Texte:L’opéra Des Farandoles

Le temps s’est figé sur mes blessures incurables
Je ne cicatriserai pas je l’ai toujours su
Alors je marche en séchant mes larmes avec mes mains sales
La peur de vivre m’a fait affectionner la mort
La faucheuse a abominé la noirceur de mon âme affranchie
Dans ma sale tête de nègre avertie l’occident et l’orient sont des sinistres cauchemars
L’Afrique est l’enfer de toutes mes misères et le paradis de toutes leurs matières premières
Je n’apprécie plus la laideur des rues parisiennes avec tous ces rats ces clochards et ces fous affamés dans le panorama
J’ai maudit Dieu à Lagos devant un plat de chair humaine chaud
J’ai l’innocence d’un nouveau-né avec le cœur froid d’un macchabée décapité
Je n’écris pas des obscénités mais des parenthèses de ma réalité
Des images insoutenables se baladent librement dans ma conscience accidentée
J’ai vu la nudité de Belzébuth dans le sourire d’un bébé sodomisé par son propre père
Lucifer a des frontières mais l’être humain n’a pas de limites quand il faut explorer les profondeurs de l’horreur
Le Saint-Esprit s’est évadé de mon cœur à l’agonie de ce prêtre camerounais encaldossé
Le vivre-ensemble une supercherie vociférée par cette oligarchie antipatriote
Elle m’a dit pourquoi tu cris sur tous les toits les douleurs de ta couleur ?
Tu es noir ton narratif victimaire est dégueulasse
Tu viens du berceau de l’humanité
Tu vas assumer cette vérité toute ta vie
Ta sublime peau n’a rien d’affreux pourquoi le miroir de leurs stéréotypes te traumatise ?
Comme les négroïdes tous les négrophobes ont des odeurs corporelles et des passions charnelles
Les parfums de la mondialisation ont été conçus pour masquer la puanteur du capitalisme
J’ai connu des femmes et des hommes aux origines diverses
Leurs différences ne m’ont pas empêché de croire à l’Amour
Les certitudes des racistes sont pitoyables
Les complotistes racialistes ont des sueurs froides face aux flux migratoires qui nourrissent leurs théories extrémistes
L’Afrique est magnifique malgré la prédation occidentale grâce à la complicité des nègres domestiques qui participent à la destruction de ce continent extraordinaire