Poème:De Moi À Moi…

J’ai tant attendu ma destinée que dans ce monde sans pitié où seule la perversité gouverne je me suis perdue, je croyais en des idéaux forts louables, j’ai cru en des rêves incroyables, mais pensant naïvement que ma vision du monde était celle du monde, je me suis fourvoyée. L’erreur la plus incroyable est le fait de ne regretter que la paix qui régnait en moi à cette époque. J’ai l’impression de m’être engagée dans un chemin qui s’égare dans les profondeurs de mon être, j’ai beau crier à sanglots mon mal de vivre, personne ne m’entend, personne ne répond à mon appel au secours, et mes échos se perdent dans le lointain brouillard des profondeurs abyssales de ma chambre.
Est-il souffrance plus grande que celle d’aimer à en perdre la raison sans l’être pour autant en retour.
Je ne crois pas… A moins que, ce que j’appelle de l’amour ne soit en réalité que simple passion, mais si c’était une passion primitive et méchante, n’aurait-ce point été de plus courte durée, car après tout, j’ai le droit à la réalisation de mes fantasmes. Alors dans cette hypothèse, pourquoi ce sentiment de manque, d’étouffement qui est faible lorsque je suis dans ses bras, augmente avec la durée et l’éloignement ? Ne dit-on pas loin des yeux, loin du cœur ? Ou suis-je étrange au point de contredire les dictons populaires ? En fait, au plus profond de mon âme, je sais que c’est de l’amour, de l’amour dans son plus pur appareil, sans attente en retour que le bonheur de l’être aimé, mais ce désir charnel grandissant, envahissant, cette impression de lacune éternelle, ne veulent me quitter, car je sais que si j’arrivais à me défaire de ces dernières, je pourrais enfin accepter la distance, les refus, et les maîtresses de l’élu de mon cœur.
Il est une autre question qui m’hèle : pourquoi lui plutôt qu’un autre ? La réponse de facilité serait pourquoi pas lui plutôt qu’un autre, mais je sais que malgré mes contradictions internes je ne puis me satisfaire de la simplicité, j’ai toujours été battante dans l’adversité, à l’affût des difficultés ; peut-être est-ce une nouvelle épreuve à contrecarrer ou alors comme le disent les psychologues réputés est-ce là la peur d’aimer au grand jour ? Choisir un amour impossible afin de ne pas avoir à affronter ma famille… C’est cela, oui sûrement. Il est vrai que c’est une peur qui me tiraille, une affreuse appréhension de cette situation me sort parfois de mon sommeil lorsque je me surprends à rêver d’une vie amoureuse publique, normale, et lorsque le moment d’avouer ma relation avec mon amour à ma famille arrive, je ne puis aller au delà, une angoisse me saisit et le sommeil s’évade, seule dans le noir avec mes pensées, cette angoisse qui n’en finit de grandir et avec pour seul triste réconfort la chance que ce doux être ne me mette pas au pied du mur dans la réalité.