terre, l’héritage de liberté pour lequel
Nos pères fondateurs se sont battus,
Pour bannir à jamais la fureur des colons,
Qu’ils soient, blancs, mulâtres ou nos semblables.
Marquant que notre histoire si glorieuse de peuple
Ayant brisé non seulement les chaines de l’oppression
Mais aussi l’orgueil des oppresseurs nous empêche de continuer
A vivre dans les jougs de l’esclavage et la misère
Sous quelque forme que ce soit.
Ainsi, e sang et la sueur de nos ancêtres
Ne se seront versés en vain !
Si bien que cette belle Ayiti qui nous a été léguée
Nous est vraiment chère,
Aimons-la et chérissons-la d’un amour tendre et pur !
C’est le moindre que nous puissions faire.
Car, l’amour ne se dit pas seulement,
Mais se prouve et s’éprouve.
Au-delà de nos querelles intestines et séculaires,
De nos discordes mesquines,
Aimons-la, protégeons-la et servons-la,
Soyons des intellectuels de la trempe de Louis Joseph Janvier,
D’Anténor Firmin, de Jean Price Mars,
De Lesly François Manigat, et de Gerard Pierre-Charles,
Pour ne citer que les plus connus.
Ne nous concentrons plus uniquement sur la sécurité de nos poches,
Sur notre bien-être individuel et de celui de nos acolytes,
Aux dépens des plus hauts intérêts nationaux
Travaillons ensemble à la construction
Et la refondation de la Patrie commune,
Comme un seul et même peuple,
Une nation devant Dieu,
Tout comme nos ancêtres nous l’ont enseigné
Le 1er janvier 1804, jour de notre première célébration
En tant que peuple libre et indépendant,
En jurant sur l’autel de la Patrie aux Gonaïves,
De vivre en hommes et femmes libres ou de mourir.
Certes, l’histoire ne nous dit pas dans les détails
Comment nos ancêtres avaient l’habitude de célébrer notre indépendance,
Mais si quelque chose est certain,
Notre « Soup joumou » (soupe au potiron) ne manquait jamais.
C’était la première fois que nous étions autorisés à boire,
A manger à notre guise et à assouvir notre faim et soif de liberté.
Il n’y avait rien comme la soupe de la liberté
Pour nous remplir l’estomac bien au-delà de la satiété,
Tout en procédant au rituel traditionnel des échanges de vœux !
Travaillons à ce que le 1e janvier
Puisse désormais s’inscrire dans les annales de l’histoire universelle
Comme la Journée mondiale de la Liberté
Ou des luttes des peuples pour la liberté,
Bien au-delà de tout préjuge, d’hypocrisie
De faux orgueil et de rancœur.
Oui, c’est pour nous la vraie journée de la liberté.
C’était la première fois où nous avions pu véritablement nous réjouir
Et jubiler d’une joie commune comme des fous,
Bambocher, manger, boire et fumer comme des insensés,
Car nous avions mis en déroute le plus humiliant,
Le plus féroce système d’esclavage, de ségrégation
Et d’exploitation de l’époque.
Ne l’oublions jamais, notre Indépendance,
Est le symbole des luttes des peuples pour devenir un Etat-nation,
La Révolution phare pour la liberté et la dignité humaine,
Dans le concert des nations libres et indépendantes.
Si le symbole de la célébration de la liberté,
A savoir la « Soup joumou » est aujourd’hui :
Patrimoine immatériel de l’humanité,
Ce n’est point un cadeau de l’Occident,
Cela témoigne plutôt de notre attachement au fil des années
Et de notre loyauté ancestrale et intergénérationnelle à une telle pratique
Qui est loin pour nous d’être une simple tradition,
Mais la manifestation et le renouvellement du serment de nos ancêtres
Sur l’autel de la Patrie, de vivre libres ou de mourir.
Ne l’oublions jamais !
Ne perdons pas de vue cette tradition !
Evertuons-nous donc à la perpétuer dans les habitudes de l’humanité
Chaque fois encore et toujours,
Sans cesse, comme si c’était la première fois.
C’est l’une des façons, malgré nos malheurs,
Etonnamment pour eux,
De continuer à perpétuer notre existence de peuple et de nation
« Digne de sa majorité »,
Comme on aime à le dire en créole ayitien :
« K’ap jwi dwa grandèt li » dans le concert des nations.
Encore une fois, brisons toutes les formes d’esclavage,
D’injustice, de discrimination, d’exploitation et d’exclusion !
Jurons encore et une fois de plus, de vivre libres ou de mourir,
Comme nos ancêtres l’ont cru et nous l’ont enseigné ce 1e janvier 1804.
Disons-nous aujourd’hui, que si nous ne pouvons pas vivre dignement,
Nous n’avons non plus droit à l’existence
En tant que peuple et nation libre et indépendant.
Jurons donc encore de vivre en peuple uni,
En peuple qui lutte, pour non seulement sa liberté, son bien-être,
Son honneur, sa dignité, mais aussi pour ceux de l’humanité,
Dans la légalité, la fraternité et la solidarité.
Ensemble nous pouvons reconstruire notre pays,
En travaillant à la grandeur de la Patrie,
En vue de garantir un avenir aux générations futures,
Et leur servir de modèles de citoyens à reproduire.
Pesons et analysons chaque lettre du mot mystique d’UNITÉ,
Prenons en le sens et l’essence
Car c’est lui qui nous a menés à la LIBERTÉ.
Travaillons maintenant à notre HONNEUR et DIGNITE,
Non seulement en tant qu’individus,
Mais aussi et surtout en tant que PEUPLE,
En quête constante de liberté le long de notre histoire
Face aux multiples agressions de toutes formes.
Ne laissons point s’épanouiller nos idéaux de liberté,
Nos rêves de justice sociale, d’Egalite et de Fraternité.
Car nos ancêtres ne nous le pardonneraient jamais !
Que ni amour de l’argent et du pouvoir,
Le combines, le complot et la trahison
Ne soient plus nos chevaux de bataille,
Car, ils nous plongent dans distraction,
La diversion, la confusion et la division.
Ce sont leurs stratégies de combat,
Qui malheureusement semblent fonctionner et leur bénéficier.
Rappelons-nous surtout de cette parole sacrée de notre père fondateur,
« Il ne doit y avoir dans nos rangs aucun traître ! »
Comme l’a si bien dit Justine Lhérisson dans la Dessalinienne :
« Pour le pays, pour les ancêtres, formons des fils,
Libres, forts et prospères, toujours nous serons frères. »
Que « le mourir est beau, pour le pays pour la patrie »
Cesse d’être pour la majorité,
Alors qu’une minorité se régale dans le « bêchons joyeux »
On est encore à temps pour freiner l’hémorragie, -
Cessons d’être un peuple d’anxieux, de désœuvrés,
D’exclus, de marginaux, de laissés pour compte,
Et surtout d’exilés, chez-nous.
Ensemble, combattons l’oppression sous toutes ses formes,
Que nos tourments, nos déceptions et découragements,
Désormais ne soient que le lointain souvenir d’un mauvais rêve,
Duquel ensemble il nous faut à tout prix nous sortir !
Ne laissons plus la frustration, l’anxiété et l’esprit de défaite
Nous briser le cœur et nous faire revenir en arrière,
Et envahir nos entrailles et notre âme de peuple en lutte
Et artisans de paix, d’hospitalité et de solidarité.
« L’union fait la force »
Quel beau credo qui nous a conduits au sommet
De notre plus grande gloire de peuple et de nation !
Quel bel héritage de nos ancêtres !
Mais qu’il nous serve aujourd’hui de leitmotiv
A nos luttes pour la reconquête de notre souveraineté,
De notre fierté et dignité de peuple !
Tout comme nous avions réussi à nous débarrasser des traîtres
Lors des guerres de libération nationale,
C’est ce dont nous avons besoin aujourd’hui,
Nous débarrasser de tous les Conzés.
Qu’importe leur déguisement,
Démasquons-les !
Il est grand temps que nous nous ressaisissions !
Unissons-nous, filles et fils de la Patrie commune,
Travaillons ardemment à sortir des ornières du sous-développement,
De la pauvreté, de la misère, de l’ignorance et de l’indignité.
C’est la seule façon de restaurer notre fierté et notre dignité,
En tant que PEUPLE, en tant que NATION LIBRE et INDEPENDANT.
Il est temps de faire le deuil du temps de l’esclavage,
Sans aucune nostalgie ni regret.
Honneur et gloire à nos ancêtres pour l’éternité.
Tel est le culte auquel nous devons nous adonner.
Certes, la bataille n’est point des moindre ni facile,
Mais petit à petit, on y arrivera,
La tête altière et hauts les fronts,
Les yeux tournés vers le soleil de la liberté et de la dignité.
Rendre la monnaie de leur pièce à nos bourreaux,
N’a point été une barbarie ou une œuvre de cruauté,
Comme ils ont voulu nous le faire croire,
Mais plutôt un acte de foi et de justice de la nature.
Ainsi, mes très chers concitoyens,
Face à la situation de précarité, de violence, d’injustice et d’impunité,
De banditisme d’Etat à laquelle notre nation aujourd’hui fait face,
Puisque l’Etat de notre pays est dans tous ses états,
Et est aujourd’hui parvenu à l’apogée de la déliquescence et défaillance,
Je ne nous invite donc point à la violence,
Mais plutôt nous exhorte à la légitime défense.
Tel est un droit sacré plein d’évidence,
Qui relève même des plus conservatrices croyances.
Mais, je nous assure, que si une bonne fois pour toute,
Nous ne prenons pas la résolution de faire ce qui est juste,
A savoir nous unir et nous libérer des traites,
Il arrivera un moment où nous ne pourrons plus parler
De notre Ayiti Chérie comme pays.
Et le régale annuel de la « Soup joumou »
Perdra son sens et son essence.
Et cette vieille tradition bicentenaire de la Soupe de la liberté,
N’aura plus aux yeux de quiconque toute son importance.
Pardonnez-moi cette interrogation :
Avec quel courage nous célébrons en 2022 notre In-dépendance ?
En anglais ou en français ?
Oui, avec quel cœur et courage,
Devrions-nous nous le demander ?
Cependant, nous continuons à en puiser,
La où nous croyons que nous en avions plus,
C’est-à-dire, aux tréfonds de nos entrailles.
Prenons donc notre destin en main
En vue de nous frayer un avenir meilleur pour nous-mêmes,
Et pour nos enfants.
Cependant, pour que cela se produise,
Nous devons accepter de nous restaurer en tant que peuple et nation,
Mais aussi de rétablir de nombreuses vérités historiques.
Il faut donc faire ce travail tant louable de mémoire,
A savoir le transfert des faits historiques authentiques aux générations à venir.
Sinon, continuer leur enseigner un récit manipulé en guise de notre histoire
N’aura plus aucun sens ni pas non plus d’importance.
Manger de la soupe au potiron chaque 1e janvier,
Se convertira ainsi en une journée de deuil,
De la plus grande honte et profanation de la mémoire de nos ancêtres.
Car, au fond, la soupe n’est qu’un symbole.
Notre attachement à la cause nationale
Ne saurait se réduire tout simplement
A une question de dégustation de soupe le 1er janvier,
Et nous adonner sans réserve à la débandade le reste de l’année,
Arrêtons !
Nous devons nous engager à reconquérir
Notre droit d’aînesse dans la quête de liberté des peuples.
Il nous faut à tout prix rétablir cette vérité historique.
Faire notre credo la justice sociale,
Enrayer l’insécurité et l’impunité,
Combattre la corruption et la démagogie politique,
Débanditiser l’État et restaurer l’autorité de l’État,
Mettre en place une structure politique solide
En faveur du développement économique et social durable,
Prendre les mesures nécessaires visant à garantir
Les droits fondamentaux de la personne
Dont nous devons tous jouir sans distinction aucune :
Le droit à la santé, au logement décent,
A l’éducation nationale de qualité digne de notre histoire.
Relancer, intensifier et rediriger la production nationale,
En vue d’une meilleure distribution des richesses nationales.
La reconstruire l’économie de notre pays est une priorité,
Si nous voulons rendre un hommage mérité à cette terre de liberté,
Oui cette terre de braves et de libres
En vue d’être les garants de cette indépendant dont nous avons toujours rêvé.
Sinon, je me demande,
Si du premier boucher,
Cette soupe ne nous étranglera pas !
Si seulement les morts avaient le pouvoir,
Le père de la nation, le grand général Jean-Jacques Dessalines
Ne manquerait pas de briser parmi nous la trahison
Par la force de ses bras.
Mes très chers compatriotes, le temps presse
Nous n’en avons plus devant nous,
Il s’avère donc important et urgent
La nécessité du réveil conscience nationale et patriotique chez chaque ayitien.
Amour, Respect de la Vie et des Bien tant d’autrui que collectif,
Par la culture chez nous du sens de sacrifice pour notre pays.
En effet, le combat est de taille,
Et nous savons que la majeure partie de frères et sœurs,
Vivent encore dans la plus grande inconscience,
Comme des zombies, des morts-vivants.
Nous voulons leur dire que leur des grands sacrifices pour notre pays a sonné.
Le temps est venu pour nous de travailler ensemble,
Pour sauver notre pays.
Nous ne nous découragerons pas !
Si on veut que 2022 et les années à venir soient différentes,
Changeons d’abords nos pratiques manipulatrices et imprudentes.
Si bien qu’on ne change pas une équipe qui gagne,
On ne maintient pas non plus celle qui n’essuie que des échecs.
Car malgré tout,
Il y a encore de bons citoyens dans le pays,
Et il y aura toujours de bons Ayitiens.
Il ne faut pas nous décourager,
Si on veut, on peut !
Le découragement est pour les lâches et les traîtres !
Nous ne nous découragerons jamais,
Avançons, étape par étape.
Car la marche vers la reconquête de la liberté,
De l’honneur et de la dignité nationale est irréversible.
Je sais que ce point un combat facile,
Je nous souhaite donc, du courage,
De la détermination, de la force de volonté et du caractère,
Le don et la négation de soi,
Le cocktail de la raison et des plus profonds sentiments
Qui nous anime pour la renaissance de notre Ayiti Chérie.
Bonne fête de l’indépendance à tous les Ayitiens et Ayitiennes,
Partout sur terre,
Mangeons la Soupe de la liberté avec solennité et fierté,
Buvons à la sante de nos oppresseurs et de nos détracteurs.
Et surtout, mettons Ayiti en premier,
Donnons la priorité à notre pays
Dans tout ce que nous entreprenons.
Ayiti ne périra pas,
Car nous sommes ce peuple de guerriers et de combattants
Qui se refuse de mourir,
En dépit des adversités et les heures sombres !
Une fois de plus :
Bonne journée de l’indépendance à tous et à toutes.
Camilingue@Yahoo.ca
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Poème en Phonétique
listwaʁə nə nu di pa ɑ̃ detaj
kɔmɑ̃ noz- ɑ̃sεtʁə- selebʁε lɛ̃depɑ̃dɑ̃sə.
kɔ̃ til fε pʁesizemɑ̃ ?
e kεl imnə u ʃɑ̃sɔ̃ ɑ̃tɔnε til ?
kεl veyks eʃɑ̃ʒε til sə ʒuʁ ?
kɔmə ɔ̃ pø lə ʁəmaʁke,
il i a œ̃ tʁavaj də memwaʁə ki nε pa fε.
il ε dɔ̃k tɑ̃ kə nuz- aʁεsjɔ̃
də pʁɑ̃dʁə puʁ ʁefeʁɑ̃sə listwaʁə
ʁapɔʁte paʁ noz- ɑ̃sjɛ̃ buʁʁo.
laʁɡɔ̃ tu səla e pasɔ̃z- a otʁə ʃozə.
ʁətʁasɔ̃ nɔtʁə istwaʁə səlɔ̃ lε vʁε fεz- istɔʁik dy teʁwaʁ.
səpɑ̃dɑ̃, puʁ kə səla sə pʁɔdɥizə,
nuz- avɔ̃ bəzwɛ̃ dekʁivɛ̃z- e distɔʁjɛ̃ nasjɔno
kapablə də ʁapɔʁte lε fε dœ̃ pwɛ̃ də vɥ εjisjɛ̃.
ɛ̃si, a lɔkazjɔ̃ də la dø sɑ̃ diz- ɥit ə də nɔtʁə ɛ̃depɑ̃dɑ̃sə,
nu vudʁjɔ̃ kə no fʁεʁəz- e sœʁz- εjisjɛ̃,
u kə nu swajɔ̃ su sε bo sjø bløs,
kə nu ʁεstitɥjɔ̃z- a sə ʒuʁ tutə sa splɑ̃dœʁ,
ɛ̃si kə sa maʒi e sa bote dɑ̃tɑ̃ a sə pεi.
ɑ̃n- efε, sə ʒuʁ dwa ʁəkuvʁe tutə sɔ̃n- ɛ̃pɔʁtɑ̃sə
e sɔ̃n- otɑ̃tisite, tu sɔ̃ sɑ̃sz- e sɔ̃n- esɑ̃sə,
tεllə ynə kʁwajɑ̃sə a lakεllə puʁ ʁjɛ̃ o mɔ̃də ɔ̃ nə deʁɔʒə.
tʁavajɔ̃z- a sə kə sə ʒuʁ ɔkypə vʁεmɑ̃ la pʁəmjεʁə plasə
nɔ̃ sələmɑ̃ dɑ̃ lεz- analə də listwaʁə nasjɔnalə,
mε kεllə kɔ̃stitɥ lə patʁimwanə kɔmœ̃ də lymanite,
e syʁtu dε pəplə dɔ̃ lεɡzistɑ̃sə ε vue a la kεtə də libεʁte
də suvəʁεnəte e də diɲite.
ɑ̃ tɑ̃ kə pəplə libʁə e ɛ̃depɑ̃dɑ̃,
e pʁəmjεʁə ʁepyblikə nwaʁə dy mɔ̃də isy də lεsklavaʒə
byvɔ̃ tus lεz- œ̃n- ə ʒɑ̃vjez- a la sɑ̃te də noz- aɡʁesœʁz- e detʁaktœʁ.
ʁapəlɔ̃ nu syʁtu,
si lə œ̃n- e ʒɑ̃vje puʁ lεz- otʁəz- ε lə ʒuʁ də lɑ̃,
u lɔ̃ pʁɔfitə puʁ fεʁə lεz- eʃɑ̃ʒə də veyks,
puʁ nu lεz- εjisjɛ̃,
il nε pa kə səla.
sεt- œ̃ ʒuʁ spesjal.
sε lɛ̃depɑ̃dɑ̃sə də nɔtʁə pεi,
nɔtʁə ʃεʁə εjiti !
la teʁə, leʁitaʒə də libεʁte puʁ ləkεl
no pεʁə fɔ̃datœʁ sə sɔ̃ batys,
puʁ baniʁ a ʒamε la fyʁœʁ dε kɔlɔ̃,
kil swae, blɑ̃, mylatʁəz- u no sɑ̃blablə.
maʁkɑ̃ kə nɔtʁə istwaʁə si ɡlɔʁjøzə də pəplə
εjɑ̃ bʁize nɔ̃ sələmɑ̃ lε ʃεnə də lɔpʁesjɔ̃
mεz- osi lɔʁɡœj dεz- ɔpʁesœʁ nuz- ɑ̃pεʃə də kɔ̃tinɥe
a vivʁə dɑ̃ lε ʒuɡ də lεsklavaʒə e la mizεʁə
su kεlkə fɔʁmə kə sə swa.
ɛ̃si, ə sɑ̃ e la sɥœʁ də noz- ɑ̃sεtʁə
nə sə səʁɔ̃ vεʁsez- ɑ̃ vɛ̃ !
si bjɛ̃ kə sεtə bεllə εjiti ki nuz- a ete leɡe
nuz- ε vʁεmɑ̃ ʃεʁə,
εmɔ̃ la e ʃeʁisɔ̃ la dœ̃n- amuʁ tɑ̃dʁə e pyʁ !
sε lə mwɛ̃dʁə kə nu pɥisjɔ̃ fεʁə.
kaʁ, lamuʁ nə sə di pa sələmɑ̃,
mε sə pʁuvə e sepʁuvə.
o dəla də no kəʁεlləz- ɛ̃tεstinəz- e sekylεʁə,
də no diskɔʁdə- mεskinə,
εmɔ̃ la, pʁɔteʒɔ̃ la e sεʁvɔ̃ la,
swajɔ̃ dεz- ɛ̃tεllεktɥεl də la tʁɑ̃pə də lui ʒozεf ʒɑ̃vje,
dɑ̃tenɔʁ fiʁmɛ̃, də ʒɑ̃ pʁisə maʁs,
də ləsli fʁɑ̃swa maniɡa, e də ʒəʁaʁ pjeʁə ʃaʁlə,
puʁ nə site kə lε plys kɔnys.
nə nu kɔ̃sɑ̃tʁɔ̃ plysz- ynikəmɑ̃ syʁ la sekyʁite də no poʃə,
syʁ nɔtʁə bjɛ̃ εtʁə ɛ̃dividɥεl e də səlɥi də noz- akɔlitə,
o depɛ̃ dε plys-oz- ɛ̃teʁε nasjɔno
tʁavajɔ̃z- ɑ̃sɑ̃blə a la kɔ̃stʁyksjɔ̃
e la ʁəfɔ̃dasjɔ̃ də la patʁi kɔmynə,
kɔmə œ̃ səl e mεmə pəplə,
ynə nasjɔ̃ dəvɑ̃ djø,
tu kɔmə noz- ɑ̃sεtʁə- nu lɔ̃ ɑ̃sεɲe
lə œ̃n- e ʒɑ̃vje milə ɥi sɑ̃ katʁə, ʒuʁ də nɔtʁə pʁəmjεʁə selebʁasjɔ̃
ɑ̃ tɑ̃ kə pəplə libʁə e ɛ̃depɑ̃dɑ̃,
ɑ̃ ʒyʁɑ̃ syʁ lotεl də la patʁi o ɡɔnajvə,
də vivʁə ɑ̃n- ɔməz- e famə libʁəz- u də muʁiʁ.
sεʁtə, listwaʁə nə nu di pa dɑ̃ lε detaj
kɔmɑ̃ noz- ɑ̃sεtʁəz- avε labitydə də selebʁe nɔtʁə ɛ̃depɑ̃dɑ̃sə,
mε si kεlkə ʃozə ε sεʁtɛ̃,
nɔtʁə « sup ʒumu » (supə o pɔtiʁɔn) nə mɑ̃kε ʒamε.
setε la pʁəmjεʁə fwa kə nuz- esjɔ̃z- otɔʁizez- a bwaʁə,
a mɑ̃ʒe a nɔtʁə ɡizə e a asuviʁ nɔtʁə fɛ̃ e swaf də libεʁte.
il ni avε ʁjɛ̃ kɔmə la supə də la libεʁte
puʁ nu ʁɑ̃pliʁ lεstɔmak bjɛ̃ o dəla də la satjete,
tut- ɑ̃ pʁɔsedɑ̃ o ʁitɥεl tʁadisjɔnεl dεz- eʃɑ̃ʒə də veyks !
tʁavajɔ̃z- a sə kə lə œ̃n- ə ʒɑ̃vje
pɥisə dezɔʁmε sɛ̃skʁiʁə dɑ̃ lεz- analə də listwaʁə ynivεʁsεllə
kɔmə la ʒuʁne mɔ̃djalə də la libεʁte
u dε lytə dε pəplə puʁ la libεʁte,
bjɛ̃ o dəla də tu pʁeʒyʒə, dipɔkʁizi
də foz- ɔʁɡœj e də ʁɑ̃kœʁ.
ui, sε puʁ nu la vʁε ʒuʁne də la libεʁte.
setε la pʁəmjεʁə fwaz- u nuz- avjɔ̃ py veʁitabləmɑ̃ nu ʁeʒuiʁ
e ʒybile dynə ʒwa kɔmynə kɔmə dε fus,
bɑ̃boʃe, mɑ̃ʒe, bwaʁə e fyme kɔmə dεz- ɛ̃sɑ̃se,
kaʁ nuz- avjɔ̃ miz- ɑ̃ deʁutə lə plysz- ymiljɑ̃,
lə plys feʁɔsə sistεmə dεsklavaʒə, də seɡʁeɡasjɔ̃
e dεksplwatasjɔ̃ də lepɔkə.
nə lubljɔ̃ ʒamε, nɔtʁə ɛ̃depɑ̃dɑ̃sə,
ε lə sɛ̃bɔlə dε lytə dε pəplə puʁ dəvəniʁ œ̃n- əta nasjɔ̃,
la ʁevɔlysjɔ̃ faʁə puʁ la libεʁte e la diɲite ymεnə,
dɑ̃ lə kɔ̃sεʁ dε nasjɔ̃ libʁəz- e ɛ̃depɑ̃dɑ̃tə.
si lə sɛ̃bɔlə də la selebʁasjɔ̃ də la libεʁte,
a savwaʁ la « sup ʒumu » εst oʒuʁdɥi :
patʁimwanə imateʁjεl də lymanite,
sə nε pwɛ̃ œ̃ kado də lɔksidɑ̃,
səla temwaɲə plyto də nɔtʁə ataʃəmɑ̃ o fil dεz- ane
e də nɔtʁə lwajote ɑ̃sεstʁalə e ɛ̃tεʁʒeneʁasjɔnεllə a ynə tεllə pʁatikə
ki ε lwɛ̃ puʁ nu dεtʁə ynə sɛ̃plə tʁadisjɔ̃,
mε la manifεstasjɔ̃ e lə ʁənuvεllmɑ̃ dy sεʁme də noz- ɑ̃sεtʁə
syʁ lotεl də la patʁi, də vivʁə libʁəz- u də muʁiʁ.
nə lubljɔ̃ ʒamε !
nə pεʁdɔ̃ pa də vɥ sεtə tʁadisjɔ̃ !
əvεʁtyɔ̃ nu dɔ̃k a la pεʁpetɥe dɑ̃ lεz- abitydə də lymanite
ʃakə fwaz- ɑ̃kɔʁə e tuʒuʁ,
sɑ̃ sεsə, kɔmə si setε la pʁəmjεʁə fwa.
sε lynə dε fasɔ̃, malɡʁe no malœʁ,
ətɔnamɑ̃ puʁ ø,
də kɔ̃tinɥe a pεʁpetɥe nɔtʁə εɡzistɑ̃sə də pəplə e də nasjɔ̃
« diɲə də sa maʒɔʁite »,
kɔmə ɔ̃n- εmə a lə diʁə ɑ̃ kʁeɔlə εjisjɛ̃ :
« kap ʒwi dwa ɡʁɑ̃dε li » dɑ̃ lə kɔ̃sεʁ dε nasjɔ̃.
ɑ̃kɔʁə ynə fwa, bʁizɔ̃ tutə lε fɔʁmə- dεsklavaʒə,
dɛ̃ʒystisə, də diskʁiminasjɔ̃, dεksplwatasjɔ̃ e dεksklyzjɔ̃ !
ʒyʁɔ̃z- ɑ̃kɔʁə e ynə fwa də plys, də vivʁə libʁəz- u də muʁiʁ,
kɔmə noz- ɑ̃sεtʁə- lɔ̃ kʁy e nu lɔ̃ ɑ̃sεɲe sə œ̃n- ə ʒɑ̃vje milə ɥi sɑ̃ katʁə.
dizɔ̃ nuz- oʒuʁdɥi, kə si nu nə puvɔ̃ pa vivʁə diɲəmɑ̃,
nu navɔ̃ nɔ̃ plys dʁwa a lεɡzistɑ̃sə
ɑ̃ tɑ̃ kə pəplə e nasjɔ̃ libʁə e ɛ̃depɑ̃dɑ̃.
ʒyʁɔ̃ dɔ̃k ɑ̃kɔʁə də vivʁə ɑ̃ pəplə yni,
ɑ̃ pəplə ki lytə, puʁ nɔ̃ sələmɑ̃ sa libεʁte, sɔ̃ bjɛ̃ εtʁə,
sɔ̃n- ɔnœʁ, sa diɲite, mεz- osi puʁ sø də lymanite,
dɑ̃ la leɡalite, la fʁatεʁnite e la sɔlidaʁite.
ɑ̃sɑ̃blə nu puvɔ̃ ʁəkɔ̃stʁɥiʁə nɔtʁə pεi,
ɑ̃ tʁavajɑ̃ a la ɡʁɑ̃dœʁ də la patʁi,
ɑ̃ vɥ də ɡaʁɑ̃tiʁ œ̃n- avəniʁ o ʒeneʁasjɔ̃ fytyʁə,
e lœʁ sεʁviʁ də mɔdεlə də sitwajɛ̃z- a ʁəpʁɔdɥiʁə.
pəzɔ̃z- e analizɔ̃ ʃakə lεtʁə dy mo mistikə dynite,
pʁənɔ̃z- ɑ̃ lə sɑ̃sz- e lesɑ̃sə
kaʁ sε lɥi ki nuz- a mənez- a la libεʁte.
tʁavajɔ̃ mɛ̃tənɑ̃ a nɔtʁə ɔnœʁ e diɲitə,
nɔ̃ sələmɑ̃ ɑ̃ tɑ̃ kɛ̃dividys,
mεz- osi e syʁtu ɑ̃ tɑ̃ kə pəplə,
ɑ̃ kεtə kɔ̃stɑ̃tə də libεʁte lə lɔ̃ də nɔtʁə istwaʁə
fasə o myltipləz- aɡʁesjɔ̃ də tutə fɔʁmə.
nə lεsɔ̃ pwɛ̃ sepanuje noz- ideo də libεʁte,
no ʁεvə də ʒystisə sɔsjalə, dəɡalitə e də fʁatεʁnite.
kaʁ noz- ɑ̃sεtʁə- nə nu lə paʁdɔnəʁε ʒamε !
kə ni amuʁ də laʁʒe e dy puvwaʁ,
lə kɔ̃binə, lə kɔ̃plo e la tʁaizɔ̃
nə swae plys no ʃəvo də batajə,
kaʁ, il nu plɔ̃ʒe dɑ̃ distʁaksjɔ̃,
la divεʁsjɔ̃, la kɔ̃fyzjɔ̃ e la divizjɔ̃.
sə sɔ̃ lœʁ stʁateʒi də kɔ̃ba,
ki maləʁøzəmɑ̃ sɑ̃ble fɔ̃ksjɔne e lœʁ benefisje.
ʁapəlɔ̃ nu syʁtu də sεtə paʁɔlə sakʁe də nɔtʁə pεʁə fɔ̃datœʁ,
« il nə dwa i avwaʁ dɑ̃ no ʁɑ̃ɡz- okœ̃ tʁεtʁə ! »
kɔmə la si bjɛ̃ di ʒystinə leʁisɔ̃ dɑ̃ la desalinjεnə :
« puʁ lə pεi, puʁ lεz- ɑ̃sεtʁə, fɔʁmɔ̃ dε fis,
libʁə, fɔʁz- e pʁɔspεʁə, tuʒuʁ nu səʁɔ̃ fʁεʁə. »
kə « lə muʁiʁ ε bo, puʁ lə pεi puʁ la patʁjə »
sεsə dεtʁə puʁ la maʒɔʁite,
alɔʁ kynə minɔʁite sə ʁeɡalə dɑ̃ lə « bεʃɔ̃ ʒwajøks »
ɔ̃n- εt- ɑ̃kɔʁə a tɑ̃ puʁ fʁεne lemɔʁaʒi,
sesɔ̃ dεtʁə œ̃ pəplə dɑ̃ksjø, də dezœvʁe,
dεksklys, də maʁʒino, də lεse puʁ kɔ̃tə,
e syʁtu dεɡzile, ʃe nu.
ɑ̃sɑ̃blə, kɔ̃batɔ̃ lɔpʁesjɔ̃ su tutə sε fɔʁmə,
kə no tuʁmɑ̃, no desεpsjɔ̃z- e dekuʁaʒəmɑ̃,
dezɔʁmε nə swae kə lə lwɛ̃tɛ̃ suvəniʁ dœ̃ movε ʁεvə,
dykεl ɑ̃sɑ̃blə il nu fo a tu pʁi nu sɔʁtiʁ !
nə lεsɔ̃ plys la fʁystʁasjɔ̃, lɑ̃ksjete e lεspʁi də defεtə
nu bʁize lə kœʁ e nu fεʁə ʁəvəniʁ ɑ̃n- aʁjεʁə,
e ɑ̃vaiʁ noz- ɑ̃tʁajəz- e nɔtʁə amə də pəplə ɑ̃ lytə
e aʁtizɑ̃ də pε, dɔspitalite e də sɔlidaʁite.
« lynjɔ̃ fε la fɔʁsə »
kεl bo kʁədo ki nuz- a kɔ̃dɥiz- o sɔmε
də nɔtʁə plys ɡʁɑ̃də ɡlwaʁə də pəplə e də nasjɔ̃ !
kεl bεl eʁitaʒə də noz- ɑ̃sεtʁə !
mε kil nu sεʁvə oʒuʁdɥi də lεtmɔtiv
a no lytə puʁ la ʁəkɔ̃kεtə də nɔtʁə suvəʁεnəte,
də nɔtʁə fjεʁte e diɲite də pəplə !
tu kɔmə nuz- avjɔ̃ ʁeysi a nu debaʁase dε tʁεtʁə
lɔʁ dε ɡeʁə- də libeʁasjɔ̃ nasjɔnalə,
sε sə dɔ̃ nuz- avɔ̃ bəzwɛ̃ oʒuʁdɥi,
nu debaʁase də tus lε kɔ̃ze.
kɛ̃pɔʁtə lœʁ deɡizəmɑ̃,
demaskɔ̃ lε !
il ε ɡʁɑ̃ tɑ̃ kə nu nu ʁesεzisjɔ̃ !
ynisɔ̃ nu, fijəz- e fis də la patʁi kɔmynə,
tʁavajɔ̃z- aʁdamɑ̃ a sɔʁtiʁ dεz- ɔʁnjεʁə dy su devəlɔpəmɑ̃,
də la povʁəte, də la mizεʁə, də liɲɔʁɑ̃sə e də lɛ̃diɲite.
sε la sələ fasɔ̃ də ʁεstoʁe nɔtʁə fjεʁte e nɔtʁə diɲite,
ɑ̃ tɑ̃ kə pəplə, ɑ̃ tɑ̃ kə nasjɔ̃ libʁə e ɛ̃dəpɑ̃dɑ̃.
il ε tɑ̃ də fεʁə lə dəj dy tɑ̃ də lεsklavaʒə,
sɑ̃z- okynə nɔstalʒi ni ʁəɡʁε.
ɔnœʁ e ɡlwaʁə a noz- ɑ̃sεtʁə- puʁ letεʁnite.
tεl ε lə kyltə okεl nu dəvɔ̃ nuz- adɔne.
sεʁtə, la batajə nε pwɛ̃ dε mwɛ̃dʁə ni fasilə,
mε pəti a pəti, ɔ̃n- i aʁivəʁa,
la tεtə altjεʁə e-o lε fʁɔ̃,
lεz- iø tuʁne vεʁ lə sɔlεj də la libεʁte e də la diɲite.
ʁɑ̃dʁə la mɔnε də lœʁ pjεsə a no buʁʁo,
na pwɛ̃ ete ynə baʁbaʁi u ynə œvʁə də kʁɥote,
kɔmə ilz- ɔ̃ vuly nu lə fεʁə kʁwaʁə,
mε plyto œ̃n- aktə də fwa e də ʒystisə də la natyʁə.
ɛ̃si, mε tʁε ʃεʁ kɔ̃sitwajɛ̃,
fasə a la sitɥasjɔ̃ də pʁekaʁite, də vjɔlɑ̃sə, dɛ̃ʒystisə e dɛ̃pynite,
də bɑ̃ditismə dəta a lakεllə nɔtʁə nasjɔ̃ oʒuʁdɥi fε fasə,
pɥiskə ləta də nɔtʁə pεiz- ε dɑ̃ tus sεz- eta,
e εt- oʒuʁdɥi paʁvəny a lapɔʒe də la delikesɑ̃sə e defajɑ̃sə,
ʒə nə nuz- ɛ̃vitə dɔ̃k pwɛ̃ a la vjɔlɑ̃sə,
mε plyto nuz- εɡzɔʁtə a la leʒitimə defɑ̃sə.
tεl εt- œ̃ dʁwa sakʁe plɛ̃ devidɑ̃sə,
ki ʁəlεvə mεmə dε plys kɔ̃sεʁvatʁisə kʁwajɑ̃sə.
mε, ʒə nuz- asyʁə, kə si ynə bɔnə fwa puʁ tutə,
nu nə pʁənɔ̃ pa la ʁezɔlysjɔ̃ də fεʁə sə ki ε ʒystə,
a savwaʁ nuz- yniʁ e nu libeʁe dε tʁεtə,
il aʁivəʁa œ̃ mɔmɑ̃ u nu nə puʁʁɔ̃ plys paʁle
də nɔtʁə εjiti ʃeʁi kɔmə pεi.
e lə ʁeɡalə anɥεl də la « sup ʒumu »
pεʁdʁa sɔ̃ sɑ̃sz- e sɔ̃n- esɑ̃sə.
e sεtə vjεjə tʁadisjɔ̃ bisɑ̃tənεʁə də la supə də la libεʁte,
noʁa plysz- oz- iø də kikɔ̃kə tutə sɔ̃n- ɛ̃pɔʁtɑ̃sə.
paʁdɔne mwa sεtə ɛ̃teʁɔɡasjɔ̃ :
avεk kεl kuʁaʒə nu selebʁɔ̃z- ɑ̃ dø milə vɛ̃t- dø nɔtʁə ɛ̃ depɑ̃dɑ̃sə ?
ɑ̃n- ɑ̃ɡlεz- u ɑ̃ fʁɑ̃sε ?
ui, avεk kεl kœʁ e kuʁaʒə,
dəvʁjɔ̃ nu nu lə dəmɑ̃de ?
səpɑ̃dɑ̃, nu kɔ̃tinyɔ̃z- a ɑ̃ pɥize,
la u nu kʁwajɔ̃ kə nuz- ɑ̃n- avjɔ̃ plys,
sεt- a diʁə, o tʁefɔ̃ də noz- ɑ̃tʁajə.
pʁənɔ̃ dɔ̃k nɔtʁə dεstɛ̃ ɑ̃ mɛ̃
ɑ̃ vɥ də nu fʁεje œ̃n- avəniʁ mεjœʁ puʁ nu mεmə,
e puʁ noz- ɑ̃fɑ̃.
səpɑ̃dɑ̃, puʁ kə səla sə pʁɔdɥizə,
nu dəvɔ̃z- aksεpte də nu ʁεstoʁe ɑ̃ tɑ̃ kə pəplə e nasjɔ̃,
mεz- osi də ʁetabliʁ də nɔ̃bʁøzə veʁitez- istɔʁik.
il fo dɔ̃k fεʁə sə tʁavaj tɑ̃ lwablə də memwaʁə,
a savwaʁ lə tʁɑ̃sfεʁ dε fεz- istɔʁikz- otɑ̃tikz- o ʒeneʁasjɔ̃z- a vəniʁ.
sinɔ̃, kɔ̃tinɥe lœʁ ɑ̃sεɲe œ̃ ʁesi manipyle ɑ̃ ɡizə də nɔtʁə istwaʁə
noʁa plysz- okœ̃ sɑ̃s ni pa nɔ̃ plys dɛ̃pɔʁtɑ̃sə.
mɑ̃ʒe də la supə o pɔtiʁɔ̃ ʃakə œ̃n- ə ʒɑ̃vje,
sə kɔ̃vεʁtiʁa ɛ̃si ɑ̃n- ynə ʒuʁne də dəj,
də la plys ɡʁɑ̃də ɔ̃tə e pʁɔfanasjɔ̃ də la memwaʁə də noz- ɑ̃sεtʁə.
kaʁ, o fɔ̃, la supə nε kœ̃ sɛ̃bɔlə.
nɔtʁə ataʃəmɑ̃ a la kozə nasjɔnalə
nə soʁε sə ʁedɥiʁə tu sɛ̃pləmɑ̃
a ynə kεstjɔ̃ də deɡystasjɔ̃ də supə lə œ̃n- e ʒɑ̃vje,
e nuz- adɔne sɑ̃ ʁezεʁvə a la debɑ̃dadə lə ʁεstə də lane,
aʁεtɔ̃ !
nu dəvɔ̃ nuz- ɑ̃ɡaʒe a ʁəkɔ̃keʁiʁ
nɔtʁə dʁwa dεnεsə dɑ̃ la kεtə də libεʁte dε pəplə.
il nu fo a tu pʁi ʁetabliʁ sεtə veʁite istɔʁikə.
fεʁə nɔtʁə kʁədo la ʒystisə sɔsjalə,
ɑ̃ʁεje lɛ̃sekyʁite e lɛ̃pynite,
kɔ̃batʁə la kɔʁypsjɔ̃ e la demaɡɔʒi pɔlitikə,
debɑ̃ditize leta e ʁεstoʁe lotɔʁite də leta,
mεtʁə ɑ̃ plasə ynə stʁyktyʁə pɔlitikə sɔlidə
ɑ̃ favœʁ dy devəlɔpəmɑ̃ ekɔnɔmikə e sɔsjal dyʁablə,
pʁɑ̃dʁə lε məzyʁə nesesεʁə vizɑ̃ a ɡaʁɑ̃tiʁ
lε dʁwa fɔ̃damɑ̃to də la pεʁsɔnə
dɔ̃ nu dəvɔ̃ tus ʒuiʁ sɑ̃ distɛ̃ksjɔ̃ okynə :
lə dʁwa a la sɑ̃te, o lɔʒəmɑ̃ desɑ̃,
a ledykasjɔ̃ nasjɔnalə də kalite diɲə də nɔtʁə istwaʁə.
ʁəlɑ̃se, ɛ̃tɑ̃sifje e ʁədiʁiʒe la pʁɔdyksjɔ̃ nasjɔnalə,
ɑ̃ vɥ dynə mεjəʁə distʁibytjɔ̃ dε ʁiʃesə nasjɔnalə.
la ʁəkɔ̃stʁɥiʁə lekɔnɔmi də nɔtʁə pεiz- εt- ynə pʁjɔʁite,
si nu vulɔ̃ ʁɑ̃dʁə œ̃n- ɔmaʒə meʁite a sεtə teʁə də libεʁte,
ui sεtə teʁə də bʁavəz- e də libʁə
ɑ̃ vɥ dεtʁə lε ɡaʁɑ̃ də sεtə ɛ̃depɑ̃dɑ̃ dɔ̃ nuz- avɔ̃ tuʒuʁ ʁεve.
sinɔ̃, ʒə mə dəmɑ̃də,
si dy pʁəmje buʃe,
sεtə supə nə nuz- etʁɑ̃ɡləʁa pa !
si sələmɑ̃ lε mɔʁz- avε lə puvwaʁ,
lə pεʁə də la nasjɔ̃, lə ɡʁɑ̃ ʒeneʁal ʒɑ̃ ʒak desalinə
nə mɑ̃kəʁε pa də bʁize paʁmi nu la tʁaizɔ̃
paʁ la fɔʁsə də sε bʁa.
mε tʁε ʃεʁ kɔ̃patʁjɔtə, lə tɑ̃ pʁεsə
nu nɑ̃n- avɔ̃ plys dəvɑ̃ nu,
il savεʁə dɔ̃k ɛ̃pɔʁtɑ̃ e yʁʒe
la nesesite dy ʁevεj kɔ̃sjɑ̃sə nasjɔnalə e patʁjɔtikə ʃe ʃakə εjisjɛ̃.
amuʁ, ʁεspε də la vi e dε bjɛ̃ tɑ̃ dotʁɥi kə kɔlεktif,
paʁ la kyltyʁə ʃe nu dy sɑ̃s də sakʁifisə puʁ nɔtʁə pεi.
ɑ̃n- efε, lə kɔ̃ba ε də tajə,
e nu savɔ̃ kə la maʒəʁə paʁti də fʁεʁəz- e sœʁ,
vive ɑ̃kɔʁə dɑ̃ la plys ɡʁɑ̃də ɛ̃kɔ̃sjɑ̃sə,
kɔmə dε zɔ̃bi, dε mɔʁ vivɑ̃.
nu vulɔ̃ lœʁ diʁə kə lœʁ dε ɡʁɑ̃ sakʁifisə puʁ nɔtʁə pεiz- a sɔne.
lə tɑ̃z- ε vəny puʁ nu də tʁavaje ɑ̃sɑ̃blə,
puʁ sove nɔtʁə pεi.
nu nə nu dekuʁaʒəʁɔ̃ pa !
si ɔ̃ vø kə dø milə vɛ̃t- døz- e lεz- anez- a vəniʁ swae difeʁɑ̃tə,
ʃɑ̃ʒɔ̃ dabɔʁd no pʁatik manipylatʁisəz- e ɛ̃pʁydɑ̃tə.
si bjɛ̃ kɔ̃ nə ʃɑ̃ʒə pa ynə ekipə ki ɡaɲə,
ɔ̃ nə mɛ̃tjɛ̃ pa nɔ̃ plys sεllə ki nesɥi kə dεz- eʃεk.
kaʁ malɡʁe tu,
il i a ɑ̃kɔʁə də bɔ̃ sitwajɛ̃ dɑ̃ lə pεi,
e il i oʁa tuʒuʁ də bɔ̃z- εjisjɛ̃.
il nə fo pa nu dekuʁaʒe,
si ɔ̃ vø, ɔ̃ pø !
lə dekuʁaʒəmɑ̃ ε puʁ lε laʃəz- e lε tʁεtʁə !
nu nə nu dekuʁaʒəʁɔ̃ ʒamε,
avɑ̃sɔ̃, etapə paʁ etapə.
kaʁ la maʁʃə vεʁ la ʁəkɔ̃kεtə də la libεʁte,
də lɔnœʁ e də la diɲite nasjɔnalə εt- iʁevεʁsiblə.
ʒə sε kə sə pwɛ̃ œ̃ kɔ̃ba fasilə,
ʒə nu suεtə dɔ̃k, dy kuʁaʒə,
də la detεʁminasjɔ̃, də la fɔʁsə də vɔlɔ̃te e dy kaʁaktεʁə,
lə dɔ̃ e la neɡasjɔ̃ də swa,
lə kɔktaj də la ʁεzɔ̃ e dε plys pʁɔfɔ̃ sɑ̃timɑ̃
ki nuz- animə puʁ la ʁənεsɑ̃sə də nɔtʁə εjiti ʃeʁi.
bɔnə fεtə də lɛ̃depɑ̃dɑ̃sə a tus lεz- εjisjɛ̃z- e εjisjεnə,
paʁtu syʁ teʁə,
mɑ̃ʒɔ̃ la supə də la libεʁte avεk sɔlεnite e fjεʁte,
byvɔ̃z- a la sɑ̃tə də noz- ɔpʁesœʁz- e də no detʁaktœʁ.
e syʁtu, mεtɔ̃z- εjiti ɑ̃ pʁəmje,
dɔnɔ̃ la pʁjɔʁite a nɔtʁə pεi
dɑ̃ tu sə kə nuz- ɑ̃tʁəpʁənɔ̃.
εjiti nə peʁiʁa pa,
kaʁ nu sɔmə sə pəplə də ɡeʁjez- e də kɔ̃batɑ̃
ki sə ʁəfyzə də muʁiʁ,
ɑ̃ depi dεz- advεʁsitez- e lεz- œʁ sɔ̃bʁə !
ynə fwa də plys :
bɔnə ʒuʁne də lɛ̃depɑ̃dɑ̃sə a tusz- e a tutə.
kɔmɑ̃ noz- ɑ̃sεtʁə- selebʁε lɛ̃depɑ̃dɑ̃sə.
kɔ̃ til fε pʁesizemɑ̃ ?
e kεl imnə u ʃɑ̃sɔ̃ ɑ̃tɔnε til ?
kεl veyks eʃɑ̃ʒε til sə ʒuʁ ?
kɔmə ɔ̃ pø lə ʁəmaʁke,
il i a œ̃ tʁavaj də memwaʁə ki nε pa fε.
il ε dɔ̃k tɑ̃ kə nuz- aʁεsjɔ̃
də pʁɑ̃dʁə puʁ ʁefeʁɑ̃sə listwaʁə
ʁapɔʁte paʁ noz- ɑ̃sjɛ̃ buʁʁo.
laʁɡɔ̃ tu səla e pasɔ̃z- a otʁə ʃozə.
ʁətʁasɔ̃ nɔtʁə istwaʁə səlɔ̃ lε vʁε fεz- istɔʁik dy teʁwaʁ.
səpɑ̃dɑ̃, puʁ kə səla sə pʁɔdɥizə,
nuz- avɔ̃ bəzwɛ̃ dekʁivɛ̃z- e distɔʁjɛ̃ nasjɔno
kapablə də ʁapɔʁte lε fε dœ̃ pwɛ̃ də vɥ εjisjɛ̃.
ɛ̃si, a lɔkazjɔ̃ də la dø sɑ̃ diz- ɥit ə də nɔtʁə ɛ̃depɑ̃dɑ̃sə,
nu vudʁjɔ̃ kə no fʁεʁəz- e sœʁz- εjisjɛ̃,
u kə nu swajɔ̃ su sε bo sjø bløs,
kə nu ʁεstitɥjɔ̃z- a sə ʒuʁ tutə sa splɑ̃dœʁ,
ɛ̃si kə sa maʒi e sa bote dɑ̃tɑ̃ a sə pεi.
ɑ̃n- efε, sə ʒuʁ dwa ʁəkuvʁe tutə sɔ̃n- ɛ̃pɔʁtɑ̃sə
e sɔ̃n- otɑ̃tisite, tu sɔ̃ sɑ̃sz- e sɔ̃n- esɑ̃sə,
tεllə ynə kʁwajɑ̃sə a lakεllə puʁ ʁjɛ̃ o mɔ̃də ɔ̃ nə deʁɔʒə.
tʁavajɔ̃z- a sə kə sə ʒuʁ ɔkypə vʁεmɑ̃ la pʁəmjεʁə plasə
nɔ̃ sələmɑ̃ dɑ̃ lεz- analə də listwaʁə nasjɔnalə,
mε kεllə kɔ̃stitɥ lə patʁimwanə kɔmœ̃ də lymanite,
e syʁtu dε pəplə dɔ̃ lεɡzistɑ̃sə ε vue a la kεtə də libεʁte
də suvəʁεnəte e də diɲite.
ɑ̃ tɑ̃ kə pəplə libʁə e ɛ̃depɑ̃dɑ̃,
e pʁəmjεʁə ʁepyblikə nwaʁə dy mɔ̃də isy də lεsklavaʒə
byvɔ̃ tus lεz- œ̃n- ə ʒɑ̃vjez- a la sɑ̃te də noz- aɡʁesœʁz- e detʁaktœʁ.
ʁapəlɔ̃ nu syʁtu,
si lə œ̃n- e ʒɑ̃vje puʁ lεz- otʁəz- ε lə ʒuʁ də lɑ̃,
u lɔ̃ pʁɔfitə puʁ fεʁə lεz- eʃɑ̃ʒə də veyks,
puʁ nu lεz- εjisjɛ̃,
il nε pa kə səla.
sεt- œ̃ ʒuʁ spesjal.
sε lɛ̃depɑ̃dɑ̃sə də nɔtʁə pεi,
nɔtʁə ʃεʁə εjiti !
la teʁə, leʁitaʒə də libεʁte puʁ ləkεl
no pεʁə fɔ̃datœʁ sə sɔ̃ batys,
puʁ baniʁ a ʒamε la fyʁœʁ dε kɔlɔ̃,
kil swae, blɑ̃, mylatʁəz- u no sɑ̃blablə.
maʁkɑ̃ kə nɔtʁə istwaʁə si ɡlɔʁjøzə də pəplə
εjɑ̃ bʁize nɔ̃ sələmɑ̃ lε ʃεnə də lɔpʁesjɔ̃
mεz- osi lɔʁɡœj dεz- ɔpʁesœʁ nuz- ɑ̃pεʃə də kɔ̃tinɥe
a vivʁə dɑ̃ lε ʒuɡ də lεsklavaʒə e la mizεʁə
su kεlkə fɔʁmə kə sə swa.
ɛ̃si, ə sɑ̃ e la sɥœʁ də noz- ɑ̃sεtʁə
nə sə səʁɔ̃ vεʁsez- ɑ̃ vɛ̃ !
si bjɛ̃ kə sεtə bεllə εjiti ki nuz- a ete leɡe
nuz- ε vʁεmɑ̃ ʃεʁə,
εmɔ̃ la e ʃeʁisɔ̃ la dœ̃n- amuʁ tɑ̃dʁə e pyʁ !
sε lə mwɛ̃dʁə kə nu pɥisjɔ̃ fεʁə.
kaʁ, lamuʁ nə sə di pa sələmɑ̃,
mε sə pʁuvə e sepʁuvə.
o dəla də no kəʁεlləz- ɛ̃tεstinəz- e sekylεʁə,
də no diskɔʁdə- mεskinə,
εmɔ̃ la, pʁɔteʒɔ̃ la e sεʁvɔ̃ la,
swajɔ̃ dεz- ɛ̃tεllεktɥεl də la tʁɑ̃pə də lui ʒozεf ʒɑ̃vje,
dɑ̃tenɔʁ fiʁmɛ̃, də ʒɑ̃ pʁisə maʁs,
də ləsli fʁɑ̃swa maniɡa, e də ʒəʁaʁ pjeʁə ʃaʁlə,
puʁ nə site kə lε plys kɔnys.
nə nu kɔ̃sɑ̃tʁɔ̃ plysz- ynikəmɑ̃ syʁ la sekyʁite də no poʃə,
syʁ nɔtʁə bjɛ̃ εtʁə ɛ̃dividɥεl e də səlɥi də noz- akɔlitə,
o depɛ̃ dε plys-oz- ɛ̃teʁε nasjɔno
tʁavajɔ̃z- ɑ̃sɑ̃blə a la kɔ̃stʁyksjɔ̃
e la ʁəfɔ̃dasjɔ̃ də la patʁi kɔmynə,
kɔmə œ̃ səl e mεmə pəplə,
ynə nasjɔ̃ dəvɑ̃ djø,
tu kɔmə noz- ɑ̃sεtʁə- nu lɔ̃ ɑ̃sεɲe
lə œ̃n- e ʒɑ̃vje milə ɥi sɑ̃ katʁə, ʒuʁ də nɔtʁə pʁəmjεʁə selebʁasjɔ̃
ɑ̃ tɑ̃ kə pəplə libʁə e ɛ̃depɑ̃dɑ̃,
ɑ̃ ʒyʁɑ̃ syʁ lotεl də la patʁi o ɡɔnajvə,
də vivʁə ɑ̃n- ɔməz- e famə libʁəz- u də muʁiʁ.
sεʁtə, listwaʁə nə nu di pa dɑ̃ lε detaj
kɔmɑ̃ noz- ɑ̃sεtʁəz- avε labitydə də selebʁe nɔtʁə ɛ̃depɑ̃dɑ̃sə,
mε si kεlkə ʃozə ε sεʁtɛ̃,
nɔtʁə « sup ʒumu » (supə o pɔtiʁɔn) nə mɑ̃kε ʒamε.
setε la pʁəmjεʁə fwa kə nuz- esjɔ̃z- otɔʁizez- a bwaʁə,
a mɑ̃ʒe a nɔtʁə ɡizə e a asuviʁ nɔtʁə fɛ̃ e swaf də libεʁte.
il ni avε ʁjɛ̃ kɔmə la supə də la libεʁte
puʁ nu ʁɑ̃pliʁ lεstɔmak bjɛ̃ o dəla də la satjete,
tut- ɑ̃ pʁɔsedɑ̃ o ʁitɥεl tʁadisjɔnεl dεz- eʃɑ̃ʒə də veyks !
tʁavajɔ̃z- a sə kə lə œ̃n- ə ʒɑ̃vje
pɥisə dezɔʁmε sɛ̃skʁiʁə dɑ̃ lεz- analə də listwaʁə ynivεʁsεllə
kɔmə la ʒuʁne mɔ̃djalə də la libεʁte
u dε lytə dε pəplə puʁ la libεʁte,
bjɛ̃ o dəla də tu pʁeʒyʒə, dipɔkʁizi
də foz- ɔʁɡœj e də ʁɑ̃kœʁ.
ui, sε puʁ nu la vʁε ʒuʁne də la libεʁte.
setε la pʁəmjεʁə fwaz- u nuz- avjɔ̃ py veʁitabləmɑ̃ nu ʁeʒuiʁ
e ʒybile dynə ʒwa kɔmynə kɔmə dε fus,
bɑ̃boʃe, mɑ̃ʒe, bwaʁə e fyme kɔmə dεz- ɛ̃sɑ̃se,
kaʁ nuz- avjɔ̃ miz- ɑ̃ deʁutə lə plysz- ymiljɑ̃,
lə plys feʁɔsə sistεmə dεsklavaʒə, də seɡʁeɡasjɔ̃
e dεksplwatasjɔ̃ də lepɔkə.
nə lubljɔ̃ ʒamε, nɔtʁə ɛ̃depɑ̃dɑ̃sə,
ε lə sɛ̃bɔlə dε lytə dε pəplə puʁ dəvəniʁ œ̃n- əta nasjɔ̃,
la ʁevɔlysjɔ̃ faʁə puʁ la libεʁte e la diɲite ymεnə,
dɑ̃ lə kɔ̃sεʁ dε nasjɔ̃ libʁəz- e ɛ̃depɑ̃dɑ̃tə.
si lə sɛ̃bɔlə də la selebʁasjɔ̃ də la libεʁte,
a savwaʁ la « sup ʒumu » εst oʒuʁdɥi :
patʁimwanə imateʁjεl də lymanite,
sə nε pwɛ̃ œ̃ kado də lɔksidɑ̃,
səla temwaɲə plyto də nɔtʁə ataʃəmɑ̃ o fil dεz- ane
e də nɔtʁə lwajote ɑ̃sεstʁalə e ɛ̃tεʁʒeneʁasjɔnεllə a ynə tεllə pʁatikə
ki ε lwɛ̃ puʁ nu dεtʁə ynə sɛ̃plə tʁadisjɔ̃,
mε la manifεstasjɔ̃ e lə ʁənuvεllmɑ̃ dy sεʁme də noz- ɑ̃sεtʁə
syʁ lotεl də la patʁi, də vivʁə libʁəz- u də muʁiʁ.
nə lubljɔ̃ ʒamε !
nə pεʁdɔ̃ pa də vɥ sεtə tʁadisjɔ̃ !
əvεʁtyɔ̃ nu dɔ̃k a la pεʁpetɥe dɑ̃ lεz- abitydə də lymanite
ʃakə fwaz- ɑ̃kɔʁə e tuʒuʁ,
sɑ̃ sεsə, kɔmə si setε la pʁəmjεʁə fwa.
sε lynə dε fasɔ̃, malɡʁe no malœʁ,
ətɔnamɑ̃ puʁ ø,
də kɔ̃tinɥe a pεʁpetɥe nɔtʁə εɡzistɑ̃sə də pəplə e də nasjɔ̃
« diɲə də sa maʒɔʁite »,
kɔmə ɔ̃n- εmə a lə diʁə ɑ̃ kʁeɔlə εjisjɛ̃ :
« kap ʒwi dwa ɡʁɑ̃dε li » dɑ̃ lə kɔ̃sεʁ dε nasjɔ̃.
ɑ̃kɔʁə ynə fwa, bʁizɔ̃ tutə lε fɔʁmə- dεsklavaʒə,
dɛ̃ʒystisə, də diskʁiminasjɔ̃, dεksplwatasjɔ̃ e dεksklyzjɔ̃ !
ʒyʁɔ̃z- ɑ̃kɔʁə e ynə fwa də plys, də vivʁə libʁəz- u də muʁiʁ,
kɔmə noz- ɑ̃sεtʁə- lɔ̃ kʁy e nu lɔ̃ ɑ̃sεɲe sə œ̃n- ə ʒɑ̃vje milə ɥi sɑ̃ katʁə.
dizɔ̃ nuz- oʒuʁdɥi, kə si nu nə puvɔ̃ pa vivʁə diɲəmɑ̃,
nu navɔ̃ nɔ̃ plys dʁwa a lεɡzistɑ̃sə
ɑ̃ tɑ̃ kə pəplə e nasjɔ̃ libʁə e ɛ̃depɑ̃dɑ̃.
ʒyʁɔ̃ dɔ̃k ɑ̃kɔʁə də vivʁə ɑ̃ pəplə yni,
ɑ̃ pəplə ki lytə, puʁ nɔ̃ sələmɑ̃ sa libεʁte, sɔ̃ bjɛ̃ εtʁə,
sɔ̃n- ɔnœʁ, sa diɲite, mεz- osi puʁ sø də lymanite,
dɑ̃ la leɡalite, la fʁatεʁnite e la sɔlidaʁite.
ɑ̃sɑ̃blə nu puvɔ̃ ʁəkɔ̃stʁɥiʁə nɔtʁə pεi,
ɑ̃ tʁavajɑ̃ a la ɡʁɑ̃dœʁ də la patʁi,
ɑ̃ vɥ də ɡaʁɑ̃tiʁ œ̃n- avəniʁ o ʒeneʁasjɔ̃ fytyʁə,
e lœʁ sεʁviʁ də mɔdεlə də sitwajɛ̃z- a ʁəpʁɔdɥiʁə.
pəzɔ̃z- e analizɔ̃ ʃakə lεtʁə dy mo mistikə dynite,
pʁənɔ̃z- ɑ̃ lə sɑ̃sz- e lesɑ̃sə
kaʁ sε lɥi ki nuz- a mənez- a la libεʁte.
tʁavajɔ̃ mɛ̃tənɑ̃ a nɔtʁə ɔnœʁ e diɲitə,
nɔ̃ sələmɑ̃ ɑ̃ tɑ̃ kɛ̃dividys,
mεz- osi e syʁtu ɑ̃ tɑ̃ kə pəplə,
ɑ̃ kεtə kɔ̃stɑ̃tə də libεʁte lə lɔ̃ də nɔtʁə istwaʁə
fasə o myltipləz- aɡʁesjɔ̃ də tutə fɔʁmə.
nə lεsɔ̃ pwɛ̃ sepanuje noz- ideo də libεʁte,
no ʁεvə də ʒystisə sɔsjalə, dəɡalitə e də fʁatεʁnite.
kaʁ noz- ɑ̃sεtʁə- nə nu lə paʁdɔnəʁε ʒamε !
kə ni amuʁ də laʁʒe e dy puvwaʁ,
lə kɔ̃binə, lə kɔ̃plo e la tʁaizɔ̃
nə swae plys no ʃəvo də batajə,
kaʁ, il nu plɔ̃ʒe dɑ̃ distʁaksjɔ̃,
la divεʁsjɔ̃, la kɔ̃fyzjɔ̃ e la divizjɔ̃.
sə sɔ̃ lœʁ stʁateʒi də kɔ̃ba,
ki maləʁøzəmɑ̃ sɑ̃ble fɔ̃ksjɔne e lœʁ benefisje.
ʁapəlɔ̃ nu syʁtu də sεtə paʁɔlə sakʁe də nɔtʁə pεʁə fɔ̃datœʁ,
« il nə dwa i avwaʁ dɑ̃ no ʁɑ̃ɡz- okœ̃ tʁεtʁə ! »
kɔmə la si bjɛ̃ di ʒystinə leʁisɔ̃ dɑ̃ la desalinjεnə :
« puʁ lə pεi, puʁ lεz- ɑ̃sεtʁə, fɔʁmɔ̃ dε fis,
libʁə, fɔʁz- e pʁɔspεʁə, tuʒuʁ nu səʁɔ̃ fʁεʁə. »
kə « lə muʁiʁ ε bo, puʁ lə pεi puʁ la patʁjə »
sεsə dεtʁə puʁ la maʒɔʁite,
alɔʁ kynə minɔʁite sə ʁeɡalə dɑ̃ lə « bεʃɔ̃ ʒwajøks »
ɔ̃n- εt- ɑ̃kɔʁə a tɑ̃ puʁ fʁεne lemɔʁaʒi,
sesɔ̃ dεtʁə œ̃ pəplə dɑ̃ksjø, də dezœvʁe,
dεksklys, də maʁʒino, də lεse puʁ kɔ̃tə,
e syʁtu dεɡzile, ʃe nu.
ɑ̃sɑ̃blə, kɔ̃batɔ̃ lɔpʁesjɔ̃ su tutə sε fɔʁmə,
kə no tuʁmɑ̃, no desεpsjɔ̃z- e dekuʁaʒəmɑ̃,
dezɔʁmε nə swae kə lə lwɛ̃tɛ̃ suvəniʁ dœ̃ movε ʁεvə,
dykεl ɑ̃sɑ̃blə il nu fo a tu pʁi nu sɔʁtiʁ !
nə lεsɔ̃ plys la fʁystʁasjɔ̃, lɑ̃ksjete e lεspʁi də defεtə
nu bʁize lə kœʁ e nu fεʁə ʁəvəniʁ ɑ̃n- aʁjεʁə,
e ɑ̃vaiʁ noz- ɑ̃tʁajəz- e nɔtʁə amə də pəplə ɑ̃ lytə
e aʁtizɑ̃ də pε, dɔspitalite e də sɔlidaʁite.
« lynjɔ̃ fε la fɔʁsə »
kεl bo kʁədo ki nuz- a kɔ̃dɥiz- o sɔmε
də nɔtʁə plys ɡʁɑ̃də ɡlwaʁə də pəplə e də nasjɔ̃ !
kεl bεl eʁitaʒə də noz- ɑ̃sεtʁə !
mε kil nu sεʁvə oʒuʁdɥi də lεtmɔtiv
a no lytə puʁ la ʁəkɔ̃kεtə də nɔtʁə suvəʁεnəte,
də nɔtʁə fjεʁte e diɲite də pəplə !
tu kɔmə nuz- avjɔ̃ ʁeysi a nu debaʁase dε tʁεtʁə
lɔʁ dε ɡeʁə- də libeʁasjɔ̃ nasjɔnalə,
sε sə dɔ̃ nuz- avɔ̃ bəzwɛ̃ oʒuʁdɥi,
nu debaʁase də tus lε kɔ̃ze.
kɛ̃pɔʁtə lœʁ deɡizəmɑ̃,
demaskɔ̃ lε !
il ε ɡʁɑ̃ tɑ̃ kə nu nu ʁesεzisjɔ̃ !
ynisɔ̃ nu, fijəz- e fis də la patʁi kɔmynə,
tʁavajɔ̃z- aʁdamɑ̃ a sɔʁtiʁ dεz- ɔʁnjεʁə dy su devəlɔpəmɑ̃,
də la povʁəte, də la mizεʁə, də liɲɔʁɑ̃sə e də lɛ̃diɲite.
sε la sələ fasɔ̃ də ʁεstoʁe nɔtʁə fjεʁte e nɔtʁə diɲite,
ɑ̃ tɑ̃ kə pəplə, ɑ̃ tɑ̃ kə nasjɔ̃ libʁə e ɛ̃dəpɑ̃dɑ̃.
il ε tɑ̃ də fεʁə lə dəj dy tɑ̃ də lεsklavaʒə,
sɑ̃z- okynə nɔstalʒi ni ʁəɡʁε.
ɔnœʁ e ɡlwaʁə a noz- ɑ̃sεtʁə- puʁ letεʁnite.
tεl ε lə kyltə okεl nu dəvɔ̃ nuz- adɔne.
sεʁtə, la batajə nε pwɛ̃ dε mwɛ̃dʁə ni fasilə,
mε pəti a pəti, ɔ̃n- i aʁivəʁa,
la tεtə altjεʁə e-o lε fʁɔ̃,
lεz- iø tuʁne vεʁ lə sɔlεj də la libεʁte e də la diɲite.
ʁɑ̃dʁə la mɔnε də lœʁ pjεsə a no buʁʁo,
na pwɛ̃ ete ynə baʁbaʁi u ynə œvʁə də kʁɥote,
kɔmə ilz- ɔ̃ vuly nu lə fεʁə kʁwaʁə,
mε plyto œ̃n- aktə də fwa e də ʒystisə də la natyʁə.
ɛ̃si, mε tʁε ʃεʁ kɔ̃sitwajɛ̃,
fasə a la sitɥasjɔ̃ də pʁekaʁite, də vjɔlɑ̃sə, dɛ̃ʒystisə e dɛ̃pynite,
də bɑ̃ditismə dəta a lakεllə nɔtʁə nasjɔ̃ oʒuʁdɥi fε fasə,
pɥiskə ləta də nɔtʁə pεiz- ε dɑ̃ tus sεz- eta,
e εt- oʒuʁdɥi paʁvəny a lapɔʒe də la delikesɑ̃sə e defajɑ̃sə,
ʒə nə nuz- ɛ̃vitə dɔ̃k pwɛ̃ a la vjɔlɑ̃sə,
mε plyto nuz- εɡzɔʁtə a la leʒitimə defɑ̃sə.
tεl εt- œ̃ dʁwa sakʁe plɛ̃ devidɑ̃sə,
ki ʁəlεvə mεmə dε plys kɔ̃sεʁvatʁisə kʁwajɑ̃sə.
mε, ʒə nuz- asyʁə, kə si ynə bɔnə fwa puʁ tutə,
nu nə pʁənɔ̃ pa la ʁezɔlysjɔ̃ də fεʁə sə ki ε ʒystə,
a savwaʁ nuz- yniʁ e nu libeʁe dε tʁεtə,
il aʁivəʁa œ̃ mɔmɑ̃ u nu nə puʁʁɔ̃ plys paʁle
də nɔtʁə εjiti ʃeʁi kɔmə pεi.
e lə ʁeɡalə anɥεl də la « sup ʒumu »
pεʁdʁa sɔ̃ sɑ̃sz- e sɔ̃n- esɑ̃sə.
e sεtə vjεjə tʁadisjɔ̃ bisɑ̃tənεʁə də la supə də la libεʁte,
noʁa plysz- oz- iø də kikɔ̃kə tutə sɔ̃n- ɛ̃pɔʁtɑ̃sə.
paʁdɔne mwa sεtə ɛ̃teʁɔɡasjɔ̃ :
avεk kεl kuʁaʒə nu selebʁɔ̃z- ɑ̃ dø milə vɛ̃t- dø nɔtʁə ɛ̃ depɑ̃dɑ̃sə ?
ɑ̃n- ɑ̃ɡlεz- u ɑ̃ fʁɑ̃sε ?
ui, avεk kεl kœʁ e kuʁaʒə,
dəvʁjɔ̃ nu nu lə dəmɑ̃de ?
səpɑ̃dɑ̃, nu kɔ̃tinyɔ̃z- a ɑ̃ pɥize,
la u nu kʁwajɔ̃ kə nuz- ɑ̃n- avjɔ̃ plys,
sεt- a diʁə, o tʁefɔ̃ də noz- ɑ̃tʁajə.
pʁənɔ̃ dɔ̃k nɔtʁə dεstɛ̃ ɑ̃ mɛ̃
ɑ̃ vɥ də nu fʁεje œ̃n- avəniʁ mεjœʁ puʁ nu mεmə,
e puʁ noz- ɑ̃fɑ̃.
səpɑ̃dɑ̃, puʁ kə səla sə pʁɔdɥizə,
nu dəvɔ̃z- aksεpte də nu ʁεstoʁe ɑ̃ tɑ̃ kə pəplə e nasjɔ̃,
mεz- osi də ʁetabliʁ də nɔ̃bʁøzə veʁitez- istɔʁik.
il fo dɔ̃k fεʁə sə tʁavaj tɑ̃ lwablə də memwaʁə,
a savwaʁ lə tʁɑ̃sfεʁ dε fεz- istɔʁikz- otɑ̃tikz- o ʒeneʁasjɔ̃z- a vəniʁ.
sinɔ̃, kɔ̃tinɥe lœʁ ɑ̃sεɲe œ̃ ʁesi manipyle ɑ̃ ɡizə də nɔtʁə istwaʁə
noʁa plysz- okœ̃ sɑ̃s ni pa nɔ̃ plys dɛ̃pɔʁtɑ̃sə.
mɑ̃ʒe də la supə o pɔtiʁɔ̃ ʃakə œ̃n- ə ʒɑ̃vje,
sə kɔ̃vεʁtiʁa ɛ̃si ɑ̃n- ynə ʒuʁne də dəj,
də la plys ɡʁɑ̃də ɔ̃tə e pʁɔfanasjɔ̃ də la memwaʁə də noz- ɑ̃sεtʁə.
kaʁ, o fɔ̃, la supə nε kœ̃ sɛ̃bɔlə.
nɔtʁə ataʃəmɑ̃ a la kozə nasjɔnalə
nə soʁε sə ʁedɥiʁə tu sɛ̃pləmɑ̃
a ynə kεstjɔ̃ də deɡystasjɔ̃ də supə lə œ̃n- e ʒɑ̃vje,
e nuz- adɔne sɑ̃ ʁezεʁvə a la debɑ̃dadə lə ʁεstə də lane,
aʁεtɔ̃ !
nu dəvɔ̃ nuz- ɑ̃ɡaʒe a ʁəkɔ̃keʁiʁ
nɔtʁə dʁwa dεnεsə dɑ̃ la kεtə də libεʁte dε pəplə.
il nu fo a tu pʁi ʁetabliʁ sεtə veʁite istɔʁikə.
fεʁə nɔtʁə kʁədo la ʒystisə sɔsjalə,
ɑ̃ʁεje lɛ̃sekyʁite e lɛ̃pynite,
kɔ̃batʁə la kɔʁypsjɔ̃ e la demaɡɔʒi pɔlitikə,
debɑ̃ditize leta e ʁεstoʁe lotɔʁite də leta,
mεtʁə ɑ̃ plasə ynə stʁyktyʁə pɔlitikə sɔlidə
ɑ̃ favœʁ dy devəlɔpəmɑ̃ ekɔnɔmikə e sɔsjal dyʁablə,
pʁɑ̃dʁə lε məzyʁə nesesεʁə vizɑ̃ a ɡaʁɑ̃tiʁ
lε dʁwa fɔ̃damɑ̃to də la pεʁsɔnə
dɔ̃ nu dəvɔ̃ tus ʒuiʁ sɑ̃ distɛ̃ksjɔ̃ okynə :
lə dʁwa a la sɑ̃te, o lɔʒəmɑ̃ desɑ̃,
a ledykasjɔ̃ nasjɔnalə də kalite diɲə də nɔtʁə istwaʁə.
ʁəlɑ̃se, ɛ̃tɑ̃sifje e ʁədiʁiʒe la pʁɔdyksjɔ̃ nasjɔnalə,
ɑ̃ vɥ dynə mεjəʁə distʁibytjɔ̃ dε ʁiʃesə nasjɔnalə.
la ʁəkɔ̃stʁɥiʁə lekɔnɔmi də nɔtʁə pεiz- εt- ynə pʁjɔʁite,
si nu vulɔ̃ ʁɑ̃dʁə œ̃n- ɔmaʒə meʁite a sεtə teʁə də libεʁte,
ui sεtə teʁə də bʁavəz- e də libʁə
ɑ̃ vɥ dεtʁə lε ɡaʁɑ̃ də sεtə ɛ̃depɑ̃dɑ̃ dɔ̃ nuz- avɔ̃ tuʒuʁ ʁεve.
sinɔ̃, ʒə mə dəmɑ̃də,
si dy pʁəmje buʃe,
sεtə supə nə nuz- etʁɑ̃ɡləʁa pa !
si sələmɑ̃ lε mɔʁz- avε lə puvwaʁ,
lə pεʁə də la nasjɔ̃, lə ɡʁɑ̃ ʒeneʁal ʒɑ̃ ʒak desalinə
nə mɑ̃kəʁε pa də bʁize paʁmi nu la tʁaizɔ̃
paʁ la fɔʁsə də sε bʁa.
mε tʁε ʃεʁ kɔ̃patʁjɔtə, lə tɑ̃ pʁεsə
nu nɑ̃n- avɔ̃ plys dəvɑ̃ nu,
il savεʁə dɔ̃k ɛ̃pɔʁtɑ̃ e yʁʒe
la nesesite dy ʁevεj kɔ̃sjɑ̃sə nasjɔnalə e patʁjɔtikə ʃe ʃakə εjisjɛ̃.
amuʁ, ʁεspε də la vi e dε bjɛ̃ tɑ̃ dotʁɥi kə kɔlεktif,
paʁ la kyltyʁə ʃe nu dy sɑ̃s də sakʁifisə puʁ nɔtʁə pεi.
ɑ̃n- efε, lə kɔ̃ba ε də tajə,
e nu savɔ̃ kə la maʒəʁə paʁti də fʁεʁəz- e sœʁ,
vive ɑ̃kɔʁə dɑ̃ la plys ɡʁɑ̃də ɛ̃kɔ̃sjɑ̃sə,
kɔmə dε zɔ̃bi, dε mɔʁ vivɑ̃.
nu vulɔ̃ lœʁ diʁə kə lœʁ dε ɡʁɑ̃ sakʁifisə puʁ nɔtʁə pεiz- a sɔne.
lə tɑ̃z- ε vəny puʁ nu də tʁavaje ɑ̃sɑ̃blə,
puʁ sove nɔtʁə pεi.
nu nə nu dekuʁaʒəʁɔ̃ pa !
si ɔ̃ vø kə dø milə vɛ̃t- døz- e lεz- anez- a vəniʁ swae difeʁɑ̃tə,
ʃɑ̃ʒɔ̃ dabɔʁd no pʁatik manipylatʁisəz- e ɛ̃pʁydɑ̃tə.
si bjɛ̃ kɔ̃ nə ʃɑ̃ʒə pa ynə ekipə ki ɡaɲə,
ɔ̃ nə mɛ̃tjɛ̃ pa nɔ̃ plys sεllə ki nesɥi kə dεz- eʃεk.
kaʁ malɡʁe tu,
il i a ɑ̃kɔʁə də bɔ̃ sitwajɛ̃ dɑ̃ lə pεi,
e il i oʁa tuʒuʁ də bɔ̃z- εjisjɛ̃.
il nə fo pa nu dekuʁaʒe,
si ɔ̃ vø, ɔ̃ pø !
lə dekuʁaʒəmɑ̃ ε puʁ lε laʃəz- e lε tʁεtʁə !
nu nə nu dekuʁaʒəʁɔ̃ ʒamε,
avɑ̃sɔ̃, etapə paʁ etapə.
kaʁ la maʁʃə vεʁ la ʁəkɔ̃kεtə də la libεʁte,
də lɔnœʁ e də la diɲite nasjɔnalə εt- iʁevεʁsiblə.
ʒə sε kə sə pwɛ̃ œ̃ kɔ̃ba fasilə,
ʒə nu suεtə dɔ̃k, dy kuʁaʒə,
də la detεʁminasjɔ̃, də la fɔʁsə də vɔlɔ̃te e dy kaʁaktεʁə,
lə dɔ̃ e la neɡasjɔ̃ də swa,
lə kɔktaj də la ʁεzɔ̃ e dε plys pʁɔfɔ̃ sɑ̃timɑ̃
ki nuz- animə puʁ la ʁənεsɑ̃sə də nɔtʁə εjiti ʃeʁi.
bɔnə fεtə də lɛ̃depɑ̃dɑ̃sə a tus lεz- εjisjɛ̃z- e εjisjεnə,
paʁtu syʁ teʁə,
mɑ̃ʒɔ̃ la supə də la libεʁte avεk sɔlεnite e fjεʁte,
byvɔ̃z- a la sɑ̃tə də noz- ɔpʁesœʁz- e də no detʁaktœʁ.
e syʁtu, mεtɔ̃z- εjiti ɑ̃ pʁəmje,
dɔnɔ̃ la pʁjɔʁite a nɔtʁə pεi
dɑ̃ tu sə kə nuz- ɑ̃tʁəpʁənɔ̃.
εjiti nə peʁiʁa pa,
kaʁ nu sɔmə sə pəplə də ɡeʁjez- e də kɔ̃batɑ̃
ki sə ʁəfyzə də muʁiʁ,
ɑ̃ depi dεz- advεʁsitez- e lεz- œʁ sɔ̃bʁə !
ynə fwa də plys :
bɔnə ʒuʁne də lɛ̃depɑ̃dɑ̃sə a tusz- e a tutə.