Poeme : Il Faut Les Entendre Marcher

Il faut les entendre marcher
Apeurés, trop vieux pour s’amuser,
Bien trop jeunes pour grandir.
Les larmes leur sont prohibées, ils n’ont pas assez souffert.
Quelle chance ! Quelle chance ont-ils ?
En réalité leur âme est vide…
Ils ne connaissent ni désespoir ni douleur mais l’ennui les consume un peu plus chaque jour.
Lorsqu’ils se plaignent le monde les méprise,
Leur solitude fait pourrir leurs atours.
Lorsqu’ils haïssent, on le leur reproche encore…
Ils n’ont rien vu de terrible mais l’existence les tourne en ridicule.
Encore une fois, ils leur somment de sourire,
Car dénués de problèmes ils feraient mieux de plaindre les autres, ces autres qui nient leur douleur alors qu’eux-mêmes respirent la grisaille.
Moi je vous aime et je vous écris ceci
Avant de repartir, car il me faut marcher, entendez-vous ?
Apeurées, trop vieille pour m’amuser,
Bien trop jeune pour grandir…

il fo lεz- ɑ̃tɑ̃dʁə maʁʃe
apəʁe, tʁo vjø puʁ samyze,
bjɛ̃ tʁo ʒənə puʁ ɡʁɑ̃diʁ.
lε laʁmə- lœʁ sɔ̃ pʁɔibe, il nɔ̃ pa ase sufεʁ.
kεllə ʃɑ̃sə ! kεllə ʃɑ̃sə ɔ̃ til ?
ɑ̃ ʁealite lœʁ amə ε vidə…
il nə kɔnεse ni dezεspwaʁ ni dulœʁ mε lɑ̃nɥi lε kɔ̃symə œ̃ pø plys ʃakə ʒuʁ.
lɔʁskil sə plεɲe lə mɔ̃də lε mepʁizə,
lœʁ sɔlitydə fε puʁʁiʁ lœʁz- atuʁ.
lɔʁskil-ajse, ɔ̃ lə lœʁ ʁəpʁoʃə ɑ̃kɔʁə…
il nɔ̃ ʁjɛ̃ vy də teʁiblə mε lεɡzistɑ̃sə lε tuʁnə ɑ̃ ʁidikylə.
ɑ̃kɔʁə ynə fwa, il lœʁ sɔmɑ̃ də suʁiʁə,
kaʁ denye də pʁɔblεməz- il fəʁε mjø də plɛ̃dʁə lεz- otʁə, sεz- otʁə- ki nje lœʁ dulœʁ alɔʁ kø mεmə ʁεspiʁe la ɡʁizajə.
mwa ʒə vuz- εmə e ʒə vuz- ekʁi səsi
avɑ̃ də ʁəpaʁtiʁ, kaʁ il mə fo maʁʃe, ɑ̃tɑ̃de vu ?
apəʁe, tʁo vjεjə puʁ mamyze,
bjɛ̃ tʁo ʒənə puʁ ɡʁɑ̃diʁ…