Poème:Suis-Je Ange Selon ?

Ai-je jamais vécu bonhomme,
Ange serein tourné vers Lui ?
Ou m’eût-il fallu tout comme
Chérir le vice au Paradis ?

Choses de la vie et du monde
- Toutes hostiles à mes sens -
Inspirent pis que ma faconde :
Tête vidée de son essence.

Eh ! Maudit fus-je tant de fois
Et tant d’autres, le corps grêle,
Qu’il n’y eut l’ombre d’une foi
A s’attacher comme séquelle…

Et tant de fois, Ange selon,
Mu d’une folle espérance
Foulais-je sable et fables au long,
Le long d’un lit de mécréance.

Je me prenais lors à rêver
A l’homme tranquille, jadis,
Qui regardait vers les névés
Pour en cueillir les purs calices.

Mais de ces contributions,
Toutes à souhait, goûteuses,
Je savais la concussion
Et leur verdeur par trop fameuse.

Un autre dira, fort de son gré
Que d’aucuns ne s’en indignent…
Mais je ne fais de simagrées ;
Quand j’exècre l’eau de la vigne.

Celle qui coule en torrents
Depuis des monts d’une blancheur
Immaculée, et qu’implorant,
L’on suit à se damner en chœur.

Et si d’Amour il est question
Et que chacun a sa devise,
J’assigne un prêtre à sa motion :
Vie et dieu contre Homme pactisent ?

De ces matins dans leur clarté,
Aux soirs câlins avec un châle,
L’on n’a de vraie félicité
Que celle vécue avec un râle…