Poème:Gris

Couleur neutre, fade et peu avenante,
Mélange du blanc, couleur pure du mariage
Et du noir, couleur triste du deuil, déprimante,
Entre le jeune enfant et la grisaille du grand âge.

Les cheveux gris signalent le milieu de la vie,
Entre les bruns épis et les mèches blanches,
Couleur de l’ennui, de la mélancolie mais de l’harmonie,
Le gris s’adapte à toutes teintes franches.

Avec lui, aucune autre couleur ne peut heurter,
Il les avale par sa discrétion et son élégance.
Le gris urbain rend les villes tristes et surannées,
Les fumées, les cendres grises se diffusent, denses.

Même la nature se pare de gris, qui, alors, domine,
Les nuages sombres voilent le ciel, le brouillard nous isole,
Notre âme se grise, les visages font grise mine,
La matière grise de notre cerveau s’affole.

L’homme souvent gris, entre le naturel et l’ivresse
Passe inaperçu, l’ambiance grise le ravit,
Son élégant costume gris le rassure sans cesse,
Il sera respecté grâce à la couleur terne de l’ennui.

L’homme n’est, ni tout blanc, ni tout noir,
Une qualité l’enrichit, un défaut l’enlaidit,
Il peut être épanoui le matin, étiolé le soir
Mais, dans la journée, il est souvent très Gris.