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Prose : Chapitre 3 : Finir La Tete Haute



Chapitre 3 : Finir La Tete Haute

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Le bon temps passe comme une étoile filante. Henry était agenouillé, le visage trempé de larmes. Il venait de poser la croix à son funeste ouvrage. Il se releva, sanglotant et tout petit enfant qu’il était. A 17 ans à peine, on ne sait rien de la vie, on est impudent & imprudent. . On croit être invincible et on croit que la vie continuera de couler dans des jours tranquilles, éternellement. Henry enterrait son paradis sous terre, et lui il plongeait en enfer. Il brûla les affaires de Régante, juste au dessus de sa tombe. Il ficella solidement ses deux croix autour de sa nuque brisée de chagrin, et, prenant Black-Side comme destrier, il trotta longtemps, loin de cette place immaculée de sang.
Les nuits qui suivirent ne furent plus jamais reposantes. Henry redevenait un enfant, un petit enfant qui a peur du noir, qui se met en boule et sanglote le plus silencieusement possible. Les jours qui suivirent, il n’affichait plus aucun sourire, il faisait son oeuvre, son cheminement intérieur, préparant avec ardeur le plan des prochaines années de sa vie. Quand il regardait vers l’avenir, il y a comme un flou dans le temps. Pour lui, sa destinée était maintenant de venger Régante. Lorsqu’il pensait à la vengeance, il n’était même pas fébrile, il avait en lui cette force tranquille, de l’homme qui est habitué à voir la mort roder, qui n’a plus rien à perdre et qui n’est attaché à la vie, que par un cœur détruit qui réclame du sang pour sang.
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Il devint shérif à plein-temps à Fort Grant, et obtint donc le droit d’avoir une troupe sous ses ordres. Le premier de ses hommes s’appelait Frank Cahill, un irlandais sans gêne qui parlait avec un accent insupportable et qui pestait contre tout & rien. Henry ne lui en faisait guère remontrances, obstiné qu’il était d’accomplir sa tâche. Il s’était fait une raison de ne plus être un faible. Il ne pleurait presque plus, mais il ne dormait pas pour autant. Simplement, il savait que Régante le voudrait fort comme un homme. Ses idées en devenaient moins confuses et il put donc préparer un plan d’action contre le meurtrier qui ne se doute pas que l’épée de Damocles est sorti de son fourreau. Il cherchait alors chaque jour dans les avis de recherches un prétendu Patrick. Mais rien. Il passa des télégrammes aux shérifs des autres villes, mais aucun résultat. Il finissait par désespérer, se demandant si finalement ce poste de shérif allait lui assurer quoi que ce soit. Au final, ça ne faisait que lui rappeler son beau-père, et il détestait cette image.
Alors qu’un jour, il accrochait les avis de recherches de façon machinale sur les panneaux de la ville, il se paralysa devant l’affiche de « l’enchainé ». Depuis le temps qu’il cherchait Patrick, il n’avait même plus fait attention à « l’enchainé ». . On « le » cherchait encore pour une sacrée poignée de dollars. Henry serra les dents. S’il savait. Alors qu’il était là, dans un état où sa sensibilité était mise à rude épreuve, Frank Cahill débarqua, l’air chauvin et fier se sentant à des kilomètres à la ronde. Remarquant que son soi disant « supérieur » avait la larme à l’oeil, il ne put s’empecher la raillerie.
« - Oh il fait l’émotif le shérif ! Est-ce de voir d’l’argent gaspillé pour des bandits sans classe qui t’fait cet effet ? »
Frank arracha des mains d’Henry l’avis de recherche de l’enchainé.
« - Faut il qu’il soit si moche pour qu’il se cache ! AHAHA ! »
Le rire gras de cet homme et ses manières de rustre blessaient profondément un Henry en émoi. Il choppa l’irlandais par le col, comme son beau père le faisait avec lui.
« - Fermes la et retournes bosser !
- Et je vais pas me faire commander par un gringalet haut comme 3 pommes ! »
En effet Frank était beaucoup plus grand qu’Henry, et beaucoup plus large également. Il le frappa violemment ce qui mit Henry à terre. S’asseyant sur lui, Franck se mit à le frapper à tout va et il lui alla même jusqu’à lui cracher au visage. Henry ne pouvait pas se défendre, petit comme il était face à l’imposant Frank. Dans un effort, il atteint son pistolet et il tira. Il ne fallut pas longtemps à l’irlandais pour s’écrouler, sans même un râle de douleur. Réalisant son acte, Henry se remit debout et siffla Black-Side avant de s’échapper au galop vers la sortie de la ville.
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Cahill, emmené à l’hopital, se savait sur le point de mourir, mais il eut le temps de se déclarer innocent, accusant son ancien supérieur de rage excessive. Le juge de la ville décréta Henry Antrim comme criminel sans cause atténuante. Cependant les anciens adjoints d’Henry ne le rattrapèrent jamais, car il avait déjà quitté l’Arizona pour retourner au Nouveau Mexique, tout près du Comté de Lincoln. Il voyait maintenant son nom partout sur toutes les affiches, il lui fallait un nom d’usage en public. Il décida de reprendre le nom de sa mère, Henry McCarty, mais malgré cela il savait que c’était trop tard pour une couverture de gentil civil ou de vaillant shérif. Il était criminel et maintenant il devait l’assumer. Il se rappelait ce que Régante lui disait… L’image qu’on donne au final n’est pas toujours la bonne. Commença alors pour Henry une vie de cachette, de crainte, de fuite. Comme il comprenait Régante maintenant. La peur. . Ne pouvoir faire confiance à personne. Ses ambitions avaient trop d’ennemis, mais il savait surtout et avant tout, qu’il ne pouvait plus reculer. Il devait tuer Patrick et après, advienne que pourra.
Un jour, alors qu’il était au bar d’un saloon, noyé dans son verre de whisky, un homme l’aborda. C’était un jeune rancher britannique du nom de John Tunshall qui, connaissant sa réputation, voulait l’engager comme homme de main. Ne sachant pas trop comment se débrouiller dans la vie, Henry accepta la proposition de l’homme. Il dirigeait une petite bande de bandits nommée Regulators avec deux de ses accolytes, Dick Brewer et Frank McNab. La petite bande ne cherchait que la protection des terres de John, qui servait à tous de mentor et de conseiller. Son but était de ré-inscrire tous ses petits voyous dans un cadre plus calme et pacifique. Cependant la cohabitation avec les bandes rivales n’était pas des plus simples et ne facilitait pas la tâche de John.
Henry y vécut quelques belles années, s’y faisant de bons amis dont Charlie Bowdre, Tom O’Folliard ou encore Doc Scurlock. Tous étaient à peu près de son âge mais le considérant comme un petit frère, ce qui avait le don d’agacer Henry. Tout le monde continuait de lui donner le petit sobriquet de gamin et lui, il rétorquait en sortant les armes ; armes qu’il manipulait avec agilité et précision, il était d’ailleurs le meilleur tireur de la bande ce qui lui avait toujours valu les honneurs de John. Cependant, celui-ci était en pleine guerre pour du bétail avec le clan formé par les grands fermiers du coin : John Dolan, Lawrence Murphy et John Chisum. Ces trois compères voulaient récupérer les terres John Tunshall, considérant qu’elles étaient mal utilisés d’une part et d’autre part pour nourrir des hors-la-loi qui plus est.
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Tunshall fut assassiné en 1878 et la guerre du comté de Lincoln débuta. Les Regulators souhaitant venger la mort de leur patron, se mirent en quête des tueurs à gages engagés par le clan Dolan/Murphy/Chisum et les assassinèrent à Steel Springs en mars. S’en suivit alors une longue quête de rivalité. Les clans, montés les uns contre les autres, les Regulators, jeunes minots d’une vingtaine d’années en cible de choix. A cela s’ajoutèrent les shérifs de tous les environs, qui pour calmer les tumultes les prirent en chasse. La bande d’amis se trouvait en mauvaise passe, devant vivre cachés de tout ennemi potentiel, ce qui représentait 99% de la population du Nouveau Mexique.
Un soir, autour du feu, les amis preparaient un plan contre le shérif William Brandy, protecteur du clan Dolan/Murphy/Chisum.
« - Alexander prendra l’Ouest en cas de fuite pour bloquer le shérif et son adjoint. Charlie, Tom, Doc en couverture. Henry tu me suivras pour l’attaque de front.
- J’y pense, si y’a un imprévu, faudrait pouvoir arranger un plan vite fait.
- Y’a pas de raison mais ouais au moins avoir des signes. . Qu’est ce que vous diriez de noms de code ? »
Tous furent enchantés, et chacun leur tour ils tentèrent de trouver un surnom. Beaucoup prenaient le surnom que la population leur donnait, associé à leur ville de naissance. Quand vint le tour de Henry, il se trouva bien peu inspiré :
« - Bon déjà le surnom qu’on te donne souvent c’est l’gamin… Après, tu viens d’ou ? »
Henry resta silencieux. Au fond d’ou venait il, qui était il ? Il ne se sentait plus Henry, il ne se sentait que le corps vengeur de Régante.
« - T’as pas un endroit qui t’es cher ? »
Il leva les yeux vers ses camarades. . Un endroit qui lui était cher. . Le seul endroit il s’était senti comme au paradis c’était dans les bras de Régante. . Son image revenait à lui. Régante. .
« - Régante Bill…
- Bill ! Hey ça claque !
- Hein ?
- Qu’est ce que tu penses de Bill l’enfant démon !
- Non non attendez, Bill l’enfant de satan !
- Bill Belzebuth ! »
Devant tant de passion et tant de recherche, Henry sourit. Puis se levant, il regarda ses camarades, le sourire aux lèvres.
« - Ok. Appelez Billy. Billy The Kid* (=l’enfant) »
La bande acquiesça. C’était parfait.
Le lendemain l’assassinat eut lieu avec succès malgré que Henry fut blessé d’une balle tirée par un des adjoints du shérif. La troupe décida d’aller vers un ranch pas loin de celui de John Tunshall. Il appartenait à un ancien chasseur de bisons, Pat Garett. Fils d’un riche planteur en Louisiane, il était venu s’installer il y a quelques années déjà avec sa première épouse qui malheureusement disparut. Se montrant courageux et ambitieux, il fonda son propre saloon, mais l’affaire fut peu fructueuse. Il redevenu alors rancher, en attendant que sa demande d’acquisition d’un restaurant en ville soit acceptée.
Pat était un homme grand et bien bâti, d’une trentaine d’années. Il avait les cheveux blonds et un front prédominant où on lisait l’assurance de son age. Sa mâchoire était imposante et carrée ; son nez, fort et beau comme celui de cyrano. Ses yeux étaient toujours calmes et pensifs. Pour son age, il avait une patience et une sagesse à toute épreuve, à peine endurcie par ses différentes marques de combats qui se lisaient sur ses bras aux dimensions hors norme. Henry se lia vite d’amitié avec lui, et Pat lui offrit soins et nourritures. C’était un homme aguerri qui savait ce qu’il voulait et il proposa à Henry de ne pas suivre les Regulators dans leur quête de vengeance, et de rester avec lui. Cependant, sans rentrer dans les détails, Henry expliqua qu’il devait les suivre, venger son patron et ensuite accomplir son oeuvre. Son ami avait beau lui poser des questions, Henry gardait le silence.
La troupe resta plusieurs jours chez Pat Garett, qui se montrait de plus en plus proche d’Henry. Dès que ce dernier fut en pleine possession de ses capacités, il l’emmena chasser avec lui. Les deux semblaient inséparables, ce qui eut pour incidence d’énerver la bande d’amis d’Henry. Finalement un soir, la nouvelle parvint qu’un shérif se faisait le vengeur de William Brandy. Celui-ci, provoquant les Regulators, les mettait au défi de venir le tuer. Ne reculant devant aucune provocation, la bande accepta le gage. Alors qu’ils attelaient leurs chevaux, Pat Garett vint à leur rencontre.
« - Vous partez les petits gars ?
- Oui on a un homme à éduquer
- Tu pars aussi Billy ? »
Henry se tourna vers Pat, qui la main sur l’épaule le regardait d’un air protecteur.
« - J’ai pas le choix.
- Je ne peux pas te raisonner ?
- Non. .
- Promets moi un truc.
- Quoi ?
- Quand tu auras effectuer ton » oeuvre «, r’viens à la maison. Y’aura toujours une place pour toi p’tit. »
Henry avait le sourire, Pat était devenu comme un père, ou un grand frère pour lui. Il lui fit une brève accolade puis il reprit la route en direction de San Patricio.
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« A couvert ! »
Les tirs fusaient, explosant les fenêtres, et allant se loger dans le mur de la cuisine et du salon. Une dizaine de tireurs étaient à l’extérieur. La bande était retranchée dans la maison d’Alexander McSween depuis quelques jours, après l’assasinat du shérif Jack Long à San Patricio, qui se voulait vengeur de son collègue décédé William Brandy. 5 longs jours à devoir répliquer à des rafales de tirs, privés de sommeil durable et de repas dans la règle de l’art. Aucune échappatoire, la maison était encerclée. Les Regulators n’en pouvaient plus et ils sentaient que la seule façon de s’en sortir avec les honneurs était la mort. Mais Henry ne pouvait s’y résoudre, il n’avait pas venger Régante. Il ne pouvait pas. Ses camarades ne comprenaient pas son obstination. Alors qu’Alexander et deux autres répondaient aux tirs de l’extérieur, Pete Maxwell, le petit dernier de la bande, qui les avait rejoint quelques jours après l’assassinat du shérif Long, vint voir Henry. Ce dernier refaisait son bandage, immaculé de sang. Ils restèrent là une poignée de minutes, Pete essayant de convaincre Henry que plus rien ne pourrait les sauver. L’acharné leva les yeux. Alexander était à bout de souffle, blessé au bras. Tom & Doc n’étaient pas mieux. Ils allaient manquer de munitions, de nourriture, et surtout de vie. Henry serra les dents. Ça ne pouvait pas se terminer comme ça.
Il lâcha tout. Il raconta tout à Pete. A la fin de son récit, il demanda à Pete quelque chose.
« - Sors par derrière pendant que les gars et moi on se rend, et cherches ce mec. Envoies moi des informations codés en prison, et à ma sortie, même si cela doit être par une évasion, j’irai directement le tuer, et ensuite qu’ils fassent ce qu’ils veulent de moi. »
Pete le regardait troublé et puis finalement il accepta. Pendant qu’il partait à travers la foret en espérant s’en sortir, Henry partit voir ses camarades et leur expliqua qu’à présent, il fallait se rendre à l’évidence, et se rendre tout court.
« - T’es fou ? ! MOI VIVANT JAMAIS JE N’IRAI DANS UNE PUTAIN DE PRISON ! AUTANT CREVER ! »
Aucun d’eux ne voulait se faire arrêter, et la lute d’arguments s’engageait quand tout à coup.
« - Les. . Les. . Les gars ! Ya. . Ya. .
- Quoi ? !
- Ya le feu ! »
En effet, un grand brasier de source inconnu avait enflammé le salon. Dans une cohue générale, les bandits tentèrent de l’éteindre mais rien n’y fit, le feu était déjà trop ancré. Tom passa par la fenêtre et fut fusillé sur le champ par les tireurs à l’extérieur. Alexander, le dos en feu sortit pour de l’eau mais il fut aussi impitoyablement fusillé. Henry voyait son monde s’écroulait, tous ses amis mourant. Alors que Doc s’armant de son fusil et d’une espèce de bouclier vétuste, sortait face aux tirs, Henry le suivit sans vraiment comprendre, et tandis qu’il écoutait les tirs ricochaient contre le fer ou même le traverser, il sentit le sol se dérobait sous ses pieds, et il chuta le visage contre la poussière amère du sol.
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Il passa deux longues années en prison, de juin 1879 où le gouverneur du Nouveau Mexique lui avait accordé la prison pour 10ans en reconnaissant que la plupart de ses crimes étaient de légitime défense. Les premiers temps, il était perdu. Les Regulators étaient morts et il n’avait aucune nouvelle de Pete. La prison était dure. Il avait des chaînes, semblables à celle de Régante, aux pieds, avec un boulet au pied gauche. Il portait une vieille tenue grise et poussiéreuse. En de rares occasions, les détenus avaient de la visite mais Henry n’en avait jamais. L’année 1880 arriva. Henry s’était endurci dans la prison, tentant de faire le plus de sport possible pour maintenir sa condition physique.
Un matin, il était le seul réveillé de sa cellule. Le gardien frappa violemment contre la porte de fer.
« - William Henry Antrim. Un télégramme vient d’arriver pour toi ! »
Le gardien glissa une feuille sous la porte puis ses pas repartirent vers les autres cellules. Henry sauta d’un bond sur le télégramme sachant pertinemment que c’était ce qu’il attendait depuis longtemps. Les autres, à peine réveillés, ne portèrent pas grande attention au jeune homme.
« - Désolé du retard Kid. En m’échappant de la tanière, un lévrier m’a coursé après, j’ai eu quelques égratignures tu vois. Mais je t’ai pas oublié. Quand t’auras du temps, il faut que tu viennes. J’ai des informations sur ce fameux Patrick que tu cherches tant. Amicalement, P. de Fort Summer. »
Henry se mit à rire. Enfin. Enfin. Enfin.
Ce même jour de 1880 ; les prisonniers eurent droit à une photo pour que chacun, en cas de sortie, soit reconnu du grand public. On les faisait poser dans leurs vêtements d’arrivée, avec un fusil non chargé. Henry se prêta au jeu, tellement heureux du télégramme qu’il venait de recevoir. Un chapeau noir dont la crête cassée le faisait ressembler à un charlatan des routes, un fichu autour du cou qui cachait les croix (qu’il avait précieusement gardé pendant sa détention pour que personne ne les lui enlève) , un veston blanc, au dessus d’une chemise épaisse à manches longues, marron & blanche ; un gros ceinturon ; un pantalon marron bouffant accentué par des bottes-ranchers montant jusqu’a mi tibias, le voilà fin prêt. Il se tenait la, sourire en coin, la tête légèrement inclinée, l’air niais comme dirait certains, l’air charmeur comme aurait dit Régante. Dans sa main gauche, le canon du fusil bien prisonnier, lui servait de canne. Alors qu’il quittait le stand de photographie pour aller rendre ses affaires au geôlier, il vu, posé sur le bureau du directeur le journal du jour. D’un tempérant moqueur et peu scrupuleux, il le prit et le lut. A sa grande rage, il lu la déclaration du nouveau procureur du comté de Lincoln :
« - Le dénommé Billy The Kid, retenu à la prison de Virginia Town, avait été assigné là bas par mon prédécesseur, Lew Wallace pour une durée de 10ans. Il n’en sera rien. Je le condamne à la prison à vie. »
Henry ne put lire la suite. Cet enfoiré de procureur ! Il fallait qu’il s’échappe, et maintenant il avait une piste pour parachever l’oeuvre de sa vie.
Et Henry s’échappa bel et bien, quelques mois avant l’année 1881. Pendant plusieurs mois, il batailla pour obtenir cheval, arme, munitions et nouveaux partenaires. Il ne prévenu personne, ni Pat ni Pete, de ses plans. Il savait que maintenant les choses allaient se hâter et le temps virait à l’orage. Personne ne pouvait l’aider et surtout il ne voulait pas d’aides. Trop de gens étaient morts à ses côtés. Au mois de juillet 1881, il était fin prêt. Il rejoignit le comté de Lincoln, qui était la dernière étape avant Fort Summer, où Pete logeait selon ses indications et ses recherches.
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Et le voilà. En ce 14 juillet, au bout d’une heure de longue route, où il y a réveillé les souvenirs de ses 6 longues années, où il y a creusé dans son cœur meurtri un petit mémorial, à chaque étape, à chaque personne qui a compté. . Régante, John, les Regulators, Pat. A tous, il leur jura solennellement, alors qu’il se tenait fier et grand devant la maison de Pete, qu’aujourd’hui serait le jour où Billy The Kid rentrerait définitivement dans la légende. Il pénétra dans la grande demeure aux allures désertiques. Il y avait bien un cheval attelé devant la maison, mais aucun signe du cavalier. Henry avançait, lançant parfois des « Pete ? ». . Aucune réponse ne lui parvenait. Enfin, il aperçu à l’étage une porte entrouverte où semblait provenir des bruits. Il monta le long escalier, et poussa la porte. En effet, Pete Maxwell était là, allongé sur son lit, tandis que Henry, tout sourire s’approchait de son ami, celui ci lui faisait des signes réguliers de la tête comme pour le prévenir d’un danger. Mais Henry, trop content, ne les remarqua pas, et alors qu’il se penchait pour faire une accolade à Pete, il reçu un violent coup de crosse dans la nuque.

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Henry se réveilla difficilement. Il avait du mal à regarder autour de lui. Il était dans une sorte de grange, le sol était poussiéreux. Tandis qu’il voulait se lever, un pied vint lui marteler le dos, forçant Henry à s’écrouler de nouveau.
« - Tss tss tss. . Du calme Billy. »
La voix le fit tressaillir.
« - Si je m’attendais à te voir. J’étais venu récupérer des informations du fameux P. de Fort Summer, celui qui t’a envoyé un télégramme juste avant ton évasion. J’étais déçu, il s’obstinait à ne pas répondre, mais bon, au final je n’ai pas eu besoin qu’il me mène à toi, car c’est toi qui est venu à moi ! »
L’homme rigolait de façon macabre. Henry lui se concentrait sur cette voix, cette voix si familière. Il releva légèrement la tête au passage de l’ombre de son tortionnaire. L’homme était grand et viril, un chapeau recouvrait son visage, et il portait un grand manteau de bison. Un manteau de bison. . LE manteau de bison de Régante ! Il l’aurait reconnu entre mille. Comment l’avait il obtenu ? A moins que…
« - Patrick ? ? »
Henry, la bouche en sang, se releva à l’aide de ses bras, la haine pour regard.
« - Ne me regardes pas comme ça, comme si je n’étais qu’un vulgaire individu que tu haïssais. » ricana l’homme.
« - Comment ça ? »
L’homme rigola à gorge déployée face à la question d’Henry.
« - Tu n’as pas encore compris. . »
L’homme se retourna, enlevant calmement le chapeau dissimulant son visage.
« - Oh. . C’est. . C’est pas vrai… »
Henry lâcha prise, le visage retombant dans la poussière, il s’esssuya les yeux, brûlants de douleur. L’homme au manteau de bison choppa le menton du Kid, le regardant droit dans les yeux. Henry serra les dents.
« - Espèce d’enfoiré ! ! ! »
L’homme se releva en frappant un grand coup dans les côtés d’Henry. Celui ci, bien qu’agonisant, tenta à nouveau de se relever.
« - Ah. . Quel tempérant de chien. Après tout, qui se ressemble s’assemble. Régante était pareil. Une vile catin in-soumettable.
- FERMES LA ! Traitre !
- Moi ? Traite ahah. . Tu l’as pas tort. . Tu sais, j’ai été nommé Shérif du comté de Lincoln récemment, c’est la que j’ai appris que tu avais tué ton beau père, et suivi Régante.
- Je ne l’ai pas tué.
- C’est cela. Le crime coule dans tes veines, tu es né pour tuer. Mais tu sais, ça m’arrange, comme ça, je n’aurai pas besoin de justifier outre mesure ta mort. »
L’homme arma son fusil et le pointa sur la tempe d’Henry.
« - Mais avant ça. . Il y a quelque chose que tu as qui m’appartient. »
Il choppa Henry par le col pour le relever. Henry voulut se débattre, mais il sentit le fusil pointait tout contre son estomac. Alors qu’il se débattait, les deux croix de Régante dépassèrent de sa chemise. L’homme face à lui afficha un sourire de satisfaction avant de les arracher brutalement. Il jeta par la suite le corps d’Henry bien loin, et il vint heurter un rocher qui provoqua une douleur ultime au dos lacéré et brisé du Kid.
« - Ah mes précieuses ! Me voilà riche ! Riche et puissant ! ! »
L’homme exultait de bonheur et de folie.
« - Ah le pouvoir Henry ! LE POUVOIR ! SI TU EN SAVAIS LE PRIX ! L’éternité dans une vie ! Le pouvoir on le savoure, c’est bien plus fort que l’amour ! Quand je rends la justice, c’est la parole de Dieu ! Je commande, et ils obéissent ! On me craint ! On me croit ! Ahahah ! Dans ce monde où tout se vend, on me donne sinon je prends ! ! Le pouvoir Henry ! Le pouvoir ça brûle en vous, le pouvoir ça vous rend fou ! ! Le pouvoir on s’y accroche, et quand il vous abandonne. Oh petit Henry… On en meurt. »
Il pointa son fusil, et appuya sur la détente, mais Henry en une roulade esquiva le coup, avant de se relever.
« - RENDS MOI LES CROIX DE REGANTE ENFOIRE !
- Ahahah ! CE SONT MES CROIX ET NON CELLES DE CETTE FICHUE CATIN !
- NE LA TRAITES PAS COMME CA ! »
Oubliant ses douleurs, courant vers ce traître, Henry voulut lui arracher les croix des mains, mais tout ce qu’il obtint étaient des coups supplémentaires qui venaient briser son abdomen.
« - Ne comprends tu pas ! Je ne suis pas un méchant dans l’histoire ! J’aimais Régante ! Mais cette chienne m’a trahi ! Elle a volé mes croix, mes précieuses croix qui valent des milliers. Bien sur ils l’ont arrêté, mais n’ont pas récupéré mes bijoux, et elle s’est évadée. Elle a assassiné les tueurs que je lui envoyais, et même quand elle était là, souillée et faible sous mes yeux, elle ne voulait pas me donner mes croix… Oh oui ça m’a surpris quand j’ai vu le cadavre de mon ami, et que les croix autour de ses chevilles avaient disparues. . Mais j’ai vite compris. . Petit fumier, tu les avais prises avant mon retour hein ? ! »
Henry se releva, il crachait du sang et il pouvait à peine se relever.
« - Mais maintenant je les ai, tout ça n’a plus d’importance. . Ahaha »
Henry se releva, il ne pouvait pas s’arreter là, la mort ne pourrait pas l’empecher de le tuer. Lui qui parlait en étant si fier, qui reniait Régante, qui l’avait humiliée, et tuée. Il s’avançait difficilement, à moitié mort déjà. L’homme le défigurant lui lança.
« - Tu les veux c’est ça hein ? D’accord, tiens prends ! »
Il balança la croix blanche dans les airs. Henry tendit la main, et il sentit sa jambe se déchirait brutalement. Il tomba au sol. Il avait récupéré la croix blanche, la croix de l’ange, et déjà il voyait une lumière aveuglée ses yeux. Est ce celle du soleil ou celle du bout de la route. . Sa jambe était en sang, la balle profondément logée dans sa cuisse.
« - Allez ! ! RELEVES TOI. La seconde arrive ! ! »
L’homme jeta la croix noire dans les airs. Elle vint pile dans l’axe de lumière qui aveuglait Henry. Le temps se ralentit. Les morts, les déceptions, il a tout surmonté, la tête baissée. S’il redescend la côté, ce sera, la tête haute. Il est au bout de la route maintenant, de sa vie beaucoup trop courte, il sait qu’il va mourir, à 21 ans à peine, avec le regret de n’avoir pas su venger sa belle. Avec le regret d’avoir donner sa confiance, d’avoir cru et d’avoir été trahi. Malgré la flamme qu’il a de vivre, il a en lui cette vieille âme, qui le porte à croire, qu’il vaut mieux pour lui de rejoindre ses amis, et Régante. . Il était trop tard pour penser à la valeur de sa vie maintenant, la croix noire tournoyait lentement au dessus de lui, alors il serrait fort la croix blanche dans sa main, et il tendit l’autre vers l’objet en se relevant légèrement. Mais il lui semblait que la croix s’éloignait maintenant. Il sourit. Il comprenait. Son cœur déjà n’était plus, la gâchette avait été pressée…
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Billy the Kid fut enterré dans le cimetière militaire de Fort Sumner entre ses deux amis Bowdre et O’Folliard. Le shérif du comté de Lincoln reçu les honneurs de la mort du bandit. Cependant il n’y trouva pas tout son bonheur. En effet, il recupéra discretement la croix noire, incrustée d’or, mais il n’arriva pas à extraite la croix blanche, qui fut donc enterré avec le Kid, qui la serra férocement même après sa mort. Certains racontent que grâce à elle, il eut droit à un repos solennel après la mort. Le shérif lui garda la croix noire, et on raconte que quelques jours plus tard, alors qu’il l’enfillait autour de son cou, en descendant les escaliers de sa somptueuse demeure, pour aller flaner et se vanter en ville, sa main se coinça dans l’enroulage de la chaine, et il perdut l’équilibre. Son dos se fractura en de multiples parts, mais il ne mourrut pas sur le coup. Or, étant seul chez lui, il agonisa des heures durant jusqu’à mourir, le visage tordu de douleurs. Sa femme, le retrouvant ainsi, enterra la croix dans le jardin mais jamais elle ne fut retrouvée lors des recherches qui furent menées après. Lors des obsèques du shérif, un des adjoints ramena à sa femme une petite gourmette trouvée sur les lieux de la mort de Billy The Kid. La gourmette portait l’inscription « Patrick ». . La femme, visiblement éplorée, lança l’objet sur la tombe de son mari, qui commençait à être recouverte de terre. L’adjoint lui murmura :
« - C’est un beau prénom, pourquoi ne le portait il pas ?
- Il disait que ça faisait trop conventionnel, et quand il était chasseur de bisons, tout le monde l’appelait par son diminutif. . »
Les obsèques terminées, le monde s’éloigna, laissant Pat Garett dans un prétendu repos, à l’ombre d’une grande croix noire. Le soir de son enterrement, le vent souffla fort.
Le lendemain, quand la femme de Pat Garett vint déposer des fleurs, elle trouva un avis de recherches qui s’était arrêté dans sa course folle contre la croix, celle d’un jeune homme moqueur à l’allure charmante, qui savait que son oeuvre avait finalement était accomplie. .

►☼◄
Melly-Mellow

PostScriptum

Voilà qui conclut cette nouvelle qui se nomme Ré-interprétation d’une légende, qui n’est autre que celle de Billy The Kid. Bien entendu Billy The Kid n’a pas connu de femme nommée Régante et j’ai modifié certains périodes de sa vie. Ce qui est vrai est qu’il a bien vécu avec le shérif Antrim, son beau père, qui ne l’a jamais reconnu. Par la suite il est devenu shérif en Arizona, où il tua son premier homme. Il rejoignit la bande des Regulators mené par John Tunshall. Il tenta avec cette bande de venger leur patron décédé et il fut emprisonné. Cependant il rencontra Pat Garett après son séjour en prison et non avant. Et il mourut de deux balles tirées par son ancien ami devenu shérif, alors qu’il allait rendre visite à Pete Maxwell, un ancien Regulator.
La véritable histoire de Billy The Kid reste mystérieuse mais beaucoup affirment que ces crimes étaient tous justifiés et qu’il était un personnage plutôt attachant au final. Voilà ma version de ce jeune homme, qui j’espère vous aura plu et vous aura donné envie d’en apprendre plus sur ce personnage souvent mal connu.

Chapitre 1 : http : //www. poeme-france. com/nouvelle-146888-chapitre-1-l-enchaine-en-ville. html
Chapitre 2 : http : //www. poeme-france. com/nouvelle-146930-chapitre-2-deux-annees-pour-apprendre-a-vivre. html
Chapitre 3 : http : //www. poeme-france. com/nouvelle-147012-chapitre-3-finir-la-tete-haute. html

©Paroles « Le pouvoir » - Roméo & Juliette


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Poème en Phonétique

lə bɔ̃ tɑ̃ pasə kɔmə ynə etwalə filɑ̃tə. ɑ̃ʁi etε aʒənuje, lə vizaʒə tʁɑ̃pe də laʁmə. il vənε də poze la kʁwa a sɔ̃ fynεstə uvʁaʒə. il sə ʁələva, sɑ̃ɡlɔtɑ̃ e tu pəti ɑ̃fɑ̃ kil etε. a di- sεt ɑ̃ a pεnə, ɔ̃ nə sε ʁjɛ̃ də la vi, ɔ̃n- εt- ɛ̃pyde e ɛ̃pʁyde. ɔ̃ kʁwa εtʁə ɛ̃vɛ̃siblə e ɔ̃ kʁwa kə la vi kɔ̃tinɥəʁa də kule dɑ̃ dε ʒuʁ tʁɑ̃kjə, etεʁnεllmɑ̃. ɑ̃ʁi ɑ̃teʁε sɔ̃ paʁadi su teʁə, e lɥi il plɔ̃ʒε ɑ̃n- ɑ̃fe. il bʁyla lεz- afεʁə də ʁeɡɑ̃tə, ʒystə o dəsy də sa tɔ̃bə. il fisεlla sɔlidəmɑ̃ sε dø kʁwa otuʁ də sa nykə bʁize də ʃaɡʁɛ̃, e, pʁənɑ̃ blak sidə kɔmə dεstʁje, il tʁɔta lɔ̃tɑ̃, lwɛ̃ də sεtə plasə imakyle də sɑ̃.
lε nɥi ki sɥiviʁe nə fyʁe plys ʒamε ʁəpozɑ̃tə. ɑ̃ʁi ʁədəvənε œ̃n- ɑ̃fɑ̃, œ̃ pəti ɑ̃fɑ̃ ki a pœʁ dy nwaʁ, ki sə mεt ɑ̃ bulə e sɑ̃ɡlɔtə lə plys silɑ̃sjøzəmɑ̃ pɔsiblə. lε ʒuʁ ki sɥiviʁe, il nafiʃε plysz- okœ̃ suʁiʁə, il fəzε sɔ̃n- œvʁə, sɔ̃ ʃəminəmɑ̃ ɛ̃teʁjœʁ, pʁepaʁɑ̃ avεk aʁdœʁ lə plɑ̃ dε pʁoʃεnəz- ane də sa vi. kɑ̃t- il ʁəɡaʁdε vεʁ lavəniʁ, il i a kɔmə œ̃ flu dɑ̃ lə tɑ̃. puʁ lɥi, sa dεstine etε mɛ̃tənɑ̃ də vɑ̃ʒe ʁeɡɑ̃tə. lɔʁskil pɑ̃sε a la vɑ̃ʒɑ̃sə, il netε mεmə pa febʁilə, il avε ɑ̃ lɥi sεtə fɔʁsə tʁɑ̃kjə, də lɔmə ki ε-abitye a vwaʁ la mɔʁ ʁɔde, ki na plys ʁjɛ̃ a pεʁdʁə e ki nεt- ataʃe a la vi, kə paʁ œ̃ kœʁ detʁɥi ki ʁeklamə dy sɑ̃ puʁ sɑ̃.

il dəvɛ̃ ʃeʁif a plɛ̃ tɑ̃z- a fɔʁ ɡʁɑ̃, e ɔptɛ̃ dɔ̃k lə dʁwa davwaʁ ynə tʁupə su sεz- ɔʁdʁə. lə pʁəmje də sεz- ɔmə sapəlε fʁɑ̃k kaij, œ̃n- iʁlɑ̃dε sɑ̃ ʒεnə ki paʁlε avεk œ̃n- aksɑ̃ ɛ̃sypɔʁtablə e ki pεstε kɔ̃tʁə tut- e ʁjɛ̃. ɑ̃ʁi nə lɥi ɑ̃ fəzε ɡεʁə ʁəmɔ̃tʁɑ̃sə, ɔpstine kil etε dakɔ̃pliʁ sa taʃə. il setε fε ynə ʁεzɔ̃ də nə plysz- εtʁə œ̃ fεblə. il nə pləʁε pʁεskə plys, mεz- il nə dɔʁmε pa puʁ otɑ̃. sɛ̃pləmɑ̃, il savε kə ʁeɡɑ̃tə lə vudʁε fɔʁ kɔmə œ̃n- ɔmə. sεz- idez- ɑ̃ dəvənε mwɛ̃ kɔ̃fyzəz- e il pyt dɔ̃k pʁepaʁe œ̃ plɑ̃ daksjɔ̃ kɔ̃tʁə lə məʁtʁje ki nə sə dutə pa kə lepe də damɔkləz- ε sɔʁti də sɔ̃ fuʁʁo. il ʃεʁʃε alɔʁ ʃakə ʒuʁ dɑ̃ lεz- avi də ʁəʃεʁʃəz- œ̃ pʁetɑ̃dy patʁik. mε ʁjɛ̃. il pasa dε teleɡʁaməz- o ʃeʁif dεz- otʁə- vilə, mεz- okœ̃ ʁezylta. il finisε paʁ dezεspeʁe, sə dəmɑ̃dɑ̃ si finaləmɑ̃ sə pɔstə də ʃeʁif alε lɥi asyʁe kwa kə sə swa. o final, sa nə fəzε kə lɥi ʁapəle sɔ̃ bo pεʁə, e il detεstε sεtə imaʒə.
alɔʁ kœ̃ ʒuʁ, il akʁoʃε lεz- avi də ʁəʃεʁʃə də fasɔ̃ maʃinalə syʁ lε pano də la vilə, il sə paʁaliza dəvɑ̃ lafiʃə də « lɑ̃ʃεne ». dəpɥi lə tɑ̃ kil ʃεʁʃε patʁik, il navε mεmə plys fε atɑ̃sjɔ̃ a « lɑ̃ʃεne ». ɔn « lə » ʃεʁʃε ɑ̃kɔʁə puʁ ynə sakʁe pwaɲe də dɔlaʁ. ɑ̃ʁi seʁa lε dɑ̃. sil savε. alɔʁ kil etε la, dɑ̃z- œ̃n- eta u sa sɑ̃sibilite etε mizə a ʁydə epʁəvə, fʁɑ̃k kaij debaʁka, lεʁ ʃovɛ̃ e fje sə sɑ̃tɑ̃ a dε kilɔmεtʁəz- a la ʁɔ̃də. ʁəmaʁkɑ̃ kə sɔ̃ swa dizɑ̃t « sypeʁjəʁ » avε la laʁmə a lɔεj, il nə pyt sɑ̃pεʃe la ʁajʁi.
« ɔ il fε lemɔtif lə ʃeʁif ! ε sə də vwaʁ dlaʁʒe ɡaspije puʁ dε bɑ̃di sɑ̃ klasə ki tfε sεt efε ? »
fʁɑ̃k aʁaʃa dε mɛ̃ dɑ̃ʁi lavi də ʁəʃεʁʃə də lɑ̃ʃεne.
« fo il kil swa si moʃə puʁ kil sə kaʃə ! aaa ! »
lə ʁiʁə ɡʁa də sεt ɔmə e sε manjεʁə də ʁystʁə blesε pʁɔfɔ̃demɑ̃ œ̃n- ɑ̃ʁi ɑ̃n- emwa. il ʃɔpa liʁlɑ̃dε paʁ lə kɔl, kɔmə sɔ̃ bo pεʁə lə fəzε avεk lɥi.
« fεʁmə- la e ʁətuʁnə- bɔse !
e ʒə vε pa mə fεʁə kɔmɑ̃de paʁ œ̃ ɡʁɛ̃ɡalε-o kɔmə tʁwa pɔmə ! »
ɑ̃n- efε fʁɑ̃k etε boku plys ɡʁɑ̃ kɑ̃ʁi, e boku plys laʁʒə eɡaləmɑ̃. il lə fʁapa vjɔlamɑ̃ sə ki mit ɑ̃ʁi a teʁə. sasεjɑ̃ syʁ lɥi, fʁɑ̃k sə mit a lə fʁape a tu va e il lɥi ala mεmə ʒyska lɥi kʁaʃe o vizaʒə. ɑ̃ʁi nə puvε pa sə defɑ̃dʁə, pəti kɔmə il etε fasə a lɛ̃pozɑ̃ fʁɑ̃k. dɑ̃z- œ̃n- efɔʁ, il atɛ̃ sɔ̃ pistɔlε e il tiʁa. il nə faly pa lɔ̃tɑ̃z- a liʁlɑ̃dε puʁ sekʁule, sɑ̃ mεmə œ̃ ʁalə də dulœʁ. ʁealizɑ̃ sɔ̃n- aktə, ɑ̃ʁi sə ʁəmi dəbu e sifla blak sidə avɑ̃ də seʃape o ɡalo vεʁ la sɔʁti də la vilə.

kaij, aməne a lɔpital, sə savε syʁ lə pwɛ̃ də muʁiʁ, mεz- il y lə tɑ̃ də sə deklaʁe inɔse, akyzɑ̃ sɔ̃n- ɑ̃sjɛ̃ sypeʁjœʁ də ʁaʒə εksesivə. lə ʒyʒə də la vilə dekʁeta ɑ̃ʁi ɑ̃tʁim kɔmə kʁiminεl sɑ̃ kozə atenɥɑ̃tə. səpɑ̃dɑ̃ lεz- ɑ̃sjɛ̃z- adʒwɛ̃ dɑ̃ʁi nə lə ʁatʁapεʁe ʒamε, kaʁ il avε deʒa kite laʁizɔna puʁ ʁətuʁne o nuvo mεksikə, tu pʁε dy kɔmte də lɛ̃kɔln. il vwajε mɛ̃tənɑ̃ sɔ̃ nɔ̃ paʁtu syʁ tutə lεz- afiʃə, il lɥi falε œ̃ nɔ̃ dyzaʒə ɑ̃ pyblik. il desida də ʁəpʁɑ̃dʁə lə nɔ̃ də sa mεʁə, ɑ̃ʁi mkaʁti, mε malɡʁe səla il savε kə setε tʁo taʁ puʁ ynə kuvεʁtyʁə də ʒɑ̃til sivil u də vajɑ̃ ʃeʁif. il etε kʁiminεl e mɛ̃tənɑ̃ il dəvε lasyme. il sə ʁapəlε sə kə ʁeɡɑ̃tə lɥi dizε… limaʒə kɔ̃ dɔnə o final nε pa tuʒuʁ la bɔnə. kɔmɑ̃sa alɔʁ puʁ ɑ̃ʁi ynə vi də kaʃεtə, də kʁɛ̃tə, də fɥitə. kɔmə il kɔ̃pʁənε ʁeɡɑ̃tə mɛ̃tənɑ̃. la pœʁ. nə puvwaʁ fεʁə kɔ̃fjɑ̃sə a pεʁsɔnə. sεz- ɑ̃bisjɔ̃z- avε tʁo dεnəmi, mεz- il savε syʁtu e avɑ̃ tu, kil nə puvε plys ʁəkyle. il dəvε tɥe patʁik e apʁε, advjεnə kə puʁʁa.
œ̃ ʒuʁ, alɔʁ kil etε o baʁ dœ̃ salun, nwaje dɑ̃ sɔ̃ veʁə də wiski, œ̃n- ɔmə labɔʁda. setε œ̃ ʒənə ʁɑ̃ʃe bʁitanikə dy nɔ̃ də ʒɔn tœ̃ʃal ki, kɔnεsɑ̃ sa ʁepytasjɔ̃, vulε lɑ̃ɡaʒe kɔmə ɔmə də mɛ̃. nə saʃɑ̃ pa tʁo kɔmɑ̃ sə debʁuje dɑ̃ la vi, ɑ̃ʁi aksεpta la pʁɔpozisjɔ̃ də lɔmə. il diʁiʒε ynə pətitə bɑ̃də də bɑ̃di nɔme ʁəɡylatɔʁz- avεk dø də sεz- akɔlitə, dik bʁəwœʁ e fʁɑ̃k mknab. la pətitə bɑ̃də nə ʃεʁʃε kə la pʁɔtεksjɔ̃ dε teʁə- də ʒɔn, ki sεʁvε a tus də mɑ̃tɔʁ e də kɔ̃sεje. sɔ̃ byt etε də ʁe ɛ̃skʁiʁə tus sε pəti vwajus dɑ̃z- œ̃ kadʁə plys kalmə e pasifikə. səpɑ̃dɑ̃ la kɔabitasjɔ̃ avεk lε bɑ̃də ʁivalə netε pa dε plys sɛ̃pləz- e nə fasilitε pa la taʃə də ʒɔn.
ɑ̃ʁi i veky kεlk bεlləz- ane, si fəzɑ̃ də bɔ̃z- ami dɔ̃ ʃaʁli bɔwdʁə, tɔm ɔfɔljaʁ u ɑ̃kɔʁə dɔk skyʁlɔk. tusz- etε a pø pʁε də sɔ̃n- aʒə mε lə kɔ̃sideʁɑ̃ kɔmə œ̃ pəti fʁεʁə, sə ki avε lə dɔ̃ daɡase ɑ̃ʁi. tu lə mɔ̃də kɔ̃tinɥε də lɥi dɔne lə pəti sɔbʁikε də ɡamɛ̃ e lɥi, il ʁetɔʁkε ɑ̃ sɔʁtɑ̃ lεz- aʁmə, aʁmə- kil manipylε avεk aʒilite e pʁesizjɔ̃, il etε dajœʁ lə mεjœʁ tiʁœʁ də la bɑ̃də sə ki lɥi avε tuʒuʁ valy lεz- ɔnœʁ də ʒɔn. səpɑ̃dɑ̃, səlɥi si etε ɑ̃ plεnə ɡeʁə puʁ dy betaj avεk lə klɑ̃ fɔʁme paʁ lε ɡʁɑ̃ fεʁmje dy kwɛ̃ : ʒɔn dɔlɑ̃, lawʁɑ̃sə myʁfi e ʒɔn ʃizɔm. sε tʁwa kɔ̃pεʁə vulε ʁekypeʁe lε teʁə- ʒɔn tœ̃ʃal, kɔ̃sideʁɑ̃ kεlləz- etε mal ytilize dynə paʁ e dotʁə paʁ puʁ nuʁʁiʁ dεz- ɔʁ la lwa ki plysz- ε.

tœ̃ʃal fy asasine ɑ̃ milə ɥi sɑ̃ swasɑ̃tə diz- ɥit e la ɡeʁə dy kɔmte də lɛ̃kɔln debyta. lε ʁəɡylatɔʁ suεtɑ̃ vɑ̃ʒe la mɔʁ də lœʁ patʁɔ̃, sə miʁe ɑ̃ kεtə dε tɥœʁz- a ɡaʒəz- ɑ̃ɡaʒe paʁ lə klɑ̃ dɔlɑ̃ slaʃ myʁfi slaʃ ʃizɔm e lεz- asasinεʁe a stil spʁiŋz- ɑ̃ maʁs. sɑ̃ sɥivi alɔʁz- ynə lɔ̃ɡ kεtə də ʁivalite. lε klɑ̃, mɔ̃te lεz- œ̃ kɔ̃tʁə lεz- otʁə, lε ʁəɡylatɔʁ, ʒənə mino dynə vɛ̃tεnə danez- ɑ̃ siblə də ʃwa. a səla saʒutεʁe lε ʃeʁif də tus lεz- ɑ̃viʁɔ̃, ki puʁ kalme lε tymyltə lε pʁiʁe ɑ̃ ʃasə. la bɑ̃də dami sə tʁuvε ɑ̃ movεzə pasə, dəvɑ̃ vivʁə kaʃe də tut- εnəmi pɔtɑ̃sjεl, sə ki ʁəpʁezɑ̃tε katʁə vɛ̃- diz- nəf puʁ sɑ̃ də la pɔpylasjɔ̃ dy nuvo mεksikə.
œ̃ swaʁ, otuʁ dy fø, lεz- ami pʁəpaʁε œ̃ plɑ̃ kɔ̃tʁə lə ʃeʁif wijjam bʁɑ̃di, pʁɔtεktœʁ dy klɑ̃ dɔlɑ̃ slaʃ myʁfi slaʃ ʃizɔm.
« alεksɑ̃de pʁɑ̃dʁa luεst ɑ̃ ka də fɥitə puʁ blɔke lə ʃeʁif e sɔ̃n- adʒwɛ̃. ʃaʁli, tɔm, dɔk ɑ̃ kuvεʁtyʁə. ɑ̃ʁi ty mə sɥivʁa puʁ latakə də fʁɔ̃.
ʒi pɑ̃sə, si ia œ̃n- ɛ̃pʁevy, fodʁε puvwaʁ aʁɑ̃ʒe œ̃ plɑ̃ vitə fε.
ia pa də ʁεzɔ̃ mεz- uεz- o mwɛ̃z- avwaʁ dε siɲə. kε sə kə vu diʁje də nɔ̃ də kɔdə ? »
tus fyʁe ɑ̃ʃɑ̃te, e ʃakœ̃ lœʁ tuʁ il tɑ̃tεʁe də tʁuve œ̃ syʁnɔ̃. boku pʁənε lə syʁnɔ̃ kə la pɔpylasjɔ̃ lœʁ dɔnε, asɔsje a lœʁ vilə də nεsɑ̃sə. kɑ̃ vɛ̃ lə tuʁ də ɑ̃ʁi, il sə tʁuva bjɛ̃ pø ɛ̃spiʁe :
« bɔ̃ deʒa lə syʁnɔ̃ kɔ̃ tə dɔnə suvɑ̃ sε lɡamɛ̃… apʁε, ty vjɛ̃ du ? »
ɑ̃ʁi ʁεsta silɑ̃sjø. o fɔ̃ du vənε il, ki etε il ? il nə sə sɑ̃tε plysz- ɑ̃ʁi, il nə sə sɑ̃tε kə lə kɔʁ vɑ̃ʒœʁ də ʁeɡɑ̃tə.
« ta pa œ̃n- ɑ̃dʁwa ki tε ʃεʁ ? »
il ləva lεz- iø vεʁ sε kamaʁadə. œ̃n- ɑ̃dʁwa ki lɥi etε ʃεʁ. lə səl ɑ̃dʁwa il setε sɑ̃ti kɔmə o paʁadi setε dɑ̃ lε bʁa də ʁeɡɑ̃tə. sɔ̃n- imaʒə ʁəvənε a lɥi. ʁeɡɑ̃tə.
« ʁeɡɑ̃tə bij…
bij ! e sa klakə !
ɛ̃ ?
kε sə kə ty pɑ̃sə də bij lɑ̃fɑ̃ demɔ̃ !
nɔ̃ nɔ̃ atɑ̃de, bij lɑ̃fɑ̃ də satɑ̃ !
bij bεlzəbyt ! »
dəvɑ̃ tɑ̃ də pasjɔ̃ e tɑ̃ də ʁəʃεʁʃə, ɑ̃ʁi suʁi. pɥi sə ləvɑ̃, il ʁəɡaʁda sε kamaʁadə, lə suʁiʁə o lεvʁə.
« ɔk. apəle biji. biji tə kid asteʁiskə (eɡal lɑ̃fɑ̃t) »
la bɑ̃də akjεsa. setε paʁfε.
lə lɑ̃dəmɛ̃ lasasina y ljø avεk syksε malɡʁe kə ɑ̃ʁi fy blese dynə balə tiʁe paʁ œ̃ dεz- adʒwɛ̃ dy ʃeʁif. la tʁupə desida dale vεʁz- œ̃ ʁɑ̃ʃ pa lwɛ̃ də səlɥi də ʒɔn tœ̃ʃal. il apaʁtənε a œ̃n- ɑ̃sjɛ̃ ʃasœʁ də bizɔ̃, pa ɡaʁεt. fis dœ̃ ʁiʃə plɑ̃tœʁ ɑ̃ luizjanə, il etε vəny sɛ̃stale il i a kεlkz- ane deʒa avεk sa pʁəmjεʁə epuzə ki maləʁøzəmɑ̃ dispaʁy. sə mɔ̃tʁɑ̃ kuʁaʒøz- e ɑ̃bitjø, il fɔ̃da sɔ̃ pʁɔpʁə salun, mε lafεʁə fy pø fʁyktɥøzə. il ʁədəvəny alɔʁ ʁɑ̃ʃe, ɑ̃n- atɑ̃dɑ̃ kə sa dəmɑ̃də dakizisjɔ̃ dœ̃ ʁεstoʁɑ̃ ɑ̃ vilə swa aksεpte.
pa etε œ̃n- ɔmə ɡʁɑ̃t- e bjɛ̃ bati, dynə tʁɑ̃tεnə dane. il avε lε ʃəvø blɔ̃z- e œ̃ fʁɔ̃ pʁedɔminɑ̃ u ɔ̃ lizε lasyʁɑ̃sə də sɔ̃n- aʒə. sa maʃwaʁə etε ɛ̃pozɑ̃tə e kaʁe, sɔ̃ ne, fɔʁ e bo kɔmə səlɥi də siʁano. sεz- iøz- etε tuʒuʁ kalməz- e pɑ̃sif. puʁ sɔ̃n- aʒə, il avε ynə pasjɑ̃sə e ynə saʒεsə a tutə epʁəvə, a pεnə ɑ̃dyʁsi paʁ sε difeʁɑ̃tə maʁk də kɔ̃ba ki sə lizε syʁ sε bʁaz- o dimɑ̃sjɔ̃z- ɔʁ nɔʁmə. ɑ̃ʁi sə lja vitə damitje avεk lɥi, e pa lɥi ɔfʁi swɛ̃z- e nuʁʁityʁə. setε œ̃n- ɔmə aɡeʁi ki savε sə kil vulε e il pʁɔpoza a ɑ̃ʁi də nə pa sɥivʁə lε ʁəɡylatɔʁ dɑ̃ lœʁ kεtə də vɑ̃ʒɑ̃sə, e də ʁεste avεk lɥi. səpɑ̃dɑ̃, sɑ̃ ʁɑ̃tʁe dɑ̃ lε detaj, ɑ̃ʁi εksplika kil dəvε lε sɥivʁə, vɑ̃ʒe sɔ̃ patʁɔ̃ e ɑ̃sɥitə akɔ̃pliʁ sɔ̃n- œvʁə. sɔ̃n- ami avε bo lɥi poze dε kεstjɔ̃, ɑ̃ʁi ɡaʁdε lə silɑ̃sə.
la tʁupə ʁεsta plyzjœʁ ʒuʁ ʃe pa ɡaʁεt, ki sə mɔ̃tʁε də plysz- ɑ̃ plys pʁoʃə dɑ̃ʁi. dε kə sə dεʁnje fy ɑ̃ plεnə pɔsesjɔ̃ də sε kapasite, il laməna ʃase avεk lɥi. lε dø sɑ̃blε ɛ̃sepaʁablə, sə ki y puʁ ɛ̃sidɑ̃sə denεʁve la bɑ̃də dami dɑ̃ʁi. finaləmɑ̃ œ̃ swaʁ, la nuvεllə paʁvɛ̃ kœ̃ ʃeʁif sə fəzε lə vɑ̃ʒœʁ də wijjam bʁɑ̃di. səlɥi si, pʁɔvɔkɑ̃ lε ʁəɡylatɔʁ, lε mεtε o defi də vəniʁ lə tɥe. nə ʁəkylɑ̃ dəvɑ̃ okynə pʁɔvɔkasjɔ̃, la bɑ̃də aksεpta lə ɡaʒə. alɔʁ kilz- atəlε lœʁ ʃəvo, pa ɡaʁεt vɛ̃ a lœʁ ʁɑ̃kɔ̃tʁə.
« vus paʁte lε pəti ɡaʁ ?
ui ɔ̃n- a œ̃n- ɔmə a edyke
ty paʁz- osi biji ? »
ɑ̃ʁi sə tuʁna vεʁ pa, ki la mɛ̃ syʁ lepolə lə ʁəɡaʁdε dœ̃n- εʁ pʁɔtεktœʁ.
« ʒε pa lə ʃwa.
ʒə nə pø pa tə ʁεzɔne ?
nɔ̃.
pʁɔmε mwa œ̃ tʁyk.
kwa ?
kɑ̃ ty oʁaz- efεktɥe tɔn » œvʁə «, ʁvjɛ̃z- a la mεzɔ̃. ioʁa tuʒuʁz- ynə plasə puʁ twa ptit. »
ɑ̃ʁi avε lə suʁiʁə, pa etε dəvəny kɔmə œ̃ pεʁə, u œ̃ ɡʁɑ̃ fʁεʁə puʁ lɥi. il lɥi fi ynə bʁεvə akɔladə pɥiz- il ʁəpʁi la ʁutə ɑ̃ diʁεksjɔ̃ də sɑ̃ patʁisjo.

« a kuvεʁ ! »
lε tiʁ fyzε, εksplozɑ̃ lε fənεtʁə, e alɑ̃ sə lɔʒe dɑ̃ lə myʁ də la kɥizinə e dy salɔ̃. ynə dizεnə də tiʁœʁz- etε a lεksteʁjœʁ. la bɑ̃də etε ʁətʁɑ̃ʃe dɑ̃ la mεzɔ̃ dalεksɑ̃de mkswin dəpɥi kεlk ʒuʁ, apʁε lasazina dy ʃeʁif ʒak lɔ̃ a sɑ̃ patʁisjo, ki sə vulε vɑ̃ʒœʁ də sɔ̃ kɔlεɡ desede wijjam bʁɑ̃di pwɛ̃ sɛ̃k lɔ̃ɡ ʒuʁz- a dəvwaʁ ʁeplike a dε ʁafalə də tiʁ, pʁive də sɔmεj dyʁablə e də ʁəpa dɑ̃ la ʁεɡlə də laʁ. okynə eʃapatwaʁə, la mεzɔ̃ etε ɑ̃sεʁkle. lε ʁəɡylatɔʁ nɑ̃ puvε plysz- e il sɑ̃tε kə la sələ fasɔ̃ də sɑ̃ sɔʁtiʁ avεk lεz- ɔnœʁz- etε la mɔʁ. mεz- ɑ̃ʁi nə puvε si ʁezudʁə, il navε pa vɑ̃ʒe ʁeɡɑ̃tə. il nə puvε pa. sε kamaʁadə nə kɔ̃pʁənε pa sɔ̃n- ɔpstinasjɔ̃. alɔʁ kalεksɑ̃de e døz- otʁə- ʁepɔ̃dε o tiʁ də lεksteʁjœʁ, pətə makswεll, lə pəti dεʁnje də la bɑ̃də, ki lεz- avε ʁəʒwɛ̃ kεlk ʒuʁz- apʁε lasasina dy ʃeʁif lɔ̃, vɛ̃ vwaʁ ɑ̃ʁi. sə dεʁnje ʁəfəzε sɔ̃ bɑ̃daʒə, imakyle də sɑ̃. il ʁεstεʁe la ynə pwaɲe də minytə, pətə esεjɑ̃ də kɔ̃vɛ̃kʁə ɑ̃ʁi kə plys ʁjɛ̃ nə puʁʁε lε sove. laʃaʁne ləva lεz- iø. alεksɑ̃de etε a bu də suflə, blese o bʁa. tɔm e dɔk netε pa mjø. ilz- alε mɑ̃ke də mynisjɔ̃, də nuʁʁityʁə, e syʁtu də vi. ɑ̃ʁi seʁa lε dɑ̃. sa nə puvε pa sə tεʁmine kɔmə sa.
il laʃa tu. il ʁakɔ̃ta tut- a pətə. a la fɛ̃ də sɔ̃ ʁesi, il dəmɑ̃da a pətə kεlkə ʃozə.
« sɔʁ paʁ dəʁjεʁə pɑ̃dɑ̃ kə lε ɡaʁz- e mwa ɔ̃ sə ʁɑ̃, e ʃεʁʃə sə mεk. ɑ̃vwa mwa dεz- ɛ̃fɔʁmasjɔ̃ kɔdez- ɑ̃ pʁizɔ̃, e a ma sɔʁti, mεmə si səla dwa εtʁə paʁ ynə evazjɔ̃, ʒiʁε diʁεktəmɑ̃ lə tɥe, e ɑ̃sɥitə kil fase sə kil vəle də mwa. »
pətə lə ʁəɡaʁdε tʁuble e pɥi finaləmɑ̃ il aksεpta. pɑ̃dɑ̃ kil paʁtε a tʁavεʁ la fɔʁε ɑ̃n- εspeʁɑ̃ sɑ̃ sɔʁtiʁ, ɑ̃ʁi paʁti vwaʁ sε kamaʁadəz- e lœʁ εksplika ka pʁezɑ̃, il falε sə ʁɑ̃dʁə a levidɑ̃sə, e sə ʁɑ̃dʁə tu kuʁ.
« tε fu ? ! mwa vivɑ̃ ʒamε ʒə niʁε dɑ̃z- ynə pytɛ̃ də pʁizɔ̃ ! otɑ̃ kʁəve ! »
okœ̃ dø nə vulε sə fεʁə aʁεte, e la lytə daʁɡymɑ̃ sɑ̃ɡaʒε kɑ̃ tut- a ku.
« ləs. lε. lε ɡaʁ ! ia. ia.
kwa ? !
ia lə fø ! »
ɑ̃n- efε, œ̃ ɡʁɑ̃ bʁazje də suʁsə ɛ̃kɔny avε ɑ̃flame lə salɔ̃. dɑ̃z- ynə kɔɥ ʒeneʁalə, lε bɑ̃di tɑ̃tεʁe də letɛ̃dʁə mε ʁjɛ̃ ni fi, lə fø etε deʒa tʁo ɑ̃kʁe. tɔm pasa paʁ la fənεtʁə e fy fyzije syʁ lə ʃɑ̃ paʁ lε tiʁœʁz- a lεksteʁjœʁ. alεksɑ̃de, lə doz- ɑ̃ fø sɔʁti puʁ də lo mεz- il fy osi ɛ̃pitwajabləmɑ̃ fyzije. ɑ̃ʁi vwajε sɔ̃ mɔ̃də sekʁulε, tus sεz- ami muʁɑ̃. alɔʁ kə dɔk saʁmɑ̃ də sɔ̃ fyzil e dynə εspεsə də buklje vetystə, sɔʁtε fasə o tiʁ, ɑ̃ʁi lə sɥivi sɑ̃ vʁεmɑ̃ kɔ̃pʁɑ̃dʁə, e tɑ̃di kil ekutε lε tiʁ ʁikoʃε kɔ̃tʁə lə fεʁ u mεmə lə tʁavεʁse, il sɑ̃ti lə sɔl sə deʁɔbε su sε pje, e il ʃyta lə vizaʒə kɔ̃tʁə la pusjεʁə amεʁə dy sɔl.

il pasa dø lɔ̃ɡz- anez- ɑ̃ pʁizɔ̃, də ʒɥɛ̃ milə ɥi sɑ̃ swasɑ̃tə diz- nəf u lə ɡuvεʁnœʁ dy nuvo mεksikə lɥi avε akɔʁde la pʁizɔ̃ puʁ diz- ɑ̃ ɑ̃ ʁəkɔnεsɑ̃ kə la plypaʁ də sε kʁiməz- etε də leʒitimə defɑ̃sə. lε pʁəmje tɑ̃, il etε pεʁdy. lε ʁəɡylatɔʁz- etε mɔʁz- e il navε okynə nuvεllə də pətə. la pʁizɔ̃ etε dyʁə. il avε dε ʃεnə, sɑ̃blabləz- a sεllə də ʁeɡɑ̃tə, o pje, avεk œ̃ bulε o pje ɡoʃə. il pɔʁtε ynə vjεjə tənɥ ɡʁizə e pusjeʁøzə. ɑ̃ də ʁaʁəz- ɔkazjɔ̃, lε detənysz- avε də la vizitə mεz- ɑ̃ʁi nɑ̃n- avε ʒamε. lane milə ɥi sɑ̃ katʁə vɛ̃z- aʁiva. ɑ̃ʁi setε ɑ̃dyʁsi dɑ̃ la pʁizɔ̃, tɑ̃tɑ̃ də fεʁə lə plys də spɔʁ pɔsiblə puʁ mɛ̃təniʁ sa kɔ̃disjɔ̃ fizikə.
œ̃ matɛ̃, il etε lə səl ʁevεje də sa sεllylə. lə ɡaʁdjɛ̃ fʁapa vjɔlamɑ̃ kɔ̃tʁə la pɔʁtə də fεʁ.
« wijjam ɑ̃ʁi ɑ̃tʁim. œ̃ teleɡʁamə vjɛ̃ daʁive puʁ twa ! »
lə ɡaʁdjɛ̃ ɡlisa ynə fœjə su la pɔʁtə pɥi sε pa ʁəpaʁtiʁe vεʁ lεz- otʁə- sεllylə. ɑ̃ʁi sota dœ̃ bɔ̃ syʁ lə teleɡʁamə saʃɑ̃ pεʁtinamɑ̃ kə setε sə kil atɑ̃dε dəpɥi lɔ̃tɑ̃. lεz- otʁə, a pεnə ʁevεje, nə pɔʁtεʁe pa ɡʁɑ̃də atɑ̃sjɔ̃ o ʒənə ɔmə.
« dezɔle dy ʁətaʁ kid. ɑ̃ meʃapɑ̃ də la tanjεʁə, œ̃ levʁje ma kuʁse apʁε, ʒε y kεlkz- eɡʁatiɲyʁə ty vwa. mε ʒə tε pa ublje. kɑ̃ toʁa dy tɑ̃, il fo kə ty vjεnə. ʒε dεz- ɛ̃fɔʁmasjɔ̃ syʁ sə famø patʁik kə ty ʃεʁʃə tɑ̃. amikaləmɑ̃, pe. də fɔʁ syme. »
ɑ̃ʁi sə mit a ʁiʁə. ɑ̃fɛ̃. ɑ̃fɛ̃. ɑ̃fɛ̃.
sə mεmə ʒuʁ də milə ɥi sɑ̃ katʁə vɛ̃, lε pʁizɔnjez- əʁe dʁwa a ynə fɔto puʁ kə ʃakœ̃, ɑ̃ ka də sɔʁti, swa ʁəkɔny dy ɡʁɑ̃ pyblik. ɔ̃ lε fəzε poze dɑ̃ lœʁ vεtəmɑ̃ daʁive, avεk œ̃ fyzil nɔ̃ ʃaʁʒe. ɑ̃ʁi sə pʁεta o ʒø, tεllmɑ̃ œʁø dy teleɡʁamə kil vənε də ʁəsəvwaʁ. œ̃ ʃapo nwaʁ dɔ̃ la kʁεtə kase lə fəzε ʁəsɑ̃ble a œ̃ ʃaʁlatɑ̃ dε ʁutə, œ̃ fiʃy otuʁ dy ku ki kaʃε lε kʁwaks (kil avε pʁesjøzəmɑ̃ ɡaʁde pɑ̃dɑ̃ sa detɑ̃sjɔ̃ puʁ kə pεʁsɔnə nə lε lɥi ɑ̃lεvə) , œ̃ vεstɔ̃ blɑ̃, o dəsy dynə ʃəmizə epεsə a mɑ̃ʃə lɔ̃ɡ, maʁɔ̃ e blɑ̃ʃə, œ̃ ɡʁo sɛ̃tyʁɔ̃, œ̃ pɑ̃talɔ̃ maʁɔ̃ bufɑ̃ aksɑ̃tye paʁ dε bɔtə ʁɑ̃ʃe mɔ̃tɑ̃ ʒyska mi tibja, lə vwala fɛ̃ pʁε. il sə tənε la, suʁiʁə ɑ̃ kwɛ̃, la tεtə leʒεʁəmɑ̃ ɛ̃kline, lεʁ njε kɔmə diʁε sεʁtɛ̃, lεʁ ʃaʁmœʁ kɔmə oʁε di ʁeɡɑ̃tə. dɑ̃ sa mɛ̃ ɡoʃə, lə kanɔ̃ dy fyzil bjɛ̃ pʁizɔnje, lɥi sεʁvε də kanə. alɔʁ kil kitε lə stɑ̃d də fɔtɔɡʁafi puʁ ale ʁɑ̃dʁə sεz- afεʁəz- o ʒolje, il vy, poze syʁ lə byʁo dy diʁεktœʁ lə ʒuʁnal dy ʒuʁ. dœ̃ tɑ̃peʁɑ̃ mɔkœʁ e pø skʁypylø, il lə pʁi e lə ly. a sa ɡʁɑ̃də ʁaʒə, il ly la deklaʁasjɔ̃ dy nuvo pʁɔkyʁœʁ dy kɔmte də lɛ̃kɔln :
« lə denɔme biji tə kid, ʁətəny a la pʁizɔ̃ də viʁʒinja tɔwn, avε ete asiɲe la ba paʁ mɔ̃ pʁedesesœʁ, lεw walasə puʁ ynə dyʁe də diz- ɑ̃. il nɑ̃ səʁa ʁjɛ̃. ʒə lə kɔ̃damnə a la pʁizɔ̃ a vi. »
ɑ̃ʁi nə pyt liʁə la sɥitə. sεt ɑ̃fwaʁe də pʁɔkyʁœʁ ! il falε kil seʃapə, e mɛ̃tənɑ̃ il avε ynə pistə puʁ paʁaʃəve lœvʁə də sa vi.
e ɑ̃ʁi seʃapa bεl e bjɛ̃, kεlk mwaz- avɑ̃ lane milə ɥi sɑ̃ katʁə vɛ̃- œ̃. pɑ̃dɑ̃ plyzjœʁ mwa, il bataja puʁ ɔptəniʁ ʃəval, aʁmə, mynisjɔ̃z- e nuvo paʁtənεʁə. il nə pʁevəny pεʁsɔnə, ni pa ni pətə, də sε plɑ̃. il savε kə mɛ̃tənɑ̃ lε ʃozəz- alε sə ate e lə tɑ̃ viʁε a lɔʁaʒə. pεʁsɔnə nə puvε lεde e syʁtu il nə vulε pa dεdə. tʁo də ʒɑ̃z- etε mɔʁz- a sε kote. o mwa də ʒɥjε milə ɥi sɑ̃ katʁə vɛ̃- œ̃, il etε fɛ̃ pʁε. il ʁəʒwaɲi lə kɔmte də lɛ̃kɔln, ki etε la dεʁnjεʁə etapə avɑ̃ fɔʁ syme, u pətə lɔʒε səlɔ̃ sεz- ɛ̃dikasjɔ̃z- e sε ʁəʃεʁʃə.

e lə vwala. ɑ̃ sə katɔʁzə ʒɥjε, o bu dynə œʁ də lɔ̃ɡ ʁutə, u il i a ʁevεje lε suvəniʁ də sε si- lɔ̃ɡz- ane, u il i a kʁøze dɑ̃ sɔ̃ kœʁ məʁtʁi œ̃ pəti memɔʁjal, a ʃakə etapə, a ʃakə pεʁsɔnə ki a kɔ̃te. ʁeɡɑ̃tə, ʒɔn, lε ʁəɡylatɔʁ, pa. a tus, il lœʁ ʒyʁa sɔlεnεllmɑ̃, alɔʁ kil sə tənε fje e ɡʁɑ̃ dəvɑ̃ la mεzɔ̃ də pətə, koʒuʁdɥi səʁε lə ʒuʁ u biji tə kid ʁɑ̃tʁəʁε definitivəmɑ̃ dɑ̃ la leʒɑ̃də. il penetʁa dɑ̃ la ɡʁɑ̃də dəməʁə oz- alyʁə dezεʁtik. il i avε bjɛ̃ œ̃ ʃəval atəle dəvɑ̃ la mεzɔ̃, mεz- okœ̃ siɲə dy kavalje. ɑ̃ʁi avɑ̃sε, lɑ̃sɑ̃ paʁfwa dəs « pətə ? ». okynə ʁepɔ̃sə nə lɥi paʁvənε. ɑ̃fɛ̃, il apεʁsy a letaʒə ynə pɔʁtə ɑ̃tʁuvεʁtə u sɑ̃blε pʁɔvəniʁ dε bʁɥi. il mɔ̃ta lə lɔ̃ εskalje, e pusa la pɔʁtə. ɑ̃n- efε, pətə makswεll etε la, alɔ̃ʒe syʁ sɔ̃ li, tɑ̃di kə ɑ̃ʁi, tu suʁiʁə sapʁoʃε də sɔ̃n- ami, səlɥi si lɥi fəzε dε siɲə ʁeɡylje də la tεtə kɔmə puʁ lə pʁevəniʁ dœ̃ dɑ̃ʒe. mεz- ɑ̃ʁi, tʁo kɔ̃tɑ̃, nə lε ʁəmaʁka pa, e alɔʁ kil sə pɑ̃ʃε puʁ fεʁə ynə akɔladə a pətə, il ʁəsy œ̃ vjɔle ku də kʁɔsə dɑ̃ la nykə.

ɑ̃ʁi sə ʁevεja difisiləmɑ̃. il avε dy mal a ʁəɡaʁde otuʁ də lɥi. il etε dɑ̃z- ynə sɔʁtə də ɡʁɑ̃ʒə, lə sɔl etε pusjeʁø. tɑ̃di kil vulε sə ləve, œ̃ pje vɛ̃ lɥi maʁtəle lə do, fɔʁsɑ̃ ɑ̃ʁi a sekʁule də nuvo.
« t εs εs te εs εs te εs εs. dy kalmə biji. »
la vwa lə fi tʁesajiʁ.
« si ʒə matɑ̃dεz- a tə vwaʁ. ʒetε vəny ʁekypeʁe dεz- ɛ̃fɔʁmasjɔ̃ dy famø pe. də fɔʁ syme, səlɥi ki ta ɑ̃vwaje œ̃ teleɡʁamə ʒystə avɑ̃ tɔ̃n- evazjɔ̃. ʒetε desy, il sɔpstinε a nə pa ʁepɔ̃dʁə, mε bɔ̃, o final ʒə nε pa y bəzwɛ̃ kil mə mεnə a twa, kaʁ sε twa ki ε vəny a mwa ! »
lɔmə ʁiɡɔlε də fasɔ̃ makabʁə. ɑ̃ʁi lɥi sə kɔ̃sɑ̃tʁε syʁ sεtə vwa, sεtə vwa si familjεʁə. il ʁələva leʒεʁəmɑ̃ la tεtə o pasaʒə də lɔ̃bʁə də sɔ̃ tɔʁsjɔnεʁə. lɔmə etε ɡʁɑ̃t- e viʁil, œ̃ ʃapo ʁəkuvʁε sɔ̃ vizaʒə, e il pɔʁtε œ̃ ɡʁɑ̃ mɑ̃to də bizɔ̃. œ̃ mɑ̃to də bizɔ̃. lə mɑ̃to də bizɔ̃ də ʁeɡɑ̃tə ! il loʁε ʁəkɔny ɑ̃tʁə milə. kɔmɑ̃ lavε il ɔptəny ? a mwɛ̃ kə…
« patʁik ? ? »
ɑ̃ʁi, la buʃə ɑ̃ sɑ̃, sə ʁələva a lεdə də sε bʁa, la-εnə puʁ ʁəɡaʁ.
« nə mə ʁəɡaʁdə- pa kɔmə sa, kɔmə si ʒə netε kœ̃ vylɡεʁə ɛ̃dividy kə ty-ajsε. » ʁikana lɔmə.
« kɔmɑ̃ sa ? »
lɔmə ʁiɡɔla a ɡɔʁʒə deplwaje fasə a la kεstjɔ̃ dɑ̃ʁi.
« ty na pa ɑ̃kɔʁə kɔ̃pʁi. »
lɔmə sə ʁətuʁna, ɑ̃ləvɑ̃ kalməmɑ̃ lə ʃapo disimylɑ̃ sɔ̃ vizaʒə.
« ɔ. sε. sε pa vʁε… »
ɑ̃ʁi laʃa pʁizə, lə vizaʒə ʁətɔ̃bɑ̃ dɑ̃ la pusjεʁə, il sə εs εs εs yia lεz- iø, bʁylɑ̃ də dulœʁ. lɔmə o mɑ̃to də bizɔ̃ ʃɔpa lə mɑ̃tɔ̃ dy kid, lə ʁəɡaʁdɑ̃ dʁwa dɑ̃ lεz- iø. ɑ̃ʁi seʁa lε dɑ̃.
« εspεsə dɑ̃fwaʁe ! ! ! »
lɔmə sə ʁələva ɑ̃ fʁapɑ̃ œ̃ ɡʁɑ̃ ku dɑ̃ lε kote dɑ̃ʁi. səlɥi si, bjɛ̃ kaɡɔnizɑ̃, tɑ̃ta a nuvo də sə ʁələve.
« a. kεl tɑ̃peʁɑ̃ də ʃjɛ̃. apʁε tu, ki sə ʁəsɑ̃blə sasɑ̃blə. ʁeɡɑ̃tə etε paʁεj. ynə vilə katɛ̃ ɛ̃ sumεtablə.
fεʁmə- la ! tʁεtʁə !
mwa ? tʁεtə aa. ty la pa tɔʁ. ty sε, ʒε ete nɔme ʃeʁif dy kɔmte də lɛ̃kɔln ʁesamɑ̃, sε la kə ʒε apʁi kə ty avε tye tɔ̃ bo pεʁə, e sɥivi ʁeɡɑ̃tə.
ʒə nə lε pa tye.
sε səla. lə kʁimə kulə dɑ̃ tε vεnə, ty ε ne puʁ tɥe. mε ty sε, sa maʁɑ̃ʒə, kɔmə sa, ʒə noʁε pa bəzwɛ̃ də ʒystifje utʁə məzyʁə ta mɔʁ. »
lɔmə aʁma sɔ̃ fyzil e lə pwɛ̃ta syʁ la tɑ̃pə dɑ̃ʁi.
« mεz- avɑ̃ sa. il i a kεlkə ʃozə kə ty a ki mapaʁtjɛ̃. »
il ʃɔpa ɑ̃ʁi paʁ lə kɔl puʁ lə ʁələve. ɑ̃ʁi vuly sə debatʁə, mεz- il sɑ̃ti lə fyzil pwɛ̃tε tu kɔ̃tʁə sɔ̃n- εstɔmak. alɔʁ kil sə debatε, lε dø kʁwa də ʁeɡɑ̃tə depasεʁe də sa ʃəmizə. lɔmə fasə a lɥi afiʃa œ̃ suʁiʁə də satisfaksjɔ̃ avɑ̃ də lεz- aʁaʃe bʁytaləmɑ̃. il ʒəta paʁ la sɥitə lə kɔʁ dɑ̃ʁi bjɛ̃ lwɛ̃, e il vɛ̃ œʁte œ̃ ʁoʃe ki pʁɔvɔka ynə dulœʁ yltimə o do laseʁe e bʁize dy kid.
« a mε pʁesjøzə ! mə vwala ʁiʃə ! ʁiʃə e pɥisɑ̃ ! ! »
lɔmə εɡzyltε də bɔnœʁ e də fɔli.
« a lə puvwaʁ ɑ̃ʁi ! lə puvwaʁ ! si ty ɑ̃ savε lə pʁi ! letεʁnite dɑ̃z- ynə vi ! lə puvwaʁ ɔ̃ lə savuʁə, sε bjɛ̃ plys fɔʁ kə lamuʁ ! kɑ̃ ʒə ʁɑ̃ la ʒystisə, sε la paʁɔlə də djø ! ʒə kɔmɑ̃də, e ilz- ɔbeise ! ɔ̃ mə kʁɛ̃ ! ɔ̃ mə kʁwa ! aaa ! dɑ̃ sə mɔ̃də u tu sə vɑ̃, ɔ̃ mə dɔnə sinɔ̃ ʒə pʁɑ̃ ! ! lə puvwaʁ ɑ̃ʁi ! lə puvwaʁ sa bʁylə ɑ̃ vu, lə puvwaʁ sa vu ʁɑ̃ fu ! ! lə puvwaʁ ɔ̃ si akʁoʃə, e kɑ̃t- il vuz- abɑ̃dɔnə. ɔ pəti ɑ̃ʁi… ɔ̃n- ɑ̃ məʁ. »
il pwɛ̃ta sɔ̃ fyzil, e apyia syʁ la detɑ̃tə, mεz- ɑ̃ʁi ɑ̃n- ynə ʁuladə εskiva lə ku, avɑ̃ də sə ʁələve.
« ʁɑ̃ mwa lε kʁwa də ʁəɡɑ̃tə ɑ̃fwaʁə !
aaa ! sə sɔ̃ mε kʁwa e nɔ̃ sεllə də sεtə fiʃɥ katɛ̃ !
nə la tʁεtə pa kɔmə ka ! »
ubljɑ̃ sε dulœʁ, kuʁɑ̃ vεʁ sə tʁεtʁə, ɑ̃ʁi vuly lɥi aʁaʃe lε kʁwa dε mɛ̃, mε tu sə kil ɔptɛ̃ etε dε ku syplemɑ̃tεʁə ki vənε bʁize sɔ̃n- abdɔmɛ̃.
« nə kɔ̃pʁɑ̃ ty pa ! ʒə nə sɥi pa œ̃ meʃɑ̃ dɑ̃ listwaʁə ! ʒεmε ʁeɡɑ̃tə ! mε sεtə ʃjεnə ma tʁai ! εllə a vɔle mε kʁwa, mε pʁesjøzə kʁwa ki valɑ̃ dε milje. bjɛ̃ syʁ il lɔ̃ aʁεte, mε nɔ̃ pa ʁekypeʁe mε biʒu, e εllə sεt- evade. εllə a asasine lε tɥœʁ kə ʒə lɥi ɑ̃vwajε, e mεmə kɑ̃t- εllə etε la, suje e fεblə su mεz- iø, εllə nə vulε pa mə dɔne mε kʁwa… ɔ ui sa ma syʁpʁi kɑ̃ ʒε vy lə kadavʁə də mɔ̃n- ami, e kə lε kʁwa otuʁ də sε ʃəviləz- avε dispaʁy. mε ʒε vitə kɔ̃pʁi. pəti fymje, ty lεz- avε pʁizəz- avɑ̃ mɔ̃ ʁətuʁ ɛ̃ ? ! »
ɑ̃ʁi sə ʁələva, il kʁaʃε dy sɑ̃ e il puvε a pεnə sə ʁələve.
« mε mɛ̃tənɑ̃ ʒə lεz- ε, tu sa na plys dɛ̃pɔʁtɑ̃sə. aaa »
ɑ̃ʁi sə ʁələva, il nə puvε pa saʁəte la, la mɔʁ nə puʁʁε pa lɑ̃pεʃe də lə tɥe. lɥi ki paʁlε ɑ̃n- etɑ̃ si fje, ki ʁənjε ʁeɡɑ̃tə, ki lavε ymilje, e tye. il savɑ̃sε difisiləmɑ̃, a mwatje mɔʁ deʒa. lɔmə lə defiɡyʁɑ̃ lɥi lɑ̃sa.
« ty lε vø sε sa ɛ̃ ? dakɔʁ, tjɛ̃ pʁɑ̃ ! »
il balɑ̃sa la kʁwa blɑ̃ʃə dɑ̃ lεz- εʁ. ɑ̃ʁi tɑ̃di la mɛ̃, e il sɑ̃ti sa ʒɑ̃bə sə deʃiʁε bʁytaləmɑ̃. il tɔ̃ba o sɔl. il avε ʁekypeʁe la kʁwa blɑ̃ʃə, la kʁwa də lɑ̃ʒə, e deʒa il vwajε ynə lymjεʁə avøɡle sεz- iø. ε sə sεllə dy sɔlεj u sεllə dy bu də la ʁutə. sa ʒɑ̃bə etε ɑ̃ sɑ̃, la balə pʁɔfɔ̃demɑ̃ lɔʒe dɑ̃ sa kɥisə.
« ale ! ! ʁələvə twa. la səɡɔ̃də aʁivə ! ! »
lɔmə ʒəta la kʁwa nwaʁə dɑ̃ lεz- εʁ. εllə vɛ̃ pilə dɑ̃ laksə də lymjεʁə ki avøɡlε ɑ̃ʁi. lə tɑ̃ sə ʁalɑ̃ti. lε mɔʁ, lε desεpsjɔ̃, il a tu syʁmɔ̃te, la tεtə bεse. sil ʁədesɑ̃ la kote, sə səʁa, la tεtə-otə. il εt- o bu də la ʁutə mɛ̃tənɑ̃, də sa vi boku tʁo kuʁtə, il sε kil va muʁiʁ, a vɛ̃t- e œ̃n- ɑ̃ a pεnə, avεk lə ʁəɡʁε də navwaʁ pa sy vɑ̃ʒe sa bεllə. avεk lə ʁəɡʁε davwaʁ dɔne sa kɔ̃fjɑ̃sə, davwaʁ kʁy e davwaʁ ete tʁai. malɡʁe la flamə kil a də vivʁə, il a ɑ̃ lɥi sεtə vjεjə amə, ki lə pɔʁtə a kʁwaʁə, kil vo mjø puʁ lɥi də ʁəʒwɛ̃dʁə sεz- ami, e ʁeɡɑ̃tə. il etε tʁo taʁ puʁ pɑ̃se a la valœʁ də sa vi mɛ̃tənɑ̃, la kʁwa nwaʁə tuʁnwajε lɑ̃təmɑ̃ o dəsy də lɥi, alɔʁz- il seʁε fɔʁ la kʁwa blɑ̃ʃə dɑ̃ sa mɛ̃, e il tɑ̃di lotʁə vεʁ lɔbʒε ɑ̃ sə ʁələvɑ̃ leʒεʁəmɑ̃. mεz- il lɥi sɑ̃blε kə la kʁwa selwaɲε mɛ̃tənɑ̃. il suʁi. il kɔ̃pʁənε. sɔ̃ kœʁ deʒa netε plys, la ɡaʃεtə avε ete pʁese…

biji tə kid fy ɑ̃teʁe dɑ̃ lə simətjεʁə militεʁə də fɔʁ symne ɑ̃tʁə sε døz- ami bɔwdʁə e ɔfɔljaʁ. lə ʃeʁif dy kɔmte də lɛ̃kɔln ʁəsy lεz- ɔnœʁ də la mɔʁ dy bɑ̃di. səpɑ̃dɑ̃ il ni tʁuva pa tu sɔ̃ bɔnœʁ. ɑ̃n- efε, il ʁəkypeʁa diskʁətəmɑ̃ la kʁwa nwaʁə, ɛ̃kʁyste dɔʁ, mεz- il naʁiva pa a εkstʁεtə la kʁwa blɑ̃ʃə, ki fy dɔ̃k ɑ̃teʁe avεk lə kid, ki la seʁa feʁɔsəmɑ̃ mεmə apʁε sa mɔʁ. sεʁtɛ̃ ʁakɔ̃te kə ɡʁasə a εllə, il y dʁwa a œ̃ ʁəpo sɔlεnεl apʁε la mɔʁ. lə ʃeʁif lɥi ɡaʁda la kʁwa nwaʁə, e ɔ̃ ʁakɔ̃tə kə kεlk ʒuʁ plys taʁ, alɔʁ kil lɑ̃fijε otuʁ də sɔ̃ ku, ɑ̃ desɑ̃dɑ̃ lεz- εskalje də sa sɔ̃ptɥøzə dəməʁə, puʁ ale flane e sə vɑ̃te ɑ̃ vilə, sa mɛ̃ sə kwɛ̃sa dɑ̃ lɑ̃ʁulaʒə də la ʃεnə, e il pεʁdy lekilibʁə. sɔ̃ do sə fʁaktyʁa ɑ̃ də myltiplə paʁ, mεz- il nə muʁʁy pa syʁ lə ku. ɔʁ, etɑ̃ səl ʃe lɥi, il aɡɔniza dεz- œʁ dyʁɑ̃ ʒyska muʁiʁ, lə vizaʒə tɔʁdy də dulœʁ. sa famə, lə ʁətʁuvɑ̃ ɛ̃si, ɑ̃teʁa la kʁwa dɑ̃ lə ʒaʁdɛ̃ mε ʒamεz- εllə nə fy ʁətʁuve lɔʁ dε ʁəʃεʁʃə ki fyʁe mənez- apʁε. lɔʁ dεz- ɔpsεk dy ʃeʁif, œ̃ dεz- adʒwɛ̃ ʁaməna a sa famə ynə pətitə ɡuʁmεtə tʁuve syʁ lε ljø də la mɔʁ də biji tə kid. la ɡuʁmεtə pɔʁtε lɛ̃skʁipsjɔn « patʁik ». la famə, vizibləmɑ̃ eplɔʁe, lɑ̃sa lɔbʒε syʁ la tɔ̃bə də sɔ̃ maʁi, ki kɔmɑ̃sε a εtʁə ʁəkuvεʁtə də teʁə. ladʒwɛ̃ lɥi myʁmyʁa :
« sεt- œ̃ bo pʁenɔ̃, puʁkwa nə lə pɔʁtε il pa ?
il dizε kə sa fəzε tʁo kɔ̃vɑ̃sjɔnεl, e kɑ̃t- il etε ʃasœʁ də bizɔ̃, tu lə mɔ̃də lapəlε paʁ sɔ̃ diminytif. »
lεz- ɔpsεk tεʁmine, lə mɔ̃də selwaɲa, lεsɑ̃ pa ɡaʁεt dɑ̃z- œ̃ pʁetɑ̃dy ʁəpo, a lɔ̃bʁə dynə ɡʁɑ̃də kʁwa nwaʁə. lə swaʁ də sɔ̃n- ɑ̃tεʁəmɑ̃, lə vɑ̃ sufla fɔʁ.
lə lɑ̃dəmɛ̃, kɑ̃ la famə də pa ɡaʁεt vɛ̃ depoze dε flœʁ, εllə tʁuva œ̃n- avi də ʁəʃεʁʃə ki setε aʁεte dɑ̃ sa kuʁsə fɔlə kɔ̃tʁə la kʁwa, sεllə dœ̃ ʒənə ɔmə mɔkœʁ a lalyʁə ʃaʁmɑ̃tə, ki savε kə sɔ̃n- œvʁə avε finaləmɑ̃ etε akɔ̃pli.