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Prose : La Fille Arc-En-Ciel.



La Fille Arc-En-Ciel.

Derrière la peau, il existe un royaume fantastique aux mille et une couleurs ; littéralement. Aujourd’hui, je vais vous faire visiter ce lieu par l’intermédiaire d’une jeune demoiselle, alors bienvenue dans ce monde coloré.

« Les hommes teintent le monde aux couleurs de leurs passions successives. » de Gilbert CHOQUETTE.

Un 16 août, une demoiselle naquit dans une clinique plutôt calme. Ses parents lui donnèrent une jolie peau blanche qui accentuait parfaitement le bleu de ses yeux. Plus tard, des cheveux blonds couvrirent sa nuque toujours aussi pâle. Parfois, certains s’égaraient contre deux petites lèvres boudeuses, d’un rose « cuisse de nymphe émue » *.

Derrière le grain fin de la peau de la fillette, Blanche était la chef des couleurs. Étant naît avec la damoiselle, elle l’accompagnait partout. Et même quand, en été, la jeune donzelle sortait sans chapeau ni lunettes, et conviait un marron chocolat au lait à la table de son épiderme, Blanche trouvait toujours un endroit pour se blottir, pour observer la situation, bien au fond des choses, et les regarder dans le blanc des yeux. Elle y parlait des heures avec Bleu, durablement installé dans la pupille, côtoyant un peu Noir, qui se révélait peu présent dans l’âme et le corps de la jeune fille pleine de vie et de candeur, et servant seulement pour souligner les contours de la silhouette qui progressivement grandissait. Elle aimait aussi beaucoup aller sur les dents de la jeune fille, et se faisait brillante quand elle devait participer à l’action d’un sourire. Elle s’y frottait agréablement avec Rose, maître dominante des lieux. Blanche aimait le corps paisible de la jeune demoiselle. Parfois le trouble la prenait et Rose venait parler avec Bleu & Blanche tout près des yeux, se creusant un petit terrier contre les joues de la petite dame. Plus Rose restait à cet endroit, plus elle s’intensifiait et parfois Rose devait laisser sa place au virulent Rouge. Rouge était du genre à aimer les jeux dangereux. Une fois, l’adolescente tomba à terre et Rouge se précipita sur les lieux, prenant siège sur le derme piqué à vif. Blanche, ainsi expulsait d’un de ses domaines, voyait rouge, mais vite elle reprit son calme. Après tout, c’est la vie. Rouge siégeait partout où les émotions étaient fortes. Il était un peu l’alter ego de Blanche : tandis que Blanche courrait la peau de la demoiselle, Rouge courrait les veines de celle-ci. Il siégeait dans le cœur, et chaque battement venait alimenter le souffle de la jeune fille. Un jour, il alla jusqu’à jurer aux autres couleurs que son règne sur la fille ne faisait que commencer. Les autres ne le prirent pas au sérieux. Blanche répétait qu’il fallait laisser la peur du rouge aux bêtes à cornes.

Un 16 août, la demoiselle eut 19 ans. 19 ans c’est l’âge des folies, et des couleurs, la peau en vit passer. Il faut dire que la fille, bien que timide, n’avait pas forcément froid aux yeux. Elle vivait dans un monde fleurit où les bourgeons se multipliaient. Du vert emplissait sa vie. Elle aimait se faire jolie, et des couleurs artificielles venaient éclore sur ses ongles. Elle attachait des rubans à ses cheveux, et se parait de robes colorées. Blanche était de moins en moins présente sur sa peau estivale. Cela lui permettait pourtant de se reposer, allongée aux larges de l’océan de bonheur azuré des yeux en émoi. Un jour, tout le corps trembla et frissonna. Rose aux aguets vint alerter Blanche encore assoupie.
« - Le cœur envoie du sang partout ! La jeune fille rougit tellement que tout son visage est couvert de rouge ! Je ne resterai pas longtemps sur ses joues ! Même ses autres membres rougissent d’excitation. »
Blanche regarda par le hublot des yeux et en effet, le visage de la blanche colombe était devenue tulipe rouge de palpitation. Rose continua son discours prise de panique :
« - Même mon siège pulpeux des lèvres vire au rouge et se gonfle brutalement. Que se passe t’il ? »
Blanche regarda devant elle, les yeux de la jeune fille suivait le mouvement élancé d’un garçon. Elle comprenait maintenant. Rouge était sage et ingénu, et savait pertinemment qu’à l’âge venu, la damoiselle serait prise en émoi par la chose tant émotionnelle qu’on appelle « Amour ».

La passion grandissait de jour en jour, et les couleurs se trouvèrent bientôt sous le joue du terrible Rouge, qui à chaque instant pouvait surgir partout. Déjà Rose se sentait faible et bien inutile. Tout son domaine, lèvres, langue et bouche. . Son palais s’engourdissait. Ses lèvres avaient pris la puissance de son âge insolent, et sa bouche était rouge de plus d’une envie d’appetit. Les joues étaient le bastion de Rouge, d’où il voyait son plan machiavélique se dessinait à coup de pastels. Blanche s’était réfugiée auprès de bleu, presque sure qu’ici Rouge ne pouvait rien y faire.

Un jour, ne supportant plus la vanité écarlate, Bleu voulut mener une contre-attaque. Et le jour de celle-ci arrivera plus vite qu’il ne le pensait. La fille prit peur, une peur bleue d’une proposition inattendue de son amoureux. Il se sentait en pleine possession de la jeune fille. Mais c’était sans compter sur ce satané orage. Car la peur, même la plus puissante, ne peut jamais totalement annihiler un coup de foudre ardent. Et l’amour de la jeune fille était marqué au fer rouge dans son cœur, son corps et son âme toute entière. Très vite, elle se laissa éprendre et accepta la proposition du garçon. Alors les jours suivants, sa main devenait légèrement moite en serrant fort la main de l’autre. Ses lèvres frémissaient et suaient de douceur contre les lèvres de l’autre. Tout son corps était dans une fureur amoureuse enflammée. Les autres couleurs étaient bien peinés. Bleu s’enferma dans les yeux et ne se sentait même plus vraiment là. . Après tout l’amour rend aveugle. Rose ne servait que d’amorce, déroulant le tapis éponyme pour Rouge. La jolie rose ne s’occupait plus vraiment de ses fleurs, et peu de vert venait égayer ses yeux qui n’avaient plus dieu que pour son Dieu. Blanche, heureusement, veillait, attendant sagement l’hiver et son climat favorable à son règne sur la peau de la tourterelle roucoulante. Pendant ce temps, elle se réfugiait au creux de la nuque, tout derrière Jaune, l’indifférent qui restait là, fier, surplombant tout le corps de la presque femme maintenant.

Et en effet, l’hiver arriva. La blondinette se couvrit chaudement. Rouge perdit du territoire. Sa force ne reposait plus qu’en la présence du garçon qui ferait palpiter le cœur de la femme. Le froid faisait blêmir la peau de la petite et Bleu put ainsi recouvrir la vue. Rose était également au rendez-vous, bien blottie sur les lèvres pâles et légèrement gercées. Leur petit monde reprenait du galon, flanquant Rouge à la porte du cœur. Ils étaient tant heureux qu’ils ne prirent plus attention à ce qui venait autour, se laissant porter par leurs joies colorés. Mais un jour, Rouge vint jusqu’aux yeux dans un excès. Il se mit à frapper des pieds et des poings, effrayant Bleu & Blanche. Les devinrent rouges et boursouflés et Bleu & Blanche, dans un élan rapide et torrentiel, s’échappèrent brutalement des yeux bleus de la demoiselle. Un drôle de mélange limpide et cristallin qui dévala le long des joues rouges de colère et d’impuissance, et qui vint heurter les lèvres Roses. Le goût dur, amer, salé et incompréhensible de la douleur. Ils ne voulurent pas se laisser faire. Bleu remonta dans les yeux, et les ouvrit grands. Il lutta pour les maintenir ainsi et stopper sa chute constante vers les lèvres. Blanche, elle, partit se frotter à Rouge. La peau de la demoiselle la brûlait, elle se mordait brutalement les lèvres. Rose se déchirait sous les lamelles blanches qui faisaient apparaître des petites flaques rouge sang. Rouge & Blanche croisaient le fer de ses larmes. Blanche s’exclama :
« - Pourquoi faire tout ce grabuge au corps de cette jeune fille alors qu’elle vivait si bien sans ton rouge ardent !
- Mais Blanche, ne vois tu pas que je suis celui qui la fait vivre. Par moi elle vit, et sans moi elle nourrira. C’est moi qui vient réagir à ses émotions, qui vient allumer ses joues d’une lueur qui signifiait qu’elle est touchée. Je fais son malheur et son bonheur mais je n’ai pas le choix. C’est le but de mon existence. Le rouge ! Le rouge ! La passion, l’amour, la mort, le sang, la rage, la chaleur. Je représente la vie mais aussi la mort. Toi blanc, tu es pureté et repos éternel. J’apporte à ce corps de l’émotion. Je fais connaître les émois de l’amour à la jeune donzelle. »
Blanche baissa les armes. Au fond, Rouge n’était pas une mauvaise couleur. La fille arrêta de pleurer, et ses lèvres gercées trouvèrent le réconfort de deux lèvres. Rouge s’adoucit devenant plus mélodieux, inscrivant ses notes suaves sur les joues blanchâtres.

Blanche comprit que chacun avait son rôle et son temps d’action car tout le monde veut être heureux dans la vie. Personne ne veut connaître la peine. Mais on ne peut pas avoir un arc-en-ciel, sans un peu de pluie.

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« - Ça va mon ange ?
- Oui oui. . Je me sens juste un peu bizarre. .
- Tu es toute rouge, c’est moi qui te trouble à ce point ?
- Il faut croire »
La jeune blonde lui sourit. Elle se sentait bien avec cet homme. Il était une brillante étincelle pour elle, et il faisait naître en elle tellement de choses. Être avec lui était un véritable mélange de cultures, de personnalités, de corps. Un mélange qu’elle voulait faire car les couleurs primaires ont toujours besoin de descendants originaux. Avec cet homme, elle était prête à rayonner tel le soleil, et à pleurer telle une pluie battante, car ce sont ces deux opposés qui s’attirent pour former une vie colorée pour tous les cœurs qui s’aiment.
Melly-Mellow

PostScriptum

*= La cuisse de nymphe émue est une variété de rose (fleur) mais également une couleur. Vous pouvez en voir un exemplaire par l’intermédiaire du lien suivant : http : //upload. wikimedia. org/wikipedia/commons/thumb/e/e1/Cuisse_denymphe%C3%A9mue. JPG/799px-Cuisse_denymphe%C3%A9mue. JPG
Désolé pour l’orange, le violet & l’indigo mais je n’ai pas su les placer. . ^^’
Ce petit récit est dédié à l’homme qui fait battre mon coeur, et qui à mon grand damne me fait tant rougir. Il peut me faire virer du rose au rouge en un baiser, et au fond j’aime cette manière qu’il a de me posséder sans violence, seulement avec amour.


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Poème en Phonétique

dəʁjεʁə la po, il εɡzistə œ̃ ʁwajomə fɑ̃tastikə o milə e ynə kulœʁ, liteʁaləmɑ̃. oʒuʁdɥi, ʒə vε vu fεʁə vizite sə ljø paʁ lɛ̃tεʁmedjεʁə dynə ʒənə dəmwazεllə, alɔʁ bjɛ̃vənɥ dɑ̃ sə mɔ̃də kɔlɔʁe.

« ləs ɔmə tɛ̃te lə mɔ̃də o kulœʁ də lœʁ pasjɔ̃ syksesivə. » də ʒilbεʁ ʃɔkεtə.

œ̃ sεzə aut, ynə dəmwazεllə naki dɑ̃z- ynə klinikə plyto kalmə. sε paʁɑ̃ lɥi dɔnεʁe ynə ʒɔli po blɑ̃ʃə ki aksɑ̃tɥε paʁfεtəmɑ̃ lə blø də sεz- iø. plys taʁ, dε ʃəvø blɔ̃ kuvʁiʁe sa nykə tuʒuʁz- osi palə. paʁfwa, sεʁtɛ̃ seɡaʁε kɔ̃tʁə dø pətitə lεvʁə- budøzə, dœ̃ ʁozə « kɥisə də nɛ̃fə emɥə » asteʁiskə.

dəʁjεʁə lə ɡʁɛ̃ fɛ̃ də la po də la fijεtə, blɑ̃ʃə etε la ʃεf dε kulœʁ. etɑ̃ nε avεk la damwazεllə, εllə lakɔ̃paɲε paʁtu. e mεmə kɑ̃, ɑ̃n- ete, la ʒənə dɔ̃zεllə sɔʁtε sɑ̃ ʃapo ni lynεtə, e kɔ̃vjε œ̃ maʁɔ̃ ʃɔkɔla o lε a la tablə də sɔ̃n- epidεʁmə, blɑ̃ʃə tʁuvε tuʒuʁz- œ̃n- ɑ̃dʁwa puʁ sə blɔtiʁ, puʁ ɔpsεʁve la sitɥasjɔ̃, bjɛ̃ o fɔ̃ dε ʃozə, e lε ʁəɡaʁde dɑ̃ lə blɑ̃ dεz- iø. εllə i paʁlε dεz- œʁz- avεk blø, dyʁabləmɑ̃ ɛ̃stale dɑ̃ la pypijə, kotwajɑ̃ œ̃ pø nwaʁ, ki sə ʁevelε pø pʁezɑ̃ dɑ̃ lamə e lə kɔʁ də la ʒənə fijə plεnə də vi e də kɑ̃dœʁ, e sεʁvɑ̃ sələmɑ̃ puʁ suliɲe lε kɔ̃tuʁ də la siluεtə ki pʁɔɡʁesivəmɑ̃ ɡʁɑ̃disε. εllə εmε osi boku ale syʁ lε dɑ̃ də la ʒənə fijə, e sə fəzε bʁijɑ̃tə kɑ̃t- εllə dəvε paʁtisipe a laksjɔ̃ dœ̃ suʁiʁə. εllə si fʁɔtε aɡʁeabləmɑ̃ avεk ʁozə, mεtʁə dɔminɑ̃tə dε ljø. blɑ̃ʃə εmε lə kɔʁ pεziblə də la ʒənə dəmwazεllə. paʁfwa lə tʁublə la pʁənε e ʁozə vənε paʁle avεk blø e blɑ̃ʃə tu pʁε dεz- iø, sə kʁøzɑ̃ œ̃ pəti teʁje kɔ̃tʁə lε ʒu də la pətitə damə. plys ʁozə ʁεstε a sεt ɑ̃dʁwa, plysz- εllə sɛ̃tɑ̃sifjε e paʁfwa ʁozə dəvε lεse sa plasə o viʁyle ʁuʒə. ʁuʒə etε dy ʒɑ̃ʁə a εme lε ʒø dɑ̃ʒəʁø. ynə fwa, ladɔlesɑ̃tə tɔ̃ba a teʁə e ʁuʒə sə pʁesipita syʁ lε ljø, pʁənɑ̃ sjεʒə syʁ lə dεʁmə pike a vif. blɑ̃ʃə, ɛ̃si εkspylsε dœ̃ də sε dɔmεnə, vwajε ʁuʒə, mε vitə εllə ʁəpʁi sɔ̃ kalmə. apʁε tu, sε la vi. ʁuʒə sjeʒε paʁtu u lεz- emɔsjɔ̃z- etε fɔʁtə. il etε œ̃ pø lalte əɡo də blɑ̃ʃə : tɑ̃di kə blɑ̃ʃə kuʁʁε la po də la dəmwazεllə, ʁuʒə kuʁʁε lε vεnə də sεllə si. il sjeʒε dɑ̃ lə kœʁ, e ʃakə batəmɑ̃ vənε alimɑ̃te lə suflə də la ʒənə fijə. œ̃ ʒuʁ, il ala ʒyska ʒyʁe oz- otʁə- kulœʁ kə sɔ̃ ʁεɲə syʁ la fijə nə fəzε kə kɔmɑ̃se. lεz- otʁə- nə lə pʁiʁe pa o seʁjø. blɑ̃ʃə ʁepetε kil falε lεse la pœʁ dy ʁuʒə o bεtəz- a kɔʁnə.

œ̃ sεzə aut, la dəmwazεllə y diz- nəv- ɑ̃ pwɛ̃ diz- nəv- ɑ̃ sε laʒə dε fɔli, e dε kulœʁ, la po ɑ̃ vit pase. il fo diʁə kə la fijə, bjɛ̃ kə timidə, navε pa fɔʁsemɑ̃ fʁwa oz- iø. εllə vivε dɑ̃z- œ̃ mɔ̃də fləʁi u lε buʁʒɔ̃ sə myltipljε. dy vεʁ ɑ̃plisε sa vi. εllə εmε sə fεʁə ʒɔli, e dε kulœʁz- aʁtifisjεllə vənε eklɔʁə syʁ sεz- ɔ̃ɡlə. εllə ataʃε dε ʁybɑ̃z- a sε ʃəvø, e sə paʁε də ʁɔbə kɔlɔʁe. blɑ̃ʃə etε də mwɛ̃z- ɑ̃ mwɛ̃ pʁezɑ̃tə syʁ sa po εstivalə. səla lɥi pεʁmεtε puʁtɑ̃ də sə ʁəpoze, alɔ̃ʒe o laʁʒə- də lɔseɑ̃ də bɔnœʁ azyʁe dεz- iøz- ɑ̃n- emwa. œ̃ ʒuʁ, tu lə kɔʁ tʁɑ̃bla e fʁisɔna. ʁozə oz- aɡε vɛ̃ alεʁte blɑ̃ʃə ɑ̃kɔʁə asupi.
« lə kœʁ ɑ̃vwa dy sɑ̃ paʁtu ! la ʒənə fijə ʁuʒi tεllmɑ̃ kə tu sɔ̃ vizaʒə ε kuvεʁ də ʁuʒə ! ʒə nə ʁεstəʁε pa lɔ̃tɑ̃ syʁ sε ʒu ! mεmə sεz- otʁə- mɑ̃bʁə- ʁuʒise dεksitasjɔ̃. »
blɑ̃ʃə ʁəɡaʁda paʁ lə yblo dεz- iøz- e ɑ̃n- efε, lə vizaʒə də la blɑ̃ʃə kɔlɔ̃bə etε dəvənɥ tylipə ʁuʒə də palpitasjɔ̃. ʁozə kɔ̃tinɥa sɔ̃ diskuʁ pʁizə də panikə :
« mεmə mɔ̃ sjεʒə pylpø dε lεvʁə- viʁə o ʁuʒə e sə ɡɔ̃flə bʁytaləmɑ̃. kə sə pasə til ? »
blɑ̃ʃə ʁəɡaʁda dəvɑ̃ εllə, lεz- iø də la ʒənə fijə sɥivε lə muvəmɑ̃ elɑ̃se dœ̃ ɡaʁsɔ̃. εllə kɔ̃pʁənε mɛ̃tənɑ̃. ʁuʒə etε saʒə e ɛ̃ʒeny, e savε pεʁtinamɑ̃ ka laʒə vəny, la damwazεllə səʁε pʁizə ɑ̃n- emwa paʁ la ʃozə tɑ̃ emɔsjɔnεllə kɔ̃n- apεllə « amuʁ ».

la pasjɔ̃ ɡʁɑ̃disε də ʒuʁ ɑ̃ ʒuʁ, e lε kulœʁ sə tʁuvεʁe bjɛ̃to su lə ʒu dy teʁiblə ʁuʒə, ki a ʃakə ɛ̃stɑ̃ puvε syʁʒiʁ paʁtu. deʒa ʁozə sə sɑ̃tε fεblə e bjɛ̃ inytilə. tu sɔ̃ dɔmεnə, lεvʁə, lɑ̃ɡ e buʃə. sɔ̃ palε sɑ̃ɡuʁdisε. sε lεvʁəz- avε pʁi la pɥisɑ̃sə də sɔ̃n- aʒə ɛ̃sɔle, e sa buʃə etε ʁuʒə də plys dynə ɑ̃vi dapəti. lε ʒuz- etε lə bastjɔ̃ də ʁuʒə, du il vwajε sɔ̃ plɑ̃ maʃjavelikə sə desinε a ku də pastεl. blɑ̃ʃə setε ʁefyʒje opʁε də blø, pʁεskə syʁə kisi ʁuʒə nə puvε ʁjɛ̃ i fεʁə.

œ̃ ʒuʁ, nə sypɔʁtɑ̃ plys la vanite ekaʁlatə, blø vuly məne ynə kɔ̃tʁə atakə. e lə ʒuʁ də sεllə si aʁivəʁa plys vitə kil nə lə pɑ̃sε. la fijə pʁi pœʁ, ynə pœʁ blø dynə pʁɔpozisjɔ̃ inatɑ̃dɥ də sɔ̃n- amuʁø. il sə sɑ̃tε ɑ̃ plεnə pɔsesjɔ̃ də la ʒənə fijə. mε setε sɑ̃ kɔ̃te syʁ sə satane ɔʁaʒə. kaʁ la pœʁ, mεmə la plys pɥisɑ̃tə, nə pø ʒamε tɔtaləmɑ̃ aniile œ̃ ku də fudʁə aʁde. e lamuʁ də la ʒənə fijə etε maʁke o fεʁ ʁuʒə dɑ̃ sɔ̃ kœʁ, sɔ̃ kɔʁz- e sɔ̃n- amə tutə ɑ̃tjεʁə. tʁε vitə, εllə sə lεsa epʁɑ̃dʁə e aksεpta la pʁɔpozisjɔ̃ dy ɡaʁsɔ̃. alɔʁ lε ʒuʁ sɥivɑ̃, sa mɛ̃ dəvənε leʒεʁəmɑ̃ mwatə ɑ̃ seʁɑ̃ fɔʁ la mɛ̃ də lotʁə. sε lεvʁə- fʁemisε e sɥε də dusœʁ kɔ̃tʁə lε lεvʁə- də lotʁə. tu sɔ̃ kɔʁz- etε dɑ̃z- ynə fyʁœʁ amuʁøzə ɑ̃flame. lεz- otʁə- kulœʁz- etε bjɛ̃ pεne. blø sɑ̃fεʁma dɑ̃ lεz- iøz- e nə sə sɑ̃tε mεmə plys vʁεmɑ̃ la. apʁε tu lamuʁ ʁɑ̃t- avøɡlə. ʁozə nə sεʁvε kə damɔʁsə, deʁulɑ̃ lə tapiz- epɔnimə puʁ ʁuʒə. la ʒɔli ʁozə nə sɔkypε plys vʁεmɑ̃ də sε flœʁ, e pø də vεʁ vənε eɡεje sεz- iø ki navε plys djø kə puʁ sɔ̃ djø. blɑ̃ʃə, œʁøzəmɑ̃, vεjε, atɑ̃dɑ̃ saʒəmɑ̃ livεʁ e sɔ̃ klima favɔʁablə a sɔ̃ ʁεɲə syʁ la po də la tuʁtəʁεllə ʁukulɑ̃tə. pɑ̃dɑ̃ sə tɑ̃, εllə sə ʁefyʒjε o kʁø də la nykə, tu dəʁjεʁə ʒonə, lɛ̃difeʁɑ̃ ki ʁεstε la, fje, syʁplɔ̃bɑ̃ tu lə kɔʁ də la pʁεskə famə mɛ̃tənɑ̃.

e ɑ̃n- efε, livεʁ aʁiva. la blɔ̃dinεtə sə kuvʁi ʃodəmɑ̃. ʁuʒə pεʁdi dy teʁitwaʁə. sa fɔʁsə nə ʁəpozε plys kɑ̃ la pʁezɑ̃sə dy ɡaʁsɔ̃ ki fəʁε palpite lə kœʁ də la famə. lə fʁwa fəzε blεmiʁ la po də la pətitə e blø pyt ɛ̃si ʁəkuvʁiʁ la vɥ. ʁozə etε eɡaləmɑ̃ o ʁɑ̃de vu, bjɛ̃ blɔti syʁ lε lεvʁə- paləz- e leʒεʁəmɑ̃ ʒεʁse. lœʁ pəti mɔ̃də ʁəpʁənε dy ɡalɔ̃, flɑ̃kɑ̃ ʁuʒə a la pɔʁtə dy kœʁ. ilz- etε tɑ̃ œʁø kil nə pʁiʁe plysz- atɑ̃sjɔ̃ a sə ki vənε otuʁ, sə lεsɑ̃ pɔʁte paʁ lœʁ ʒwa kɔlɔʁe. mεz- œ̃ ʒuʁ, ʁuʒə vɛ̃ ʒyskoz- iø dɑ̃z- œ̃n- εksε. il sə mit a fʁape dε pjez- e dε puiŋ, efʁεjɑ̃ blø e blɑ̃ʃə. lε dəvɛ̃ʁe ʁuʒəz- e buʁsuflez- e blø e blɑ̃ʃə, dɑ̃z- œ̃n- elɑ̃ ʁapidə e tɔʁɑ̃sjεl, seʃapεʁe bʁytaləmɑ̃ dεz- iø bløs də la dəmwazεllə. œ̃ dʁolə də melɑ̃ʒə lɛ̃pidə e kʁistalɛ̃ ki devala lə lɔ̃ dε ʒu ʁuʒə də kɔlεʁə e dɛ̃pɥisɑ̃sə, e ki vɛ̃ œʁte lε lεvʁə- ʁozə. lə ɡu dyʁ, ame, sale e ɛ̃kɔ̃pʁeɑ̃siblə də la dulœʁ. il nə vulyʁe pa sə lεse fεʁə. blø ʁəmɔ̃ta dɑ̃ lεz- iø, e lεz- uvʁi ɡʁɑ̃. il lyta puʁ lε mɛ̃təniʁ ɛ̃si e stɔpe sa ʃytə kɔ̃stɑ̃tə vεʁ lε lεvʁə. blɑ̃ʃə, εllə, paʁti sə fʁɔte a ʁuʒə. la po də la dəmwazεllə la bʁylε, εllə sə mɔʁdε bʁytaləmɑ̃ lε lεvʁə. ʁozə sə deʃiʁε su lε lamεllə blɑ̃ʃə ki fəzε apaʁεtʁə dε pətitə flak ʁuʒə sɑ̃. ʁuʒə e blɑ̃ʃə kʁwazε lə fεʁ də sε laʁmə. blɑ̃ʃə sεksklama :
« puʁkwa fεʁə tu sə ɡʁabyʒə o kɔʁ də sεtə ʒənə fijə alɔʁ kεllə vivε si bjɛ̃ sɑ̃ tɔ̃ ʁuʒə aʁde !
mε blɑ̃ʃə, nə vwa ty pa kə ʒə sɥi səlɥi ki la fε vivʁə. paʁ mwa εllə vit, e sɑ̃ mwa εllə nuʁʁiʁa. sε mwa ki vjɛ̃ ʁeaʒiʁ a sεz- emɔsjɔ̃, ki vjɛ̃ alyme sε ʒu dynə lɥœʁ ki siɲifjε kεllə ε tuʃe. ʒə fε sɔ̃ malœʁ e sɔ̃ bɔnœʁ mε ʒə nε pa lə ʃwa. sε lə byt də mɔ̃n- εɡzistɑ̃sə. lə ʁuʒə ! lə ʁuʒə ! la pasjɔ̃, lamuʁ, la mɔʁ, lə sɑ̃, la ʁaʒə, la ʃalœʁ. ʒə ʁəpʁezɑ̃tə la vi mεz- osi la mɔʁ. twa blɑ̃, ty ε pyʁəte e ʁəpoz- etεʁnεl. ʒapɔʁtə a sə kɔʁ də lemɔsjɔ̃. ʒə fε kɔnεtʁə lεz- emwa də lamuʁ a la ʒənə dɔ̃zεllə. »
blɑ̃ʃə bεsa lεz- aʁmə. o fɔ̃, ʁuʒə netε pa ynə movεzə kulœʁ. la fijə aʁεta də pləʁe, e sε lεvʁə- ʒεʁse tʁuvεʁe lə ʁekɔ̃fɔʁ də dø lεvʁə. ʁuʒə sadusi dəvənɑ̃ plys melɔdjø, ɛ̃skʁivɑ̃ sε nɔtə sɥavə syʁ lε ʒu blɑ̃ʃatʁə.

blɑ̃ʃə kɔ̃pʁi kə ʃakœ̃ avε sɔ̃ ʁolə e sɔ̃ tɑ̃ daksjɔ̃ kaʁ tu lə mɔ̃də vø εtʁə œʁø dɑ̃ la vi. pεʁsɔnə nə vø kɔnεtʁə la pεnə. mεz- ɔ̃ nə pø pa avwaʁ œ̃n- aʁk ɑ̃ sjεl, sɑ̃z- œ̃ pø də plɥi.

« sa va mɔ̃n- ɑ̃ʒə ?
ui ui. ʒə mə sɑ̃s ʒystə œ̃ pø bizaʁə.
ty ε tutə ʁuʒə, sε mwa ki tə tʁublə a sə pwɛ̃ ?
il fo kʁwaʁə »
la ʒənə blɔ̃də lɥi suʁi. εllə sə sɑ̃tε bjɛ̃ avεk sεt ɔmə. il etε ynə bʁijɑ̃tə etɛ̃sεllə puʁ εllə, e il fəzε nεtʁə ɑ̃n- εllə tεllmɑ̃ də ʃozə. εtʁə avεk lɥi etε œ̃ veʁitablə melɑ̃ʒə də kyltyʁə, də pεʁsɔnalite, də kɔʁ. œ̃ melɑ̃ʒə kεllə vulε fεʁə kaʁ lε kulœʁ pʁimεʁəz- ɔ̃ tuʒuʁ bəzwɛ̃ də desɑ̃dɑ̃z- ɔʁiʒino. avεk sεt ɔmə, εllə etε pʁεtə a ʁεjɔne tεl lə sɔlεj, e a pləʁe tεllə ynə plɥi batɑ̃tə, kaʁ sə sɔ̃ sε døz- ɔpoze ki satiʁe puʁ fɔʁme ynə vi kɔlɔʁe puʁ tus lε kœʁ ki sεme.