Poème:La Grande Echapée

Tout d’abord un simple bégaiement, une esquisse distraite
Puis de joyeux ricanements, comme un oiseau espiègle
L’idée folle s’élance libérée de ses chaînes
D’un homme qui fatigué se perd dans les méandres
Dans les courbes et les angles de ses pensées étranges
Qui nous prennent aux heures tardives comme des démons
Qui, nous voyant en faiblesse, saisissent leur chance.

L’idée folle chante, danse, se tait et sourit, elle parle, crie,
Et s’enivre à l’envie, de nos ennuis, elle fait des souvenirs,
Elle combat, fuit, elle poursuit sa route, et oublie ses doutes.

Elle s’élance donc et commence son incroyable épopée
Parcourant dans un éclair le temps et l’espace figés
Transcendant les rêves, et lumières éphémères
Chevauchant des sourires, des haussements de sourcils,
Des pinceaux fougueux aux couleurs chatoyantes
Et des plumes riantes aux arabesques harmonieuses.

L’idée folle avance, sur ces destriers fantastiques,
Elle franchit les lèvres, et en quelques mots prononcés,
A peine murmurés, dans un souffle, se répand dans l’air,
Se diffuse, envahissant l’atmosphère la plus pure et saine
Comme la plus viciée et délaissée, elle se diffuse cette folie
Et contamine les êtres faibles comme les forts, les simplets
Comme les génies se trouvent à la merci, de cette idée folle qui poursuit
Sans relâche sa belle chevauchée, sa magnifique échapée.

Elle sera un jour oubliée, qu’elle parle d’amour ou de liberté, de paix,
De sérénité, mais elle aura apporté sa pierre à l’incroyable édifice
De nos lubies, nos envies, nos amours, et nos vies n’en seront que plus belles
Et grisantes, aussi, l’idée folle elle sourit, elle chante, danse, et s’enivre à l’envie,
Elle combat, fuit, elle poursuit sa route, et oublie ses doutes, et oublie nos danses,
Nos rires en cadence, on oublie notre chance, et on reprend nos vies.