Texte:Makak

Je lutterai toute ma vie,
Comme une proie traquée,
Avec l’intelligence féroce d’un jeune fauve,
J’agresserai tous mes ennemis,
Comme un prédateur affamé,

La froideur de leur vengeance restera silencieuse,
Tant que je vivrai sur cette terre cuite,
Le mal qui m’habite sauvera mon âme,
Des délices jouissifs de leur paradis,
Les flammes de leur enfer refroidisse mes démons,

Une longue vie tumultueuse pleine de rebondissements,
Grâce à toutes ces langues qui jettent des malédictions sur moi,
J’ai serré la main de ces cœurs hypocrites,
En étant conscient de leur haine à mon égard,
Je ne tournerai jamais le dos à l’ange de la mort,

La violence m’a permis de découvrir les frontières de mon humanité,
Téméraire comme ces tirailleurs volontaires,
À l’appel de Charles de Gaulle la Grande Asperge,
Ils ont laissé femmes et enfants derrière eux,
Les au-revoirs sont devenus des adieux précoces,

Je me suis alcoolisé pendant des années,
Pour essuyer ces larmes de tristesse,
J’ai consommé des substances illicites pour découvrir mes limites,
Des chocs d’adrénaline depuis l’utérus,
Des évènements dramatiques ont jalonné mon existence,

Ma vie est électriquement explosive,
il y a toujours eu des faits divers,
J’ai toujours transformé les catastrophes de ma vie en opportunité,
Mon talent est de m’approprier leurs génies,
Peu importe leur domaine d’excellence,

Leurs philosophes ont affirmé que les nègres n’avaient pas d’âme,
Je vais pervertir leurs lumières leur impérialisme,
Pour éclairer les ténèbres de leur négrophobie,
Je me servirai de ma langue comme une arme,
Pour confronter leur langue coloniale à leurs propres contradictions,

Assimilé et franciser dans les forêts équatoriales,
Le bamboula n’acceptera jamais singer le colonisateur,
Comme ses semblables évolués,
Enchaîné au code de l’indigénat,
Comme ces aïeux déportés aux Caraïbes,
Son Eveil est une nécessité salutaire.