Poème:Eternelle Solitude

La vieille dame souffre en silence
Surtout pour ne pas déranger,
Elle est venue en ambulance,
Car chez elle, elle était tombée.

Dans le couloir, des blouses blanches,
Mais auprès d’elle personne ne vient.
Elle attend, par ce beau Dimanche,
D’être vue par un médecin.

Ces douleurs affreuses dans le ventre,
Jamais elle n’a souffert comme çà,
Dans cette chambre où personne n’entre
Des larmes coulent sur ses bras.

Après deux heures de solitude
-La solitude, elle connaît bien-
Quelqu’un lui dit : « pas d’inquiétude » !
On va s’occuper d’elle, enfin.

Deux heures encore vont s’écouler…
Paralysée par la douleur,
C’est un effort de respirer,
Mais à cette heure, pas de docteur !

Une infirmière vient tout de même
Remplir la fiche de son dossier,
Savoir enfin pour quel problème
La dame est hospitalisée.

« S’il vous plait, prévenez mon gars,
Qu’il vienne me voir sans plus tarder,
Il ne sait pas que je suis là,
C’est sûr, il va bien s’inquiéter ».

L’ infirmière va téléphoner,
Pas de réponse, il n’est pas là…
Le médecin vient d’arriver,
Il passe mais ne s’arrête pas.

Encore une heure de longue attente
Et la douleur pour compagnie.
Comme si elle était transparente,
Comme si elle n’était plus en vie.

Enfin on vient l’examiner…
Il hoche la tête d’un air pensif,
Le docteur est bien ennuyé,
Il prescrit quelques sédatifs.

Parlant tout bas à l’infirmière
D’un air grave et compatissant,
Comme si il ne pouvait rien faire,
Il lui sourit en repartant.

La vieille dame a bien compris,
Le temps s’est arrêté dehors,
On la met vite dans un lit,
Sa seule visite sera la mort.

Les larmes coulent sur son visage,
Revoir son fils est son espoir
Avant de refermer la page,
Avant de sombrer dans le noir.

Mais personne ne viendra jamais
Tenir sa main pour les adieux,
Et ses larmes toujours coulaient
Quand on lui a fermé les yeux…