Poème:Ritournelle De Fantoches

Ici dansent encore sous le joug
Des époques hantées ;
Les fantoches insolents dont les fils
Sur le sol gisent et se meurent.

Dans les nuits, les jours étranges,
Font face au jeu qui les méprise ;
Non jamais ne s’éteignent tant que
Leurs symphonies demeurent.

Sots, l’allure pathétique ;
Voilà qu’ils pleurent désormais ;
Génies, l’allure mystique ;
Puis ils rient désormais ;

Et entre deux rires, entendez-les chanter
De leurs voix si fragiles,
De leurs voix si puissantes dans la nuit
Gardienne de leurs folies, gardienne de leurs esprits :

« Souffrez qu’ici vos chaînes
Jamais ne sauraient geindre
Car ici ne peuvent subsister
Les lourdeurs de ce monde
Et ces jeux sans essence
Votre orgueil pitoyable
Mourront ici ce soir !
Imbéciles qui feignent
Dans la vanité de leurs jours ;
Aimer l’innocent que vous dupez !
Ainsi sera votre destin stupide ;
Celui qui jamais n’a aimé
C’est lui-même qu’il maudit. »