Poème:Mauvaise Farce

Au « Logis du p’tit Canette », le 1ier avril 2021

De quel bienheureux frais héroïsme
Font montre à leur insu,
Quantité d’enfants issus
De générations égoïstes !

Sans songer à eux, personne ne leur laisse
Au bout du quai, le choix de baisser
Ou non les bras, eux que l’on délaisse
Au profit de ce que l’on veut embrasser.

Je suis admiratif
De leur résilience,
Face à l’insouciance
De boomers rétifs…

Trop soucieux de se justifier
Sans cesse, ceux-ci prennent en otages
Le soi-disant « bien » de leurs progénitures, en bas-âges
Ou adolescents, que l’on blesse sans se méfier.

Il est souvent facile,
D’invoquer le prétexte
De sauvegarder leur prétendu bonheur fragile,
Alors que l’on se regarde le nombril, perplexe…

Eux, sont du coup, ainsi condamnés
A faire, bon gré mal gré, contre mauvaise fortune
Bon cœur, alors qu’ils sont amenés
A cacher les larmes qu’ils versent sur leur infortune.

Dorénavant, par la force des choses,
Ils deviennent les parents
De leurs père et mère, morose
Situation où rien n’est marrant.

Sans aucun complexe, les rôles s’inversent
Immanquablement, tandis que leur jeunesse
S’estompe déjà, face à la prouesse
Que leurs aînés imposent par paresse.

Heureusement, leurs âmes fécondes
Demeurent fraiches, telle l’eau vive
Courant loin des esprits mortifères, moribondes
Incongruités des parents et de leurs vieux convives.

Alors, cette mauvaise farce
Portera pourtant de bons fruits,
Sur de vilains arbres, sans bruit,
Avant que l’ordre des choses retrouve sa place…