Poème:Fleurs Impériale,

L’automne déjà bien entamé.
Le combat est déjà ouvert entre temps d’été et déjà temps d’hiver.
Le jour se lève, déjà une nuée couvre le cimetière.

Avant de devenir un épais brouillard qui me fait oublier les dernières feuilles vertes.
Avançant à petits pas, déjà quelques feuilles mortes couvrent le sol.
Après une nuit ensorcelée, c’est le calme que je retrouve.

En ce premier jour de novembre, ma mémoire s’éveille.
Épinglant tous mes ancêtres d’une fleur impériale.
Éclaire ainsi une âme immortelle.

Une feuille morte qui semble ténébreuse soudainement donne de la dorure sur la tombe.
Un moment de silence comme si le ciel s’en mêlait, vient poser une éclaircie sur cette tombe.
Une seule prière m’unit un court instant entre ciel et terre par une discrète intercession.

Je commence ma méditation, me promène de tombe en tombe, priant chaque nom.
J’imagine chaque nom, comme ayant contribué à sa contribution pour un monde meilleur.
J’oublie toute différence d’appartenance, tous sommes égaux face à l’éternité.

Demain est un autre jour,
Demain peut-être, les premiers gels auront raisons sur ces fleurs impériales.
Dans ma maison, fleurit toujours une fleur impériale près de ceux que je ne cesse d’aimer.

C’est le premier jour de novembre, jour de Toussaint.
Ce sera demain jour des morts, pour eux aussi, une fleur impériale.
Certainement le onzième jour, comme seule décoration, encore une fleur impériale.

Pendant ce temps, une nuée légère se forme, avant de former un épais brouillard.
Pour laisser ensuite, pour un court instant une dernière éclaircit.
Pendant que les fleurs impériales résistent, les arbres se dénudent.

Trente novembre, tout est mort, le gel a raison de la dernière fleur impériale.
Toutes les feuilles sont tombées, comme si, dame nature était morte, après avoir tout donné.
Tout est fini, tout se couvre d’une couette blanche, dans l’attente, que perce-neige annonce vie nouvelle.

OVERIJSE, le vendredi 31 octobre 2008.

Thierry MAFFEI.