Poème:Malédiction

Je maudis le jour funeste de ta naissance
Qui a omis de t’offrir ton existence,

Je maudis la douceur que je t’avais préparée
Désormais désespérée de douleur effarée,

Je maudis le bonheur que tu devais nous apporter
Ton âme désormais dans le vide évaporée,

Je t’ai perdu avant même de t’avoir tenue,

Éphémère étincelle
Tu aurais dû devenir si belle
Tu aurais dû être si douce
Débutant la vie telle une jeune pousse
Tu aurais dû devenir si grande
De notre destin la plus belle des offrandes
Tu étais déjà une si grande joie
Maintenant ton prénom est un sanglot dans la voix,

Tu étais pourtant en approche
Tes battements étouffés comme sous une roche
Tu étais si près de ta vie
Annulée dans une hémorragie d’énergie,

Je maudis la tragédie cruelle
Ma gueule débordante de fiel…

Tu n’étais pas destinée à rester, telle une ange tu es venue et partie le temps d’un souffle, bercée dans les bras d’Azrael. J’ignore comment l’au-delà a accueilli l’innocence que tu incarnais : avec tendresse, avec déférence ou bien est-ce le même trou béant pour tout le monde ?
Y-a-t-il seulement un endroit où arriver ? Un lieu pour se retrouver ?
Te perdre… était-ce le châtiment pour mon passé ? Une arithmétique fataliste au résultat indélébile ?

Où que tu sois maintenant j’espère que tu n’es pas perdue, qu’à défaut de nous avoir à tes côtés il y a quelqu’un quelque chose pour te guider pour te réconforter pour te dire je t’aime.

Nous espérons que nous parviendrons malgré l’obstacle de la Montagne à être de nouveau heureux ta mère et moi, que malgré ton absence à nos côtés nous pourrons remonter la pente et te retrouver, que tu sauras nous reconnaître et surtout que pendant ce bref instant où tu as posé pied à terre tu as ressenti notre amour pour toi et pour toi seule : notre Étoile devenue injustement filante.

Je serai un jour en paix avec ce deuil même avec le coeur en crevaison
Mais ton souvenir maudit fait la guerre à ma raison.