Poème:Ecole D’autrefois

Comme j’ai aimé cette école désuète,
Si, accueillante, sans étages,
Construite en pierres massives mais coquettes,
Aux fenêtres fleuries et très larges.

La cour, spacieuse et chaleureuse,
Embellie par un bel enclos de verdure,
Aux murs peints par une farandole joyeuse
D’enfants, aux dessins encore si purs.

Certaines fillettes sautaient à la corde,
D’autres jouaient avec adresse aux osselets.
Quelques garçons, telle une horde
Se défiaient aux boules avec succès.

La pluie menait des élèves sous le préau,
Certains s’aventuraient dans les mares,
D’autres batifolaient sous des trombes d’eau
Se jouant du clapotis de la pluie, hilares.

Devant ces jeux absurdes, je tirais sur la corde, efficace,
Qui agitait une ancienne et jolie cloche,
Afin de signaler le rapide retour en classe
De ces garnements espiègles, sans graves reproches.

Deux par deux, mains dans les poches,
Ils formaient alors un rang parfait.
Rentrés en classe, debout, à leur table proche,
Ils attendaient mon signal pour, s’asseoir, discrets.

J’aimais observer ces petites frimousses,
Attentives, naïves et bien éveillées,
Les bras croisés, l’œil farouche,
Ils écoutaient ma leçon avant de s’exprimer.

Puis le stylo à la main, perplexes, sous ma dictée,
Ils s’interrogeaient. Accord, double consonne, e muet ?
Ces règles se bousculaient dans leur cerveau malmené,
Mais vite, une gagnante, sûre d’elle, s’imposait.

Quel souvenir doux, tendre et inoubliable
Ces centaines d’enfants m’ont laissé !
Ce sont maintenant des adultes responsables,
Mais je les retrouve dans mes rêves, avec félicité.