Univers de poésie d'un auteur

Prose:Considérations Inutiles Sur Le Cri En Écriture

La Prose

Ce qui manque à l’écriture, c’est la vocifération. Cinglante, violente.
C’est une pensée qui me traverse régulièrement l’esprit. Jusqu’à présent, je la laissais libre de pénétrer mon esprit et d’en sortir, sans chercher à la retenir. Mais ce soir, elle me revient et j’ai besoin de la coucher.

Lorsque j’écris un texte résolument intimiste, je l’écris sur un certain rythme que j’entends distinctement dans ma tête, avec un jeu de voix qui se répondent, s’entremêlent, s’opposent… Un hurlement peut donner la réplique à un chuchotement, une phrase « lyrique » peut se terminer par un mot susurré, à peine inaudible avant de se terminer en cri exagéré de « vieille truie qu’on égorge ». Tout cela est bien calé dans ma tête. (j’en vois certains se demander si il ne serait pas judicieux d’appeler les hommes à la blouse blanche. Rassurez-vous, dans la vraie vie, je suis normale) .
Malheureusement, le lecteur extérieur reste hermétique à ma lecture intérieure. Logique d’ailleurs.
Mémé Duras à écrit « Écrire, c’est aussi ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans bruit. » (Écrire) . J’approuve, c’est un bon début, d’écrire sa rage. Mais, n’est-ce pas s’arrêter au milieu du chemin. Hurler sans bruit, ça sonne comme un goût d’inachevé.
Enfant, on passe par l’étude du graphisme (trait, point, spirale… ) afin d’apprendre la formation des lettres. Une fois les lettres apprises, on nous assène l’alphabet, la grammaire… Et nous accédons à ce moment à l’état suprême d’être humain lettré, délaissant complètement le graphisme (si si, il n’y a qu’à regarder l’écriture de certains médecins) .
Et si nous en revenions aux graphismes pour exprimer les émotions et laissions l’alphabet aux raisonnements.
La communication du cri pourrait-elle passer par un agencement savant (ou pas) de la typographie, un choix judicieux (ou pas) dans le choix de la police de caractère ? Mais au fond, n’est-ce pas que du bricolage ? Et puis comment différencier un cri de rage d’un hurlement de douleur ? Comment le teinter de nuance ?
Et si la vraie question était qu’un texte écrit ne servait à rien si rien ne le fait vivre ? Après tout, rien ne ressemblera jamais mieux à une vocifération, qu’une vocifération elle-même.
Partage de cette Prose avec vos contacts
Poeme de Kusari

Poète Kusari

Kusari a publié sur le site 4 écrits. Kusari est membre du site depuis l'année 2010.

Syllabation De L'Écrit

Phonétique : Considérations Inutiles Sur Le Cri En Écrituresə ki mɑ̃kə a lekʁityʁə, sε la vɔsifeʁasjɔ̃. sɛ̃ɡlɑ̃tə, vjɔlɑ̃tə.
sεt- ynə pɑ̃se ki mə tʁavεʁsə ʁeɡyljεʁəmɑ̃ lεspʁi. ʒyska pʁezɑ̃, ʒə la lεsε libʁə də penetʁe mɔ̃n- εspʁi e dɑ̃ sɔʁtiʁ, sɑ̃ ʃεʁʃe a la ʁətəniʁ. mε sə swaʁ, εllə mə ʁəvjɛ̃ e ʒε bəzwɛ̃ də la kuʃe.

lɔʁskə ʒekʁiz- œ̃ tεkstə ʁezɔlymɑ̃ ɛ̃timistə, ʒə lekʁi syʁ œ̃ sεʁtɛ̃ ʁitmə kə ʒɑ̃tɑ̃ distɛ̃ktəmɑ̃ dɑ̃ ma tεtə, avεk œ̃ ʒø də vwa ki sə ʁepɔ̃de, sɑ̃tʁəmεle, sɔpoze… œ̃n- yʁləmɑ̃ pø dɔne la ʁeplikə a œ̃ ʃyʃɔtəmɑ̃, ynə fʁazə « liʁikə » pø sə tεʁmine paʁ œ̃ mo syzyʁe, a pεnə inodiblə avɑ̃ də sə tεʁmine ɑ̃ kʁi εɡzaʒeʁe də « vjεjə tʁɥi kɔ̃n- eɡɔʁʒə ». tu səla ε bjɛ̃ kale dɑ̃ ma tεtə. (ʒɑ̃ vwa sεʁtɛ̃ sə dəmɑ̃de si il nə səʁε pa ʒydisjø dapəle lεz- ɔməz- a la bluzə blɑ̃ʃə. ʁasyʁe vu, dɑ̃ la vʁε vi, ʒə sɥi nɔʁmalə) .
maləʁøzəmɑ̃, lə lεktœʁ εksteʁjœʁ ʁεstə εʁmetikə a ma lεktyʁə ɛ̃teʁjəʁə. lɔʒikə dajœʁ.
meme dyʁaz- a ekʁit « ekʁiʁə, sεt- osi nə pa paʁle. sε sə tεʁə. sε yʁle sɑ̃ bʁɥi. » (ekʁiʁə) . ʒapʁuvə, sεt- œ̃ bɔ̃ deby, dekʁiʁə sa ʁaʒə. mε, nε sə pa saʁεte o miljø dy ʃəmɛ̃. yʁle sɑ̃ bʁɥi, sa sɔnə kɔmə œ̃ ɡu dinaʃəve.
ɑ̃fɑ̃, ɔ̃ pasə paʁ letydə dy ɡʁafismə (tʁε, pwɛ̃, spiʁalə… ) afɛ̃ dapʁɑ̃dʁə la fɔʁmasjɔ̃ dε lεtʁə. ynə fwa lε lεtʁəz- apʁizə, ɔ̃ nuz- asεnə lalfabε, la ɡʁamεʁə… e nuz- aksedɔ̃z- a sə mɔmɑ̃ a leta sypʁεmə dεtʁə ymɛ̃ lεtʁe, delεsɑ̃ kɔ̃plεtəmɑ̃ lə ɡʁafismə (si si, il ni a ka ʁəɡaʁde lekʁityʁə də sεʁtɛ̃ medəsɛ̃s) .
e si nuz- ɑ̃ ʁəvənjɔ̃z- o ɡʁafismə puʁ εkspʁime lεz- emɔsjɔ̃z- e lεsjɔ̃ lalfabε o ʁεzɔnəmɑ̃.
la kɔmynikasjɔ̃ dy kʁi puʁʁε tεllə pase paʁ œ̃n- aʒɑ̃səmɑ̃ savɑ̃t (u pas) də la tipɔɡʁafi, œ̃ ʃwa ʒydisjøks (u pas) dɑ̃ lə ʃwa də la pɔlisə də kaʁaktεʁə ? mεz- o fɔ̃, nε sə pa kə dy bʁikɔlaʒə ? e pɥi kɔmɑ̃ difeʁɑ̃sje œ̃ kʁi də ʁaʒə dœ̃n- yʁləmɑ̃ də dulœʁ ? kɔmɑ̃ lə tɛ̃te də nɥɑ̃sə ?
e si la vʁε kεstjɔ̃ etε kœ̃ tεkstə ekʁi nə sεʁvε a ʁjɛ̃ si ʁjɛ̃ nə lə fε vivʁə ? apʁε tu, ʁjɛ̃ nə ʁəsɑ̃bləʁa ʒamε mjøz- a ynə vɔsifeʁasjɔ̃, kynə vɔsifeʁasjɔ̃ εllə mεmə.

Récompense

Coup de coeur: 0
J’aime: 0
J’aime pas: 0

Commentaires Sur La Poesie

Auteur de Poésie
15/08/2010 15:23Marcel42

Intéressante réflexion sur l’écriture, je me permet de rajouter quelques éléments dont certaines citations ont été publiées sur ce site sous l’appellation "VOUS AVEZ DIT POÉSIE" à commencer par celle ci : "Toi, qui me lit, es-tu sûr de comprendre ma langue ?" Jorge Luis Borges - Fictions, et la réponse de Baudelaire " Qu’est-ce qu’un poète, si ce n’est un traducteur, un déchiffreur ?" .
Écrire serait donc une tentative pour se traduire, approfondir ses sentiments, sortir de l’immédiate parole pour exprimer à un moment précis l’état de sa pensée.
Écrire est un cri qui résonne longtemps après qu’il soit poussé "Même solitaire, un mot peut être dangereux. Même le plus doux peut se transformer en arme. Il suffit de l’aiguiser. Et souvent, il est à double tranchant."
Faut-il un alibi pour écrire ? L’alibi de l’œuvre littéraire à construire, celui de la langue à sauvegarder, du message à transmettre
La plupart d’entre nous, écrivains du dimanche qui musardons sur les sentiers de la création, nous n’avons que l’alibi du plaisir et cette rage de l’expression qui nous porte, nous emporte au-delà de nous même.
Hurler sans bruit est encore plus fort que hurler dans un concert de cris que personne n’écoute, hurler sans bruit oblige à l’attention du lecteur tout en lui laissant la liberté de ne pas entendre.
Bon, j’abuse peut-être un peu de cet espace, mais j’assume.
Marcel Faure.

Auteur de Poésie
16/08/2010 16:53Alan754

Hurler les mots sur une feuille de papier ne sers à rien ...
à rien si le lecteur n’enetnds pas le cri !
Il y a mils façons d’entendre un cri !
Pas seulement l’entendre par ses oreilles
mais aussi l’entendre par ses yeux, par sa peau, par ses poils,
par ce tremblement de la paupière qui ne s’arrête jamais
par ces yeux qui se ferment et qu’on ne peut rouvrir
Par ces yeux qui se ferment et qu’on ne veut rouvrir
par cette nuit qui blanche nous laisse juste heureux
par ce regard posé sur cet écran qui veille
par ce nez qui s’écoule malgré ce mouchoir propre
par tellement de choses que je n’ai pas assez de mots
...
et aussi par ce manque de son qui nous fait perdre l’ouie
et croire injustement qu’un cri
n’est rien
qu’un son

Merci

Prose Écrire
Du 15/08/2010 00:11

L'écrit contient 397 mots qui sont répartis dans 2 strophes.