Poème:Ce N’est Plus Qu’une Ombre Qui Tombe

Il y a ensuite. Comme arrêtés ou d’un seul geste si lent, un écroulement de petits cailloux blêmes. Légers. Vifs, ils abordent le ciel. Avalent la rivière, au-dessous, la campagne, comme un drap. Et puis il y a le ciel foncé où nos regards s’éloignent. Ensemble, regards et cailloux se confondent, deviennent des grands mouvements du vide. S’il nous est venu de penser durant cet instant flou, ce n’est qu’images indécises, l’esprit pris en un seul mouvement, à ce rien, blanc. Nos idées s’assimilent à cette valse, sans se savoir de lumière pure, le temps s’allonge, l’infini les étire ; dans chacun des cristaux. Puis ce déchirement délicat de la pensée passe dans le sommeil. La neige n’est plus qu’une ombre qui tombe.