Poème:La Machine À Tisser Le Monde

Je suis une couturière clandestine travaillant au sous sol de ma mémoire
Je ne compte plus mes heures, à repriser mes mots jusque tard dans le noir
Facile de recoudre des vieux jeans ayant un début de trou au fond des poches
Mais je me pique avec des amitiés qui s’effilochent et forment un trou au fond des proches
L’amitié ca s’entretient, même avec de la distance il faut en prendre bien soin
Même avec les meilleurs machines la bobine peut tourner dans le vide et ne réaliser aucun point
Je brode au stylo bille comme on file la laine pour ne pas perdre haleine
J’aimerai avoir le pouvoir de coudre à tout jamais la bouche de tous ces gens qui n’ont que de la haine
Ou les paroles qui en ressortent ne sont qu’une pelote d’idées au teint bleue marine
Ce n’est peut etre ’qu’un détail ’ mais ces résidus d’étoffes sont tellement proches de ceux qui sortent des latrines
Certains ont vraiment la mémoire qui se faufile, petit flash back en 1933, où un orateur moustachu fut élu car la plupart voyait ses idées comme des fils conducteurs
Résultat, il a exporté son prêt a porter dans le monde entier, son atelier et sa collection ont laissé des empreintes à tout jamais en faisant Fuhrer
Reprisons ce tissu social afin que les gouvernements brodent leurs lois en observant et écoutant les patrons et les modèles de couleur jaune
Qu’ils arrêtent de discuter maille avec le peuple en esquissant un air condescendant tout en affichant un rire jaune
J’ai envie de tricoter ce bel ARC-EN-CIEL géant aux mille couleurs pour rendre ce monde meilleur
De fil en aiguille, il permettrait que personne ne se juge selon la religion, la nationalité ou encore la couleur
Tous ensemble tissons et métissons cette immense toile en brisant tous les tabous
Mettons simplement chacun un bout de nous pour rapiécer les trous et en venir enfin à bout