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Poeme : Pyrennemide



Pyrennemide

Pauvre monde pyramidal
Qui ne cesse de t’élever
Tu te mets sur un piédestal
Ton ascension va s’achever

Les modestes pierres du bas
Lacérées du dédain des autres
S’effritent quand tous les débats
Parlent des problèmes d’en haut

Le pyramidion n’a que faire
De la base qui le supporte
Croyant que son poste est offert
Pour les chimères qu’il apporte

Mais rien si ce n’est déception
N’atteint le socle qui endure
Le poids lourd de la finition
Qui cache au monde ses ordures

Du panorama de la cime
On doit pourtant bien percevoir
Que la pyramide s’abîme
Quand on abuse du pouvoir

Le pyramidion n’a pour rôle
De commander ou faire des lois
Ce qui empêche l’auto-contrôle
Plutôt qu’échanger ce qu’il voit

Comment ce qui ne porte rien
Pourrait comprendre la douleur
D’un quartz fort cohérent qui tient
Mille fois son poids sur le cœur

Comment le granite érodé
Couvrant la mort dans l’antichambre
Peut comprendre la vie rodée
D’une roche de reflets d’ambre

Pourtant ainsi est décidé
L’emplacement de chaque pierre
Qu’importe qu’elles soient ridées
Devoir d’agir malgré misère

N’aspires pas à toucher ciel
C’est la mort qui te fauchera
Rappelles toi la tour de Babel
Le colosse s’effondrera
Kabda

PostScriptum

Alors, je vais faire une petite explication, dans ce cas, avec plaisir.
Alors la tour de Babel c’est un mythe biblique. Les hommes n’étaient qu’un peuple et ne parlaient qu’une langue. Ils voulurent construire une tour si haute qu’ils pourraient atteindre le paradis. Mais Yahvé, pour punir l’orgueil humain de se croire capable de tout, les punit en changeant leur langage de sorte que plus personne ne pouvait se comprendre, ainsi prit fin la construction de la tour de Babel. C’est à peu près ce que dit la Bible. Mais ce mythe, ayant été repris maintes et maintes fois, montre aussi l’avidité du pouvoir que peut connaitre l’homme, et à force de trop en vouloir, il finit par en sombrer. C’est plutôt le sens que je veux lui donner là.
Donc j’ai choisi de partir sur le model de la pyramide pour critiquer la hiérarchisation de la société. Je pensais surtout à la société actuelle, qui est hiérarchisée dans sa propre hiérarchie. C’est à dire qu’on donne de l’importance aux gens en fonction de leur statut social. Un ministre a plus de pouvoir qu’un professeur qui a lui même plus de pouvoir qu’un élève qui a plus de pouvoir qu’un mendiant. Mais au delà de ça, s’ajoute des hiérarchies un peu partout : au sein de l’entreprise, dans le renommé d’un individu, dans la famille, en fonction des richesse, etc.
Le model de pyramide n’est pas forcément tiré de l’Egypte, mais plus simplement de sa forme géométrique, où un minorité (la pointe, à superficie réduite) surplombe une majorité (la base, à grande superficie) . Donc c’est une minorité qui dirige la majorité, pourtant la pyramide ne peut tenir sans la base, alors qu’elle tient toujours debout sans le pyramidion (le pyramidion étant la pointe de la pyramide)
Un remerciement à Melly-Mellow !


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Poème en Phonétique

povʁə mɔ̃də piʁamidal
ki nə sεsə də teləve
ty tə mεt syʁ œ̃ pjedεstal
tɔ̃n- asɑ̃sjɔ̃ va saʃəve

lε mɔdεstə pjeʁə- dy ba
laseʁe dy dedɛ̃ dεz- otʁə
sefʁite kɑ̃ tus lε deba
paʁle dε pʁɔblεmə dɑ̃-o

lə piʁamidjɔ̃ na kə fεʁə
də la bazə ki lə sypɔʁtə
kʁwajɑ̃ kə sɔ̃ pɔstə εt- ɔfεʁ
puʁ lε ʃimεʁə kil apɔʁtə

mε ʁjɛ̃ si sə nε desεpsjɔ̃
natɛ̃ lə sɔklə ki ɑ̃dyʁə
lə pwa luʁ də la finisjɔ̃
ki kaʃə o mɔ̃də sεz- ɔʁdyʁə

dy panɔʁama də la simə
ɔ̃ dwa puʁtɑ̃ bjɛ̃ pεʁsəvwaʁ
kə la piʁamidə sabimə
kɑ̃t- ɔ̃n- abyzə dy puvwaʁ

lə piʁamidjɔ̃ na puʁ ʁolə
də kɔmɑ̃de u fεʁə dε lwa
sə ki ɑ̃pεʃə loto kɔ̃tʁolə
plyto keʃɑ̃ʒe sə kil vwa

kɔmɑ̃ sə ki nə pɔʁtə ʁjɛ̃
puʁʁε kɔ̃pʁɑ̃dʁə la dulœʁ
dœ̃ kaʁts fɔʁ kɔeʁɑ̃ ki tjɛ̃
milə fwa sɔ̃ pwa syʁ lə kœʁ

kɔmɑ̃ lə ɡʁanitə eʁɔde
kuvʁɑ̃ la mɔʁ dɑ̃ lɑ̃tiʃɑ̃bʁə
pø kɔ̃pʁɑ̃dʁə la vi ʁɔde
dynə ʁoʃə də ʁəflε dɑ̃bʁə

puʁtɑ̃ ɛ̃si ε deside
lɑ̃plasəmɑ̃ də ʃakə pjeʁə
kɛ̃pɔʁtə kεllə swae ʁide
dəvwaʁ daʒiʁ malɡʁe mizεʁə

naspiʁə pa a tuʃe sjεl
sε la mɔʁ ki tə foʃəʁa
ʁapεllə twa la tuʁ də babεl
lə kɔlɔsə sefɔ̃dʁəʁa