Poème:Adolescence

Sauf si le ciel tombe et que les nuages coulent, la honte d’un soir qu’on cache sous l’alcool et l’alcool aventurière, thaumaturge de cette honte, les rires qui oublient, ces rires qui avalent, qui se retiennent à des poignées de main, à des épaules, inconnues, ces rires qui tirent les cheveux de l’ordre dans un rêve plein de visages, de chaleur, de perte, et aussi, les motifs mentholés des glaçons au bar et de la pisse aux toilettes, puis toute la lumière des murs et la lumière des sons, tous ces petits produits de l’esprit qui se noient, souillés, ces produits asphyxiés dans une mer d’oubli ou bien dans une absence cérébrale, toutes ces saveurs altérées, sauf si le ciel coule et que les nuages tombent, et bien, toutes ces saveurs, fauves, ce piment et le sel, qui produisent des petits bouts d’esprit, toutes ces absences sont les barreaux de la fenêtre Adolescence.