Prose:Se Construire À Partir De Rien.

Je me suis butté,
Trébuché, patiné,
Glissé, chuté et tombé,
Mais jamais à me lamenter,
Pleurnicher et à pleurer,
Je ne me suis habitué,
A même le sol rester.

A chaque chute je me suis relevé
Pour devenir plus fortifié
Que je ne l’avais jamais avant été.

Je me suis construit à partir de rien,
Sans aucune prétention de l’atteinte de la perfection ;
Cet homme que vous avez devant vous,
C’est le résultat de plusieurs années de solitude,
D’adversités prématurées de la vie,
De contraintes à soi-même
Et de négation du moi intérieur,

Où j’ai appris à quitter et me priver de tout,
De ceux-là que j’ai au monde le plus aimés,
Ma très chère maman en tout premier lieu,
Y compris m’exiler de mon pays adoré ;
Ma très chère Ayiti, ma patrie bien-aimée.

Ce monument d’homme quadragénaire,
N’est autre qu’un chef-d’œuvre de la vie.
Le récit d’une vie de combats et de luttes.
Combats et luttes pour devenir celui qu’il est,
Même sans avoir atteint trop grande conquête.

Combats et luttes pour le bien-être des siens,
Combats et luttes pour un jour pouvoir servir son pays,
Combats et luttes pour ses convictions.

Il s’est sculpté lui-même,
A coups de douleurs, de peines et de souffrances,
A cout de restrictions, de frustrations et d’indignation.
Au goût du désir irrésistible d’aller de l’avant,
De se transcender, non pas pour atteindre la perfection,
Mais au moins aspirer a tout ce qu’il y a de mieux,
Sans à personne envier,
Mais à tous ceux qui le veulent inspirer.

Combats et luttes pour rester soi-même,
Sans jamais s’acculturer ni perdre son identité,
Et tout ce qui ne dérange à sa culture greffer,
Et garder son intégrité, sa probité et sa liberté de penser,
La contagion de ses bonnes actions,
Le refus de la trahison et de la manipulation,
Sans aucun penchant pour la corruption,

Jusqu’à devenir le chef-d’œuvre de sa propre vie,
J’ai sculpté dans la dureté de ma pierre angulaire,
Ma quintessence immuable mon propre statu,
Par le biais de ma vie de lutte, de privation,
Du don inconditionnel de soi,
Et de ce qu’on a de plus cher, l’amour,
De la compassion, du pardon et de générosité.

Sans aucun regret de ce que j’ai fait et je n’aurais pas dû faire,
Ou de ce que je devrais faire et que je n’ai pas su faire,
Mais de tout faire mieux, et tout corriger,
Si la vie m’en avait donné une nouvelle opportunité.
Car j’ai appris à vivre pleinement et vivement,
Avec au cœur le doux sentiment de reconnaissance
D’amour, d’empathie, de gratitude et de plénitude.

J’ai appris à trancher dans le vif,
En vue d’atteindre de la vie mes objectif,
Sans être un escroc ou un pervers de plus,
Sans à personne exiger de stimulus.

J’ai connu des moments de privation,
De même que j’ai savouré l’abondance.
J’ai conne des moments de bonheur,
De même que ceux de malheur,
De peine et de douleur j’en ai souffert.

J’ai appris à vivre avec le cœur et l’esprit ouverts,
Sans n’être intoxiqué ni manipulé.
Car je suis la mer qui reçoit autant d’impureté,
Sans véritablement se souiller,
Même quand elle prend di temps à se régénérer,
Et pour de vrai se purifier.

Je suis de ceux-là qui aiment à être payer,
Pour ce qu’ils aiment déjà faire,
De sorte que même quand ils ne sont pas payer,
Ils continuent à faire encore mieux.
Car, qu’importe le cas de figure,
Ils n’ont au fond, absolument rien à perdre.

Malgré des circonstances le clivage,
De nos choix délibérés les désavantages,
Envers nos conviction les gages,
Il y a des gens si sages,
Qu’ils ne portent point sur leur visage
Les empreintes du temps le passage.

Ils constituent notre digne héritage,
Nous leur devons un fier hommage,
Car au tréfonds de nous notre propre philosophie le rouage,
Nous faisant tournoyer en spirale, sans ambages,
Nous portons de leur vie un vibrant témoignage,
Et le souvenir d’avec nous leur voyage.

On peut ne pas être le plus riche du monde,
Ni encore moins dans un quelconque domaine le plus doué,
Mais il faut apprendre à être soi-même,
Assumer et afficher sa singularité.
Et surtout à se construire à partir de rien du tout.

De même qu’on ne saurait Dieu servir et aimer,
Sinon continuer chaque jour à le sacrifier,
Si on n’est capable d’assister le nécessiteux,
On ne saurait les autres aimer et aider,
Si a priori, on ne s’aime et ne se construit soi-même,
Même au risque certain et inévitable
Qu’on nous traite de narcissiste et égocentriste.

Ainsi donc, sculptez votre propre statu,
Polissez-vous du mieux que vous puissiez,
Erigez-vous en qualité de monument de vie,
Au cœur de vos convictions,
Comme seul guide de vos actions.
Car, si vous ne vivez pas pour servir,
Vous n’êtes pas digne d’exister.