Poème:Rêverie

Imagine un bord de mer…
Ce soir là, pour ne pas dire cette nuit là, je marchais sur la plage, les yeux fixés sur cette eau, si attirante.
Plus rien autour de moi n’avait d’importance, seules ces vagues qui provenaient du large pour se jeter sur mes pieds. Que de frissons et de sensations m’envahissaient, mon cœur se laissait aller à la rêverie, ses battements s’accéléraient au son de cette voix qui semblait émaner des vagues. J’avais l’impression qu’elle m’appelait, c’était si…
Pourtant, j’hésitais à monter sur la falaise pour me jeter dans cette eau si belle et si troublante. Devais-je écouter mes sentiments ou renoncer ?
Je n’étais pas sure de ne pas tout perdre en plongeant dans cette immensité bleue qui pouvait rapidement devenir noire à mes yeux et m’envelopper pour m’entraîner dans son piège…
Malgré tout, j’ai suivi mon instinct. Je me suis rendue sur cette falaise, j’ai regardé une fois de plus la pureté de cette eau et me suis jetée dans le vide. Les battements de mon cœur s’étaient arrêtés. J’avais peur de la réaction de cette mer si imprévisible mais je me sentais bien, si bien…
Etendue au milieu des vagues, j’étais ivre… Mais j’allais vite découvrir que je me retrouvais seule, perdue au milieu de cette immensité. J’errais dans l’inconnu, pas une parcelle de terre à l’horizon. Des heures durant, j’ai nagé, ne comprenant plus rien. J’étais toujours aussi attirée par le bleu de cette eau que je voyais au loin mais je ne savais plus s’il fallait que je continue à nager car j’aurais la chance d’apercevoir enfin un rivage ou si j’allais me retrouver plongée dans le noir de cette eau tourmentée par un orage.
Alors, je me suis laissée porter par le remous des vagues jusqu’au moment où j’ai aperçu un rivage. Sur ce banc de sable, j’entrapercevais une silhouette. En me rapprochant, je me suis rendue compte qu’il s’agissait d’un homme. Il me regardait nager et m’approcher de lui en silence. Il me souriait. Pourtant, plus je réduisais la distance qu’il me restait à parcourir pour l’atteindre et plus son regard me paraissait étrange.
Me laisserait-il poser le pied sur cette parcelle de terre ? Je me suis vite rendue compte que lui seul en déciderait. Je n’avais plus le choix et j’ai décidé de nager jusqu’au bord car j’avais envie de m’arrêter sur ce rivage.
Va t’il m’ouvrir les bras ou me laisser dans le remous de ces vagues ? Le temps passe et je suis toujours là.
J’aimerais tellement que tu me prennes dans tes bras car cet homme c’est toi !