Poème:Sacré Voyageur

Sacré voyageur
Un matin il ne viendra pas au rendez-vous du point du jour,
Il partira sans billet de retour comme la nuit après le jour,
Sans faire de bruit, à pas de velours.
Il aura pris la clé des champs pour se payer du bon temps, il ira rejoindre les étoiles, pour redécouvrir les couleurs peintes sur sa toile.
Mais il ne voudrait surtout pas que nos yeux se voilent, il partira sans peine et sans malheur, sans haine et sans douleur, le cœur rempli de bonheur, heureux d’être passé ici faire un pied de nez à la vie, il aura bien ri, ri de sa vie, ri avec le temps, ri avec le vent, ri avec ses enfants, ri de tout, même de ses larmes qu’il versait les jours ou il aimait sans détour, ri de cette solitude voulue pour cause d’incertitude.
De tous ces paysages de tous ces visages, de ces chemins qu’il croisait, de ces chansons qu’il fredonnait, de la chaleur des mois de mai, au frimas de l’hivers, il gardera en lui la trace indélébile d’un merveilleux voyage, d’un merveilleux souvenir. Loin peut être d’être parfaite il aura mené sa vie comme il en avait envie, même s’il était ce fou qui rêve d’un rêve fou.
Il sait qu’un jour il dormira sur un lit d’étoiles bordé de rêves.
Accroché au premier croissant de lune, le conteur des étoiles charmera de ses histoires les douces fées passées le voir.
Se réchauffant de la chaleur du soleil il ira pour le plaisir d’une éternité toucher du bout des doigts le cœur d’une étoile.
Il aura mis les voiles, trouvant dans les cieux la voie royale des voyageurs heureux.
Ici bas il est passé par ici, il est passé par là, prenant au passage toutes les images, il en aura fait ce gros bagage posé sur le cœur.
Il est parti ce matin de bonne heure, il est parti voir ailleurs.
Sacré voyageur !