Poème:Ce N’était Pas Pour Jouer.

Non ce n’était pas qu’un jeu ;
Aussi cruel soit-il ;
Lorsque dans mes jeunes yeux ;
Tu aimais cet air fébrile ;

Lorsque ta main avec violence ;
Se précipitant sur ma faible joue ;
Y laissait une douleur si dense ;
Et ces marques rouges, avoue !

Non ce n’était point drôle ;
Lorsque la cloche sonnait ;
D’une mère tu prenais le rôle ;
Moi, de l’enfant martyrisée ;

Et les autres ! Ah, les autres, comme ils riaient !
Étaient-ils hilares ou affligés ?
Les autres ils s’en moquaient ;
Entre autres, entre rire et pitié ;

Et mes larmes, elles te rendaient puissante ;
Et ces phrases, que tu m’as infligées ;
Oui ces phrases si brûlantes ;
Tantôt bête, tantôt laide. Éhontée ;

Et l’instit ! À quoi bon lui dire à force, tu recommençais toujours !
Tu me blâmais, langue de vipère !
« Elle brait pour un rien ». Va, je rêvais du jour ;
Où je l’aurai coupée, ta langue et mise à terre ;

« Et ma mère, si elle savait », me disais-je donc lorsque tu rentrais à nos côtés, tu avais repris ton allure sympathique. Elle ne sut jamais ce que tu me faisais.

Longtemps je t’ai haï ;
Je ne pense avoir pour toi ;
Aucune sympathie ;
L’année de CM2, allez, rappelle-toi !