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Prose : Baudelaire Si Tu Avais Su.



Baudelaire Si Tu Avais Su.

Baudelaire, si tu avais su.
En la voyant, tu fus à la fois ardent et timide,
« Crispé » face au mouvement voluptueux de cette passante,
Puis l’éclair qui annonce l’obscurité. .

Encore une fois,
L’idéal t’es passé tout près,
Et puis tu es devenu comme la rue où tu l’as remarqué,
« En grand deuil ».

Ton appel était voué à ne pas être entendu,
Peut-être à cause de la rue « assourdissante » qui « hurlait ».
Drame de l’imcompréhension.
Tu t’es sûrement demandé si elle t’avait rejeté par pudeur, fierté, cruauté, ignorance, différence ?

Cette passante deviendra l’objet de tes contemplations,
Silencieuses dans ton éternité.
Mais t’avait-elle vraiment remarqué ?
Tu aurais sûrement du lui parler.

Si tu l’eût abordée,
Eventuellement, Elle ne t’eût rejeté.
Je l’imagine personnellement fatiguée,
Une femme las et peut-être désespérée.

Faute d’ailes,
Elle restait sur le pavé.
L’eusses-tu relevée ?
Son regard t’avait attiré, tu y avais vu la lividité.

Tu ignorais ou elle allait,
Elle l’ignorait elle-même.
Qu’a t’elle bien pu faire après ?
Un mari ? Un foyer ? Un vide ? Une mauvaise idée ?

Elle fut rapide et fugace,
« Comme un éclair ».
Il était « trop tard » quand tu t’es libéré de son emprise charnelle,
Mais déjà le mot « jamais » rentrait dans ta poésie.

Pourtant tout un poème tu lui as accordé,
Décrivant passionnément ses mouvements,
Dans la rue qui vous a séparé,
Au lieu de vous unir.
Melly-Mellow

PostScriptum

Poème inspiré comme vous l’aurez compris de « A une passante » de Baudelaire. J’ai tenté de faire ressortir les mots, les passages de son poème qui m’ont frappés à la lecture. J’ai essayé de même d’y intégrer l’autre point de vue, tout en gardant une passante mystérieuse qui ne délivre au final rien d’elle. J’ai fait ressortir la déception de Baudelaire, mais à la fin du poème, on devine qu’il deviendra plus fort de cette rencontre, car son regard renaît grâce à cette femme. Si vous ne le connaissez pas, je vous invite à le lire. Personnellement j’apprécis beaucoup Baudelaire, tout simplement pour sa dualité. Je suis d’ailleurs moi-même très lunatique, et je pense tenter de lui rendre hommage dans mes essais suivants.


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Poème en Phonétique

bodəlεʁə, si ty avε sy.
ɑ̃ la vwajɑ̃, ty fy a la fwaz- aʁde e timidə,
« kʁispe » fasə o muvəmɑ̃ vɔlyptɥø də sεtə pasɑ̃tə,
pɥi leklεʁ ki anɔ̃sə lɔpskyʁite.

ɑ̃kɔʁə ynə fwa,
lideal tε pase tu pʁε,
e pɥi ty ε dəvəny kɔmə la ʁy u ty la ʁəmaʁke,
« εn ɡʁɑ̃ dəil ».

tɔ̃n- apεl etε vue a nə pa εtʁə ɑ̃tɑ̃dy,
pø tεtʁə a kozə də la ʁyə « asuʁdisɑ̃tə » ki « yʁlεt ».
dʁamə də lɛ̃kɔ̃pʁeɑ̃sjɔ̃.
ty tε syʁəmɑ̃ dəmɑ̃de si εllə tavε ʁəʒəte paʁ pydœʁ, fjεʁte, kʁɥote, iɲɔʁɑ̃sə, difeʁɑ̃sə ?

sεtə pasɑ̃tə dəvjɛ̃dʁa lɔbʒε də tε kɔ̃tɑ̃plasjɔ̃,
silɑ̃sjøzə dɑ̃ tɔ̃n- etεʁnite.
mε tavε tεllə vʁεmɑ̃ ʁəmaʁke ?
ty oʁε syʁəmɑ̃ dy lɥi paʁle.

si ty ly abɔʁde,
əvɑ̃tɥεllmɑ̃, εllə nə ty ʁəʒəte.
ʒə limaʒinə pεʁsɔnεllmɑ̃ fatiɡe,
ynə famə las e pø tεtʁə dezεspeʁe.

fotə dεlə,
εllə ʁεstε syʁ lə pave.
løsə ty ʁələve ?
sɔ̃ ʁəɡaʁ tavε atiʁe, ty i avε vy la lividite.

ty iɲɔʁεz- u εllə alε,
εllə liɲɔʁε εllə mεmə.
ka tεllə bjɛ̃ py fεʁə apʁε ?
œ̃ maʁi ? œ̃ fwaje ? œ̃ vidə ? ynə movεzə ide ?

εllə fy ʁapidə e fyɡasə,
« kɔmə œ̃n- eklεʁ ».
il etεt « tʁɔp taʁd » kɑ̃ ty tε libeʁe də sɔ̃n- ɑ̃pʁizə ʃaʁnεllə,
mε deʒa lə mɔt « ʒamεs » ʁɑ̃tʁε dɑ̃ ta pɔezi.

puʁtɑ̃ tut- œ̃ pɔεmə ty lɥi a akɔʁde,
dekʁivɑ̃ pasjɔnemɑ̃ sε muvəmɑ̃,
dɑ̃ la ʁy ki vuz- a sepaʁe,
o ljø də vuz- yniʁ.