Poème:Les Tourtereaux Du Chastellé

Dès potron-minet, mon œil balaiera cette cour, je sourirai si je t’y vois.
Je me ressasserai sans cesse rassasié du peu de restes, ces quelques causeries à vive voix.
Je ferai bien fi des réprimandes et des corvées que l’on me donne,
Les soeurs me somment de tout apprendre, retenir leurs mœurs et leurs dogmes.
Je reverrais cette pluie d’étoile ensemencer le ciel si aucune dame ne me surprenne un soir ou je m’en irai.

Dès potron-minet, je rêverai sur ma couche de paille, le coq aura chanté trois fois.
J’irai m’occuper du chenil, tu l’sauras si les chiens aboient.
Aux jachères, aux glandages, aux semailles, au labour,
Fourbu et fatigué aux murailles de ces tours,
Ce n’est sans doute qu’à la prochaine aube que je te rejoindrai.