Univers de poésie d'un auteur

Prose:Solfège En Amour Majeur.

La Prose

Une note,
Tintement de l’oreille,

Ça claque, ça sonne, ça résonne. Dans le jardin, le vent fait frémir la balançoire. L’enfance, c’est terminé. Il y a dans mon oreille un soupçon de déjà-vu quand le gravier crépite sous tes pieds. J’écoute ton son régulier et volontaire. C’est le compte à rebours final.

Deux notes,
Les doigts s’entremêlent,

Tu es rentré sans prévenir et tu m’as brutalement embrassé de ta façon si arrogante de toujours tout contrôler. J’aurai voulu te résister et te crier d’arrêter. . Mais tes mains fortes s’étaient accaparés ma taille. Je sentais dans ton souffle une envie animale.

Trois notes,
Ils dévalent l’escalier blanc,

Tu ne m’as pas laissé le choix, ou peut-être que je ne n’étais déjà plus là. Je t’ai suivi sans qu’un seul son de ma bouche ait pu répondre à ton instinct. Je m’étais faite emporté par le tempo que tu m’imposais.

Quatre notes,
Les voilà au firmament.

Plus tes mains avançent, plus je quitte la terre ferme. Au fond je crois que j’aime ça. La manière brusque que tu as de régir ma vie. Tu as cette aura autour de toi, à laquelle je ne peux pas dire non.

Cinq notes,
La frénésie irascible.

Tu n’as aucun sentiment à l’intérieur. . Tu refuses de mettre quoi que ce soit avant ta fierté. . Tu n’as jamais le temps pour autre chose que du plaisir. . Je déteste tout de toi mais c’est tellement dur de résister quand tu es couché si près. Ça devient dur de respirer, prise par ton sourire rude et ton parfum sauvage.

Six notes,
L’acalmie revient.

Tu t’es rabillé & tu ne me tiens plus par la main. Tu me tournes le dos comme si ton emportement te faisait honte ou alors ma docilité ne t’amuse plus. J’en ai marre d’être ton instrument placide. J’en ai marre d’être seulement le parquet quand tu danses le rock n’roll. Je veux mener la danse moi aussi.

Sept notes,
Les doigts veulent repartir pour une danse.

Je pensais que toi & moi on serait toujours bien l’un pour l’autre, à croire que je me trompais. C’est arrivé même aux plus grands. A croire que tu es à nouveau libre de mon emprise obéïssante. Peut-être & probablement, j’étais la meilleure que tu n’es jamais connu. Et surêment tu me manqueras à en crever. Mais il souffle dans mes idées, un vent de renouveau. Je ne veux plus de séparation acide au violon, je veux des couleurs vives & des sons enivrants, comme des percussions.

Pendant un long moment,
Le pianiste fait un solo.

Et moi, je vis ma vie pour moi. Je fais des valses & des tangos avec des contrées venues d’ailleurs. C’est dingue ce qu’on peut m’apporter que toi tu ne m’aurais jamais donner. J’en meurs de plaisir de t’imaginer sans moi. Et je m’en mords les levres de toujours penser à toi.

Au bout d’un instant,
Le refrain revient.

Et je n’ai pas pu t’oublier. Tu es revenu et tu m’as murmuré « Tu n’as pas changé ». . Bien sur que si j’ai changé. . J’ai parcouru tout le clavier du piano. . Passant par des bemols & des passages sombres, mais je suis vite revenue dans le droit chemin mélodieux. Pourquoi c’est si dur de me passer de toi, et ta caisse qui amplifie ma voix. Tu es un refrain lassant mais que je retiens sans cesse alors que des couplets, j’en oublie les gestes.

A la fin de la chanson,
Je me retrouve comme une con.

Le compte-à-rebours est arrivé à sa fin, et tu as encore décollé. Hey houston, il y a un problème. Tu m’as laissé toute blême. Le jazz siffle à ma porte « Pauvre minette ». J’ai tellement mal à la tête à cause de ce foutu marteau qui frappe mes touches et me ruine le tympan. Je ferme les yeux tout en rabattant le bois sur le clavier. Je ne veux plus en jouer. J’ai besoin de me poser.

Le pianiste m’a trop joué de tours, me prenant souvent comme un aller-retour. Aujourd’hui je me fais voie de non-retour et je ne ferais pas demi-tour. Je regarde aux alentours, et bien sur il n’est plus autour.

Le petit pion a gravit l’échéquier blanc & noir, et est devenu reine. Plus qu’a savoir si à la fin de l’histoire, elle retombera pour son roi, ou si elle le bloquera au fond du damier, detruisant sa fierté, à coup de marteau discipliné.
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PostScriptum

Une petite prose sur une femme relativement soumise qui essaie tant bien que mal de quitter l’emprise de l’homme qu’elle aime mais qui ne lui retourne pas ses sentiments. Elle part du stade de pion, qui sert son roi, et va tenter de s’émanciper en reine. Mais comme le savent sûrement les joueurs d’echec, la reine appartient toujours au roi et se sacrifie souvent pour lui. On a un parallèle avec un piano car je trouvais l’idée plaisante de comparer une vie sentimentale à un air musical, au départ l’air est plutot doux, annonciateur de la suite, plus les doigts s’agitent, plus la tension monte (les paragraphes deviennent d’ailleurs de plus en plus long au fil de la musique) . Il y a comme dans la vie, des choses qui se repetent comme un refrain, et il y a des solos, et bien sur une fin. Tout ça sur des tons différents, accompagnés d’autres instruments ou d’une voix.
Nb : Les bémols sont des adoucissements, des baisses de tons. Le marteau est à la fois une partie du piano qui percute la touche afin de produire le son mais aussi un élément de l’oreille.

Poeme de Melly-Mellow

Poète Melly-Mellow

Melly-Mellow a publié sur le site 57 écrits. Melly-Mellow est membre du site depuis l'année 2012.

Syllabation De L'Écrit

Phonétique : Solfège En Amour Majeur.ynə nɔtə,
tɛ̃təmɑ̃ də lɔʁεjə,

sa klakə, sa sɔnə, sa ʁezɔnə. dɑ̃ lə ʒaʁdɛ̃, lə vɑ̃ fε fʁemiʁ la balɑ̃swaʁə. lɑ̃fɑ̃sə, sε tεʁmine. il i a dɑ̃ mɔ̃n- ɔʁεjə œ̃ supsɔ̃ də deʒa vy kɑ̃ lə ɡʁavje kʁepitə su tε pje. ʒekutə tɔ̃ sɔ̃ ʁeɡylje e vɔlɔ̃tεʁə. sε lə kɔ̃tə a ʁəbuʁ final.

dø nɔtə,
lε dwa sɑ̃tʁəmεle,

ty ε ʁɑ̃tʁe sɑ̃ pʁevəniʁ e ty ma bʁytaləmɑ̃ ɑ̃bʁase də ta fasɔ̃ si aʁɔɡɑ̃tə də tuʒuʁ tu kɔ̃tʁole. ʒoʁε vuly tə ʁeziste e tə kʁje daʁεte. mε tε mɛ̃ fɔʁtə- setε akapaʁe ma tajə. ʒə sɑ̃tε dɑ̃ tɔ̃ suflə ynə ɑ̃vi animalə.

tʁwa nɔtə,
il devalɑ̃ lεskalje blɑ̃,

ty nə ma pa lεse lə ʃwa, u pø tεtʁə kə ʒə nə netε deʒa plys la. ʒə tε sɥivi sɑ̃ kœ̃ səl sɔ̃ də ma buʃə ε py ʁepɔ̃dʁə a tɔ̃n- ɛ̃stɛ̃. ʒə metε fεtə ɑ̃pɔʁte paʁ lə tɑ̃po kə ty mɛ̃pozε.

katʁə nɔtə,
lε vwala o fiʁmame.

plys tε mɛ̃z- avɑ̃se, plys ʒə kitə la teʁə fεʁmə. o fɔ̃ ʒə kʁwa kə ʒεmə sa. la manjεʁə bʁyskə kə ty a də ʁeʒiʁ ma vi. ty a sεtə oʁa otuʁ də twa, a lakεllə ʒə nə pø pa diʁə nɔ̃.

sɛ̃k nɔtə,
la fʁenezi iʁasiblə.

ty na okœ̃ sɑ̃timɑ̃ a lɛ̃teʁjœʁ. ty ʁəfyzə də mεtʁə kwa kə sə swa avɑ̃ ta fjεʁte. ty na ʒamε lə tɑ̃ puʁ otʁə ʃozə kə dy plεziʁ. ʒə detεstə tu də twa mε sε tεllmɑ̃ dyʁ də ʁeziste kɑ̃ ty ε kuʃe si pʁε. sa dəvjɛ̃ dyʁ də ʁεspiʁe, pʁizə paʁ tɔ̃ suʁiʁə ʁydə e tɔ̃ paʁfœ̃ sovaʒə.

si- nɔtə,
lakalmi ʁəvjɛ̃.

ty tε ʁabije e ty nə mə tjɛ̃ plys paʁ la mɛ̃. ty mə tuʁnə- lə do kɔmə si tɔ̃n- ɑ̃pɔʁtəmɑ̃ tə fəzε ɔ̃tə u alɔʁ ma dɔsilite nə tamyzə plys. ʒɑ̃n- ε maʁə dεtʁə tɔ̃n- ɛ̃stʁymɑ̃ plasidə. ʒɑ̃n- ε maʁə dεtʁə sələmɑ̃ lə paʁkε kɑ̃ ty dɑ̃sə lə ʁɔk nʁɔl. ʒə vø məne la dɑ̃sə mwa osi.

sεt nɔtə,
lε dwa vəle ʁəpaʁtiʁ puʁ ynə dɑ̃sə.

ʒə pɑ̃sε kə twa e mwa ɔ̃ səʁε tuʒuʁ bjɛ̃ lœ̃ puʁ lotʁə, a kʁwaʁə kə ʒə mə tʁɔ̃pε. sεt- aʁive mεmə o plys ɡʁɑ̃. a kʁwaʁə kə ty ε a nuvo libʁə də mɔ̃n- ɑ̃pʁizə ɔbeisɑ̃tə. pø tεtʁə e pʁɔbabləmɑ̃, ʒetε la mεjəʁə kə ty nε ʒamε kɔny. e syʁεme ty mə mɑ̃kəʁaz- a ɑ̃ kʁəve. mεz- il suflə dɑ̃ mεz- ide, œ̃ vɑ̃ də ʁənuvo. ʒə nə vø plys də sepaʁasjɔ̃ asidə o vjɔlɔ̃, ʒə vø dε kulœʁ vivəz- e dε sɔ̃z- ɑ̃nivʁɑ̃, kɔmə dε pεʁkysjɔ̃.

pɑ̃dɑ̃ œ̃ lɔ̃ mɔmɑ̃,
lə pjanistə fε œ̃ sɔlo.

e mwa, ʒə vis ma vi puʁ mwa. ʒə fε dε valsəz- e dε tɑ̃ɡoz- avεk dε kɔ̃tʁe vənɥ dajœʁ. sε dɛ̃ɡ sə kɔ̃ pø mapɔʁte kə twa ty nə moʁε ʒamε dɔne. ʒɑ̃ mœʁ də plεziʁ də timaʒine sɑ̃ mwa. e ʒə mɑ̃ mɔʁd lε ləvʁə- də tuʒuʁ pɑ̃se a twa.

o bu dœ̃n- ɛ̃stɑ̃,
lə ʁəfʁɛ̃ ʁəvjɛ̃.

e ʒə nε pa py tublje. ty ε ʁəvəny e ty ma myʁmyʁe « ty na pa ʃɑ̃ʒe ». bjɛ̃ syʁ kə si ʒε ʃɑ̃ʒe. ʒε paʁkuʁy tu lə klavje dy pjano. pasɑ̃ paʁ dε bəmɔlz- e dε pasaʒə sɔ̃bʁə, mε ʒə sɥi vitə ʁəvənɥ dɑ̃ lə dʁwa ʃəmɛ̃ melɔdjø. puʁkwa sε si dyʁ də mə pase də twa, e ta kεsə ki ɑ̃plifi ma vwa. ty ε œ̃ ʁəfʁɛ̃ lasɑ̃ mε kə ʒə ʁətjɛ̃ sɑ̃ sεsə alɔʁ kə dε kuplε, ʒɑ̃n- ubli lε ʒεstə.

a la fɛ̃ də la ʃɑ̃sɔ̃,
ʒə mə ʁətʁuvə kɔmə ynə kɔ̃.

lə kɔ̃tə a ʁəbuʁz- εt- aʁive a sa fɛ̃, e ty a ɑ̃kɔʁə dekɔle. e ustɔ̃, il i a œ̃ pʁɔblεmə. ty ma lεse tutə blεmə. lə ʒaz siflə a ma pɔʁtə « povʁə minεtə ». ʒε tεllmɑ̃ mal a la tεtə a kozə də sə futy maʁto ki fʁapə mε tuʃəz- e mə ʁɥinə lə tɛ̃pɑ̃. ʒə fεʁmə lεz- iø tut- ɑ̃ ʁabatɑ̃ lə bwa syʁ lə klavje. ʒə nə vø plysz- ɑ̃ ʒue. ʒε bəzwɛ̃ də mə poze.

lə pjanistə ma tʁo ʒue də tuʁ, mə pʁənɑ̃ suvɑ̃ kɔmə œ̃n- ale ʁətuʁ. oʒuʁdɥi ʒə mə fε vwa də nɔ̃ ʁətuʁ e ʒə nə fəʁε pa dəmi tuʁ. ʒə ʁəɡaʁdə oz- alɑ̃tuʁ, e bjɛ̃ syʁ il nε plysz- otuʁ.

lə pəti pjɔ̃ a ɡʁavi leʃekje blɑ̃ e nwaʁ, e ε dəvəny ʁεnə. plys ka savwaʁ si a la fɛ̃ də listwaʁə, εllə ʁətɔ̃bəʁa puʁ sɔ̃ ʁwa, u si εllə lə blɔkəʁa o fɔ̃ dy damje, dətʁɥizɑ̃ sa fjεʁte, a ku də maʁto disipline.

Récompense

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Commentaires Sur La Poesie

Auteur de Poésie
18/07/2012 15:10Khaldi Mabrouk

Bravo

Auteur de Poésie
18/07/2012 20:22Melly-Mellow

Merci ^^

Auteur de Poésie
19/07/2012 00:25Eden33

Quelle narration superbe, ce combat de femme intèrieur !! si bien amené, sérieux, chapeau bas !

Auteur de Poésie
19/07/2012 00:44Melly-Mellow

Merci Gmlavie, ça me touche ^^

Auteur de Poésie
19/07/2012 21:57Zoée

Je vous invite, à faire un retour à la Cour de France, avec ce si bon Roi Louis XIV, qui vivait à Versaille....
La Cour de ces Dames étaient comme votre poème, le Roi n’ en faisait qu’ à sa tête !! Musique... Violons... Clavecins..... Théâtre... Danse.... Débauche... et Caprices d’ alcôves dans les pièces du château.

Auteur de Poésie
19/07/2012 22:06Melly-Mellow

Merci pour votre commentaire, ma foi fort original ! C’est plaisant, et cela me sied ^^

Auteur de Poésie
01/09/2012 03:10Effet-Mer

Tu as reussi à faire une double analogie ...Et c’est si bien écrit ! 😃
rien que le titre, j’ai adoré , j’ai devoré la suite

Auteur de Poésie
01/09/2012 17:12Melly-Mellow

Tissadu69 : J’en suis ravie 😃 Tout le plaisir est pour moi, merci de ton passage !
Lukyone : Merci beaucoup ! C’est moi qui te remercie d’être passé par ici et d’avoir commenté. Bises & Amitié.

Auteur de Poésie
01/09/2012 22:14Jandot Poésie

une reine de l’écrit, pour un sujet délicat,
voila ce que j’en dit, superbe résultat !
amitié 🙂

Auteur de Poésie
01/08/2014 14:27Melly-Mellow

Merci beaucoup de l’appréciation !
Amicalement-

Auteur de Poésie
17/08/2014 16:15Melly-Mellow

Je ne pense pas être la meilleure source d’inspiration mais c’est toujours plaisant de savoir que tu m’as lue ! Donc merci !
Amicalement-